Rappel du premier message :Nouveau débat, autour d’un sujet largement abordé déjà sur ce forum
ici et
là : le logement concédé par nécessité absolue de service et l’ensemble des avantages, inconvénients ou servitudes qui lui sont liés.
Le débat initial a déjà été lancé sur ce forum, et je reprends donc dans une première synthèse (car le sujet est complexe et nécessitera probablement plusieurs débats) les éléments exprimés
dans cette discussion.
De nombreuses idées sont avancées, certains intervenants soutenant plusieurs positions, par ailleurs souvent complémentaires, ainsi :
- L’acceptation ou non du LCNAS serait avant tout un problème de qualité de ce logement (Gandalf, Ismolo, Pret 29, Roger 30, bruno)
- De fait le système laisse la place à des abus : des logements en caserne sont « inoccupés » (GD11)
- Les contraintes de la vie en caserne, du règlement de caserne, du commandant de caserne, etc.posent problème (GD11, Jarod)
- Le LCNAS, serait à supprimer car toujours présenté comme un avantage qui freine tout progrès des gendarmes dans le domaine du salaire ou de la limitation du temps de travail (Romana, lolo64, Victor31, Jarod)
- Le choix de bénéficier ou non du LCNAS devrait être libre (Juste, Zitoune 31, GD-RGMP, bruno)
- Mais la possibilité de loger chez soi, impliquerait l’arrêt de la mobilité pour certains, qui resteront définitivement dans des résidences privilégiées (Condor, Mailgend) contredit par (Philou).
- La possibilité de bénéficier de l’équivalent des avantages fiscaux, emprunts et autres pour l’achat ou la construction d’une résidence « personnelle » des gendarmes serait une bonne solution (Ismolo, Ronald 29, Prêt 29, Apollo, Roger 30 , littlebear, GD-RGMP, lolo64,
- En cas de fin du LCNAS (ou de logement hors caserne), les premiers à marcher, passeraient la nuit en locaux d’intervention à la BT (Wawa, Balacasse)
- Pas besoin du LCNAS avec des primes normales pour se loger et surtout le paiement de toutes les heures réellement effectuées (Crin Blanc, azerty)
- Nécessité de règles d’attribution donnant plus de place à la situation réelle du foyer et moins au grade seraient nécessaires (Roger 30, Apollo, Philou)
- Autres réflexions (Kefremla, Francky, Gabatxo, nanard, hutch46, the spawn, titan 32)
Voici mes réflexions sur le sujet, en liaison avec ce qui a déjà été voté par les Gendarmes et Citoyens :
Dès lors que le choix de maintien du statut militaire est validé, et qu’il est assorti de règles de disponibilité certes plus limitée et ouvrant droit à des compensations nouvelles (revoir si nécessaire
Les positions officielles « Gendarmes et Citoyens » mais encore très importantes pour les militaires relevant de la « disponibilité opérationnelle », le LCNAS reste potentiellement justifié.
Faut-il le supprimer ? Je ne le pense pas, et je m’appuie avant tout sur des considérations de service public, car cela modifierait considérablement les liens entre les gendarmes départementaux et leur circonscription. C’est aussi (surtout) parce que les gendarmes et leurs familles vivent sur place qu’ils bénéficient d’une considération particulière de la part de la population et des élus. Sans LCNAS, les gendarmes se logeront logiquement souvent près des zones urbaines de qualité avec leurs services (scolarité / transports / loisirs / etc.) et leurs bassins d’emploi, et sans la moindre attache avec la circonscription de travail. Il y aurait en outre un coût en terme de disponibilité et d’effectifs (la solution des premiers à marcher couchant dans un local d’intervention avec récupération à l’issue est coûteuse en particulier dans les petites unités).
Mais cela ne veut pas dire que le LCNAS doit être systématique. Là encore, il paraît essentiel de laisser la place à la concertation et même à la contractualisation de la question du logement entre le gendarme occupant et la gendarmerie logeur,
comment ?D’abord en modifiant et renforçant les règles contraignantes pour le logeur, en matière de prise en compte de la situation de l’occupant :- Refonte du barème pour favoriser la situation familiale réelle des occupants par rapport à la seule question du grade. La situation familiale doit pouvoir notamment prendre en compte les questions de garde alternée etc. A l’inverse, le militaire qui déclare sur l’honneur s’installer dans sa nouvelle résidence comme célibataire géographique ne doit pas se voir imposer un logement trop grand qui ne correspond pas à son besoin.
- Mise en place d’un standard de qualité (à définir, basé sur la superficie / nombre d’occupants, etc.) qui s’il n’est pas respecté ouvre soit droit à refus pur et simple de l’affectation, soit compensation financière (une sorte de dédommagement ?), soit encore à l’obligation pour la gendarmerie de proposer une alternative à ce logement : location extérieure plus adaptée, ou acceptation du logement personnel de l‘intéressé.
Ensuite, en ne maintenant le LCNAS que là où il est réellement indispensable et respectueux de l’intérêt général.- Suppression du LCNAS pour l’ensemble des postes relevant de la « disponibilité administrative » (telle que définie dans nos positions officielles), avec bien entendu, paiement pour ceux qui occupent ces fonctions de l’indemnité pour charge militaire au taux « non logé ». Il est évident que le logement n’est pas justifié ici par le service public. Il y a là une importante source d’économie qui peut permettre de redéployer des moyens financiers ailleurs (salaires – primes – effectifs budgétaires). En effet, si le parc en question n’est que de 7% (source DGGN) de la masse, il est concentré dans de grandes agglomérations, et notamment en région parisienne, avec des loyers extrêmement onéreux.
- Liberté du choix du LCNAS ou non, lorsqu’un personnel est affecté dans une fonction relevant de la « disponibilité opérationnelle » mais qu’aucun logement en caserne n’est disponible. En effet quitte à prendre ou garder un bail externe, la gendarmerie a tout intérêt à ce que l’intéressé occupe un logement personnel, dès lors qu’il se trouve dans la circonscription de l’unité et à une distance adaptée. L’acceptation doit se faire au cas par cas et être contractualisé entre les deux parties (le gendarme déclare ne pas souhaiter bénéficier du LCNAS, s’engage à respecter les contraintes liées à la permanence du service, la gendarmerie s’engage à mettre en place / financer les moyens adéquats pour assurer le lien avec le service depuis le logement personnel. Là encore, bien évidemment, dès lors qu’il n’y a pas LCNAS il y a automatiquement paiement de l’ICM au taux non logé.
- Maintien de l’obligation d’occuper le LCNAS dans les autres cas.
Enfin, mise en place d’aides spécifiques strictement équivalentes ou compensant de manière équitable les différentes facilités d’accession à la propriété qui sont fermées aux gendarmes en raison de l’occupation d’un LCNAS au titre de résidence principale.- En effet, on ne saurait accepter l’idée qu’il faut que la famille soit séparée (que les conjoints aient des résidences principales différentes) pour bénéficier de certains avantages… d’autant moins qu’il existe des couples de gendarmes, comme des gendarmes célibataires…
- Comme le régime fiscal est défini de manière externe à la gendarmerie et à la Défense, la solution la plus simple est la mise en place d’aides dans le cadre de dispositifs spécifiques aux militaires. D’ailleurs les autres armées, qui ont d’autres contraintes (mobilité géographique plus importante) pourraient être intégrées au dispositif et cela participerait d’une nécessaire « revalorisation » de la condition militaire.
Qu’en pensez-vous ?