Qui s'inquiète pour les gendarmes?

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Inquiétude des syndicats après cinq suicides de policiers depuis le début de l'année

24 janvier 17:32 - PARIS (AFP) - Les récents suicides de policiers, - cinq depuis le début de l'année -, suscitent l'inquiétude des syndicats professionnels, l'un ayant réclamé jeudi l'ouverture d'un "large débat" sur la question, alors qu'un autre a dénoncé la "pression hiérarchique" exercée sur les fonctionnaires.

Un fourgon de police

AFP/Archives - Pierre Andrieu


La question des suicides est un sujet brûlant dans la police depuis les années 1990 où une vague anormale de suicides avait été enregistrée. Cinquante policiers se sont donnés la mort l'an dernier, soit autant qu'en 2006.
L'administration policière avait dû mettre en place des mesures d'accompagnement, notamment psychologique, après que les syndicats eurent dénoncé cette série noire.
Alors que l'administration invoquait des "raisons personnelles" pour ces cas, les syndicats les imputaient aussi aux "difficultés du métier".
Une série de cinq cas relevés depuis début 2008 a relancé la polémique.
Le Syndicat général de la police (SGP-FO) a exprimé mardi son "inquiétude" face au nombre de suicides de policiers depuis le début de l'année 2008 qu'il chiffre à cinq.
Quatre de ces suicides sont intervenus dans la région parisienne, a assuré le syndicat, un autre, à Tours (Indre-et-Loire), le 13 janvier, a eu pour cadre les locaux du commissariat.
Une mission d'écoute et de conseil est arrivée mardi dans ce commissariat afin de tenter de "comprendre ce qui s'est passé", a-t-on appris auprès de la préfecture mardi.
C'est la troisième fois qu'un policier se suicide ou tente de se suicider en un an en Touraine, selon des sources policières.
Le Syndicat des commissaires (SCPN, majoritaire) a réclamé jeudi "une fois de plus l'ouverture en urgence d'un large débat" entre administration et syndicats de policiers estimant, dans un communiqué, que les "suicides touchent tous les corps (de la police) sans exception".
Le secrétaire général de l'Unsa-police (premier syndicat de gardiens de la paix), Joaquin Masanet, a déclaré à l'AFP qu'il "y a un problème de fond: la pression hiérarchique sur les policiers".
"C'est facile de dire que les suicides sont liés à des raisons personnelles", a ajouté M. Masanet, selon lequel la "pression peut entraîner des dérapages".
Le secrétaire général du SGP-FO, Nicolas Comte, a fait valoir pour sa part que "le policier est au centre des tensions de la société".
Il estimé que les raisons de tels actes suicidaires sont "diverses mais plus compliquées" qu'un "simple motif d'ordre privé" comme l'ont indiqué des sources policières après les enquêtes ouvertes sur les cinq suicides de 2008.
M. Comte a ajouté être "particulièrement attentif à ce qui se passe à Tours".
Le secrétaire général du SCPN, Olivier Damien, a estimé qu'il y avait souvent un "amalgame inacceptable" pour rendre compte de ces suicides, le débat se focalisant sur les commissaires "à qui on demande un management sans faille sans leur en donner les moyens".
Le syndicat a rappelé avoir alerté la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, en novembre 2007. Il s'était alors alarmé que "trois fois en vingt-deux mois" des commissaires de police se soient suicidés, en 2006 et 2007, avec leur arme de service et dans leur bureau.
Ces suicides de "patrons", rares, pas "totalement éclaircis" selon les syndicats, avaient surpris dans les milieux policiers.
Le SCPN dit n'avoir reçu aucune réponse de la ministre.


ça serait bien que les gens s'inquiètent AUSSI pour les gendarmes qui mettent fin à leur vie bien trop tôt....Combien sont morts depuis le début de l'année? et pour des raisons certainement toutes aussi graves.
Voilà, c'est juste une réflexion de plus.

et merci pour cette information...Non, personne ne s'en inquiète et pourtant combiens de chez nous sont morts...Dans l'indifférence dans la plus part des cas....

merci pour cette info

Oui, sarainuela et jeanlule ont raison de poser la question :
Sait-on précisément combien de gendarmes se sont donnés la mort en 2007 et en 2006 ?

Il y a eu quatre suicides dans le département de l'ardèche dans un laps de temps de deux années ( département sous le Cdt du colonel T..... à l'époque) cela n'a inquiété personne. Je ne me souviens plus quand exactement cela remonte vers 2000 peut-être.
Morts dans l'indifférence du silence assourdissant de nos autorités...........

Je pense qu'il doit être très difficile de connaître le nombre de suicide chez nous car cela doit être classé très secret défense.

Mais sarainuela ton post montre la nécessité d'une cellule psychologique au niveau groupement au profit des personnel qui connaissent des difficultés. Je me trompe peut-être mais malheureusement je pense que cela va être difficile à faire accepter, car pour certains militaires ceci est une preuve de faiblesse et ont peur pour leur carrière en voyant sur leur notation "gendarme à la santé mentale fragile", ce qui est absurde.

Alors pourquoi ne pas avoir un entretien, même bref, avec psy lors de la visite médical annuelle ?

Plutôt que de chercher à comprendre tout le temps, on ferait mieux d'éviter les causes que tout le monde connaît et dont nous débattons depuis des années (ou des mois sur ce site). Mais faut se donner bonne conscience, alors en 1999 on crée une C.N.P. (avec une charmante capitaine psychiatre affectée à la DG, tenez vous bien), des C.L.P. (en prenant des militaires éprouvés psychologiquement pour expliquer leur cas), faire des rapports, mais la première chose que nous disent les dirigeants de la C.L.P. c'est : "on agit pas en gestion". On est là pour réfléchir, faire le tour des problèmes et tenter d'apporter des solutions globales. Chouette ! ! !
Entretien psy ??? je ne sais pas si çà conviendrait. Tous les anciens girondins se souviennent de Gilles T, CBA à L....., bon joueur de foot et qui adorait faire des blagues. Sa dernière ? Un soir il a téléphoné à son CB depuis le bureau de ce dernier en lui disant qu'il aurait du ménage à faire et une procédure 74. Le temps que le CB arrive (il avait compris), Gilles avait cessé de vivre..... Alors.......... quand un de nous a décidé de partir ......... il part. Avec l'arme qu'on porte plus souvent que le sac de voyage, on ne se rate pas.
A pour info : une C.L.P., c'est une cellule locale de prévention, à laquelle participent, le Cdt de Région, le médecin chef, l'assitante sociale région, + des officiers et s/of désignés parmi des volontaires. En Aquitaine, elle a été désactivée de 2001 (on se demande bien pourquoi) jusqu'à 2006. Mais à ce jour, je suis à la veille d'avoir vu un rapport du président de la CNP, expliquant quelles mesures seraient bonnes à prendre pour éviter telle ou telle situation ......................................... à suivre.

Pourquoi s'interesserait on à ce sujet, puisque ce ne sont jamais les conditions d'exercice de ce métier qui est à l'origine de ces suicides ? (dixit Gie)

Ce n'est que la faiblesse des concernés qui les a amenés à commettre ce geste irréparable, d'après ce que l'on entend toujours.

A croire que l'illimination naturelle qui est attribuée généralement aux animaux qui domine chez nous !

Mais chut, sujet qui fâche.

Comme tu le dis Nethem , chuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuutt c'est un sujet qui fâche ,..... notre conscience professionnelle et nos belles valeurs sous tendant notre engagement nous tuent inexorablement ......chuuuuuuuuuuuuuuuuutttttttttttttt!!!!!!!!!!!! :| :|

pourquoi on en parle dans la Police ???

parce qu'il y a des syndicats qui s'interessent au personnel policier, ce qui n'existe pas dans la gendarmerie !!!! c'est aussi simple que ça !!!
D'où l'importante d'une association

Il ne faut toujours pas tout mettre dans le même panier. Ce n'est pas toujours à cause du boulot que certains choisissent de se donner la mort. J'ai un ami, jeune mobile, qui à cause d'un chagrin d'amour s'est tué.
Nous sommes une frange de la population...nous avons de tout chez nous et malheureusement aussi des personnes fragiles.

Quel quesoit le motif du décès, il est pénible de constater que celà passe comme une lettre à la poste "En Silence". Où sont nos psy pour accompagner les familles. Connaissant plusieurs cas, je n'ai vu personne à l'époque des faits.

Corsaire il y a une volonté latente à laisser ces drames dans un silence , voir un secret .Seules les familles voire les camarades du "suicidé" pourraient nous éclairer sur la commission de tels actes .........La fragilité , elle existe , mais elle n'explique pas tout ............

Non chez nous il n'y a pas de problème. Il y a cas voir les commentaires après chaque drame. On se permet de vous dire que votre situation n'est pas un cas social avéré sans même vous voir et je parle en connaissance de cause. Ce n'est pas leur problème, toutes les cellules, commissions ou autres appellations sont comme pour beaucoup de choses, que du vent. Il n'y a jamais rien de concret qui en ressort.

Les psy chez nous, mis à part bouler nos gav à Malakoff, ils ne servent pas à grand chose.
Quand on en a besoin, y en a pas ou alors c'est trop tard.:evil:

Citation :

Les psy chez nous, mis à part bouler nos gav à Malakoff, ils ne servent pas à grand chose.
Quand on en a besoin, y en a pas ou alors c'est trop tard.

Ils ne sont là que pour "surverrouiller" un système sans nulle doute qui nous dépasse .

Peut être mais en attendant, de très bons GAV sont boulés alors que certaines "nullités" sont incorporées!
Ce système n'existait pas avant, il y avait moins de "déchets" , moins de suicides.
Non, personnellement, je ne suis pas du tout convaincu de l'utilité de ce service. Mais ce n'est que mon avis...
La-haut, semble-t-il, ils n'ont pas le même.

Bonsoir GM 78 tu sais l'existence des psys militaires par définition ont leur utilité dans des situations de catastrophe , de conflits sur théatres d'opérations ou autres missions opérationnelles . Concernant tous les faits de service sans exception et plus particulièrement ceux relatifs à notre arme, ces derniers sont soumis aux directives de la hiérarchie où ils ont instructions de ne pas soulever de vague pouvant entacher ou affaiblir l'institution , ce n'est pas plus compliqué que cela .

En définitive , ils sont un peu la vitrine ou nous savons qu'ils existent (en nombre limité quatre il me semble ) mais sans pouvoir les approcher dans la majorité des cas .En résumé on pourrait apparenter cela à de la COM pure et dure .............comme je ne cesse de le répèter ..... un système gendarmique bien rodé ...

Malheureusement un sixième collègue de la police vient de mettre fin à ses jours et s'ajoute à la liste déjà trop longue pour janvier 2008.
Mais que font nos dirigeants ??? Personne ne les a peut-être encore avertis du malaise qui règne tant en gendarmerie qu'au sein de la police nationale !!!
Après combien de suicides ou tentatives, le gouvernement commencera enfin à s'enquérir du pourquoi de tous ces drames et y apportera des solutions (manque d'effectifs, de soutien, etc... ) ???

Merci de ton info Mataf57 ! Si c'est tabou en police que doit-on dire en Gie...nous faisons le même métier, nous assistons à une dégradation très nette de nos conditions de travail ; la statistique, nul n'y échappe... faudrait une étude pour connaître les raisons de ces gestes....
Courage à nos collègues fatigués et aux pressions que subissent nos familles !
un gendarme en colère !

buck danny a écrit:

Il ne faut toujours pas tout mettre dans le même panier. Ce n'est pas toujours à cause du boulot que certains choisissent de se donner la mort. J'ai un ami, jeune mobile, qui à cause d'un chagrin d'amour s'est tué.
Nous sommes une frange de la population...nous avons de tout chez nous et malheureusement aussi des personnes fragiles.

Tu as certainement raison buck. Mais un civil :
- a le soutien de sa famille (nous, étant obligés d'habiter sur place, nous n'avons que des "camarades" autour de nous).
- possède rarement une arme de poing chez lui. (le gendarme ou policier, lui, il ne fait pas de TS. Il se tire une balle et çà suffit).
- est dirigé vers un H.P. civil avec des psy à l'écoute. Quand on voit que pour blouzer des psy militaires, il suffit de se taper 24 heures de café et quelques joints et leur dire : "vous savez docteur, quand je regarde mon arme, je ne sais pas trop quoi faire" et on se voit prolonger pour 6 mois un CMLD......... ! ! Je me bidonne (et pourtant je devrais pas ! ! )
- ne se trouve pas confronté aux situations que sont les nôtres et où personne ne s'inquiète de savoir pourquoi un gendarme pleurait en bordure d'une voie SNCF devant le corps de 2 adolescentes éjectées de leur voiture ou un autre devant une suicidée.

Les 3 derniers faits, c'est du vécu dans mes unités et çà n'a pas 10 ans, alors des fragiles, il y en a certes, mais de l'efficacité dans notre soutien, je n'en ai jamais vu de compétent. Il en existe peut être (j'espère sûrement), mais je ne l'ai jamais vu à l'oeuvre.

Marsouin 26 à écrit:

Citation :

Ce soir aux infos de 20 heures sur TF 1, ils ont fait voir un reportage sur le suvi psychologique des Policiers !!! Je pense que ce reportage fait suite à la recrudescence de suicides dans la Police !

A QUAND le même style de reportage sur notre ARME! La CREATION dans chaque Groupement d'une unité qui intervienne auprès du personnel et de leurs familles avant que les drames ne surviennent ! IL EST TEMPS de briser les TABOUS !

J'ai eu la meme pensée!!

La cellule psy mérite de devenir une structure développée et généralisée et pas seulement un alibi de bonne conscience.

Beaucoup d'entreprises ou administrations l'ont compris.

Nous sommes évidemment encore à la traine de ce point de vue...

pourquoi lorsque les intentions du suicide sont connues ' plainte pour non assistance à personne en danger ' n'est pas déposée

Je n'ai jamais vu de psy gendarmerie sur le terrain lors de suicides ou d'accident graves !!! C'est là que nous voyons comment nous sommes estimés par le gouvernement !!!
Par contre les pompiers ont la présence d'un médecin et en cas de problème plus grave, un service médical se déplace sur les lieux avec psy, médecin infirmiers etc etc !!!!!!
Et après on se demande pourquoi les gendarmes mettent fin à leurs jours !!! pas étonnant après tout ce que nous voyons sur le terrain sans jamais être aidé ou réconforté !!! Quand est ce que le gouvernement va se sortir les doigts du c.. pour aider les forces de l'ordre????

riton62 a écrit:

Je n'ai jamais vu de psy gendarmerie sur le terrain lors de suicides ou d'accident graves !!! C'est là que nous voyons comment nous sommes estimés par le gouvernement !!!

Moi, si...
Et je dois souligner la capacité et la gentillesse su médecin-chef de la RGRA.
La cellule psy aurait pu être activée si l'un d'entre nous l'avait demandé.

Gregthegrizzly a écrit:

si l'un d'entre nous l'avait demandé.

J'en connais quelques uns qui n'ont rien demandé mais qui vont tenter quelque chose de surement bien.
Ils sont sur d'autres Forums et leur croisade va commencer début février 2008 pour tous les soldats de la loi ainsi que leurs familles.

à voir sur
http://monsite.orange.fr/aeasl/

et sur le Forum de l'Essor sujet Pourquoi pas C.E.C.P.G
http://www.lessor.org/SiteEssor/Visitor/forum/list.php?=1


soutien total à cette initiative heureuse et bienvenue....

je n'ai jamais entendu parler d'une cellule psy en gendarmerie !!! y aurait il de la rétention d'nformation !!!!!

C'est la même que celle qui voit les candidats à Malakoff. Une cellule psy peut se déplacer à la demande.

Gregthegrizzly a écrit:

La cellule psy mérite de devenir une structure développée et généralisée et pas seulement un alibi de bonne conscience.

Beaucoup d'entreprises ou administrations l'ont compris.
Nous sommes évidemment encore à la traine de ce point de vue...

Entièrement d'acccord avec toi Greg !