les commissaires de police auraient le blues (eux aussi !)

Article de Régis Soubrouillard de Marianne2 :

"" Commissaires: le blues avant la colère?

Difficile dialogue entre le ministère de l'Intérieur et les commissaires, la colère gronde sur fond de réformes bloquées notamment un rapprochement avec la gendarmerie qui n'est pas sans poser problèmes.
Résultat: rien n'avance et les syndicats sont prêts à monter au créneau.
C’est comme si le courant ne passait plus entre la place Beauveau et les commissaires de police. Une sorte de brouille, comme dans un vieux couple au bord de la rupture. Alors, pour éviter la désunion, on tente un dernier truc. La lettre en forme de demande d’explications histoire de mettre les problèmes sur la table.
C’est la stratégie adoptée par le Syndicat des commissaires de la police nationale, le syndicat majoritaire dans la profession. La semaine dernière, la secrétaire générale de ce syndicat a envoyé un courrier à Michèle Alliot Marie pour lui faire part du courroux de la profession, le « blues des commissaires ». Sylvie Feucher, la « patronne des commissaires », se plaint de la gestion des dossiers Place Beauveau, pointe « les indécisions et les incertitudes » du ministère selon Le Figaro.

L'administration ne mesure pas l'ampleur des enjeux
« On est en face de très gros enjeux stratégiques et on n'a pas le sentiment que les arbitrages sont rendus et que l’administration ne mesure pas l’importance des enjeux » précise Emmanuel Roux, secrétaire général adjoint du SCPN qui s’explique mal cette immobilité : « Il y a sans doute des querelles de cabinets, le clan des financiers contre le clan des policiers, le résultat c’est que rien n’avance alors qu’on nous demande des résultats en termes de sécurité. Donc nous avons décidé de donner l’alerte».

Une militarisation du dialogue social
Une période trouble alors que le rapprochement police-gendarmerie est en panne sèche.
Le SCPN qui se dit favorable à la réforme même s’il prévient qu’il refuse « toute militarisation de la police nationale », estime que là aussi, c’est « le trou noir.
On serait méchant, on parlerait de militarisation du dialogue social. Alliot-Marie nous répond, parfois nous signons des accords sur des points précis mais le management n ‘évolue pas, il n’y a pas de réunion sur le fond. Tout ça passe à la broyeuse dans le meilleur des cas ».

Mutables comme des préfets, sans les résidences et les voitures avec chauffeurs
Sans parler des « petites contrariétés » qui participent au pourrissement de la situation telles les limogeages récents du commissaire Rossi en Corse, pour l’incursion des nationalistes dans la villa de Christian Clavier ou celui de Saint-Lô, après l’accueil houleux reçu par le chef de l’Etat. Des décisions considérées comme injustes, mal vécues et qui ont surpris d’autant plus que Sarkozy a été un ministre de l’intérieur plutôt favorable aux commissaires.
« Deux mutations de commissaires, ça commence à faire beaucoup, mais nous refusons d’en faire un message politique. Si on est mutables comme des préfets, on veut bien les résidences, les mutations avec chauffeurs etc. » glisse Emmanuel Roux.

Si Sarko déçoit même dans la police...
Bref, la pression monte, les commissaires seraient très remontés, prêts à en en découdre, à quitter les instances paritaires et bloquer les réformes, manifester pourquoi pas, même si ce n’est pas dans la «culture maison».
Promis, juré, aucune motivation politique derrière tout ça, même si on ne peut s’empêcher de penser que si Sarkozy commence à être lâché par les flics, c’est que l’heure est grave.

Mardi 24 Février 2009 - 07:00
Régis Soubrouillard ""


Source : http://www.marianne2.fr/Commissaires-le-blues-avant-la-colere-_a175501.html

J'avais déjà lu, donc les commissaires veulent faire la guerre pour avoir encore plus et ben c'est bien, on va les laisser bosser dans la rue alors.

J'avais également lu cet article. Attention le magazine qui publie est connu pour ses articles parfois polémiques et même aussi un certain manque de "recoupement" des sources.
Cette précision étant faite, il est quand même curieux de voir que les commissaires, qui s'étaient tenus à l'écart depuis quelques temps et notamment depuis le début des discussions sur la réforme et le rapprochement, viennent soudain de remonter au créneau. Comme s'il s'était passé quelque chose !
Ce quelque chose semble venir des mutations en forme de sanction qui ont eu lieu, d'après ce qu'ils disent. Mais après nombre d'années d'une sorte d'irresponsabilité vis à vis de l'ordre public, ils semblent découvrir qu'il doivent maintenant aussi assumer leur part, même si les motifs sont quelque peu contestables sur le fond.
Ce qui m'interpelle un peu plus c'est que ces vagues de "déplacement" coïncident avec celles des préfets, dans les mêmes zones et pour les mêmes motifs. Doit-on y voir une corrélation, une relation de cause à effet ?
Alors je m'interroge aussi : verra-t-on dans l'avenir, de la même manière, des gendarmes être "déplacés" dans les mêmes conditions ? Se pourrait-il que, par parallélisme des formes, un commissaire assume la même responsabilité qu'un préfet ? Qu'est-ce à dire ? Que les commissaires seraient assimilés à des hauts fonctionnaires ?
Je sais que les péripéties qui concernent les commandements supérieurs ne touchent les gendarmes du terrain que de bien loin, pourtant, je pense qu'on ne peut rester indifférent car cela aura des répercussions directes sur le terrain. Eh, oui, un grand chef, un boss, qui subira la pression directe, devra éviter les "dérapages" ou les erreurs d'appréciation d'une situation, que croyez vous qu'il va faire ? Ne va-t-il pas au contraire encore accentuer la pression ? Donc, au final qui va devoir répondre aux "pressions" au bas de l'échelle ? Eh, oui, LE TERRAIN !! Donc je crois vraiment qu'on ne peut rester indifférent à ce qui se passe "en haut" ! J'entends déjà la réponse : "Mais non ! Arrêtez de voir tout en noir ! Ce n'est pas possible ! Faites nous confiance !"......
Quant à la théorie du complot des commissaires, si chère à certains.........j'ai toujours admiré la naïveté candide et avant tout la formidable propension à rester confiant dans tout et tout le monde, quoi qu'il advienne ... à moins que......
Mais je vois le mal partout !

Merci Clint :

]Article de Régis Soubrouillard de Marianne2 :

"" Commissaires: le blues avant la colère?

Difficile dialogue entre le ministère de l'Intérieur et les commissaires, la colère gronde sur fond de réformes bloquées notamment un rapprochement avec la gendarmerie qui n'est pas sans poser problèmes.
Résultat: rien n'avance et les syndicats sont prêts à monter au créneau.
C’est comme si le courant ne passait plus entre la place Beauveau et les commissaires de police. Une sorte de brouille, comme dans un vieux couple au bord de la rupture. Alors, pour éviter la désunion, on tente un dernier truc. La lettre en forme de demande d’explications histoire de mettre les problèmes sur la table.

Il est clair que lorsqu'ils se sont permis de sommer le ministre de revoir le statut d'un autre corps de l'Etat, ils ont commis une petite erreur d'appréciation. Ils ont démontré à la face de tous leur véritable rôle dans l'intégration de la Gendarmerie dans la Police.

C’est la stratégie adoptée par le Syndicat des commissaires de la police nationale, le syndicat majoritaire dans la profession. La semaine dernière, la secrétaire générale de ce syndicat a envoyé un courrier à Michèle Alliot Marie pour lui faire part du courroux de la profession, le « blues des commissaires ». Sylvie Feucher, la « patronne des commissaires », se plaint de la gestion des dossiers Place Beauveau, pointe « les indécisions et les incertitudes » du ministère selon Le Figaro.

L'association G&C aurait-elle eu un rôle dans la fin des certitudes de leur MAMan, on en sait rien, mais on connait la véritable pensée de ce ministre lorsqu'on relit ce qu'elle avait écrit en 2003. Nous savons par ailleurs que l'Assemblée Nationale n'entend pas signer le chèque en blanc qu'on lui demandait pour sonner le glas de la Gendarmerie. Même si ce petit corps à le "blues", c'est pas grave. Ils veulent le beurre, l'argent du beurre et la crèmière. En tout cas l'assoc G&C poursuit ses actions pour que toutes les données du problème soient connues.

L'administration ne mesure pas l'ampleur des enjeux
« On est en face de très gros enjeux stratégiques et on n'a pas le sentiment que les arbitrages sont rendus et que l’administration ne mesure pas l’importance des enjeux » précise Emmanuel Roux, secrétaire général adjoint du SCPN qui s’explique mal cette immobilité : « Il y a sans doute des querelles de cabinets, le clan des financiers contre le clan des policiers, le résultat c’est que rien n’avance alors qu’on nous demande des résultats en termes de sécurité. Donc nous avons décidé de donner l’alerte».

De gros enjeux stratégiques, en effet pour les carrières de ces forts en thème, c'est certain.
Au passage, ils se foutent que l'intégration Gendarmerie dans police rappelle Pétain et son régime autoritaire et les conséquences politiques de cet acte. Quel parlementaire aujourd'hui enfilerait les bottes de l'Etat Français en prenant le risque de se voir affublé de la Francisque.

Une militarisation du dialogue social
Une période trouble alors que le rapprochement police-gendarmerie est en panne sèche.
Le SCPN qui se dit favorable à la réforme même s’il prévient qu’il refuse « toute militarisation de la police nationale », estime que là aussi, c’est « le trou noir.
On serait méchant, on parlerait de militarisation du dialogue social. Alliot-Marie nous répond, parfois nous signons des accords sur des points précis mais le management n ‘évolue pas, il n’y a pas de réunion sur le fond. Tout ça passe à la broyeuse dans le meilleur des cas ».

Aurions-nous des partisans d'associations professionnelles en Gendarmerie, ce serait une bonne nouvelle. Vous allez voir qu'ils vont s'émouvoir des sanctions contre JH un de ces jours. D'un autre côté, autant il est bon de rappeler que les chefs militaires n'ont pas à décider du statut de citoyens des militaires, autant ces messieurs n'ont aucune prétention à avoir dans la politique de sécurité du pays, qui est bien le rôle des ministres et des parlementaires. J'ai envie de dire " de quoi veulent-ils se mêler ?

Mutables comme des préfets, sans les résidences et les voitures avec chauffeurs
Sans parler des « petites contrariétés » qui participent au pourrissement de la situation telles les limogeages récents du commissaire Rossi en Corse, pour l’incursion des nationalistes dans la villa de Christian Clavier ou celui de Saint-Lô, après l’accueil houleux reçu par le chef de l’Etat. Des décisions considérées comme injustes, mal vécues et qui ont surpris d’autant plus que Sarkozy a été un ministre de l’intérieur plutôt favorable aux commissaires.
« Deux mutations de commissaires, ça commence à faire beaucoup, mais nous refusons d’en faire un message politique. Si on est mutables comme des préfets, on veut bien les résidences, les mutations avec chauffeurs etc. » glisse Emmanuel Roux.

Ben nous y arrivons, le voilà le fond du problème. Commissaire = Préfet . Pour ceux qui n'auraient pas compris, cette fois-ci c'est clair.

Si Sarko déçoit même dans la police...
Bref, la pression monte, les commissaires seraient très remontés, prêts à en en découdre, à quitter les instances paritaires et bloquer les réformes, manifester pourquoi pas, même si ce n’est pas dans la «culture maison».

Caprice ? si MAMan donne pas le jouet, je fais un caprice ! Où va-t-on ?
Personnellement, avec la montée en puissance des OPN, je pense que l'Etat peut fort bien se passer de ce petit corps des commissaires qui a les yeux plus gros que le ventre. Ils veulent devenir des Préfets, et bien soit, au moins avec les OPN, on parle même langage sur le terrain.

Promis, juré, aucune motivation politique derrière tout ça, même si on ne peut s’empêcher de penser que si Sarkozy commence à être lâché par les flics, c’est que l’heure est grave.

Mardi 24 Février 2009 - 07:00
Régis Soubrouillard ""


Source : http://www.marianne2.fr/Commissaires-le-blues-avant-la-colere-_a175501.html[/quote]

Les pauvres petits, un petit coups de blues. Pourtant Guy (notre ancien DG ) fait partie du conseil d'administration de leur école. Comment ils vont tes amis, Guy?
RGPP oblige, il y a une école de trop parmi : ENSOP, EOGN, ENSP
Faîtes votre choix! pourtant le contribuable est en droit de s'interroger là-dessus!

Pour recouper l'article cité en tête du sujet,

voici un autre article du 23/02/2009,
rédigé par Jean-Marc Leclerc du Figaro.fr :

" Inquiets, les commissaires de police se rebiffent.


Le principal syndicat représentant ce corps de hauts fonctionnaires vient d'écrire à Michèle Alliot-Marie pour se plaindre de la gestion des dossiers Place Beauvau.

Y aurait-t-il du rififi entre les commissaires de police et la haute administration censée mettre en musique dans la joie et la bonne humeur les directives de la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie ?
Depuis deux jours, la première «flic» de France a sur son bureau la lettre courroucée d'une autre femme : Sylvie Feucher, secrétaire générale du principal syndicat des commissaires de la police nationale.
Réputée pour son franc-parler, la patronne des commissaires dénonce «flottements et incertitudes» au ministère de l'Intérieur où, selon elle, «aucune décision n'est prise», se faisant l'écho d'une «grogne» qui commencerait à monter chez les chefs de police.
Au point que leurs représentants syndicaux menacent de quitter les instances paritaires de la «grande maison» pour, paradoxalement, mieux se faire entendre.
Dans le monde feutré de la haute administration, ce courrier fait évidemment du bruit.
Car Mme Feucher assure que «de nombreux dossiers ne sont pas réglés ou en attente». Lesquels, au juste ?
Celui de la parité «mal engagée», dit-elle, entre la police et la gendarmerie semble le plus épineux (lire ci-dessous) .

Il y a aussi les récents limogeages du commissaire Rossi en Corse, pour une incursion des nationalistes dans la villa de l'acteur Christian Clavier, et de celui de Saint-Lô, à la suite des incidents ayant ponctué la visite du chef de l'État début février.
«Ces sanctions ont été vécues comme des injustices», assure un directeur de la Sécurité publique de province qui interroge : «Faudra-t-il surdimensionner à chaque fois les dispositifs de maintien de l'ordre pour s'assurer une carrière sans accroc ?»

Un commissaire de la grande couronne parisienne s'indigne «qu'il faille attendre un an pour connaître la liste des postes difficiles qui méritent un coup de pouce de l'administration parce que l'avis de trois ministères doit être recueilli».
Selon lui, «la police ne dispose pas d'une politique de management digne de ce nom qui privilégierait les fonctionnaires les plus méritants».


«Ils perdent les attributs du chef opérationnel»
Dans un rapport de 2007 sur les relations entre la police et la population en Seine-Saint-Denis, l'Institut national des hautes études de sécurité (Inhes), rattaché à Beauvau, avait déjà révélé «un certain mal-être chez les commissaires», insistant sur le «décalage entre leur haut niveau d'investissement et les modalités pratiques de leur management».
Ce qui entraînait chez les commissaires du «93» un «taux de demande de mutation» de 86 % !
La fonction ne fait plus rêver comme avant en Sécurité publique, cette police qui assure 80 % des missions.
Un directeur départemental de la Sécurité publique du Sud le reconnaît d'ailleurs tristement : «Avant, les jeunes se battaient pour obtenir une affectation dans ma ville. Aujourd'hui, je n'ai qu'une seule candidature pour venir à l'état-major. En clair : je n'ai plus de choix.»

La police judiciaire a vu l'un de ses commissaires accéder aux plus hautes fonctions de la police, Frédéric Péchenard, ancien patron de la brigade criminelle de Paris, ayant été propulsé par le président en personne directeur général de la police nationale.
Mais des doutes subsistent sur l'avenir du corps.
«Les commissaires seront-ils sacrifiés un jour sur l'autel du rapprochement police-gendarmerie ?», interroge l'un des anciens directeurs centraux de la Sécurité publique.

Un projet de formation commune et même d'école commune entre commissaires et officiers de police a fait l'objet de discussions Place Beauvau.
Certains avaient même cru pouvoir installer l'école à Bordeaux.

Coincés entre les préfets et les procureurs, les commissaires de police ont des bleus à l'âme.

«Moins nombreux qu'hier, ils ont gagné en indice et en pouvoir d'achat, constate un préfet, mais ils perdent peu à peu les attributs du chef opérationnel pour devenir des administrateurs soumis à la pression statistique.» "