Discours du Minint du 02-09-09

Rappel du premier message :

[la mise en page n'est pas respectée]


Intervention de M. Brice HORTEFEUX,

Ministre de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivités territoriales

Réunion des directeurs départementaux de la sécurité publique et des commandants de région et de groupements de gendarmerie

Paris, le mercredi 2 septembre 2009


-Seul le prononcé fait foi


Monsieur le préfet de police [Michel GAUDIN],
Monsieur le secrétaire général [Henri-Michel COMET],
Messieurs les directeurs généraux [de la police nationale, Frédéric PECHENARD et de la gendarmerie nationale, Roland GILLES],
Mesdames et Messieurs les directeurs et chefs de service,
Messieurs les généraux et colonels,
Mesdames et Messieurs,

• Après m’être rendu, cet été, à plusieurs reprises sur le terrain, au contact des forces de police et de gendarmerie, que ce soit à Orly, Marseille, Combronde, Canet-en-Roussillon ou Royan, et après avoir réuni, le 15 juillet dernier, l’ensemble des préfets pour leur adresser mes premières priorités en matière de lutte contre la délinquance, j’ai tenu à vous rencontrer sans attendre. Preuve de ma volonté de vous recevoir, j’ai même souhaité que cette première rencontre soit avancée de deux semaines.

Que vous soyez directeurs départementaux de la sécurité publique ou commandants de région et de groupements départementaux de gendarmerie, vous êtes, sous l’autorité des préfets, les responsables

opérationnels de la sécurité au quotidien.

• Garants de nos vies, de nos biens, de nos institutions, vous êtes certes confrontés à des phénomènes de délinquance en constante évolution, mais vous êtes surtout, en réalité, confrontés à une triple
attente de la population : une attente de protection, une attente d’autorité et une attente de justice.

Afin d’accomplir votre devoir, vous devez composer avec de nombreux acteurs, qu’il s’agisse des élus locaux, de l’institution judiciaire, des services sociaux et, bien sûr, des victimes.

• Pour remplir votre mission, vous devez atteindre des objectifs. Je vous le dis très clairement : cette culture du résultat, que le Président de la République a instaurée en 2002, j’en serai le garant vigilant et le gardien permanent.

Vous le savez, le Président de la République nous a demandé hier de trouver de nouvelles voies pour faire baisser la délinquance. Notre mission est claire : assurer la sécurité de nos concitoyens, partout et pour tous. Les honnêtes gens doivent pouvoir vivre en paix et les voyous, eux, ne méritent aucun répit. Je vous le dis donc clairement : il ne doit y avoir ni territoire oublié ni population négligée. C’est notre mission, c’est notre devoir, et ce doit donc être notre objectif.

• Pour y parvenir, je souhaite vous donner, cet après-midi, des directives précises en matière de lutte contre la délinquance.

Permettez-moi aussi de partager avec vous une conviction : la lutte contre la délinquance de proximité doit également se concevoir et s’organiser à partir du terrain.

Tout ne doit, en effet, pas venir d’en haut. C’est la raison pour laquelle je compte sur vos capacités d’initiative, d’imagination et d’impulsion dans le total respect, bien entendu, du discernement et de la déontologie. Vos responsabilités sont éminentes, votre mission est exigeante, et vous bénéficiez, sachez-le, de toute ma confiance, de tout mon soutien et de toute ma protection. Mais nous n’avons pas le choix, nous devons obtenir des résultats.

I. Quelle est, aujourd’hui, la situation ? Un constat est difficilement contestable : en matière de lutte contre la délinquance, le bilan actuel est pour le moins contrasté.

Certaines évolutions sont même inacceptables.

• Je vais jouer la carte de la transparence et de l’honnêteté et ne pas parler la langue de bois. Il faut regarder la réalité en face : après 7 ans de baisse très significative [-13,50 % entre 2002 et 2008], grâce à l’action de Nicolas SARKOZY, comme ministre de l’intérieur puis comme Président de la République, on assiste, depuis quelques mois, à une stabilisation de la délinquance.

• Si l’on entre davantage dans le détail, je retiendrai 4 éléments :

• Tout d’abord, une tendance générale : sur les 12 derniers mois, la délinquance générale a cessé de
baisser : elle est stable [+0,03%]. Elle a même légèrement augmenté par rapport au mois de juillet de l’année dernière [+2,75%].

· Ensuite, trois points positifs :

o le nombre d’interpellations est en progression de +1,57% ;
o le nombre de personnes placées en garde à vue a augmenté de +1,74% ;
o le taux d’élucidation est également en hausse sur les 12 derniers mois et il a augmenté de +50% depuis 2001.

· Il y a, aussi, trois fortes préoccupations :

o l’augmentation des atteintes volontaires à l’intégrité physique des personnes [+4,34% sur 12 mois], dont notamment les violences dites « gratuites » [qui augmentent de 5,41%] ;
o l’augmentation de +4,8% des vols avec violences ;
o l’augmentation des différents formes de cambriolages de +4,9% sur 12 mois et de +12% pour les résidences principales.

• Pour être encore plus dans le concret, est-il normal que la délinquance générale ait augmenté de +7,71% dans la Loire sur les 12 derniers mois alors que, dans le même temps, elle a baissé de -8% dans le Maine-et-Loire ?

Pour être encore plus dans le concret, est-il normal que la délinquance de proximité ait augmenté de +8,44% dans le Gard sur les 12 derniers mois alors que, dans le même temps, elle a baissé de -8,28% dans le Pas-de-Calais ?

II. Face à ce constat, quel est notre premier devoir ?

L’urgence absolue, c’est de mettre un terme à l’évolution actuelle.

• Cela suppose, tout d’abord, d’en finir avec certaines analyses qui, selon moi, sont incompatibles avec une responsabilité opérationnelle.
Concrètement, je souhaite que vous vous teniez à égale distance de :

o l’autosatisfaction de courte vue qui consiste à dire « Nous avons atteint l’os » quand la situation est loin d’être satisfaisante ;
o mais aussi, de la résignation qui trouve dans la fatalité l’explication de chaque mauvais résultat, qu’il s’agisse de dire « C’est la crise », « La population augmente » ou encore « Sans davantage de moyens, point de salut ! ». Je n’accepte pas, et vous ne devez pas accepter, ce type de position et ce, pour 3 raisons.

(1) Tout d’abord, quel est le sens de l’action publique si l’on ne croit pas que l’on puisse faire avancer les choses et les améliorer ? Un observateur peut et doit se poser la question de savoir si l’on a atteint l’os. Un acteur, lui, doit toujours chercher à améliorer la situation même si les marges se sont réduites. Le propre du responsable est d’être créatif et actif, jamais résigné.

(2) De plus, aucune des excuses que l’on peut avancer pour expliquer la délinquance n’est véritablement convaincante sur le fond. Ainsi, lorsque le nombre de cambriolages des résidences principales augmente de +12% sur un an, peut-on vraiment dire qu’on a atteint l’objectif ? Poser la question, c’est déjà connaitre la réponse.

(3) Enfin, troisième et dernière raison qui nous pousse à ne jamais nous résigner : les résultats actuels ne sont pas une fatalité. Vous en avez vous-mêmes fait la démonstration en faisant reculer la délinquance depuis 2002.

Ce qu’il nous faut aujourd’hui, c’est une volonté réaffirmée, une détermination renforcée et une imagination renouvelée

pour :

-d’une part, réexaminer dans le détail nos modes d’action et leur efficacité ;
-et d’autre part, trouver de nouvelles solutions et travailler autrement et avec d’autres acteurs, chaque fois que nécessaire.

• Concrètement, j’attends donc de vous une action immédiate avec 3 priorités :

(1) établir, au cas où vous ne l’auriez pas déjà fait, un diagnostic de la délinquance détaillant, infraction par infraction, territoire par territoire, les augmentations alarmantes et les évolutions à contenir ;

(2) fixer des objectifs d’amélioration, étant précisé que votre objectif, dans chacun de vos départements, devrait être d’ici la fin de l’année de faire mieux que sur la période correspondante en 2008 ;

(3) proposer à votre préfet, sous 15 jours, un plan d’action mobilisant tous les acteurs, avec pour les infractions en augmentation, toutes les déclinaisons territoriales qui s’imposent. Ce plan d’action devra être présenté à l’état-major de sécurité, tel que demandé par le Président de la République dans son intervention du 28 mai dernier. Je n’imagine pas que face à des problèmes communs, il n’y ait pas de plans d’action communs avec des opérations coordonnées et conjointes. Je demande aux deux directeurs généraux et au préfet de police de mettre à disposition les unités de renfort nécessaires (CRS et Gendarmes mobiles) pour une utilisation optimale à des fins de sécurisation dans les secteurs les plus criminogènes.

• Face à l’augmentation préoccupante des cambriolages, je vous demande un effort tout particulier de mobilisation. Des instructions vous ont été données par vos directeurs généraux. Il vous appartient de les mettre en oeuvre avec détermination. Par ailleurs, je vous annonce la création de cellules anticambriolages qui seront constituées aux différents niveaux territoriaux, c’est-à-dire au niveau des bassins de délinquance circonscrits, au niveau départemental et au niveau régional. Ces cellules seront chargées d’assurer un suivi en temps réel des infractions commises, la mise en oeuvre d’une cartographie locale des cambriolages et l’exploitation des fiches de synthèse et de recoupement.

Concrètement, elles devront permettre d’organiser des opérations coordonnées de surveillance et de contrôle et ce dans les secteurs géographiques et sur les créneaux horaires les plus pertinents. Elles permettront aussi l’orientation d’enquêtes de voisinage approfondies et la conduite d’investigations précises en vue de confondre des délinquants multirécidivistes.

Je vous adresserai toutes instructions utiles pour la mise en place de ces cellules dès le début de la semaine prochaine. La Elles constituent une nouvelle arme à votre disposition pour stopper nette l’augmentation des cambriolages et en réduire à nouveau rapidement le nombre. Etre cambriolé, c’est être atteint dans son intimité familiale et cela, c’est toujours inacceptable.

Les directeurs généraux et les préfets me rendront compte personnellement au moins une fois par mois des mesures prises pour faire baisser la délinquance d’ici la fin de l’année. Parallèlement, je tiendrai moi-même des réunions d’analyse des départements les moins et les plus performants afin d’évaluer les modes opératoires qui permettent d’obtenir de meilleurs résultats. Dès demain, je recevrai 10 préfets, 10 directeurs départementaux de la sécurité publique et 10 commandants de groupement. D’autres réunions seront organisées dans les semaines qui viennent.

III. Par-delà cette action d’urgence, quelle est notre ambition durable ? Nous devons, en effet, tout faire pour garantir durablement et effectivement la sécurité partout et pour tous.

Sans épuiser la question, je voudrais aujourd’hui insister sur cinq chantiers prioritaires.

Premier chantier : adapter l’action des forces de police et de gendarmerie aux différents territoires.

En Ile-de-France, par exemple, le développement des réseaux de communication et de transport a facilité l’apparition de nouveaux phénomènes de délinquance. Ainsi, au cours des six premiers mois de 2009, la majorité [56% environ] des personnes mises en cause à Paris par les services de police pour crime ou délit n’habitent pas la capitale.
Face à cette délinquance qui se joue de plus en plus des frontières administratives, le Président de la République a demandé que soit mise en place, dans le cadre du Grand Paris, une police de l’agglomération parisienne unifiée à l’échelle des départements de Paris, des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne.

Précisée par décret du 24 juillet 2009, la nouvelle répartition de compétences entre directions opérationnelles se concrétisera le 14 septembre prochain. Elle permettra de mieux répondre aux nouvelles réalités et d’améliorer notre efficacité en région parisienne. A cette occasion, je souhaite saluer le remarquable travail réalisé par le Préfet de Police, Michel GAUDIN. Michel GAUDIN fait toujours preuve de sang-froid, de réactivité et de détermination, je suis certain qu’il saura être à la hauteur du nouveau défi qui l’attend.

Les modalités de déploiement à Lyon, Marseille et Lille seront, quant à elles, arrêtées d’ici la fin de cette année. L’opportunité d’y inclure d’autres conurbations sera étudiée courant 2010.

cti 41 a écrit:

OK, GM78, on peut voir ça comme ça et on peut même dire qu'il est normal que ces braves banquiers se permettent de verser, de nouveau, des sommes pharamineuses à leur traders ou de s'octroyer des dividendes à faire rêver les gendarmes qui rament sur le terrain.
Chez nous on est généreux quand on vient en aide aux banques c'est sans espoir de retour.
En plus, honnêtement, c'est bien elles qui nous ont fondu dans la "merde" les banques, j'ai bon là ?

T'as tout à fait raison, mais rappelons que le malaise est parti dès le départ des USA, non de France....
En outre, tu mélanges tout. Je ne te parles des traders, mais des millions de frnaçais comme toi et moi qui auraient ruinés dans l'intervention de l'Etat, est ce si difficile à comprendre ? En 1929, l'Etat n'était pas intervenue, on connait la suite...
Aurais-tu souhaiter cela ? La ruine, la misère, la faim, l'effondrement de notre pays ? Non, je ne le pense pas.
Pourquoi les autres pays ont-ils fait la même chose ? N'est ce pas surprenant ?

Je le dis clairement : je ne cautionne pas les sommes versés aux traders, la façon de faire des banques, leur comportement ainsi que certains de leurs patrons, mais si les banques n'existaient plus, nous ne serions pas ici sur ce forum à échanger nos points de vue.
Il y a des priorités et la première était celle de sauver les banques françaises de la faillite.
Pour moi, fin de l'histoire revenant au sujet initial.

Les EGM provinces sont au taquet au niveau des déplacements, je ne vois pas ce qui pourrait se passer de plus....Si, peut être suppression des derniers crénaux d'instruction pour envois sur le terrain, mais après, on ne peut pas plus, nous ne sommes pas "clonables"
D'ailleurs, depuis quelques temps; on ne parle plus des suppressions d'EGM...Bizarre.... :clown:

"""840 gendarmes supplémentaires d'ici la fin de l'année"""
1er cas : est-ce 840 personnes qui seront retenus après le passage du concours sous-off d'ici la fin de l'année ?
2ème cas : est-ce 840 personnes qui ont passé et réussi le concours et qui sont en attente de rentrer en école sous-off depuis 2 ans pour certains ?
3ème cas : est-ce les 840 places vides dans les écoles sous-off qu'il souhaite combler ?

en tout état de cause,
dans le 1er cas : compte tenu que certains ont réussi le concours depuis plus de 2 ans et ne sont toujours pas entrés en école, ces 840 nouvelles recrus ne sont pas près de devenir sous-off. C'est aujourd'hui qu'on a besoin d'effectif pas dans deux ans !
dans le 2ème cas : ils ne sortiront pas avant la fin de l'année prochaine alors que c'est maintenant qu'on a besoin d'effectif !
dans le 3ème cas : c'est pas du personnel en plus puisqu'à l'heure actuelle, ont a déjà perdu 3 mois de formation puisque çà fait trois mois que certaines écoles sont vide. Les 840 militaires qui devaient sortir en juillet 2010 ne sortiront pas avant octobre 2010. Sous réserve qui y ai des entrées écoles en octobre prochain.

c'était le genre de question que Melissa Theuriau aurait pu poser dans son émission zone interdite !
A moins que ces questions ne dérangent certains..............et qu'il faille faire dans le politiquement correct.
Qui osera poser la question ?

BdeV a écrit:

c'était le genre de question que Melissa Theuriau aurait pu poser dans son émission zone interdite !
A moins que ces questions ne dérangent certains..............et qu'il faille faire dans le politiquement correct.
Qui osera poser la question ?

Autres questions pertinentes qu'elle aurait pu poser :

"Comment voulez-vous diminuer la délinquance lorsque l'on sait qu'aujourd'hui la réponse pénale n'est pas du tout adaptée à la gravité des faits commis ? Comment demander à des gendarmes ou policiers encore plus d'investissement quand on sait que bon nombre des auteurs qu'ils arrêtent ne purgent pas leur peine ?
Comment oser demander encore plus de maitrise aux forces de l'ordre quand on sait qu'aujourd'hui on tire sur elles à balles réelles lors des émeutes et qu'à l'inverse, on leur demande de ne pas riposter afin de préserver la paix sociale ?

Vu aux infos ce jour une phrase du MININT "Tolérance zéro pour les uns et les autres" (sous-entendu les voyous et nous). Dois-je en déduire que le MININT nous place sur un même pied d'égalité ?

M. le Ministre de l'intérieur a écrit:

Pour être encore plus dans le concret, est-il normal que la délinquance générale ait augmenté de +7,71% dans la Loire sur les 12 derniers mois alors que, dans le même temps, elle a baissé de -8% dans le Maine-et-Loire ?
Est-il normal que la délinquance de proximité ait augmenté de +8,44% dans le Gard sur les 12 derniers mois alors que, dans le même temps, elle a baissé de-8,28% dans le Pas-de-Calais ?

Rien que de poser la question, M. le Ministre, prouve que vous ne connaissez rien ou pas grand chose au flux migratoire de la délinquance et au système des vases communiquants découlant de la libération ou de la non incarcération de délinquants.
Il était facile de constater avec le FNAPI, que la première cause de baisse de la délinquance, notamment celle dite d'appropriation, provient de la mise à l'écart des délinquants. Lorsqu'une équipe tombe et qu'elle est mise à l'ombre pour un bout de temps, oh miracle ! La délinquance baisse.

Si notre MISIL devenu Président est à l'origine des peines plafond, c'est qu'il avait parfaitement assimilé le fait que les délinquants ne changent pas, du moins ceux qui ne vivent que par le produit de leurs larcins. Ceux-là, lorsqu'ils plongent, c'est pour des dizaines, des vingtaines voire plus de vols, prouvés (plus tous ceux que nous n'avons pas su ou pu leur imputer).

Nous ne parlons pas de loulous de banlieue ou de conducteur fêtard et ivre. Ceux-là, finiront par se calmer avec des sanctions adaptées individuellement. Nous parlons des véritables professionnels, qui, lorsqu'ils sont interrogés sur leur méfaits, parlent en utilisant les mots « travail » ou « boulot », lorsqu'ils sont en action et « pause » ou « indisponibilité », lorsqu'ils sont incarcérés.
Ceux-là et les toxicos, représentent plus de la moitié des délits d'appropriation, vous le savez pertinemment.

M. le Ministre de l'intérieur a écrit:

Concrètement, je souhaite que vous vous teniez à égale distance de :
o l’autosatisfaction de courte vue qui consiste à dire «Nous avons atteint l’os» quand la situation est loin d’être satisfaisante ;

o mais aussi, de la résignation qui trouve dans la fatalité l’explication de chaque mauvais résultat, qu’il s’agisse de dire « C’est la crise», « La population augmente » ou encore « Sans davantage de moyens, point de salut !

Je n’accepte pas, et vous ne devez pas accepter, ce type de position.

Mais nous l'acceptons pas du tout. Dans l'exposé ci-dessus, je vous donne la solution, mais entre les diverses associations de soutien de tous bords, les syndicats des personnels pénitentiaires et de la magistrature, les tollés des avocats de renom et le principe de la sacro sainte liberté dont la France s'est faite la porte parole, je me doute que VOTRE tâche est tout sauf facile.

Mais de grâce, ne nous faites pas porter le chapeau pour une situation que nous n'avons ni cherchée, ni voulue. Il a suffit à n'importe quel téléspectateur d'hier soir, sur TMC, de se rendre compte que de rouler avec un taux d'alcool légèrement supérieur à la norme légale coûtait plus cher que de se faire pincer en flag de vol à la tire, même lorsqu'on exerce ce « métier » depuis plus de 30 ans.

Alors, soyez gentil de ne pas faire comme vos prédécesseurs. Renforcez d'abord les bases de votre édifice avant de chercher à refaire la peinture des murs.

Au TGI de Bordeaux (petit village de France où il ne se passe peut-être pas autant de choses qu'à Paris, mais où la délinquance existe également), M. C.... Pierre Yves, alors qu'il était Procureur, tenait régulièrement les propos suivants à ses OPJ : "Nous ne pouvons juger, en correctionnelle, au TGI de Bordeaux, qu'environ 9000 délinquants par an. »
Et ce, malgré des audiences tous les jours, dans les 8 salles. Donc, que fait-on des autres ? Il faut bien trouver des peines de substitution. Mais quid des 100.000 plaintes environ que ce même Parquet de Bordeaux reçoit tous les ans ???????????

Quand je dis de renforcer sa base, je parle de structures d'accueil, de véritables peines dissuasives, de moyens vous permettant de réinstaurer la peur de la Justice. A ce moment là, nous pourrons parler d'action de la Police ou de la Gendarmerie, car nous travaillerons en sachant que ce travail ne sera pas vain.

Je ne devrais pas avoir d'état d'âme. Mais présenter au Parquet, un multi récidiviste en sachant qu'il sera revenu à son domicile, parfois avant nous, seulement parce qu'il est mineur, ça en donne quand même, et aux victimes également.

Les magistrats ne sont pas responsables : ils ne font que faire appliquer des Lois, que vous, nos élus, votez. Vous avez la chance, Monsieur le Ministre, d'être aux premières loges. Faites donc faire le nécessaire........................

Pas évident, hein ? Pas facile surtout de se mettre à dos toutes les associations bien pensantes, les particuliers, les syndicats et l'opposition qui vous traiteront de facho. Mais il va quand même falloir déterminer ce que nos Politiques veulent en France : Soigner leur électorat ou mettre les moyens de faire appliquer une politique pénale digne de ce nom.

Vous ne pouvez plus vous permettre de jouer sur les deux tableaux en ménageant la chèvre et le chou : soit vous donnez les moyens à tous les acteurs, soit vous ne réclamez pas des résultats (mais je ne pense pas
que ce soit une option qui vous soit ouverte )

M. le Ministre de l'intérieur a écrit:

Parallèlement, la Gendarmerie Nationale développera son concept de « police des territoires » pour contrôler à la fois l’espace et les flux, en s’appuyant sur le maillage des brigades tout en favorisant la mobilité des unités, appelées à intervenir en dehors de leur périmètre d’action habituel.

Le maillage des brigades......Plaisanterie ? Gag ? La même année où nos gouvernants annoncent des fermetures de brigades, des fermetures d'écoles de gendarmerie, vous reparlez du maillage territorial ? Je pense que celui ou celle qui vous a préparé votre discours, a du occulter certains éléments, non ?

M. le Ministre de l'intérieur a écrit:

Ma considération vous est totale, ma confiance vous est entière. Et si vous me le permettez, au-delà de la considération et de la confiance, vous pouvez compter sur mon soutien et mon affection.

A nouveau, il nous faut des résultats. Nos compatriotes attendent de nous une République qui les protège

A nouveau, nous parlons le même langage. Nous avons confiance mais faites en sorte que la République se dote de moyens de pouvoir atteindre ses objectifs. Cela ne passe pas d'abord par une réforme des façons d'agir, mais plutôt par une réforme des capacités à absorber le fruit de notre travail. Seulement dans ce cas, nos compatriotes obtiendront satisfaction.

Par la suite nous pourrons parler de comportement des citoyens, des policiers et gendarmes. Par la suite, nous pourrons participer à des réunions avec les représentants des associations de quartiers et discuter de respect mutuel. Mais que chacun sache que les Lois de la république doivent être respectées par tous.

Carotte et bâton. Vous connaissez un meilleur moyen de se faire comprendre lorsqu'il faut faire réapprendre la civilité, la politesse et le respect mutuel ?

belle analyse NARDO


On supprime 50% de nos futures ressources en personnel en fermant la moitié de nos écoles.
On nous réduit les budgets actuels qui sont déjà sous-évalués par rapport à nos besoins.
On ferme des unités de proximité alors qu'on nous parle de reconquérir le terrain.
On nous demande de meilleurs résultats en judiciaire et de privilégier le renseignement alors qu'on nous demande dans un même temps plus de lutte contre l'insécurité routière. Donc de taper plus dans le porte-monnaie des personnes susceptibles de nous donner du renseignement.
Il y a de plus en plus d'arrestation, donc d'auteurs mais moins de magistrat pour les juger.
Il y a de plus en plus de peines prononcées qui ne sont pas appliquées.
On nous demande d'être poli et courtois avec les jeunes, de ne pas les tutoyer. Faudrait peut-être déjà commencer à apprendre aux parents à éduquer leurs mômes.
A les écouter, c'est à nous de trouver des solutions à des problèmes dont nous ne sommes pas responsables.
Et ils osent penser que si on en fait plus, on va régler tous les problèmes.

Ca va péter un de ces 4.....

d'accord avec tout ce qui précède.

La réponse pénale fait peur... à la population (même au fin fond du froid, c'est dire..) et j'entends : "les gendarmes ils ont relâché les voleurs !!", mais non madame, c'est juste qu'il a une COPJ...

oui mais la dame elle a peur et aurait préféré que son auteur attende son jugement au trou, mais tu vois Nardo, le discours "c'est à cause des flics qui font pas leurs boulot", ça marche... et pourtant le travail des gendarmes a été fait : on avait attrapé le voleur !!!


Un petit truc en plus qui montre comme Brice FOULEFEUX, il doit bien faire confiance à tous ces chefs rassemblés là : je trouve qu' il y a un paradoxe entre son discours "je vous fais confiance pour trouver des soluces aux pbs" et le détail de ce qui va être mis en place dont il fait la liste : elle est où l'initiative laissée à nos chefs ???

Moi j'ai bien une idée pour commencer : ré-écrire la nouvelle 100 000 et enlever que le total de heures de travail planifié ne doit pas exceder 8 heures. On revient à avant, ou mieux, on impose 12 heures de SG/jour/gendarme... on trouvera bien des militaires pour les faire, ces heures.

Bon courage à ceux qui n'ont pas encore ouvert les yeux...

Pour moi ça se résume à ça:
(billet envoyé avant le discours mais les journalistes ont été plusieurs jours en grève) Nouvelle République Centre Ouest édition du 7.9.2009.

J'aime la fin de l'article....On est revenu à l'époque de la "terreur" ?????

NARDO a écrit:

M. le Ministre de l'intérieur a écrit:

Parallèlement, la Gendarmerie Nationale développera son concept de « police des territoires »
pour contrôler à la fois l’espace et les flux, en s’appuyant sur le maillage des brigades
tout en favorisant la mobilité des unités, appelées à intervenir en dehors de leur périmètre d’action habituel.

Le maillage des brigades......Plaisanterie ? Gag ?
La même année où nos gouvernants annoncent des fermetures de brigades, des fermetures d'écoles de gendarmerie,
vous reparlez du maillage territorial ?
Je pense que celui ou celle qui vous a préparé votre discours, a du occulter certains éléments, non ?
.............

Bien vu NARDO !
Pour ma part, j'en étais resté à la réponse du Général GILLES, faite le 21 juillet 2009,
lors de son audition par la Commission de la Défense nationale :
http://www.assemblee-nationale.fr/13/rapports/r1861.asp#P673_95864

__ Gal Gilles : " J’en viens à la question du maillage territorial. [.....] monsieur Fromion :
je peux vous dire qu’il n’existe pas, au plan national, de projet de suppression de brigades,
et qu’il n’y en aura pas. C’est un choix politique.
Des discussions pourront porter, au plan local, sur la suppression de certaines brigades territoriales,
mais ce ne seront que des ajustements. "



Y a-t-il un pilote dans l'avion ??
Pourquoi ne pas dire la vérité aux citoyens et aux élus locaux ?...

Nardo,

BRA-VO

si le minsitre se fait rapporter les tendances de ce forum.....belle analyse

Il a bien fait de le faire maintenant son discours notre ministre : il peut être sûr d'une chose. C'est qu'il figurera dans pas mal de rapports sur le moral dans la rubrique points négatifs. Et c'est l'appréciation du générale du gendarme de terrain jusqu'à l'officier pagre. Au dessus, c'est une autre histoire. Et une cause d'irritation pour ne pas dire plus à rajouter. Quelle hypocrisie politicienne, quel foutage de gueule ou tout simplement quelle déconnection du monde des "gueux" à moins que ce ne soit les trois réunis....

LANDAIS a écrit:

.........C'est qu'il figurera dans pas mal de rapports sur le moral dans la rubrique points négatifs. Et c'est l'appréciation générale du gendarme de terrain jusqu'à l'officier pagre. Au dessus, c'est une autre histoire. Et une cause d'irritation pour ne pas dire plus à rajouter. Quelle hypocrisie politicienne, quel foutage de gueule ou tout simplement quelle déconnection du monde des "gueux" à moins que ce ne soit les trois réunis....

1°) Dans le RSLM ? ? ? Et alors, ça changera quelque chose ?

2°) Tu es bien placé, Mon Capitaine, pour savoir ce que sera le RSLM.

La dernière réunion de concertation qui s'est déroulée au niveau d'un Groupement pas loin d'ici (allez, je vais être gentil, je ne vais pas préciser quel groupement), s'est limitée à un monologue du Colonel qui a tenté de démontrer que le discours de M. Hortefeux, n'était pas si défavorable que çà à la Gendarmerie.

Alors ................ ???????

faut que je le relise ce discours, alors Bernard.

et la LOPPSI, il en dit quoi ?
et le "gross Paris" comme ils disent là-haut, il en dit quoi ?
Parait que les gendarmes n'existent déjà plus dans le système.