Et oui cela existe !!! Encore en 2012 apportez vos temoignages

Avant de se loger une balle de 9 mm en plein coeur, Myriam Sakhri a jeté sur une feuille un dernier message rageur à son supérieur hiérarchique. "Merci à G... le connard". Puis la jeune gendarme de 32 ans s'est étendue sur son lit et a pressé la détente. Sa main devait un peu trembler car la douille ne s'est pas éjectée correctement. D'ailleurs, elle avait un peu bu ce 23 septembre 2011. Les enquêteurs ont retrouvé dans ses poches la note d'un bar où elle était allée passer la soirée avec ses copains pompiers. Personne n'a rien entendu dans la caserne Delfosse, à Lyon, où Myriam avait son appartement. Le coup de feu n'a pas fait plus de bruit qu'un volet qui claque, diront les experts. Son chien, un dalmatien récupéré à la SPA, n'a pas aboyé. Sinon, la voisine serait descendue taper à la porte, comme elle le faisait habituellement, quand Glasgow donnait un peu trop de la voix.

L'alerte a été donnée le lendemain matin. Ses collègues, inquiets de ne pas la voir, ont dû forcer une fenêtre pour entrer chez elle. Sa clef était restée dans la serrure. Suicide, ont-ils conclu rapidement. Suicide, a également assuré l'Inspection générale de la gendarmerie, qui a été saisie d'une enquête préliminaire par le procureur de Lyon. Les résultats de ces investigations ont été communiqués le 20 janvier dernier à la famille de la jeune femme, mais ses soeurs doutent encore de la thèse que la justice paraît retenir. Car, pour elles, comme pour les amis de Myriam, la mort de la jeune gendarme est la conséquence directe du bras de fer qui l'opposait depuis des semaines à ses supérieurs.

Elle n'avait qu'une idée: servir les autres
Belle brune aux traits fins et au regard profond, Myriam Sakhri aurait pourtant pu devenir une figure emblématique de la gendarmerie nationale. Des parents algériens, une enfance dans la banlieue lyonnaise aux côtés de ses sept soeurs... La jeune femme n'avait qu'une idée: servir les autres. A 16 ans, elle s'enrôle comme pompier volontaire. L'été, elle rejoint les casernes du Var pour lutter contre les feux qui dévorent la forêt. Plus tard, elle organise la collecte des vêtements pour les victimes du tremblement de terre à Haïti ou participe à des distributions de nourriture pour les SDF à Perrache. Sportive, elle encadre une équipe féminine de basket et s'entraîne pour le marathon.

Avec la gendarmerie, dans laquelle elle était entrée à 21 ans, elle disait avoir trouvé le métier idéal, celui qui lui permettait de se "sentir utile". "Myriam était une excellente gendarme qui adorait sa profession, elle était humaine, courageuse et passionnée", témoigne Elisabeth Moulin, son amie depuis les débuts de Myriam sous l'uniforme. En juin 2010, "la beurette" est affectée au Centre d'opérations et de renseignement de la gendarmerie nationale (Corg) de la caserne Delfosse, à Lyon. L'endroit est stratégique. C'est là que, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, aboutissent les appels d'urgence.

Rapidement pourtant, l'ambiance de son service se dégrade. C'est du moins ce que rapporte Myriam, qui s'ouvre à son entourage des difficultés liées au comportement de quelques-uns de ses collègues. Certains, parmi les gendarmes du Corg, n'hésiteraient pas à afficher un racisme "franchouillard". A des étrangers qui peinent à s'exprimer, elle aurait entendu un des militaires répondre qu'on les aiderait le jour où ils sauraient parler français. "Tu restes une bougnoule comme eux", lui aurait répondu un autre, alors qu'elle se révoltait contre ces pratiques. Des dérives racistes que l'enquête des services d'inspection de la gendarmerie n'a pas établies.

Dans un premier temps, la gendarme tente de régler le conflit en interne. Elle cherche le soutien de sa hiérarchie, en particulier du colonel G., qui commande le groupement de gendarmerie. Mais celui-ci refuse de la croire, et même de l'écouter, d'après ce que Myriam a rapporté à ses proches. Du coup, l'ambiance de travail se détériore. La jeune femme se sent isolée. Elle encaisse des remarques désobligeantes; on lui impose, selon sa soeur, des horaires impossibles. Bref, alors qu'elle demandait de l'aide, elle a l'impression d'être ciblée, harcelée.

"Tu restes une bougnoule", lui aurait dit un de ses collègues de la caserne Delfosse.

Que faire? Sur les conseils d'une amie, Myriam contacte un avocat parisien, William Bourdon, qui l'aide à rédiger une lettre à destination de sa hiérarchie. Puis elle s'adresse à une association d'aide aux militaires. L'ancien gendarme à la tête de ce syndicat officieux lui suggère de recueillir des témoignages parmi ses collègues afin de monter un dossier. Enfin, la jeune femme est sélectionnée pour devenir officier de police judiciaire, une qualification lui laissant espérer une réelle progression professionnelle. D'autant que, à la suite du courrier rédigé avec son avocat parisien, Myriam a finalement pu quitter le Corg. Elle est mutée dans une brigade de la banlieue lyonnaise tout en conservant son appartement dans la caserne.

Alors que sa situation paraît s'améliorer, la jeune femme commet une erreur lourde de conséquences. A la demande d'une amie de sa mère en quête d'une parente disparue, elle consulte les fichiers de la gendarmerie sans en avoir l'autorisation. La faute est modeste mais Myriam doit en répondre devant l'inspection interne, qui l'entend, le matin du 22 septembre, pendant cinq heures. A cette occasion, la jeune femme réitère les accusations contre certains de ses collègues. Plusieurs d'entre eux sont même auditionnés, à leur tour, par les gendarmes enquêteurs. Mais Myriam en est convaincue: la procédure qu'on diligente contre elle participe du harcèlement qu'elle dénonce depuis plusieurs semaines...

Déterminée à porter plainte pour harcèlement moral
A peine sortie de son audition, elle prend contact avec un avocat lyonnais, Sylvain Cormier. Celui-ci se souvient de cette rencontre imprévue: "Elle souhaitait se défendre de la faute professionnelle qui lui était reprochée et elle voulait attaquer la gendarmerie pour harcèlement moral. Nous avions décidé d'un plan d'action pour porter plainte dès la semaine suivante." L'avocat la trouve résolue, prête à livrer bataille.

Le lendemain, la jeune femme lui annonce par téléphone qu'elle a commencé à recueillir des témoignages de ses compagnons de caserne. Elle joint ensuite sa soeur Farida et lui confirme vouloir porter plainte. Quelques heures plus tard, pourtant, Myriam met fin à ses jours. "La famille a l'intention de se porter partie civile et de demander l'ouverture d'une information judiciaire", indique Me Ilié Négrutiu, l'avocat des soeurs de la gendarme. Celles-ci auront peut-être de nouveaux éléments importants à verser au dossier. Car la mort de Myriam semble avoir ravivé les souvenirs. Un ancien collègue serait prêt à témoigner. "Tout ce qu'elle a dénoncé est bien réel, j'ai moi-même assisté à des scènes de discrimination raciste", assure-t-il à L'Express. Et de conclure: "On a voulu la faire craquer parce qu'elle disait la vérité."

Mouais, cela me laisse plus que perplexe... il faut se méfier, cependant, d'une quelconque manipulation médiatique...
Je ne connais pas le dossier, même si j'ai pris connaissance des faits par voie de presse, mais quelques éléments m'interpellent...

Si les faits sont avérés, c'est tout simplement dég .

Cette jeune femme d'origine algérienne était certainement plus française que certains français.

Qu'elle repose en paix.

+1 Ventura , si les faits ont avérés autant je suis critique vers ceux qui nous les brisent régulièrement , autant je serais contre ce type de "harcèlement " qui même s'il peut paraitre exagéré il le fut certainement dans l'esprit de cette jeune femme ; c'est bien ça le drame ..

j'ai connu un jeune para qui fit la même chose parce pour lui la critique "tu es un âne" avait résonné pour ce jeune campagnard analphabète comme une "blessure " et une "folie" ..

que les enquêtes suivent et fassent la lumière . c'est à souhaiter ! mais j'en doute beaucoup !

A lire :

http://www.armee-media.com/2012/09/02/propos-racistes-dans-la-gendarmerie-mobile-de-satory-le-defenseur-des-droits-rend-sa-decision/

Bonjour, sans lien direct avec l'affaire en cours, je suis prêt à témoigner de ma propre expérience dans différentes armes, pour tuer dans l'oeuf les arguments de ceux qui pourraient penser que cela est impossible "chez nous", ceux là ne sont souvent pas concernés, c'est pourquoi je voudrais que l'on respecte la majorité des gendarmes et autres militaires pour qui j'ai le plus grand respect.
Dégagé des obligations militaires (j'adore cette expression), on ne m'en fera pas un deuxième...et en plus j'attire votre attention sur une autre affaire récente d'un élève officier d'une célèbre école militaire...
Ca commence à faire beaucoup... et comme par hasard les victimes ont toujours un nom "à consonance" nord africaine pas de "chez nous"...
Alors, peut-on s'exprimer ici de manière constructive, je l'ignore car je suis absent de ce forum depuis longtemps, Je parles d'ouvrir, sur ce sujet, un sujet sur le long terme car les choses ne peuvent être expliquées en deux phrases...
Pourquoi sur ce sujet? parce qu'il est emblematique et par respect pour celle qui nous a quitté trop tôt...
Amicalement.

Bon alors tout commence en 1982, 20 ans mais un prénom "bizarre" type "Rachid", après un refus d'engagement direct dans la marine, même les bénévoles des sauveteurs en mer ne m'ont jamais répondu, je suis "accepté" pour mon service militaire dans la marine... Mon meilleur pote, espagnol d'origine, est pris tout de suite en tant qu'engagé...
Nous avons passé les tests ensembles, je lui avais donné les renseignements et nous avions les mêmes réponses aux tests...Bon, on va dire que c'est normal... et soit disant, je n'étais pas habilité confdef parce que papa n'étais pas français. (mon père est algérien et est pensionné de l'armée française, maintenant c'est un vieux chibani mais à l'époque c'était un sous off qui est parti travailler en allemagne lors des évènements).
Je retourne dans le civil, et je me régale dans l'éducation nationale dans la formation continue pour adultes, à l'époque où cela fontionnait encore. Des patrons de grosses boites essaient de me débaucher parce que pour moi seul le résultat compte...et que MSDOS ne m'était pas étranger. L'habilitation est le premier outil de discrimination, alors qu'une simple entrevue avec les services de sécurité permet de tirer les choses au clair sauf à choisir des abrutis pour faire ce job...
Suite au prochain épisode.
Amicalement.

Bon, au bout de quelques années, les syndicats qui font la loi dans l'éducation nationale, décident que pour s'occuper des demandeurs d'emploi longue durée, seuls des profs peuvent le faire... Donc j'ai vu de la lumière à la brigade du coin... et j'ai trouvé "marrant" que "Rachid", bien français, leur demande du boulot! lol
Deux mois plus tard me voila déguisé en "beauf" à la gare de Chaumont...
Ça reste un bon souvenir car les mecs de notre piaule étaient supers. Bon il y en avait un qui fumait des choses mais on de désespérait pas de le convertir, le reste se règlait d'une manière... primaire lol.
Durant mon stage, j'ai rencontré des gradés supers qui attendaient de voir à qui ils avaient à faire mais les autres, ceux qui ne vous connaissent pas...bin, ils ont tout essayé.
Le top, un gus EG d'un autre peloton qui vient lors d'une seance "combat" m'insulter, je ne le connais pas, tout y passe, insultes racistes etc mais c'est que de la provoc, mes potes prennent ma défense, il recule.
Le gus essaye de me provoquer physiquement, mais voilà, je ne suis pas une crevette et en plus à cette époque j'étais à fond dans les arts martiaux... A l'époque, une simple bagarre et les deux protagonistes risquent la porte.
Pourquoi n'est-il pas allé au contact? simple, il n'a pas risqué une éventuelle inaptitude car il quittait Chaumont, ayant juste réussi le concours police... envoyé en mission ?
Première tentative d'éviction.

Bonjour, n'hésitez pas à a intervenir si vous avez des questions, ce sujet reste ouvert... Alors je poursuis, bon, arrivé en unité, sans avoir de critères de notation autres que nos résultats en école, je suis noté un point en moins que mes camarades d'école moins bien classés...Why? Entrevue avec mon CC, recours et CR, mon premier d'une trés longue liste, résultat? correction en hauts lieux mais arrivant un an plus tard, donc interpêté par mes futurs notateurs comme ayant "pris" deux points en une année...Du jamais vu, lol.

A l'époque, il fallait un tir-ligne et respecter les centimètres, pour moi, les milimètres de marge et d'interligne...
Amicalement.

Personnellement j ai connu quelques cas de racisme dont l un à été sanctionné . Ce genre de choses est déploré par beaucoup d entre nous mais pour avoir connu plusieurs services en gendarmerie , la hiérarchie n est pas assez ferme avec les habitués des propos racistes et fait mine de rien savoir

Bonjour sebnantes, bien sûr il n'est pas question de généraliser quoique ce soit, mais de comprendre les ressorts de la discrimination. Le racisme existe et a toujours existé, il est supportable sous sa forme verbale surtout si sur un plan moral il rabaisse son auteur. Par contre la discrimination est insupportable, surtout si elle est pratiquée par ceux censés vous juger, vous noter et... vous donner l'exemple.
Ces gens là font votre carrière mais une minorité abuse de son pouvoir et les autres ferment les yeux.
Donc le premier levier de cette discrmination c'est l'habilitation. Procédure indispensable mais parfois dévoyée.
A titre d'exemple, je suis passé par differents niveaux d'habilitation sans que rien ne viennent justifier objectivement ces variations. Par exemple pour m'engager dans la marine, je n'étais pas "confdef", mais pour faire mon service militaire j'étais apte a rédiger des messages "confef", plus tard, toujours le même gars mais devenu par un coup de baguette magique SD... mon "pédigré" n'avait pourtant pas changé.
Un autre moyen d'agir pour cette petite minorité nuisible, la notation annuelle, l'usure, le découragement...
Amicalement.

Si les faits sont avérés, ce qui ne m'étonnerait pas... c'est trés grave. La vérité devrait être dite. Que ce soit pour cette triste "affaire" ou pour d'autres "l'omerta"règne même en gendarmerie.

Bonjour
Pour cette jeune femme, quelle que soit son origine, c'est un drame, et c'est inadmissible.
Sa vie lui a été volée, maintenant, on lui doit la vérité.

Je ne suis pas de première jeunesse, je m'étais engagé en 1975, et je n'ai pas vu de comportements discriminatoires à l'encontre d'autres soldats, qu'ils soient engagés, ou appelés.
Comme dans toute société, il se trouve toujours, quelques personnes désagréables, et intolérantes, mais c'était loin d'être encouragé
Mais, il est, qu'à cette époque, nombre de nos chefs, et instructeurs, avaient connu, l'INOCHINE, et l'ALGERIE, est avaient une notion de respect envers leurs anciens adversaires, ils faisaient aussi la différence entre des soldats, qui remplissaient leur devoir, et politiciens idéologues, qui s'enrichissaient sur les malheurs d'un conflit armé.

Les déclarations de BOUMEDIENNE de 1962, (il est question de l'ALGERIE), étaient encore dans de nombreuses mémoires, mais elles n'étaient pas suffisantes, pour attiser les haines, comme à notre époque.

Il ne faut pas oublier non plus, que des français anciens porteurs de valises du FLN, ont fait des carrières après et se sont fait leur place dans le monde politique, mais, ils ont aussi intérêt, à ce que les français, et algériens, ainsi, que leurs enfants ne puissent s'entendre, et surtout avoir idée de leur demander des comptes surtout sur des conflits, qui auraient pu être évités.
Je parle des peuples, pas des affairistes, qui s'enrichissent.
Si certains se sont battus suivant leurs convictions dans les deux camps, d'autres en ont bien profité.

Pour ce qui des discriminations, il se trouve aussi un autre aspect, étant issu du monde ouvrier au niveau de quelques officiers, il n’était souvent rappelé mes origines, et, que je n’étais pas de leur ' monde ', j’avais ‘d’autres préoccupations, que d’écouter des gens désagréables.
Après, je suis retourné dans le civil, j’ai aussi d’autres expériences, bonnes ou mauvaises.

L’omerta est partout, nous sommes sur un site concernant principalement la GENDARMERIE, mais l’équivalent est aussi d’autres milieux, dans l’ascenseur social les places sont chères, et tout est bon, pour préserver et réserver les places.
Mais à mon sens, le pire des racismes est assurément la discrimination positive, par ce biais on laisse entendre, que certaines personnes issues des minorités visibles, ne seraient pas capables d’obtenir des résultats, ou des promotions par leurs qualités, leur travail, et leurs compétences, et qu’il est indispensable de les favoriser, qui crée par ailleurs des tensions avec d’autres personnes, qui souhaitent aussi légitimement accéder à la promotion sociale.
Les institutions sont aussi à l’image de notre société
Même, s’il peut exister un racisme ambiant, rien ne peut nous obliger à y participer, et de s’en prendre aux plus faibles.

Cordialement
Durail