Rappel du premier message :
Y'a pas chier, y'a des choses qu'il faut laisser aux militaires. Merci le RAID de nous l'avoir démontrer ces dernières 48 heures.
http://www.marianne2.fr/blogsecretdefense/Toulouse-interrogations-sur-l-intervention-du-RAID_a552.html
Toulouse : interrogations sur l'intervention du RAID
Quelque chose s'est mal passé : Mohammed Merah est mort au cours de l'intervention du RAID, alors que la mission des policiers était de l'arrêter pour le remettre à la Justice. Deux policiers du RAID ont d'ailleurs été blessés au cours de la vive fusillade qui a duré plusieurs minutes.
D'un point de vue purement technique, cette opération - qui a duré presque 35 heures - s'apparente à un échec. Un peu comme lors de l'affaire de la prise d'otage à la maternelle de Neuilly (1993) lorsque "Human Bomb" avait été tué lors de l'action du RAID. On sait que c'est à ce moment là que des liens étroits se sont noués entre Nicolas Sarkozy et les policiers du RAID.
Des spécialistes du contre-terrorisme s'interrogent, alors qu'il s'agissait, selon eux, d'une opération assez simple, qui s'apparente à la maîtrise d'un forcené, certes très armé et déterminé. Merah était seul et n'avait aucun otage. Nous n'étions donc pas dans le contexte d'une prise d'otage massive par un groupe de terroriste dans un lieu complexe (bateau, théâtre, hotel...).
L'erreur la plus souvent pointée porte sur la manière de pénétrer dans l'appartement, mercredi à 3 heures du matin. Les policiers ont utilisé un bélier pour défoncer la porte d'entrée, derrière laquelle Merah semble avoir placé un refrigateur. Cela donne le temps à Merah d'ouvrir le feu et de repousser le premier assaut. "Dans un cas comme ça, on ne frappe pas à la porte, même avec un bélier " assure un spécialiste. Car il existe d'autres moyens d' "effraction" : en clair des explosifs. La technique (qui permet de faire sauter des murs de béton même armé) consiste à déposer, de manière dynamique, des charges soigneusement dosées au bon endroit, jusque avant l'assaut. C'est une technique complexe... que le RAID ne maitrise pas - ou en tout cas n'emploie pas. Sans doute est-elle jugée trop militaire, bonne pour les gendarmes ou les commandos.
Autre interrogation, la durée de la fusillade - près de cinq minutes. Or, le succès d'un assaut se mesure à sa rapidité. Ce matin, quelque chose a sans doute mal tourné. Même si Merah, retranché dans sa salle de bains, portait peut-être des bouchons anti-bruit (BAB) et un casque, les grenades incapacitantes ou des gaz peuvent être employés. On ignore encore s'ils l'ont été. Un autre s'interroge sur le fait que l'homme ait pu sortir de sa salle de bains puis passer par la fenêtre au cours de l'assaut.
Dans une situation tactique sans comparaison au niveau de sa complexité (l'Airbus de Marignane en 1994), la fusillade avait duré quinze minutes : il y avait quatre terroristes, des dizaines de passagers otages dans la cabine d'un avion.
Enfin, la question se pose du choix du lieu pour l'interpellation du suspect. "On lui a laissé le choix du terrain, c'est-à-dire son appartement. Or, on savait qu'il allait en resortir et il était possible de l'appréhender à ce moment là" estiment des praticiens de ce genre d'activités.
Bref, l'heure est déjà aux critiques dans le tout petit monde du contre-terrorisme. Selon nos informations, même le directeur général de la Gendarmerie Jacques Mignaux aurait fait part, avant même que l'assaut final ne soit ordonné, de ses doutes sur la méthode choisie par la Police nationale. A-t-il été écouté ?
Jeudi 22 Mars 2012
Jean-Dominique Merchet