A Evry, des policiers manifestent pour réclamer plus de justice

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Crédits photo: Manifestation devant le Tribunal de grande instance d'Evry le 10 février 2012 (Liza Fabbian)

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Près de 200 policiers se sont rassemblés jeudi matin devant le Tribunal de grande instance d’Evry pour manifester contre la politique menée par le parquet, qui, selon eux, ne les soutient pas assez dans les affaires d’outrage et d’agression.









Ils sont venus en civil, sans armes ni sirène. Nombreux, malgré le froid mordant du début de matiné. “Voir autant de policiers par moins sept, c’est bien la preuve éclatante qu’il y a un problème !”, s’exclame avec satisfaction Nicolas Comte, secrétaire général de Unité SGP-FO à l’origine du rassemblement. Le syndicat Alliance était également présent pour les soutenir, de même que FO pénitentiaire, qui voulait relayer les difficultés de son propre personnel. En fin de matinée, une délégation a pu rencontrer la procureur de la République d’Evry, Marie-Suzanne le Quéau, afin d’amorcer un début de dialogue.

Un sentiment d’iniquité

“La sollicitation est venue de la base”, souligne Nicolas Comte. D’un sentiment d’iniquité grandissant au sein des forces de police du département, qui estiment que “le parquet ne les suit pas” dans les procédures pour outrage ou rébellion. “Nos collègues regrettent l’attitude du parquet, qui est peu prompte à poursuivre les délits à leur encontre, alors qu’on a le sentiment à contrario qu’un travail méticuleux est fait quand il s’agit de poursuivre un policier”, regrette de son côté Jérôme Moisant, délégué Unité SGP. Les policiers d’Evry disent avoir le sentiment que “leur voix ne porte plus”.

“On a souvent l’impression de ne pas être très considérés, voir pas considérés du tout. Sur des interventions musclées, on est systématiquement auditionnés”, se plaint un policier de la brigade anti-criminalité qui, à l’instar de la majorité des manifestants, ne souhaite pas donner son nom.

Ces auditions qui “empiètent sur la vie familiale” passent mal auprès des hommes, qui disent constater que leurs plaintes pour outrage ou rébellion sont “trop souvent classées sans suite.” “Les policiers ont l’impression qu’ils ne sont pas protégés, et qu’en plus on ne leur pardonne absolument rien”, ajoute Nicolas Comte.

Au cœur du malaise, il y a le sentiment partagé que la situation s’est détériorée sur le terrain. Une dégradation que les manifestants d’Evry attribuent d’abord au “laxisme de la Justice”, qui ne serait “pas assez sévère avec les délinquants”. Un argument tout à fait inadmissible pour Matthieu Bonduelle, secrétaire général du Syndicat de la Magistrature (marqué à gauche). “Le travail de la Justice, c’est de vérifier les procédure et de décider si une infraction est caractérisée ou pas. Ce n’est pas à la police de décider si on doit classer une affaire sans suite”, rappelle-t-il, en pointant du doigt les risques de dérive “anti-judiciaire”. “Des policiers qui manifestent devant un tribunal, c’est une forme de pression très claire sur les magistrats ! Chacun doit rester dans son rôle”, assène-t-il.

"On essaye toujours de politiser la police"

Derrière les griefs exprimés contre le parquet, c’est un malaise plus profond qui transparaissait hier à Evry. Les peines prononcées par la Justice ont bel et bien tendance à s’alourdir, mais les policiers en ont "ras le bol". “Faire notre métier au quotidien c’est très compliqué, vraiment. Et ça, on a l’impression que le procureur ne le perçoit pas du tout !”, s’exclame Alain Levet dans un mouvement d’impuissance.

L’homme qui se tient à côté du délégué syndical prend la parole à son tour. Lui aussi refuse de donner son nom, mais dit parler “au nom de tous les collègues du 91”. “Oui, il y a un malaise général”, affirme-t-il. “Parce qu’on va toujours essayer de politiser la police. On est employé en fonction des élections, de la sécurité, des banlieues... Alors que nous on demande simplement à faire notre travail. Croyez moi, s’il n’y avait pas un idéal policier, tout serait laissé à l’abandon depuis bien longtemps.”

Mais pour le Syndicat de la magistrature, "en s'attaquant à la Justice, les policiers se trompent de combat".

Liza Fabbian

Ahlala nouvel épisode du "je t'aime, moi non plus!"

Chacun campe sur ces positions, d'où blocage... (logique vous me direz!)

Et malheureusement, je ne pense pas que ca va changer...