Rapport sur le moral : La cocotte va finir par exploser.....

Rapport sur le moral de la cie d'auch qui malheureusement, pour notre institutution est transposable sur une grande partie du territoire national :
Le texte est long mais révélateur de nos difficultées présentes et futures.
Bonne lecture

RAPPORT SUR LE MORAL - ANNEE 2007

COMPAGNIE D’AUCH

I - EVOLUTION GENERALE DU MORAL :

1.1 Évolution générale de l'état d'esprit depuis le précédent rapport
– Depuis le précédent rapport élaboré en 2006, le moral des militaires de la compagnie d’Auch, toutes unités
confondues, continue de suivre une courbe défavorable. Il se dégrade toujours et très rapidement.
– Cette dégradation n'est pas récente. Le fait que les rapports sur le moral dénoncent d'année en année une
morosité ambiante, sans qu'aucune amélioration concrète n'intervienne quant à la situation des personnels
amplifie la défiance de l'ensemble des militaires du terrain, tous grades confondus, vis à vis de la haute
hiérarchie, mais aussi de la hiérarchie locale. Cette dernière tente, tant bien que mal, de dialoguer et de
dédramatiser le sentiment de frustration et le stress liés aux obligations imposées par des échelons
délocalisés, qui sans contact direct avec les unités de terrain et donc la réalité journalière de la gestion des
évènements, imposent des objectifs globaux, au travers d'indicateurs de toutes sortes, loin des
préoccupations premières des militaires.
– L'espoir suscité par l'élaboration d'une nouvelle grille indiciaire, qui, si elle ne satisfaisait pas tout le
monde, avait le mérite de voir le jour, est vite retombé. Il fait place à l'incrédulité lorsqu'il est question
qu'elle ne soit appliquée que sur le long terme, alors que le concept de «parité police-gendarmerie» n'était
pas exclu du langage politique des candidats aux récentes élections, dans lesquelles les militaires mettaient
beaucoup d'espoir. Force est de constater qu'il n'en est rien. Au contraire la mise sous tutelle de

matelldama

Peux-tu nous mettre en ligne la totalité du texte ?

En effet, la partie lisible parle d'elle même dans une simplicité mais oh combien réelle de votre malaise !!!

Oui très bien pour le Commandant de la Compagnie d'AUCH qui a pris toutes ses responsabilités.
Est-ce que toutes les Unités en on fait autant ?
Et dernière question, dans quel état arrivent ces rapports à la DGGN ?

D'après les évènements j'émets quelques réserves. Car il faut en avoir pour être un vrai responsable !!! :affraid:

j'ai demandé à matelldama en mp s'il avait un problème technique pour mettre en ligne. Attendons sa réponse, et sinon je m'en chargerai.

Mais je peux d'ores et déjà vous dire que le rapport est sans concession et sans langue de bois. Ca déménage, et c'est pas loin d'être la synthèse de nos débats depuis avril.

Voilà l'intégral ....

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ANNEE 2007
COMPAGNIE
I -
EVOLUTION GENERALE DU MORAL :
1.1 Évolution générale de l'état d'esprit
depuis le précédent rapport
– Depuis le précédent rapport élaboré en 2006, le moral des militaires de la compagnie d’Auch, toutes unités confondues, continue de suivre une courbe défavorable. Il se dégrade toujours et très rapidement.
– Cette dégradation n'est pas récente. Le fait que les rapports sur le moral dénoncent d'année en année une morosité ambiante, sans qu'aucuneamélioration concrète n'intervienne quant à la situation des
personnels amplifie la défiance de l'ensemble des militaires du terrain,
tous grades confondus, vis à vis de la haute hiérarchie, mais aussi de la
hiérarchie locale. Cette dernière tente, tant bien que mal, de dialoguer et de dédramatiser le sentiment de frustration et le stress liés aux obligations
imposées par des échelons délocalisés, qui sans contact direct avec les
unités de terrain et donc la réalité journalière de la gestion des évènements, imposent des objectifs globaux, au travers d'indicateurs de
toutes sortes, loin des préoccupations premières des militaires.
–
L'espoir suscité par l'élaboration d'une nouvelle grille indiciaire, qui, si
elle ne satisfaisait pas tout le monde, avait le mérite de voir le jour, est
vite retombé. Il fait place à l'incrédulité lorsqu'il est question qu'elle
ne soit appliquée que sur le long terme, alors que le concept de «parité
police-gendarmerie» n'était pas exclu du langage politique des candidats aux récentes élections, dans lesquelles les militaires mettaient
beaucoup d'espoir. Force est de constater qu'il n'en est rien. Au contraire la mise sous tutelle de la Gendarmerie pour emploi, mais aussi en terme de gestion budgétaire ou de carrière pour certains postes,
auprès du Ministère de l'Intérieur inquiète, malgré tous les discours ministériels et les mots du Directeur Général qui se veulent rassurants. Ainsi, l'éviction des gendarmes du GSPR de la Présidence de la
République au profit de la seule police nationale apparaît comme un gage de défiance vis à vis de la gendarmerie.

– Ce pessimisme est alimenté par divers facteurs sensiblement différents
d’une unité à l’autre. Ainsi, les unités territoriales ont le sentiment
d’avoir perdu une part d’initiatives importante. Les militaires de ces
unités quelque soit la fonction qu'ils exercent, ont l'impression d'être «
taillables et corvéables à merci », locution qui revient souvent dans leurs
discours. En effet, il ne leur est pas demandé de savoir tout faire, mais
d'être performants dans tous les domaines et ce malgré des effectifs peu
conséquents. Ainsi ces domaines, qui demandent des connaissances et une
pratique de plus en plus affinées (la procédure pénale,
la coordination des transports, la procédure concernant l'immigration irrégulière, le travail clandestin, les prélèvements ADN, etc..), doivent être maîtrisés par des militaires généralistes qui ne reçoivent que des
formations restreintes. De plus, la multiplication des missions souvent aux antipodes les unes des autres, alors que l'heure est à la spécialisation, et le sentiment que la hiérarchie acquiesce à toutes les sollicitations afin de palier aux carences d'autres administrations, nuisent à une lecture sereine des priorités.

– Les militaires de la brigade des recherches ont toujours le sentiment d'être limités par l'application de la circulaire 65000. De plus, depuis le début de l'année 2007, les difficultés liées à l'enveloppe dévolue aux frais de
missions ont exacerbé leur frustration. Comme l'an passé, les sous-officiers du Psig ont l'impression de manquer de considération de la part de la
hiérarchie, les gendarmes adjoints, celui d’être « utilisés » durant
quelques années, puis « rejetés » vers la vie civile, sans véritablement avoir
une chance supplémentaire d’intégrer le corps des sous-officiers de
gendarmerie, bien souvent après échecs récurrents aux tests psychotechniques.
– D'une manière générale, les militaires déclarent manquer de considération et de reconnaissance.

Événements ou décisions qui auraient eu une influence négative sur le moral :
– Sentiment que le rapport sur le moral ne sert à rien et n'est qu'un exutoire.
– La prime au mérite fait plus de jaloux que de satisfaits.
– Attente d'une réelle parité entre la police et la gendarmerie (grille indiciaire) qui tarde à se mettre en place.
Il y a là une impatience des gendarmes de tous les grades. Sentiment
que la nouvelle grille indiciaire est plus favorable aux officiers qu'aux
sous-officiers.
– Malgré de nombreuses années d'attente, toujours aucune décision concernant les facilités d'accession à la propriété pour le
gendarme, alors que l'on entend de plus en plus souvent que l'on va faciliter
l'accession à la propriété des autres citoyens. Sentiment du militaire
d'être un citoyen de seconde zone que l'on presse avant de le jeter.
–
Report de la mise en place de PULSAR d'une part, tandis que le remplacement des logiciels (Icare) s'accélère sans qu'ils soient véritablement maîtrisés.

– La future mise en place d'un réseau parallèle de renseignements (RESCAVO) à base de réservistes et de retraités est très mal appréciée avant même sa mise en oeuvre. Sentiment que le coeur du métier de
gendarme, le renseignement, n'est plus à l'ordre du jour. Sentiment que seule la répression sera le lot quotidien du militaire d'active.
– La malléabilité du gendarme et l'impression pour les militaires des unités territoriales d'être « les bonnes à tout faire » de la gendarmerie sont arrivées à leur paroxysme.
La corde est prête à se rompre pour beaucoup d'entre eux, qui se réfugient
parfois derrière des arrêts maladies pour souffler, faire redescendre
le stress, ou bien encore éviter certaines missions. C'est un indicateur de
morosité dont il convient de tenir compte.
– La multiplication des objectifs prioritaires pour 2007, rend le discours sécuritaire incohérent pour beaucoup.
– Les militaires, particulièrement les sous-officiers et parmi ceux-ci, les commandants d'unité ont l'impression d'avoir perdu la confiance
de leurs chefs. Ils se sentent déconsidérés.
– Les restrictions sur les frais de déplacement arrivent à la limite du ridicule : Les unités de recherches sont bridées et ne sortent plus, les commandants territoriaux hésitent à commander des services entre 11h00 et 14h00 ou entre 18h00 et 22h00 afin que des frais ne soient pas engagés. Les instructions collectives sur une journée ne peuvent être sereinement programmées car les militaires savent qu'ils ne seront pas remboursés des frais d'alimentation. Enfin certains ne font même pas état des frais de nourriture engagés pour ne pas avoir le sentiment d'être suspectés de tricherie, ce qui est inconcevable.
– La culture de la performance gêne toujours une majorité de gendarmes, tous grades confondus. Le sentiment de devoir faire toujours plus et toujours mieux, se traduit par une perte de confiance vis à vis de
la hiérarchie, dès lors que les résultats sont moindres. Cette dernière engendre des effets pervers où l’utilité d’une action n’est plus toujours recherchée. Pour certains, seule compte la quantité en fonction des
objectifs fixés. Les objectifs qui fluctuent ou évoluent au gré des pôles d'intérêts des gouvernants ou de la hiérarchie sont mal vécus. Le discours n'est pas clair. Il ne faut pas parler de quotas ou d'objectifs chiffrés,
mais chaque semaine ou chaque mois des compte rendus sont demandés aux divers échelons pour justifier une baisse dans l'activité, ou une hausse (délinquance, DVP, morts sur les routes) par rapport à l'année précédente. Que doit on penser ?
– Un autre effet pervers est défini par la pression du commandement sur les commandants d’unités et les gradés qui voient s’accroître les tâches administratives (tableaux, tenue statistiques de leur unité, états etc.)
et qui sont considérés comme responsables des résultats de leurs unités, tandis que cette notion de rentabilité engendre aussi une pression très entretenue sur les gendarmes au sens large. Ces derniers se
démotivent de plus en plus, car ils estiment manquer de la considération et de la confiance des officiers à leur égard, alors qu’ils font preuve, selon eux, d’une totale abnégation.
– Les militaires insistent également sur le fait que les astreintes ne sont toujours pas prises en compte dans le calcul des horaires qu’ils effectuent chaque semaine. Cela leur pèse et ils souhaiteraient que ces astreintes
soient considérées comme des services à part entière.

– La GFC, qui est aussi un motif de satisfaction, engendre un double sentiment de frustration. D'une part pour ceux qui peuvent en bénéficier, car les militaires du terrain ont l'impression que seule une minorité
d'entre eux pourront réellement y parvenir par rapport aux militaires des bureaux (et donc plus près des décideurs). D'autres part les candidats à l'avancement à titre normal peuvent se voient floués d'un maintien
sur place, dont peut bénéficier un GFC, au titre qu'il faut « combler les TEA ». Cette situation influent négativement sur le moral des gradés ou futurs gradés. Elle incite beaucoup (souvent excellents militaires) à renoncer à l'avancement. La qualité de l'encadrement s'en ressent.

1.3 Progrès réalisés et sujets de satisfaction
– La nouvelle tenue. – Le maintien du gel de la mobilité.
– La mise en place du PAGRE (pour ceux qui en profitent), et la GFC.
– L'accès à Intranet et Internet pour tous.
– Remplacement accéléré des militaires mutés.
– La parc automobile qui s'améliore, avec quelques restrictions concernant les véhicules banalisés, trop anciens, ou qui devraient également
être affectés au PSIG pour une efficacité accrue des surveillances. La
sérigraphie de l'ensemble des véhicules bleus n'est pas appréciée.
1.4 Répercussion des événements de l'actualité sur le moral.
– Le concept « travailler plus pour gagner plus » rend morose l'ensemble des militaires. En effet, le gendarme quelque soit son grade et sa fonction effectue un nombre considérable d'heures de service, mais aussi des permanences et des astreintes, de jour comme de nuit, en semaine comme les week-ends et les jours fériés, au détriment bien souvent de sa vie familiale qui en pâtit largement. Comme toute reconnaissance, il n'obtient pas la parité « police-gendarmerie » qu'il sollicite depuis des années en terme de solde (alors que les policiers, astreints aux 35 heures, viennent d'obtenir un paiement possible des heures supplémentaires qu'ils effectuent, jusqu'à 475 heures plus un crédit temps pour le reste), sa spécificité ne se voit pas reconnue au sein des armées, sa disponibilité au service de tous n'est pas récompensée et comme il n'a aucune instance de représentation forte (il ne croit plus aux présidents de catégorie ou au CFMG), c'est l'un des seuls citoyens qui n'obtient pas satisfaction ou que l'on fait attendre
indéfiniment. La nouvelle génération de gendarmes, très attachée à sa
liberté, et à ses droits en matière de temps libre, accepte de moins en
moins que cette spécificité et que la totalité des heures passées au service
des autres soient peu reconnues et donc moins bien rémunérées. Travailler
plus pour gagner plus, oui, mais le gendarme qui a toujours travaillé
beaucoup plus que la moyenne ne veut pas encore une fois être un
laissé pour compte.
1.5 Préoccupations essentielles du personnel :
– Le sous-effectif permanent. – La notion de rentabilité d’où découle la pression ressentie par le personnel tous grades confondus.
– La peur de mal faire et d’être sanctionné par manque de compréhension de la hiérarchie. – Le manque de distinction faite entre un commandant de communauté ou de brigade autonome du grade de sous-officier du fait de sa fonction avec les autres gradés supérieurs.
– La démotivation de nombreux gradés qui n'ont plus la possibilité d'être en situation de commander une unité territoriale comme par le passé.
– La notion de mobilité liée à l’avancement, qui se veut actuellement l’une des préoccupations essentielles des candidats. La plupart souhaitent s’inscrire à l’avancement s’ils sont sûrs d’être maintenus. Travail de
l’épouse, situation géographique privilégiée, propriété à proximité de
l’emploi, emploi sédentaire, scolarité des enfants sont les principaux
motifs invoqués. De plus, une majorité d’entre eux souhaite que le TEA de
l’année suivante soit connu assez tôt pour leur permettre de prendre leur
décision quant à leur candidature, sans pression particulière et en toute
connaissance de cause sur le maintien éventuel. Ils attendent beaucoup de la gestion personnalisée, mais n'y croit pas vraiment. – L’impression des
personnels d’être corvéables à souhait et de ne pas être reconnus. – La
baisse du pouvoir d’achat (les soldes sont rattrapées par le bas). La nouvelle grille indiciaire et son application rapide feront beaucoup pour éviter une crise morale pouvant avoir des répercussions tangibles.
Le mécontentement générale est perceptible. Seuls les services opérationnels réconcilient les militaires et leur donnent la satisfaction d'être utiles. – L’accession à la propriété qui devrait être facilitée dans les mêmes conditions qu’en milieu civil.
1.6 - Evolution prévisible du moral
– Le personnel a pris acte des dispositions gouvernementales en sa faveur. Il est dans l’attente de leur mise en oeuvre complète, notamment des statuts particuliers et de la grille indiciaire (pas assez abondée pour les
sous-officiers). L’évolution de l’organisation du service et la notion de culture de la performance ne font pas l’unanimité influant négativement et sans doute à long terme sur le moral. Dans sa globalité, il est inquiet pour l’avenir en raison des sujets de préoccupation évoqués ci-dessus. Il est probable que si ce mal être n'est pas entendu, à terme, un mouvement pourrait surgir à nouveau, avec les conséquences malheureuses pouvant en découler.
.../...

suite et fin :

II - CAPACITE DES UNITES
A ACCOMPLIR LES MISSIONS

2.1 Problèmes relatifs à l'exécution du service, à l'organisation des unités
–
Comme par le passé, le recrutement des gendarmes adjoints volontaires
ne semble plus attractif pour les jeunes. Les unités se plaignent de ne
pas bénéficier des GAV qu'ils recrutent. De même, les GAV en activité
se démotivent de plus en plus. En effet ni les uns ni les autres n’ont
de garanties sur leur avenir et ont l’impression d’être seulement
utilisés.
– Le sous-effectif permanent en raison des détachements,
des stages, du manque de potentiel en gendarmes adjoints, de la vacance
de postes qui se prolonge plusieurs mois. Tout ceci grève la capacité
opérationnelle
des unités, alors qu’on leur demande toujours plus d’efforts.
–
L’élaboration d’états divers (statistique s) à la demande du
commandement qui pour les CCB semblent constituer une charge
supplémentaire qui nuit à l’opérationnel et non un outil de suivi leur
permettant d’orienter leur service en fonction de l’événement.
–
Les services imposés redondant notamment en sécurité routière, avec des
services imposés par la RGMP, le groupement, la compagnie. Le niveau
groupement est parfaitement suffisant pour définir la politique de
sécurité routière de son département. ...
Exécution du service
–
Gestion du personnel : La désignation d’office de certains personnels
non volontaires pour effectuer des détachements spécifiques est
toujours aussi mal perçue d'autant plus que toutes les unités et les
services souffrent du manque d'effectifs.
– Service courant : Les
militaires des unités ont l’impression d’être corvéables à merci et
trouvent les services trop longs, notamment lorsqu’ils sont commandés
par les échelons hiérarchiques supérieurs.

– Trop de
directives émanant d'échelons hiérarchiques différents et un suivi
difficile par les commandants d'unités (et le GC Cie), des tableaux,
fiches compte-rendu, analyses diverses qui empêchent ces derniers
d'être plus présents sur le terrain de façon à suivre de manière
concrète le travail de leurs subordonnés en situation opérationnelle,
et non pas uniquement à travers des chiffres.
– Nombres de données
à faire remonter au groupement (notamment en terme de prévention) ne
peuvent l'être en utilisant les moyens de suivis et
d'analyses informatiques dévolus aux unités à travers BB 2000. Les échelons
concernés
perdent beaucoup de temps à remplir des tableaux à partir de données
qu'ils ne peuvent rentrer que manuellement en allant chercher les
résultats un à un dans chaque compte-rendu, à condition que ce dernier
ait bien été renseigné par le militaire au retour d'un service. Le
risque de pertes de données est fort (MRJ, MIS, MIJ, ADN, ANTHROPHO,
Violences intra-familiales, noyaux durs, Gardes à vues, etc...)
d'autant plus que la multiplication et la diversités des tâches à
accomplir sont importantes. Si les commandants d'unité et leurs
adjoints arrivent plus ou moins à s'y tenir, des oublis et des pertes
plus importantes peuvent avoir lieu lorsqu'un gradé moins habitué à la
gestion est en charge du commandement.
Les rappels engendrés par de tels oublis sont mal vécus et alimentent le sentiment de manque de confiance déjà évoqué.
– L'inflexibilité des militaires CSTAGN qui sont là pour rendre
service aux unités et leur apporter un soutien, est très mal appréciée. Les
commandants d'unité et chefs de service ont l'impression que ce sont
eux
qui doivent faciliter la tâche des militaires du corps de soutien alors
que cela devrait être le contraire. Chaque spécialiste CSTAGN connaît
parfaitement son domaine puisqu'il est spécialiste. Il voudrait qu'il
en
soit de même pour les sous-officiers de gendarmerie dont les missions prioritaires et l'engagement sont tout autre.
2.2 Questions relatives au personnel

Recrutement
–
Le recrutement semble poser des interrogations sérieuses. La qualité
moyenne du recrutement des gendarmes adjoints pose le problème de la
confiance à leur accorder.
– Dans le même temps, il serait
souhaitable que les GAV les plus méritants puissent bénéficier
d’avantages par rapport aux candidats civils traditionnels. Certains CB
regrettent que leur avis ne semble pas pris en
considération pour les GAV candidats SOC gendarmerie.
– Les CCB suggèrent que l’avancement des GAV favorise davantage
les GAV d’unités opérationnelles par rapport à ceux qui sont employés en
état-major, ce qui stimulerait leur motivation.
– Le recrutement de futurs sous-officiers en zone rurale demeure difficile.
– L’attribution de la NBI aux adjoints reste une revendication forte.
–
Dévalorisation du rôle des présidents sous-officiers : Le personnel a
l’impression que les décisions sont prises et que les réunions de
concertation ne servent qu’à les entériner. Le CFMG a perdu sa
crédibilité. Il
apparaît comme un organe servant à entériner les
décisions gouvernementales et hiérarchiques. Pour beaucoup, c'est un
trompe l'oeil en terme de concertation destiné à calmer les esprits
chagrin.
– Dans le cadre de l'avancement, le flou autour des maintiens possibles
grâce aux normes d'encadrement n'est pas de nature à inciter certains
sous-officiers
à se porter candidats à l'avancement ce qui est dommageable en terme de
qualité d'encadrement dans le futur. Ce ne sont pas les meilleurs
candidats potentiels qui sont retenus puisque le choix se restreint. Il
faudra rapidement intégrer dans la gestion de l'avancement la
localisation
géographique, l'emploi du conjoint, la stabilité des enfants et la future
résidence à l'issue du temps de service (retraites). Les jeunes générations
privilégient avant tout autre considération de carrière ou de satisfaction
professionnelle, la stabilité de la cellule familiale et le travail du
conjoint. Le temps n'est plus où le conjoint (l'épouse surtout) suivait le
militaire quelque soit son affectation sans se poser de questions, en
abandonnant son emploi et en sacrifiant sa carrière professionnelle pour
celle du militaire de la gendarmerie.

2.3 Sujets se rapportant à la logistique :
Logistique :
–
Casernement : Les militaires attendent avec impatience que les nouveaux
projets de casernement soient enfin réalisés ce qui aurait des
conséquences favorables sur leur moral. En effet, certaines unités
chef-lieu
de communauté ont des locaux de service et des logements vétustes et peu adaptés.
–
Budget : Les CCB acceptent de moins en moins de voir la DFUE ne servir
qu'à l'achat de consommables et matériels de bureaux. Ces achats
devraient intervenir sous budget fonctionnement. Le non-report des
reliquats
des crédits délégués sur l’année suivante donne l’impression de vouloir
détourner de son but cette dotation financière.
Cette DFUE devrait être laissée aux unités et les restes reportés sur l’année
suivante.
La
mise en place de la somme allouée intervenant en février et devant être
utilisée avant fin septembre laisse peu de marge et de souplesse.
–
Déjà évoqué, le budget relatif aux frais de mission est un sujet qui
fâche les militaires d'autant plus que ces derniers sont souvent très
mal remboursés des frais importants qu'ils engagent (notamment en
stages)
et souvent avec beaucoup de retard. De plus ils utilisent aussi des moyens
matériels personnels sans pour autant demander des contreparties (exemple : téléphones portables personnels).
–
De ce fait, le personnel des unités territoriales est de plus en plus
réticent à effectuer des missions dans des créneaux horaires qui
pourraient ouvrir droit à indemnités, alors que celles-ci ne leur sont
pas accordées.
D'autre part, et particulièrement pour les
enquêteurs, qui se déplacent régulièrement et parfois pour plusieurs
jours voire plusieurs semaines (cellules PJ), il est tout à fait
anormal et préjudiciable qu’ils soient
obligés de se nourrir et se
loger à leurs frais (budget souvent important), et remboursés plusieurs
mois après. Cela engendre non seulement un mécontentement général, mais
aussi des soucis intra-familiaux et des problèmes financiers
importants.
Soldes :
– Les militaires souhaitent une revalorisation substantielle des
salaires permettant une reconnaissance de leur engagement et de leur
disponibilité qui va bien au-delà des 35 heures hebdomadaires de la société
civile et ce de jour comme de nuit. Ils désirent que leur soit appliquer la
devise « travailler plus pour gagner plus »,
sachant que depuis longtemps ils travaillent plus que le citoyen « lambda ».
–
Ils attendent également que toutes les primes soient intégrées dans la
solde de base et soient prises en compte pour le calcul des retraites.
–
La mise en place rapide de la totalité de la grille indiciaire dont on
parle depuis plus de huit mois maintenant sera un motif de
satisfaction. Si on en retarde la mise en place en invoquant des
contraintes budgétaires, cela sera mal apprécié, créera encore des
tensions et alimentera le sentiment que le gendarme est un laissé pour
compte. Les jeunes sont de plus en plus réticents à accepter cette
situation. Ils veulent que leur travail soit reconnu et payé en
conséquence.

2.4 Social
–
Accession à la propriété : Le classement en résidence secondaire des
habitations acquises par les militaires pendant leur activité est
toujours perçu comme une inégalité fiscale, plus particulièrement
depuis peu avec
la facilité d'accès accordée aux autres citoyens.
–
Vie en collectivité : L’inadaptation de certains logements à la vie en
collectivité a une influence négative sur le moral des personnels.
– Service social : Ce service est considéré comme peu performant par rapport à ceux des autres grands services de l’Etat.
–
Le soutien psychologique dont fait état la Direction n'existe en fait
que sur le papier. Le militaire soumis à un stress permanent n'a pas
l'occasion de pouvoir s'exprimer devant des personnes qualifiées, les
médecins militaires n'ayant pas le temps de suivre un dossier vu le
nombre de personnels qu'ils ont à gérer.
– Les militaires ont globalement l’impression d’être en décalage par rapport à une société qui vit au rythme des 35 heures.
En
conclusion les militaires de la compagnie d’Auch, demeurent attachés à
leur statut militaire et aux valeurs du service public. Cependant, les
plus jeunes se sentent moins concernés par leur appartenance au monde
militaire qu'ils fréquentent peu ou pas du tout. Ils se considèrent à
part.
La notion de hiérarchie perd de sa force, car les militaires
sur le terrain voient le fossé se creuser entre officiers supérieurs
qui commandent de façon tout à fait délocalisée, depuis leur bureau, au
travers d'indicateurs. Ceci nuit à l'image de l'officier opérationnel
sur le terrain.
Cependant, l’évolution de l’organisation du
service, la reconnaissance de leurs mérites, la revalorisation de leur
solde, la diminution de la pression qu’ils ressentent suite à la mise
en avant de la notion de rentabilité, la prise en compte de leurs
aspirations en matière d’avancement (maintien sur
place) semblent être des facteurs déterminants pour une évolution favorable du moral des militaires de la compagnie de.....

*********************************************************
A
prendre pour exemple ! a diffuser pour une lecture générale dans les
unités ! il serait bon d'avoir des éléments de comparaison avec les
autres compagnies....

manoasse a écrit:

j'ai demandé à matelldama en mp s'il avait un problème technique pour mettre en ligne. Attendons sa réponse, et sinon je m'en chargerai.

Mais je peux d'ores et déjà vous dire que le rapport est sans concession et sans langue de bois. Ca déménage, et c'est pas loin d'être la synthèse de nos débats depuis avril.

Alors bel exemple de Rapport, si seulement ça concernant la majorité des rapports envoyés.......

Nous aimerions le lire en entier, :heart:

C'est fait ........................

Il fallait le scinder en deux et revoir la mise en page !
Bonne lecture c'est génial ! merci au CC concerné !

theboucdu76 a écrit:

C'est fait ........................

Il fallait le scinder en deux et revoir la mise en page !
Bonne lecture c'est génial ! merci au CC de HAUCH !

theboucdu 76 tu es un reactif efficace.....


On peut dire que se rapport sert de référence et d'exemple .

BRAVO et CHAPEAU BAS Mon Capitaine de la Compagnie d'AUCH et tous mes respects......

J'en ai versé une larme tant je me suis reconnu.

Merci au Cdt de Cie qui a rédigé ce rapport.

A suivre......

:devotion:

Voilà de la belle ouvrage, véritable et certifiée sincère.

Je constate que les synthèses de G&C et ce rapport sont parfaitement en phase.

J'ai une question, car un paragraphe m'a interpelé pour n'en avoir jamais entendu parler.
Peux t'on nous éclairer ?

– La future mise en place d'un réseau parallèle de renseignements (RESCAVO) à base de réservistes et de retraités est très mal appréciée avant même sa mise en oeuvre. Sentiment que le coeur du métier de
gendarme, le renseignement, n'est plus à l'ordre du jour. Sentiment que seule la répression sera le lot quotidien du militaire d'active.

Merci

salut,

impréssionnant de vérité !!! Képi bas au CC et aux personnels de cette compagnie qui ont alimenté. Si ce rapport pouvait arriver tel quel dans les hautes sphères.....mais là je rêve.

@+

Camarades, vous avez un exemple de bonne conduite, d'un savoir faire hors norme quant à la considération que ce CC porte à ses hommes !

Car oui il faut admettre que faire passer ses hommes avant sa carrière, ou son galon, n'est pas spécialement un état de fait habituel, du moins dans nos rangs. Depuis 1 an voilà déjà trois officiers qui demeurent et restent droit dans leur bottes ! Suivant !!!!

En attendant il serait interessant d'avoir quelques rapports suplémentaires !
Cherchez donc au bon endroit, à l'échelon tant décrié par Quinta ( vieux cbta)....

Merci TheBouc, j'ai galéré un bon moment pour le mettre en ligne, et je n'y arrivais pas, tout comme notre posteur initial.

Je vous avais prévenu qu'il était bon ce rapport. Et celui-là, pour l'édulcorer avant transmission à la DG, bon courage maintenant qu'on l'a mis en ligne.

D'ailleurs, j'appelle tous les PSO, ou même les non PSO qui servent en compagnie concernées par le rapport cette année à se le procurer pour qu'on fasse de même. Si certains ont peur de le mettre, faites le passer en mp à un des membres qui vous semble ne pas hésiter, en lui expliquant ce que vous en attendez.

De plus, je trouve que les conclusions iraient super bien au dos de nos cartes postales .....

Merci...mais de rien mon cher Lozérien !
très content de t'avoir grillé sur le fil !!!!

:tienne:

Prendre ses responsabilités le moment venu !!! Enfin !

ben la on tape dans le vrai!!!!!!!!!!!!!!!!

Tout y est il me semble : salaire, considération, pression du résultat, effectif, logement ... Un développement des synthèses de GEC effectivement ; Ce genre de rapport doit être largement diffusé.
Pourvu qu'il fasse des émules chez une large majorité, on peu rêver non ?

Comme quoi les Chefs opérationnels ne sont pas tous pourris jusqu'à la moelle.

Je me suis déjà exprimé sur le sujet, j'ai émis des doutes sur la mise en cause générale des Cdt Cie et Cdt Groupement.

Vous voyez que certains pour ne pas dire beaucoup de vos chefs, font remonter l'info dans le rapport en question et ce depuis des années.


Ce ne sont pas nos jeunes Cdt de Compagnie ou nos Cdt de Groupement qui bloquent l'info à la DG, mais ce sont justement nos étoilés qui eux bloquent depuis toujours, car qu'on le veuille ou non ce n'est pas le CFMG ou qui que ce soit qui est en mesure de prendre en compte les Politiques décideurs, ce sont nos Très Grands Patrons.

Ceux-çi arrivés au plus haut de l'échelle, non seulement brident nos COLONELS, Cdt de Groupement mais également l'ensemble des Officiers placés sous eux. Il est plus facile de faire la sourde oreille aux doléances des subordonnés que de se prendre par la main pour attaquer les politiques comme il se doit et leur dire la vérité en face.

Voire savamment utiliser la troupe, en prenant quelques risques, ( avec les moyens de communication actuels) pour appuyer leur entrevue avec les autorités politiques de tutelle.

La Solidarité, ce serait ça en Gendarmerie, mais bon c'est pas le cas. Car croyez moi que celà fait des années que des Cdt de Cie comme des cdt de Groupement dans ce fameux rapport disent la vérité de ce qui se passe.

Un CBTA

Cette lecture me donne un coup de fouet !!!

Merci à ce CC que j'ai déjà croisé plusieurs fois Bel exemple en tout cas !

Tout est dit
:devotion:

tu as raison MJ, si seulement cela était possible...
Je me prends à rêver parfois.

Ce CC a placé la barre très très haute mais c'est très très bien. Maintenant cela servira-t'il à quelque chose ou bien ses camarades vont'ils rendre un rapport édulcoré?
'tin des fois je me sens comme perdu dans le truc...
Par contre pour les PSO et le CFMG (De Gaulle aurait dit "le machin"), je ne savais pas...
La Gie est tombée bien bas...

Red Fox

"Le sang de soldat ne vaut pas cher" in "servitudes et grandeurs militaires" Alfred DE VIGNY

Nous n'avons jamais douté et nous ne douterons jamais que certains Commandants de Compagnie ne sont pas prêt de leurs hommes. Ils sont militaires, gendarmes........... et citoyens avant tout.

Ca fait du bien de voir un Cdt de Cie nous défendre et dire reéllement la vérité, je me demande si cela n'est pas un don du seigneur DIEU cela n'est pas possible d'avoir un rapport sur le moral aussi réaliste, c'est peut -être son chef secrétaire qu'il l'a fait --- n'est ce pas quinta 55
enfin je pense pas que le mien fasse cela, .....

A l'occasion d'un réunion COB (remise des pendules à l'heure, avant l'heure !)
Par les gendarmes pour les gendarmes !!!!!!!!!!!!!
Le CCB dit : Le moral de la gendarmerie est au plus bas et ce depuis la création de la gendarmerie ?!!!!

Oui mon lieutenant, oui les gds en ont ras le bol, oui il est temps de prendre en considération le manque, justement, de considération de vos hommes !

voulez vous avoir un carnet de consultation saturé ? Attendez vous un pétage de plombs général ? là est la question !

Moi je lui ai dis ! et j'ai des témoins !

Camarades GD au boulot !!!

si seulement cela servait à quelque chose..........

Croyons nous ?
Moi je crois !
J'ose espérer ! et l'espoir est là ! en nous, en GEC !!!

Si tous les "cdt de cie" pouvaient avoir assez de cou....s pour dire officiellement la même chose qui n'est que la triste réalité.....
Je n'y crois pas celui là doit être en fin de carrière...... Malheureusement.....