UN GENDARME DEVANT LES ASSISES DU GARD......................

Rappel du premier message :

Les assises du Gard jugent à partir d’aujourd’hui Frédéric Chambard, un gendarme de 42 ans accusé d'avoir tué par balle Mourad Belmoukhtar, un jeune homme de 17 ans, alors qu'il tentait de l'interpeller après une série de cambriolages nocturnes dans la région de Nîmes, en 2003.
Bon courage à lui.

moulinier a écrit:

Bonjour,

comparaître devant une juridiction pénale pour un gendarme est toujours un moment difficile.
On se sent un peu seul à supporter les conséquences des risques de l'exercice du métier. Bien souvent cette situation concerne de très bons élements qui ont une très haute idée du métier. Ils se mettent en danger, parce qu'ils mettent tout en oeuvre (conformément à la prière du gendarme d'ailleurs) pour réussir dans leur mission. Cette situation peut paraître injuste.

Il est déjà très dûr moralement d'avoir fait usage de son arme avec de telles conséquences. ( Car 17 ans, ce n'est pas un âge pour mourir, mais à qui la faute ?, si ce n'est que la chaine éducative s'est montrée défaillante, ou a été interrompue. Pauvres parents !... ) En plus, s'il faut séjourner dans un box des accusés, à l'âge d'un père de famille, avec toute la publicité que celà comporte. C'est vraiment très dûr. Que doit penser la famille de ce militaire.

Gardons raison. Faisons confiance à la justice, à la mesure et à la reflexion d'un tribunal populaire.
Je lui souhaite bon courage.

J'arrête là, car j'ai déjà été attaqué pour mon corporatisme (corporatisme honteux qu'ils avaient dit, mes détracteurs)
Guy Moulinier, militaire retraité de la gendarmerie.

je suis civil, mais je partage régulièrement vos opinions et pour le corporatiste les remarques ne doivent provenir de personnes qui n'ont eu que peu de responsabilités et surtout pas gérer des personnes dans des situations périlleuses
cordialement

J'ai lu Schmitt01 : quel équilibre des forces en cas d'accrochage !

Il faut savoir renoncer
Il faut savoir arrêter une chasse
Il faut savoir peut-être ne pas la commencer du tout
Lorsque les moyens qui vous sont donnés frisent le ridicule
Il faut savoir préserver sa vie et celle des autres
Finalement quel intérêt d'interpeller un voyou qui prend trop de risques ?
La reconnaissance des autres ?
L'absurde tue.

LE S.I.P.M / F.P.I.P soutient sans aucune condition le gendarme Frédéric CHAMBARD

Les assises du Gard jugent actuellement Frédéric Chambard, un gendarme de 42 ans accusé d'avoir tué par balle Mourad Belmoukhtar, un jeune homme de 17 ans, alors qu'il tentait de l'interpeller après une série de cambriolages nocturnes dans la région de Nîmes, en 2003.

Lundi, à 9 h 25 - La salle du palais de justice est comble. Le procès de Frédéric Chambard, le gendarme accusé d'avoir tué par balle Mourad Belmoukhtar lors d'une interpellation en 2003 doit s'ouvrir dans quelques instants. Dans le public, des proches de la victime brandissent sa photo. Le commandant du groupement de gendarmerie du Gard est présent.

Lundi, à 9 h 40 - L'accusé pénètre dans le box. Croise les bras. La présidente met les points sur les "i" : pas de portable dans la salle. Pas question de prendre des photos ou d'enregistrer des vidéos. Plus un bruit dans la salle d'audience.

Lundi, à 9 h 50 - Le parquet général demande trois jurés supplémentaires. Grippe A et longueur des débats obligent. Accordé par la présidente. L'accusé, très corpulent, semble impassible. Seuls ses doigts, qu'il agite sans cesse, trahissent sa tension. Il regarde droit devant lui.

Lundi, à 10 h - Les douze jurés sont en place. La moyenne d'âge tourne autour de la cinquantaine. Ils se lèvent pour préter serment.

Lundi, à 11 h 15 - La lecture de l'acte d'accusation est terminée. Retour sur les circonstances qui ont conduit au drame et sur les mensonges dans lesquels se sont empétrés les gendarmes sur l'ordre de tirer. Un ordre qui n'a vraisemblablement jamais été donné. Selon l'acte d'accusion, Frédéric Chambard n'a pas agit dans le cadre de la légitime défense et ne se trouvait pas dans la nécessité absolue d'utiliser son arme.

Lundi, à 11 h 30 - La présidente à l'accusé : « Vous reconnaissez avoir commis des violences sur la personne de Mourad Belmoukhtar, les dites violences ayant entaîné la mort sans l'intention de la donner ? » Frédéric Chambard campe sur ses positions : il a agi dans un cadre légal, il n'est pas condamnable. Les experts qui l'ont examiné parlent d'un homme quelque peu psychorigide, de quelqu'un qui est persuadé d'avoir agit dans le strict cadre de ses fonctions. Place à l'examen de personnalité, après une suspension d'audience.

Lundi, à 11 h 40 - L'examen de personnalité décrit Frédéric Chambard, 43 ans, comme quelqu'un de calme, bien dans sa peau, faisant preuve de sang froid et d'autorité. Il apparaît loyal, est estimé de ses chefs et apprécié de ses collègues. Seule sa tendance à une certaine paresse intellectuelle, rien à voir avec ses capacités, l'aurait empêché de mener une carrière brillante dans la gendarmerie. Frédéric Chambard est marié et père de deux enfants. La mort de son père lorsqu'il était enfant l'a profondément marqué.

Lundi, à 11 h 45 - La présidente : « Vous avez quelque chose à ajouter sur les éléments de personnalités ? » L'accusé : « C'est correct. » « Vous êtes bon tireur. » « Sur cible, oui ». La partie civile à l'enquêteur de personnalité : « Vous dite que sa femme a beaucoup souffert de ce drame... » Sous-entendu : et l'accusé ?L'enquêteur de personnalité en parlant de Frédéric Chambard : « Sa souffrance est réelle ». La mère de la victime, partie civile, s'avance maintenant pour s'exprimer à la demande de la présidente.

Lundi, à 12 h 03 - La mère de Mourad : « J'attendais mon fils, il m'avait dit qu'il renterait vers minuit. Après minuit j'ai commencé à m'inquiéter. J'ai essayé de le joindre sur son téléphone portable, il était sur messagerie. Vers 5 h, on m'a appelé, on m'a dit qu'il était blessé, je croyais qu'il avait fait une chute. Puis on m'a annoncé qu'il avait été transféré à Montpellier. Là-bas j'ai appris qu'il avait reçu une balle dans la tête. J'étais seule, j'étais perdue. J'aurais préféré qu'il soit enfermé, qu'il soit attaché, qu'il soit en prison. Au moins il serait vivant. »

Lundi, à 12 h 13 - Frédéric Chambard, les bras croisés sur ses jambes, est immobile depuis 20 minutes. La mère de la victime continue d'exprimer sa douleur, sans jamais le regarder. La parole est au père de Mourad, accompagné d'un interprète.

Lundi, à 12 h 17 - Le père de Mourad, après avoir expliqué n'avoir que peu connu son fils : « Je n'ai rien à dire ». La soeur de la victime, partie civile, s'avance à la barre. La soeur de Mourad : « Mon frère, il en a fait des conneries, mais il a payé. Il est allé en prison. Le problème, c'est ce que vous venez de voir (le père, NDLR). Ma mère a toujours travaillé. Mon frère, c'était un gamin, il avait un manque. Mais il n'était pas agressif. Jamais il n'a porté une arme. » Dans la salle : « Qui c'est qu'on juge ici ? » Tension. Un homme est expulsé par les forces de l'ordre. Une autre voix, féminine : « Tueur d'enfant ! »

Lundi, à 12 h 25 - L'audience est suspendue. Reprise à 14 h 30.

Lundi, à 14 h 58 - L'audience reprend. La psychologue qui a réalisé l'examen de l'accusé se présente à la barre. Elle parle d'un « garçon très intelligent », qui a fait « le choix de la liberté ». Elle évoque également sa « fainéantise intellectuelle » qui l'a conduit à occuper un poste « très en-dessous de ses possibilités ». « Il ne m'est pas apparu très déstabilisé par ce qui s'est produit. Il estime avoir fait ce qu'il était en droit de faire dans le cadre de ses fonctions. Il n'a pas le sentiment d'avoir commis une faute », explique la psychologue. Qui réfuse de qualifier Frédéric Chambard de "psychorigide".

Lundi, à 15 h 05 - Frédéric Chambard, debout, prend la parole après avoir écouté la psychologue brosser son portrait. Il dit, la voix posée, ne pas être facilement impressionnable. Assure qu'il sait gérer les situation de stress, qu'il pensait avoir affaire ce soir-là à des "professionnels", des délinquants bien plus âgés. La psychologue : « C'est quelqu'un de serein. Il relate des faits. »

Lundi, à 15 h 14 - La maîtrise de l'arme est au coeur d'un échange entre la partie civile et la psychologue. Question : comment quelqu'un d'aussi excercé au tir peut-il tirer dans la vitre arrière du véhicule alors qu'il affirme avoir visé les pneus ? L'accusé est-il capable de se remettre en cause, d'avoir de l'empathie ? La psychologue : « Je le répète, il ne s'agit pas de quelqu'un de rigide [...] Son attitude n'est pas de l'indifférence. Il donne simplement des explications ».

Lundi, à 15 h 25 - Un premier témoin, une enseignante, s'avance à la barre, cité à la demande des parties civiles. Elle a eu Mourad dans sa classe du CP et CM2 et parle d'un élève "sans problème", "sympathique", "gai".

Lundi, à 15 h 36 - Un deuxième témoin, cité par les parties civiles, s'avance. Un éducateur qui a eu à s'occuper de Mourad dans le cadre de plusieurs mesures pénales, en 2002. Il revient essentiellement sur la difficulté pour la victime de s'éloigner de sa famille, sur sa proximité avec elle. « Comme beaucoup de jeunes, il y a le coté pile et le coté face. Pour une partie Mourad a commis des vols, des cambriolages. Pour autant, il n'a jamais été dans le registre de la violence. » « C'était un jeune toujours dans l'échange, toujours dans la communication. Il savait prendre du recul ». L'éducateur insiste par ailleurs sur l'absence du père, l'absence de cadre. Frédéric Chambard est toujours aussi immobile.

Lundi, à 15 h 50 - L'éducateur rend hommage à la mère de Mourad, à sa disponibilité. Celle-ci fond en larmes dans la salle. Le témoin : « Mourad voulait une femme, voulait des enfants ». « Mon grand regret est de ne pas avoir vu Mourad s'en sortir. C'est injuste. »

Lundi, à 15 h 58 - L'éducateur : « Mourad avait l'intelligence de s'en sortir ». La présidente : « Mourad etait une personnalité intéressante, je crois que ce n'est pas constesté ».

Lundi, à 16 h 56 - L'un des avocats de la défense, Me Phung, s'inquiète de savoir si la crise d'adolescense se traduit toujours par des vols et des courses poursuites avec les forces de l'ordre. Il revient également sur les différentes propositions faites à Mourad par la justice pour s'éloigner de son quartier et rompre avec la spirale de la délinquance dans laquelle il est tombé. Propositions qui n'ont jamais été acceptées. De quoi tempérer quelque peu le portrait que les témoins avaient jusque là brossé de la victime. Et sans doute inciter le présidente à souligner clairement les deux facettes du jeune homme.

Suspension d'audience.

A la reprise, les deux autres témoins cités par les parties civiles insistent à nouveau sur les qualités de Mourad.

Lundi, à 19 h - Deux heures viennent de s'écouler. Elles ont été consacrées à l'examen des faits. L'accusé, avec calme et précision a décrit les deux minutes de tension extrême au cours de laquelle sa vie et celle de Mourad ont basculé. Ces deux minutes pendant lesquelles les gendarmes ont pris en chasse une 206 Peugeot et un fourgon, sont descendus de leur véhicule une fois la camionette en travers de la route et ont tiré en direction de la 206 pour l'empêcher de fuir.

La justice va devoir décider de la réalité, ou non, du sentiment de menace qui a poussé le gendarme à tirer, et de la possibilité ou non d'appliquer pour lui le décret de 2003, qui décrit en détail les circonstances dans lesquelles il est permis aux militaires de faire usage de leur arme.

SIPM a écrit:

Les douze jurés sont en place. La moyenne d'âge tourne autour de la cinquantaine.

Pour moi, c'est un point positif.
Merci SIPM pour ce premier résumé d'audience.
je renouvelle mon soutien à notre collègue.

C'est tendu. Mais ce n'est pas négatif.

Ressortent bien :
l'instabilité du jeune,
la stabilité émotionnelle du militaire, et la période de tension et de tress,

Les jurés sont d'un âge certain.
Attendons voir les réquisitions du ministère public et la plaidoirie de la défense.
La partie civile a déjà tout dit.

Courage camarade,
Merci pour ce compte rendu chroniqueur judiciaire.

merci SIPM pour ce résumé d'audience

Merci SIPM !
Courage Frédéric !

comment lui dire courage ?

Une lettre de soutien peut être

J'ai bon espoir dans la suite des débats, qui sont retranscrits dans le midi libre.

http://www.midilibre.com/articles/2009/09/29/ML-Proces-du-gendarme-le-deuxieme-jour-minute-par-minute-938511.php5

Courage à toi, camarade, deux jours sont passés.

Soutien à notre camarade, en espérant que l'issue lui soit heureuse ....

SOUTIEN A NOTRE CAMARADE

JE REMARQUE QUE LA VICTIME ETAIT UN BRAVE PETIT GARS MAIS "" DELINQUANT""

Je me suis rendu ce jour au parquet, et je peux vous dire que même à l'extérieur il y a une tension de palpable. En effet c'est la première fois que je vois autant de monde sur le parvis à attendre.

De plus vous êtes regardés lorsque vous rentrez en tenue dans le palais. personnellement je n'avais jamais connu cela.....

En tout cas soutien à notre camarade

LEGARDIAN30 a écrit:

Je me suis rendu ce jour au parquet, et je peux vous dire que même à l'extérieur il y a une tension de palpable. En effet c'est la première fois que je vois autant de monde sur le parvis à attendre.

De plus vous êtes regardés lorsque vous rentrez en tenue dans le palais. personnellement je n'avais jamais connu cela.....

En tout cas soutien à notre camarade

Suivant le verdict, des voitures vont bruler

Courage et soutien camarade, à toi et à toute ta famille.

hastalavista a écrit:

LEGARDIAN30 a écrit:

Je me suis rendu ce jour au parquet, et je peux vous dire que même à l'extérieur il y a une tension de palpable. En effet c'est la première fois que je vois autant de monde sur le parvis à attendre.

De plus vous êtes regardés lorsque vous rentrez en tenue dans le palais. personnellement je n'avais jamais connu cela.....

En tout cas soutien à notre camarade

Suivant le verdict, des voitures vont bruler

Peu importe, si elles brûlent, ce sera une juste reconnaissance d'un état de droit.

Je viens de lire l'article du MidiLibre (http://www.midilibre.com/articles/2009/09/29/ML-Proces-du-gendarme-le-deuxieme-jour-minute-par-minute-938511.php5)

Je me mets à la place de notre camarade qui doit se sentir bien seul ...

La mort d'un homme doit être lourde à porter ... même lorsque l'on est certain d'avoir agit dans le respect du cadre légal.

Que dire .. si ce n'est que nous devons penser à ce gendarme et à sa famille.

Autre chose, j'ai lu les commentaires de cet article et je constate que la majorité de ces avis vont dans le sens de notre camarade. Ca fait du bien de voir que nos concitoyens respectent notre travail et comprennent les difficultés que nous rencontrons quotidiennement pour assurer leur sécurité. Un autre mot revient souvent "HUMAIN" ... oui le gendarme est un homme comme les autres ... j'avais fini par en douter

Courage Frédéric, nous sommes nombreux, militaires de l'arme ou civils, à penser que tu n'as fait que ton devoir. Courage !



Petit reportage sur le procés, réactions de la soeur du "jeune" :

Les "amis" de Mourad se mobilisent pour que "justice soit faite" :



Attention, plusieurs visionnages seront peut-être nécessaires, en effet ces jeunes artistes ont le plus grand mal pour s'exprimer.

Je regarde de près sur internet les comptes rendus des assises qui se trouve sur le site internet du midi libre qui couvre le procès. Quand je regarde ces vidéos dans les posts précédents...ça me dépote....je sais que dans cette affaire il y a des zones d'ombres sur les conditions d'usage des armes...mais quand on voit ce qui se passe autours et qu'on entend dans la salle d'audience une personne crier: "tueur d'enfants"...ça me fait bien riire....

chabal a écrit:

J'ai bon espoir dans la suite des débats, qui sont retranscrits dans le midi libre.

http://www.midilibre.com/articles/2009/09/29/ML-Proces-du-gendarme-le-deuxieme-jour-minute-par-minute-938511.php5

Courage à toi, camarade, deux jours sont passés.

Affaire Mourad : 2e jour de procès du gendarme Chambard minute par minute




le Syndicat Indépendant de la Police Municipale affilié à la Fédération Indépendante de la Police soutient sans condition le Gendarme CHAMBARD


Publié à 9 h 25 - Mis à jour à 20 h 02 - Pour la deuxième journée consécutive, revivez en direct le procès de Frédéric Chambard. Ce gendarme de 42 ans est actuellement jugé aux assises du Gard. Il est accusé d'avoir tué par balle Mourad Belmoukhtar, un jeune homme de 17 ans, alors qu'il tentait de l'interpeller après une série de cambriolages nocturnes dans la région de Nîmes, en 2003.

9 h 28 - Le deuxième jour du procès de Frédéric Chambard vient de s'ouvrir. Les bancs de la salle d'audience de la cour d'assises de Nîmes sont clairsemés. L'accusé a repris sa place, l'expert psychiatrique s'avance à la barre.

9 h 39 - Pour l'expert psychiatre qui s'est entretenu avec Frédéric Chambard, pas de doute : l'accusé





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ne présente aucun trouble particulier. Le médecin confirme les propos prononcés hier par l'enquêteur de personnalité : Frédéric Chambard a été profondément marqué par la mort de son père alors qu'il avait 15 ans.

L'expert insiste : l'accusé est persuadé d'avoir agi dans un cadre légal. « Il semble par ailleurs un peu extérieur à la procédure. Pour lui, le débat concerne les juristes. C'est un peu curieux comme discours ». Concernant la mort du jeune homme, Frédéric Chambard a estimé que c'était "regrettable". Il a dit : « C'est la vie ». « Je lui ai fait remarqué c'était abrupt » comme point de vue.

9 h 42 - Le psychiatre estime que l'accusé fait preuve d'une "certaine psychorigidité", contrairement à l'avis de la psychologue, qui s'est exprimé hier devant la cour. « Cette rigidité le protège d'une certaine fragilité psychologique ».

9 h 58 - La présidente : « Pourquoi la psychologue n'a-t-elle pas relevé de psychorigidité, contrairement à vous ? »

Le psychiatre : « Dans la vie de tous les jours, il n'y a pas chez lui (chez l'accusé, ndlr) de psychorigidité. Dans certains cas particuliers, quelque chose qui se fige. C'est un trait de caractère. »

La partie civile : « Pensez-vous qu'il a pu se mettre à la place de la famille ? »

Le psychiatre : « Ce n'est pas apparu dans notre entretien. »

10 h 12 - La présidente tient à éclairer les jurés : elle revient de manière synthétique sur le décret organique de 1903 qui définit le cadre dans lequel les militaires peuvent faire usage de leur arme. En insistant notamment sur ce point. Les gendarmes peuvent déployer la force "lorsque les personnes invitées à s'arrêter par des appels répétés de "Halte gendarmerie", faits à haute voix, cherchent à échapper à leur garde ou à leurs investigations et ne peuvent être contraintes de s'arrêter que par l'usage des armes". "Lorsqu'ils ne peuvent immobiliser autrement les véhicules dont les conducteurs n'obtempèrent pas à l'ordre d'arrêter."

Frédéric Chambard : « Le cadre légal est fondamental dans notre profession. On ne se protège pas derrière la loi, on agit dans un cadre [...] Mon sentiment personnel on s'en fout. Ce n'est pas ça qui me fera entrer ou non dans la légalité [...] Psychorigide, je ne dit non. Et qu'est-ce que ça change vis-à-vis de la loi ? Pas grand chose. Et puis un militaire, n'est pas normal d'être psychorigide ? »

10 h 13 - Le médecin légiste s'avance à la barre.

10 h 34 - Le médecin revient sur l'examen du corps, effectué en mars 2003. Pas de blessure autre que celle par arme à feu. « Pas de bosse ou d'hématome qui aurait pu conduire à penser qu'il y eu une rixe » avant que le jeune homme décède. Le légiste parle de blessure profonde dans le cerveau et de la présence d'un projectile logé sur le côté droit du crâne. La balle n'est pas ressortie. « Le trajet du projectile s'est fait de la gauche vers la droite, du bas vers le haut ».

Pour l'expert, pas de doute : le décès a été causé par cette balle. Le cerveau a été traversé. C'est l'hémorragie, qui s'en est suivi, qui a provoqué la mort par un arrêt des fonctions respiratoires et cardio-vasculaires. Plus la blessure est près de la base du cerveau, plus on a de chance de mourir rapidement. « Dans le cas de Mourad, les chances de survie étaient très faibles ».

La partie civile : « Mourad a-t-il souffert ? ». « Je ne peux pas répondre à votre question par manque d'éléments ». Et du fait d'une question, toujours sans réponse : les personnes dans le coma éprouvent-elles des douleurs ?

La partie civile : Mourad « était conscient jusqu'à son arrivée à l'hopital ». La victime a donné son nom, son prénom et un numéro de téléphone pour prévenir sa famille. Avant d'être anesthésié.

10 h 38 - Place à l'expertise ballistique.

10 h 58 - L'expert assure que le projectile mortel était "déséquilibré" lorsqu'il a atteint Mourad. En clair : la balle avait heurté un obstacle avant de toucher le jeune homme. S'en suivent une foule de détails techniques sur les armes et les cartouches utilisées.

Le balisticien assure que 17 balles ont été tirées. 9 par Frédéric Chambard, 8 par l'un des deux adjoints qui l'accompagnait. 7 projectiles ont été retrouvés dans la 206. Dont le mortel, appartenant à l'arme de Frédéric Chambard. 4 autres projectiles ont été découverts dans le fourgon. Ils ont été tirés par l'adjoint.

La présidente veut savoir sur quoi a ricoché le projectile qui a touché Mourad. « Vraisemblablement sur la lunette arrière », assure l'expert. Du verre a été retrouvé sur la balle mortelle. Le balisticien confirme par ailleurs les déclarations de l'accusé : une arme automatique ou semi-automatique (ce qui est le cas ici) monte lorsque l'on tire plusieurs coups de feu à la suite.

11 h 24 - L'avocat général : « Monsieur Chambard, combien de fois tirez-vous dans l'année ? »

L'accusé : « Une vingtaine de cartouches. Plus une cinquantaine à titre privé pour m'entrainer. »

Le balisticien : pour être un tireur aguerri, « il faut tirer facilement 5 000 cartouches par an. »

Cette échange fait suite à une intervention de la partie civile. L'un des avocats s'est étonné : comment se fait-il qu'un gendarme expérimenté tire 9 balles d'affilée alors qu'il est censé maîtriser parfaitement son arme et savoir que celle-ci monte d'un cran à chaque détonation.

11 h 58 - L'audience reprend après une vingtaine de minutes de suspension. Reconstitution des faits par l'accusé, face au balisticien et au médecin légiste.

12 h 06 - Aux yeux de la présidente, il n'y a pas de contradiction entre les déclarations de l'accusé concernant la façon dont il a ouvert le feu et les faits, tels qu'ils ont été reconstitués. Idem pour l'expert en balistique et le medecin légiste. Tout semble « parfaitement compatible ».

12 h 48 - Lenny Dorange-Pattoret, qui se trouvait à l'arrière gauche du véhicule, derrière Frédéric Chambard, insiste sur les embardées du fourgon : « On savait que quelque chose clochait. ». « On a tous senti qu'il y avait un danger. Nous avons sorti nos armes par réflexe ».

La présidente : « Avez-vous vu entendu les sommations ? »

Lenny Dorange-Pattoret : « J'avais les sirènes dans les oreilles. Matériellement, je ne peux pas le dire. Mais connaissant Chambard, je me suis dit s'il tire, c'est qu'il y a une bonne raison de tirer.»

La présidente : « Que se passe-t-il alors dans votre tete ? »

Lenny Dorange-Pattoret : « C'est l'incompréhension. »

La présidente : « Avez-vous envisagé de tirer dans roues du fourgon ? »

Lenny Dorange-Pattoret : « Négatif. En plus, en tant qu'adjoint, je ne pouvais pas. » Il ajoute qu'il était « impossible de passer à côté du fourgon une fois que celui-ci était immobilisé. Nous étions totalement bloqués. La priorité est alors passé de la 206 au fourgon.»

La présidente : « Avez-vous envisagé d'appeler des renforts ? »

Lenny Dorange-Pattoret : « Non, pas sur le moment. »

La présidente : « Avez-vous eu l'impression que l'on tirait dans votre direction ? »

Lenny Dorange-Pattoret : « C'est très difficile à dire. Je ne voyais rien.»

La présidente : « A quel moment avez-vous su que le véhicule avait été touché ? »

Lenny Dorange-Pattoret : « On a vu des morceaux de verre assez frais sur la route, ça nous a paru bizarre. »

La présidente : « Quelle a été la réaction de monsieur Chambard lorsqu'il a appris qu'il avait touché la voiture ? »

Lenny Dorange-Pattoret : « On été tous très surpris. Très, très surpris. En plein jour, c'est difficule de toucher avec le stress. Alors en pleine nuit...»

12 h 57 - La partie civile revient sur un point : les gendarmes avaient participé à une soirée, une sorte de bal costumé, avant de prendre leur service. « En tant que fonctionnaires d'astreinte, nous n'avons pas bu une goutte.»

Frédéric Chambard : « J'ai mangé deux assiettes et j'ai bu deux verres de vin. »

La partie civile : « Selon vos déclarations, vous avez également bu un verre de mousseux. »

La présidente intervient : dépistage alcoolémique négatif pour tout le monde.

13 h 16 - A quel moment Lenny Dorange-Pattoret a-t-il appris que le fourgon était volé ? La partie civile soulève les contradictions du témoin : très rapidement dans ses premières déclarations, bien après les événements selon ses propos à la barre.

Idem en ce qui concerne les sommations : Lenny Dorange-Pattoret dit aujourd'hui n'avoir rien entendu. Ce n'est pas ce qu'il a affirmé après le drame. L'audience est suspendue. Reprise à 14 h 45.

14 h 58 - L'audience reprend. Au tour de Julien Lemoel de témoigner. Lors des événements, il était gendarme adjoint.

15 h 16 - Le témoin donne sa version des faits. Il revient, d'une voix peu assurée, sur la course-poursuite, parle de stress, de tension extrême. « On ne peut pas s'habituer à de telles situations. C'est impossible ». « Il faisait noir, c'était très difficile de savoir d'où venait le danger. »

La présidente : « Pourquoi avez-vous tiré sur le fourgon ? »

Julien Lemoel : « Je pensais qu'il y avait toujours quelqu'un dedans. Je n'ai vu personne en sortir. La menace, pour moi, venait de l'habitacle. J'ai eu l'impression d'avoir tiré très peu de cartouches ». « J'étais persuadé que mon chef avait été blessé. Je n'ai jamais imaginé que c'était l'éjection d'une douille qui l'avait touché ».

Le témoin assure lui aussi qu'il était impossible de contourner le fourgon en travers, qu'une seule porte de la camionnette était ouverte. L'accusé semble toujours aussi impassible. Il écoute, immobile.

15 h 39 - La partie civile : « Lorsque vous avez effectué les sommations, pensez-vous que les occupants du fourgon ou de la 206 pouvaient les entendre ? »

Julien Lemoel : « Vu l'intensité de nos voix, oui. »

La partie civile : « Ce matin, Lenny Dorange-Pattoret, qui était à coté dans la voiture, nous a dit qu'il n'avait rien entendu...»

Un deuxième avocat de la partie civile insiste : « Vous avez tiré parce que vous pensiez que votre chef était blessé ? C'est la seule raison ? »

Le témoin : « Oui ». Julien Lemoel l'affirme : il savait qu'en tant que gendarme adjoint, il n'avait le droit de tirer qu'en état de légitime défense. Il admet également n'avoir pas eu le temps de réfléchir au cadre légal avant d'agir. De peser le pour et le contre alors qu'il se sentait cerné par le danger, sans pouvoir l'identifier.

Frédéric Chambard intervient : « Il (le témoin) vous a expliqué les raison qui l'ont poussé à tirer. Les miennes étaient complètement différentes. J'ai tiré pour empêcher la voiture de partir. »

L'avocat de la défense veut dissiper les éventuels doutes. Au témoin : « Pouvez-vous confirmer qu'aucun coup de feu n'a été tiré avant les sommations ? » Sans hésitation : « Oui ».

15 h 50 - L'avocat de la défense conduit le témoin une nouvelle fois à clarifier sa position. Comme il l'a affirmé précédemment, répondant à une question de la partie civile, Julien Lemoel a ouvert le feu car il pensait que le ou les fuyards avaient tiré sur son chef. Légitime défense ?

Un nouveau témoin s'avance à la barre : Jean-François Roze. Le soir du drame, il était chef de patrouille.

16 h 19 - Aucune révélation de la part de Jean-François Roze. L'officier relate les faits. Un récit similaires aux précédents. Il se veut explicite sur un point : son but ce soir-là est de poursuivre les véhicules en fuite et d'interpeller les occupants. Tous les gendarmes sont dans le même état d'esprit. Il admet que les zigzags du fourgon font monter le tension. « J'ai dit aux personnels : soyez vigilents. On ne sait pas à qui on a affaire, on est dans un endroit désert. »

La présidente : « Deux gendarmes tirent. Pas vous. Pourquoi ? »

Jean-François Roze : « Je ne suis pas en position. Chambard tire et ensuite c'est un enchainement de circonstances. Je reçois une douille, je me tasse, le GAV (gendarme adjoint) ouvre le feu, croyant que l'on me tire dessus. » Jean-François dit que le ciel lui est tombé sur la tête lorsqu'il a appris le décès du jeune homme.

16 h 30 - Dialogue de sourds entre un des avocats de la partie civile et le témoin. Le débat tourne une nouvelle fois autour du décret organique de 1903 qui encadre l'usage de la force armée dans la gendarmerie. Quand doit-on tirer, dans quelles circonstances... L'officier, pourtant ému par son précédent récit, ne se laisse pas impressionner. L'avocat finit par se rassoir, le feu aux joues.

18 h 02 - L'audience reprend avec le témoignage de Hakim. Le jeune homme, qui arrive menotté et sous bonne escorte, était avec Mourad au moment du drame.

Hakim, carrure de boxeur, adepte du homejacking (vol de véhicule après s'être emparé des clés dans une habitation), admet avoir fait main basse sur la 206. Le fourgon ? C'était pour mettre des motos volées.

Vous n'avez pas peur de vous retrouver en face de personnes armées quand vous pénétrez dans une maison : "Non. Quand on est jeune, on s'en fout, on pense à rien."

Le témoin, qui se trouve au volant de la 206 pendant que Mourad conduit le fourgon, assure ne pas avoir reconnu immédiatement le véhicule de la gendarmerie qu'il vient de croisier. "Il faisait nuit. J'accélère mais pas à fond."

La présidente : "Vous n'avez pas du tout l'intention de vous rendre ?"

Hakim : "Franchement, non. On est pris de panique [...] Pour nous, c'était simple, on bloque le passage et on s'en va [...] J'ai compris la gravité des choses quand les gendarmes se sont mis à tirer. Le premier coup de feu part au moment où on démarre. 500 m plus loin, je vois que mon ami est touché. Il était couché sur le côté. Je me retourne, j'essaie de le réveiller. Mon collègue aussi. On décide de le conduire à l'hopital. J'ai compris qu'il était vraiment mal."

La présidente : "Avez vous entendu les gendarmes crier ?"

Lui : "Non, on avait la vitre fermée."

La présidente : "Si c'était à refaire ?"

Hakim : "Je me serai attaché à des barreaux pour rester avec mes potes."

Depuis 2003, le témoin a été condamné à plusieurs reprises. Notamment pour des vols.

18 h 18 - Hakim : "Jamais je n'aurai imaginé que l'on se ferait tirer dessus. Mais comme je l'ai dit, on était jeunes. Depuis, j'ai changé. Mais c'est pas facile de se réinsérer. C'est dur même. J'ai un peu la haine, on vous ferme les portes. La partie civile : "Comment aimeriez-vous que tout cela se finisse ?" Le témoin : "Moi, j'ai payé parce que j'ai volé, celui qui a tiré, qu'il paye."

18 h 25 - La tension monte entre l'avocat général et le témoin. Hakim se sent provoqué par les questions du magistrat. Finit par sortir de ses gonds. La salle gronde. La partie civile intervient : ce n'est pas le procès du témoin.

18 h 30 - La mère de Mourad s'avance. D'une voix forte : "Ce que l'on veut savoir, c'est les faits concernant Mourad. C'est tout. On n'a pas besoin savoir ce qui s'est passé après. Et je demande à la cour de ne pas prendre partie ni pour l'un ni pour l'autre." (Applaudissements) La mère de Mourad, se tournant vers l'assistance une fois revenue à sa place : "Je demande le silence, on doit écouter jusqu'au bout."

18 h 51 - Trois témoins se succèdent à la barre. Tous ont été victimes de cambriolages dans les environs de Durfort le soir où Mourad a été tué.

19 h 29 - S'ensuit le témoignage de l'officier de gendarmerie de l'inspection technique (1) qui a dirigé l'enquête sur la mort de Mourad. Les mains croisés dans le dos, il expose les faits, sous forme chronologique. Un ou deux détails mis à part, rien de nouveau par rapport à ce qui s'est dit jusqu'à présent.

Le militaire, aujourd'hui à la retraite, souligne que le seul à avoir parlé de la soirée à laquelle les quatre gendarmes de la patrouille ont participé est le chef Roze. Il rappelle également que les dépistages alcoolémiques se sont révélés négatifs. "Le temps d'élimination existe. Le taux d'alcoolémie diminue à chaque heure. Si le gendarme Chambard s'est limité à deux verres de vin, il pouvait être à zéro à 6 h." Pour lui, l'absorbtion de cette faible quantité d'alcool n'a pas eu d'incidence sur son comportement lors de la course-poursuite. La partie civile : "Boire deux verres de vin et un verre de mousseux, en tenue, avant de prendre le service, cela vous parait-il normal ?"

L'enquêteur tergiverse, répond à côté. Finit par l'admettre : "Ce n'est pas normal." Il dit aussi que le gendarme Chambard a fait usage de son arme dans le cadre du décret organique de 1903. La partie civile rétorque que la chambre d'instruction n'est pas de cet avis. L'ancien officier justifie sa position, sans faire preuve d'une grande éloquence.

19 h 43 - La partie civile au témoin : "Vous avez enquêté sur 8 affaires dans lesquelles des gendarmes étaient impliqués (pénalement, ndlr). Combien ont été condamné ?" - L'ancien officier : "Aucun."

Vague de protestation dans la salle.

20 h 04 - Fin de la 2e journée d'audience. Reprise demain matin à 9 h.

SOUTIENT DU SYNDICAT INDEPENDANT DE LA POLICE MUNCIPALE (affillié Fédération Profesionnelle Indépendante de la Police) au Gendarme Frédéric CHAMBARD

en direct ce jour.......à 11h40, donc mi-journée:

mercredi 30 septembre 2009


NimesAffaire Mourad : le 3e jour du procès en direct des assises



Pour la troisième journée consécutive, suivez en direct le procès de Frédéric Chambard aux assises de Nîmes. Ce gendarme de 42 ans est accusé d'avoir tué par balle Mourad Belmoukhtar, un jeune homme de 17 ans, alors qu'il tentait de l'interpeller après une série de cambriolages nocturnes près de Durfort (Gard), en 2003.

11 h 19 - La présidente autorise Rabia, la mère de Mourad, à prendre la parole. Ces premiers mots, prononcée d'une voix secouée par les sanglots, plonge la salle dans un silence total : « Je souffre. Dieu seul sait que je souffre. Je ne réléchis pas à ce que je dis. C'est mon coeur qui parle. J'avais six enfants. J'en ai perdu un. Il ne reviendra pas. Ca me poursuivra toute ma vie. Personne ne pourra le remplacer. Je me suis

battu pour élever mes enfants, sans moyen mais avec toute la force que j'avais. Je veux que la justice me rendre la mémoire de mon enfant. Je vais le voir tous les vendredis matins dans sa tombe. »

Rabia sort des photos de famille, d'amis... « Est-ce que vous comprenez ce que c'est d'être parent ?» Frédéric Chambard regarde le sol. « Il méritait pas la mort ce petit. Je l'aimais. Pensez à moi, je suis quelqu'un aussi. Je veux bien que les gendarmes l'attachent, le mettre en prison, pas qu'ils le tuent. Parfois je me tape la tête contre le mur parce que je n'ai pas mon fils à coté de moi. »

10 h 37 - Au tour de Mohamed de temoigner. Il s'avance à la barre, sans escorte particulière, croise les mains devant lui. Le jeune homme, fluet, avait 19 ans au moment du drame. Il était dans la voiture avec Hakim et Mourad lorsque celui-ci a été tué d'une balle dans la tête. Sa version des faits est brève : « Ce soir-là, on a commis des délits plus ou moins graves. En fin de soirée, on a croisé les gendarmes et s'est parti en course poursuite. Mourad s'est fait tirer dessus, on est allé à l'hopital et deux jours apres on s'est rendu. »

Le témoin assure qui rien n'était prémédité. Qu'il s'est retrouvé là par hasard. Mourad reste peu précis quant au mode opératoire des cambriolages. Idem en ce qui concerne le rôle des uns et des et des autres. Ses souvenirs semblent plus précis lorsqu'il évoque la course poursuite. Il assure, contrairement aux affirmations des gendarmes et conformément aux déclarations d'Hakim, que Mourad ne zigzaguait pas pour empêcher le véhicule des forces de l'ordre de doubler le fourgon. Qu'à bord de la 206, il n'a pas entendu les sommations, ni la sirène. « Tout s'est passé très vite. On ne pense pas qu'on va se faire tirer dessus pour avoir volé une mobilette ». Il assure : « Si les gendarmes nous avaient barré la route, on se serait arrêtés. »

A la défense qui revient sur son passé judiciaire : « Ce n'est pas mon procès. Mourad était dans mes bras toute ma vie je me souviendrai de ça. Vous y avez pensé ? »

Pas de question de la partie civile ni de l'avocat général.

9 h 25 - Le procès de procès de Frédéric Chambard doit reprendre dans quelques instants. Le réquisitoire du parquet général pourrait intervenir cet après-midi. Reste à savoir si la défense aura le temps de plaider d'ici ce soir ou si les avocats ne prendront la parole que demain matin.

je sens qu'on va encore revenir sur le racisme...........................
Ils veulent bouffer du gendarme , c'est clair ( la partie civile )


en tout cas bravo pour relater ce procès


Je sens que si j'étais sur place , je serais bon pour une tension de 20......

Je pense qu'on pourrait mettre une petite bannière " soutien pour le gendarme CHAMBARD " , qui lui , risque quand même beaucoup plus gros dans cette histoire.....

allez lire les commentaires.

C'est assez impressionnant les raccourcis qu'y sont faits, du genre " si on autorise un gendarme à tirer sur un voleur, on peut autoriser les gendarmes à tirer sur ceux qui font des excès de vitesse puisqu'il risque de faire mourrir des gens .... "

hallucinant !!!

ici

C'est surprenant de voir l'interprétation que font tous ces délinquants du mot "bêtise". "Mon frère, mon ami a fait une bêtise mais il a payé". Combien de fois avons nous entendu çà ? Et encore, cette fois on a du bol, l'excuse de fêter le ramadan n'est pas avancée.

Une bêtise, c'est quand tu prends un bonbon dans la poche alors que maman te l'a interdit. Voler, cambrioler, agresser, mettre la vie d'autrui en danger, c'est une grosse connerie traduite en langage judiciaire par crime ou délit.

Soutien à notre collègue. Les honnêtes citoyens sont avec toi.

Ce qui me gène, c'est cela :

Le balisticien assure que 17 balles ont été tirées. 9 par Frédéric Chambard, 8 par l'un des deux adjoints qui l'accompagnait. 7 projectiles ont été retrouvés dans la 206. Dont le mortel, appartenant à l'arme de Frédéric Chambard. 4 autres projectiles ont été découverts dans le fourgon. Ils ont été tirés par l'adjoint.
(extrait des minutes du procès, à 10h58 dans le post de Sipm

Deux gendarmes ont tiré, un seul est jugé. Forcément une seule des 17 balles est responsable de la mort.

Le second gendarme est-il seulement inquiété ? Non ? il était dans l'absolue nécessité d'utiliser son arme ? Si ça vaut pour lui, pourquoi pas pour l'autre ?
Ils ont fait la même chose, qu'est ce qui fait la différence ? l'un a eu moins de chance que l'autre ou tirait mieux ou moins bien que l'autre.

J'sais pas, si quelqu'un veut me répondre....

Je ne comprends pas non plus , surtout que le deuxième est un gendarme adjoint qui n'a pas les mêmes conditions d'utilisation des armes.

Soutien à ce Gendarme.
Pour ceux qui ne savent pas ce que représente une intervention de nuit sur des faits délictueux essayez de vous rendre dans une zone industrielle ou commerçante de nuit et ensuite mettez vous quelques instants dans la "peau" du Gendarme. Vous verrez c'est déjà plus impressionant que d'en parler derrière un écran d'ordinateur alors si en plus vous arrivez à ajouter, la pression, le stress, le peu de temps pour calculer quelle doit être votre réaction on en arrive à un concours de circonstances qui peut faire basculer la situation dans un sens ou dans un autre.

cti 41 a écrit:

Soutien à ce Gendarme.
Pour ceux qui ne savent pas ce que représente une intervention de nuit sur des faits délictueux essayez de vous rendre dans une zone industrielle ou commerçante de nuit et ensuite mettez vous quelques instants dans la "peau" du Gendarme. Vous verrez c'est déjà plus impressionant que d'en parler derrière un écran d'ordinateur alors si en plus vous arrivez à ajouter, la pression, le stress, le peu de temps pour calculer quelle doit être votre réaction on en arrive à un concours de circonstances qui peut faire basculer la situation dans un sens ou dans un autre.

Tu as raison CTI 41, c'est une situation particulière.
Je viens d'apprendre que l'avocat général, vient de requérir 5 ans avec sursis. C'est donc sur cette mesure que va plancher le jury de la cour, après avoir entendu les avocats de la défense demain matin. Courage à lui, rien n'est perdu, ses avocats peuvent encore faire pencher la balance.

Bien CT41

Dans le feu de l'action, il n'est par rare que lorsque l'active tire, les gendarmes auxil. ou adjoints tirent aussi. C'est comme çà. Il y a une multitude d' élements qui font boule de neige.... on est comme sur une autre planète, surtout la nuit (les flammes, le bruit, les cris) En plus si l'on distrait parce qu'on pense qu'un des militaires est blessé, on dirait que l'on raisonne dans le vide et que les gestes et les réactions ne sont pas synchronisées avec la pensée.

Le feu est contagieux, et il est très difficile d'en obtenir l'arrêt.

Là, il semble que le projectile mortel a frappé un obstacle donc trajectoire atypique.

Pour répondre, l'étude balistique a désigné l'arme du gendarme. Il est donc normal que ce soit lui qui comparaisse pour établir s'il agi dans le cadre légal (ordre de la loi - parce qu'il vaut mieux citer la loi en premier et le décret ensuite)
Il serait bien étonnant que chacun ait tiré avec l'intention de tuer, donc le gendarme adjoint n'a à répondre de rien (la tentative ne peut être retenue contre lui puisqu'il n'y a pas d'infraction même justifiée, Son tir n'ayant de plus blessé personne). C'est un avis tout à fait personnel et discutable.

Guy Moulinier, militaire retraité de la gendarmerie nationale.