En Nouvelle Calédonie

Bjr
Juste pour signaler qu'ici ce jour, Fillon (1er ministre) vient de participer à la levée du drapeau Kanaky, conjointement avec le tricolore, sur le Haut Sarriat à Nouméa.
Dorénavant, il le sera également sur tous les édifices publiques, reconnaissant par là même sa légitimité (c'est pas moi qui l'ai dit, mais je trouve cela très bien), de même force que le BBR.
Sympa, non .....
perrototo

François Fillon à Nouméa, où flottent ensemble les drapeaux français et kanak



Francois Fillon est arrivé samedi en Nouvelle-Calédonie, où il a présidé à une cérémonie de levée en commun des drapeaux français et kanak, une première très symbolique dans cet archipel où un processus de décolonisation est en cours.
Arrivé du Japon dans la matinée, le Premier ministre s'est rendu directement au Haut-commissariat, qui abrite le représentant de l'Etat, où l'attendaient les autorités de l'archipel et un parterre d'anonymes plutôt clairsemé.

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Là, après des danses et un geste coutumier des chefs traditionnels autour de la bannière symbole des indépendantistes - arborant une flèche faîtière dans un soleil sur fond bleu, rouge et vert - le chef du gouvernement a assisté à la levée des deux drapeaux, avant une Marseillaise.
La question ultra-sensible du drapeau continue de diviser les élus de l'île, certains plaidant pour une bannière unique. Mais à l'occasion de la venue de François Fillon - la première d'un Premier ministre depuis 1998 - les querelles ont été mises sous le boisseau. Désormais les deux étendards flotteront côte à côte sur tous les édifices publics.
"Il faut assumer ensemble notre histoire, oublier la domination et l'oppression et chacun aura sa place sous le soleil du Pacifique", a lancé Julien Boanémoi, président du Sénat coutumier.
La Nouvelle-Calédonie, en proie durant les années 1980 à des violences entre partisans et opposants à l'indépendance, est engagée depuis 1998 dans un lent processus d'émancipation par étapes, prévoyant des transferts de souveraineté et un référendum d'autodétermination entre 2014 et 2018.
François Fillon restera trois jours dans l'archipel. Dimanche, il se rendra sur la tombe du leader indépendantiste assassiné en 1989 Jean-Marie Tjibaou.



J'espère que FILLON n'oubliera pas les Gendarmes assassinés en 1988 et qu'il se rendra au mémorial . A suivre !

Les gendarmes tout le monde s'en f...

AK47 a écrit:

Les gendarmes tout le monde s'en f...

Je pense la même chose que toi AK, je doute qu'il passe se recueillir devant la stèle

Salut,

Fillon n'ira pas non plus à la BT FAYAOUE sur Ouvéa déposer une gerbe au monument de la brigade...

Ca pourrait froisser 1 ou 2 indépendantistes encore vivants sur l'île. (eh oui il en reste)

S'il y va ce sera pour aller sur le monument des preneurs d'otages situé un peu plus loin sans doute.

Bonjour l'hypocrisie de la politique.

bonjour....j'ai effectué plusieurs fois des déplacements périlleux en NC dans cette période trouble ou plusieurs d'entre nous ont été blessés ,y ont laissés leur vie ou ont été comme moi humiliés par nos dirigeants et quelques fois par notre hiérarchie.... les politiques ont la mémoire bien courte et il est plus aisé de se pencher sur la tombe d'un indépendentiste que sur celle d'un gendarme....j'ai connu le désarmement des BT, les tirs de "bréneques" et de chevrotines, l'humiliation et la honte et le renoncement de nos dirigeants...nous avons fait notre boulot dans des conditions très difficiles pour quels résultats.....pour monter un drapeau indépendentiste à côté de celui de la république....et insulter nos morts.....

bacoco a écrit:

bonjour....j'ai effectué plusieurs fois des déplacements périlleux en NC dans cette période trouble ou plusieurs d'entre nous ont été blessés ,y ont laissés leur vie ou ont été comme moi humiliés par nos dirigeants et quelques fois par notre hiérarchie.... les politiques ont la mémoire bien courte et il est plus aisé de se pencher sur la tombe d'un indépendentiste que sur celle d'un gendarme....j'ai connu le désarmement des BT, les tirs de "bréneques" et de chevrotines, l'humiliation et la honte et le renoncement de nos dirigeants...nous avons fait notre boulot dans des conditions très difficiles pour quels résultats.....pour monter un drapeau indépendentiste à côté de celui de la république....et insulter nos morts.....

Oulala

Attention a ce que tu dis.
Nan parce qu'il semble que pour certain ce soit une bonne chose, la monté du drapeaux indépendantiste FLNKS au coté du BBR.
D'ailleurs on va surement avoir le droit a une tourné des regions maintenant, avec levé du drapeau FLNC, sur la pref à Bastia et Ajaccio et celui de l'ETA, à la sous pref a Bayonne.

bonjour...ne n'ai crainte des réactions que pourraient déclancher mes propos j'assume toujours ce que je dis....chacun pense se qu'il veut, .....j'ai un argument de choc....j'ai vécu ces situations et ses événements sur le terrain....

bacoco a écrit:

bonjour...ne n'ai crainte des réactions que pourraient déclancher mes propos j'assume toujours ce que je dis....chacun pense se qu'il veut, .....j'ai un argument de choc....j'ai vécu ces situations et ses événements sur le terrain....

Mais je n'en doute pas et j'espère que tu auras compris que j'etais en accord avec tes propos.

Apres comme tu le dis libre a chacun de penser se qu'il veut.

bonjour..t'as tout compris Mobil 161...

Hier, deux des trois militants USTKE interpellés après les affrontements avec les forces de l’ordre, le 3 août 2009 à Koné, ont été condamnés à de la prison avec sursis. Dehors, une centaine de camarades étaient venus les soutenir.

Ils étaient trois à devoir s’expliquer devant le tribunal de Koné, hier, suite aux affrontements qui avaient éclaté entre les militants USTKE et les forces de l’ordre le 3 août 2009, devant la subdivision administrative de Koné.

Les drapeaux du FLNKS ont flotté, hier matin, devant le tribunal. En effet, une centaine de militants, selon l’USTKE, une cinquantaine selon les gendarmes, sont venus soutenir leurs trois camarades. Une quinzaine a participé à l’audience, le tout dans une ambiance calme.

Deux des trois militants interpellés ont été reconnus coupables. Le premier était jugé pour violence avec arme sur un agent de la force publique entraînant moins de huit jours d’interruption temporaire de travail, il a écopé de quatre mois de prison avec sursis. Le second était accusé d’entrave à la circulation, il a été condamné à deux mois de prisons avec sursis. Ils ont également reçu chacun une amende de 40 000 francs pour dissimulation de visage. Le troisième, accusé de complicité de violence avec arme, a été relaxé. Il semble que les militants USTKE étaient, hier soir, assez satisfaits du verdict qui va plutôt dans le sens de l’apaisement.

http://www.lnc.nc/pays/social/229220-lustke-vient-soutenir-ses-troupes.html

cti 41 a écrit:

Il semble que les militants USTKE étaient, hier soir, assez satisfaits du verdict qui va plutôt dans le sens de l’apaisement. Superbe, on voit une nouvelle fois les fauteurs de troubles condamnés à des peines de principe dans un soucis d'apaisement (avant la prochaine poussée de fièvre) on est vraiment dans un pays de laxisme. Quand on voit les sanctions infligées pour avoir juste osé parler sous l'uniforme "ça fout les glandes".

Moi aussi j'ai "les glandes" et ceci depuis quelques années, toujours deux poids deux mesures.
Trop c'est trop. Cela devient du "foutage de g......"
Y a -t-il quelqu'un qui veut indirectement nous pousser à la révolte?
Les forces de l'ordre deviennent-elles le défouloir de la société? On peux nous frapper,nous tirer dessus sans presque pas de risque.

4 mois de prison avec sursis pour violences avec armes. Je ne suis même plus surpris. On devrait répertorier toutes ces décisions judiciaires infamantes pour les forces de l'ordre qui pullulent chaque jour et les transmettre au ministre de la justice. En conclusion, on pourra même lui dire qu'à un moment donné ce sera nous qu'il faudra apaiser...

Si ça continue on va ouvrir un topic spécial condamnations ridicules et on pourra en faire un chapitre dans le bulletin mensuel de l'AG&C

cti 41 a écrit:

Si ça continue on va ouvrir un topic spécial condamnations ridicules et on pourra en faire un chapitre dans le bulletin mensuel de l'AG&C

C'était l'objet de mon post.

Bonsoir,
La gendarmerie, du fait des politiques, a vécu des moments très difficiles en Nouvelle Calédonie. Il semble très probable que l'indépendance soit proche. Mais j'ai des doutes sérieux sur l'avenir. Les politiques mènent une marche certaine vers l'indépendance depuis les évènements dramatiques. Or, la population kanak n'est pas majoritaire sur l'île du fait des apports extérieurs, Caldoches et Asiatiques. S'il y a référendum, sera-t-il sincère ?
Une fois le nouveau statut accordé, je ne vois pas les populations majoritaires en nombre se laisser imposer "la loi de la jungle" et il n'est pas sûr que les tribus entre elles ne règlent pas quelques comptes.
Les mobiles comme force d'interposition ? Ce serait un comble.

GENDSTAS a écrit:

Bonsoir,
La gendarmerie, du fait des politiques, a vécu des moments très difficiles en Nouvelle Calédonie.
Oui, mais ce n'est pas la seule entité dans ce cas
Il semble très probable que l'indépendance soit proche.
C'est assez vrai
Mais j'ai des doutes sérieux sur l'avenir.
Ah : aurais tu la bonté de les exposer ?
Les politiques mènent une marche certaine vers l'indépendance depuis les évènements dramatiques.
Oui, mais c'est ce qui a permis de rétablir la paix sur place
Or, la population kanak n'est pas majoritaire sur l'île du fait des apports extérieurs, Caldoches et Asiatiques.
D'ou tiens tu que les Mélanésiens ne sont pas majoritaires ? Je rappelle que par les ADN (seule une image de la population, comprise entre 1988 et 1998 aura le droit de vote concernant le choix de rester sous tutelle ou devenir indépendant), ils -Kanaks- seront bien majoritaires, n'en déplaise.
S'il y a référendum, sera-t-il sincère ?
A partir de 2014, ce sera une Consultation (selon les principes définis par le gel électoral pour les ayant droits)
Une fois le nouveau statut accordé, je ne vois pas les populations majoritaires en nombre se laisser imposer "la loi de la jungle" et il n'est pas sûr que les tribus entre elles ne règlent pas quelques comptes.
Erreur (voir ci avant ma réponse). Les tribus règleront des comptes entre elles, tout comme dans le monde caldoche
Les mobiles comme force d'interposition ? Ce serait un comble.
Là, tu as raison : ce serait même Ironique..................

perrototo

Bien sur,
sauf que la modification de la constitution peut permettre de faire annuler cette loi qui lui est contraire.
Qui va le faire ?
En 2020, la NC sera indépendante, c'est un fait, il est voulu par l'ensemble de la classe politique.

L'indépendance pour Tahiti suit le chemin de la NC. Les Antilles devraient l'être depuis longtemps à voir les élections successives d'indépendantistes à la tête de la Martinique et les manifestations en Guadeloupe.

Les Anglais n'ont pas fait de détail avec leurs iles et je pense qu'ils ont eu raison. Il faut suivre leur exemple.

les dirigeants politiques doivent également penser qu'il doit s'agir des risques du métier pour les gendarmes.
l'indépendance des DOM-TOM : une façon de résoudre le déficit budgétaire
et de diminuer le nombre de fonctionnaires d’Etat (73 387 en 2008.)

ON NE NOUS DIT PAS TOUT

No comment




Vu sur : http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://www.lnc.nc/images/stories/Articles/_2010/05_mai/10/kone8mai-NB.jpg&imgrefurl=http://www.lnc.nc/provinces/province-nord/kone/228256-les-militaires-saluent-le-guerrier-kanak-de-kone.html&usg=__rkZSq-4ItsmIN0BIKrAgvElqxCI=&h=555&w=1000&sz=48&hl=fr&start=36&um=1&itbs=1&tbnid=RLxwYuy42UsALM:&tbnh=83&tbnw=149&prev=/images%3Fq%3DMONUMENT%2BD%2BOUVEA%26start%3D20%26um%3D1%26hl%3Dfr%26sa%3DX%26ndsp%3D20%26tbs%3Disch:1,isz:m

Juste un mot pour dire que quelques-uns doivent se retourner dans leur tombe et que ça doit choquer leurs familles.

j'ai toujours entendu mon grand-père appeler les Allemands "BOSCH" en même temps que je voyais le Général DE GAULLE serrer la main du chancelier Allemand ....
Les deux avaient le droit ... l'un vivait pour l'avenir, l'autre dans le passé mais avec les mêmes blessures ... Avec tout le respect que je dois à feu mon grand-père, DE GAULLE a eu raison ... mille fois
J'ai même supporté l'équipe Allemande au mondial

"BOSCH", ce n'est pas une marque connue spécialement pour ses appareils ménager? Mais là on est loin de la Nouvelle-Calédonie, puisque je pense que c'est une marque Allemande si mes souvenirs sont bons.

Quand je parle de personnes qui doivent se retourner dans leur tombe je pense principalement à ceux qui se sont fait massacrer dans leur brigade. J'imagine aussi le ressenti de leurs familles.

bonjour perrototo
le caillou à été toujours été une terre particulière pour le mobile, comme un point de passage obligé...
Que l'on veuille ou non, l'image de ce drapeau représente le côté sombre de nos dernières années, une des plaies les plus tragiques, l'attaque de la brigade de Fayaoué, la mort de nos camarades, l'assaut de la grotte d'Ouvéa...
Mais nous ne sommes pas là pour refaire l'histoire, attiser les haines ou stigmatiser l'un plus que l'autre, n'est ce pas ?
A vrai dire, les gesticulations des bien pensants ne me font plus d'effets depuis longtemps et puis ce côté militant, je trouve cela à brin désuet. Dommage que le respect se perd, cela arrange surement quelques opportunistes...
Vivre avec son temps, s'adapter et surtout relativiser pour ne pas avoir à ressasser ce retour sans considération, cette minute de silence refusée à l'assemblée nationale en hommage à nos morts.
Mais tout ça, tu le sais bien, vu ton age, perrototo
A chaque personne sa propre vision de l'évènement, le ressenti ça s'explique pas dans ces moments là...

Hommage à toutes les victimes de ce terrible conflit

Bonsoir,
En 1998 : état de la population :
Kanaks : 44,1%
Caldoches : 34,1
Polynésiens : 9%
Le reste : Tahitens, Européens et Asiatiques...

Le tribunal correctionnel de Nouméa a condamné hier un jeune de 19 ans à trois ans de prison dont deux ferme. Le 30 juin dernier, il avait tiré au gros calibre sur un Defender de la gendarmerie. Il s’était ensuite rendu au début du mois d’août.


Il voulait aller à la chasse. C’est en tout cas ce que ce jeune homme de 19 ans avait indiqué aux enquêteurs. Le 30 juin dernier aumatin, David avait croisé sur sa route deux voitures de gendarmerie. Il avait épaulé la carabine en direction des Defender. Le tir, une balle Brenneck, avait atteint la vitre, et les éclats avaient blessé deux gendarmes et un homme de 32 ans de la tribu de Nanou-Kénérou. Lesmilitaires venaient en fait de prendre en charge ce dernier, sujet à des troubles psychologiques. L’homme de Nanou- Kénérou s’était montré violent à l’encontre de l’infirmière et du médecin du dispensaire, venus lui prodiguer des soins. Le maire avait alors pris la décision de le placer d’office dans un établissement spécialisé. Dans cette affaire, c’est cet homme de 32 ans qui avait été le plus blessé.

Le jeune homme était sorti du Camp-Est début mai

Un mois après avoir fait feu sur les Defender, David s’était rendu aux gendarmes, sur les conseils de son père présent à l’audience d’hier. Quelques jours avant ce tir, il avait volé quatre carabines à Nouméa à l’occasion d’un cambriolage chez un particulier. Il en avait revendu ou cédé trois, contre du cannabis, et avait gardé la dernière. Le jour des faits, il l’avait prise pour partir à la chasse avant de tirer sur la voiture « par jeu ». C’est ce qu’il avait indiqué au cours de sa garde à vue. Pour le procureur, l’attitude tient soit du « comportement suicidaire, soit de la fuite en avant, de la part d’un jeune homme qui venait de sortir du Camp-Est et sur lequel plus personne ne semble avoir de prise ». Nathalie Larsabal a requis une peine plancher de trois ans de prison dont deux ans ferme.

Ce « manque de cadre », c’est justement le point sur lequel a insisté la défense. « David a été marqué par une jeunesse difficile, sorti du système scolaire à la fin du collège puis embarqué dans la délinquance avec son grand frère, a plaidéMe Pierre Saulnier. Et quand il a tiré, il n’a pas pris la mesure de son acte. » Le tribunal a suivi à la lettre les réquisitions du ministère public. Depuis cet épisode, les gendarmes ont encore été pris pour cible à Canala, le 11 août dernier. Plusieurs jeunes suspectés d’être à l’origine de ces nouveaux tirs ont été interpellés la semaine dernière à la tribu de Nakéty.

http://www.lnc.nc/pays/justice/tribunal/229337-deux-ans-ferme-apres-avoir-tire-sur-les-gendarmes.html

Mon brave Perrototo, j'espère pour toi que les futures échéances calédonniennes et ce qui en résultera ne te chaufferont pas les fesses.

GENDSTAS a écrit:

Bonsoir,
En 1998 : état de la population :
Kanaks : 44,1%
Caldoches : 34,1
Polynésiens : 9%
Le reste : Tahitens, Européens et Asiatiques...

Et encore, une grosse minorité de métis issue des communautés caldoches et canaques.

Extrait du forum Calédosphère :

REFLEXION DE MONSIEUR PIERRE BRETEGNIER

Un seul drapeau c’était le mythe d’une indépendance calédonienne en marche : mêler le bleu, blanc, rouge aux couleurs du FLNKS c’aurait été laisser ouverte dans les esprits la possibilité qu’un jour la Nouvelle-Calédonie puisse se passer du drapeau tricolore et du drapeau kanak.

Or ce n’est pas possible. Alain Christnacht a pu dire dans le colloque « Nouvelle-Calédonie 20 années de concorde »tenu au Sénat en avril 2008 que si les Blancs avaient été majoritaires en Nouvelle-Calédonie ils auraient demandé l’indépendance pour eux, à l’instar des Néo-Zélandais, des Australiens ou des Américains. Inversement, on peut avancer que si les Kanaks indépendantistes avaient été largement majoritaires (et s’il n’y avait pas eu la gendarmerie en protection des autres populations) ils auraient proclamé eux-mêmes l’indépendance de Kanaky pendant les événements et les Européens auraient dû partir comme ils sont partis d’Afrique ou d’Asie.

Bien que l’absence de majorité ethnique suffisante et la sagesse des protagonistes n’aient pas conduit à ce que les affrontements aboutissent à distinguer un vainqueur et un vaincu, les antagonismes demeurent en Nouvelle-Calédonie et c’est la raison pour laquelle la croyance en un drapeau unique mariant les deux cultures, est soit le fait de doux rêveurs – généreux, certes, mais naïfs – soit de cyniques qui espèrent, en fait, que leur camp l’emporte sur l’autre. Nicolas Kurtovitch a pu constater fort justement que le métissage en Nouvelle-Calédonie est biologique, pas culturel : chacun choisit son camp et s’il est relativement aisé pour un Kanak de choisir la culture occidentale ou de l’ajouter à la sienne, il paraît impossible ou, à tout le moins exceptionnellement difficile à un Européen de s’inscrire dans la culture kanak, ses mythes, ses lignées claniques, le cycle de l’igname, ses autorités coutumières…

Il faut donc faire le constat avec l’accord de Nouméa, de deux légitimités qui cohabitent en Nouvelle-Calédonie, celle de la France avec ses « ombres et ses lumières » qui est celle de la légitimité démocratique, reconnue par la majorité et celle du peuple d’origine, du peuple colonisé, qui est la seule reconnue par les indépendantistes. Cet « état d’opposition de deux forces, de deux principes » (Le Robert) caractérise exactement les antagonismes qui sont donc, par définition irréconciliables: ils existent ou ils disparaissent. Or aucun des deux camps ne souhaite voir disparaître sa légitimité propre, chacun voulant en revanche que la sienne l’emporte.

S’il est donc vain d’espérer par un seul drapeau concilier des oppositions irréductibles il faut selon le mot d’Albert Camus (repris -et ce n’est pas un hasard -par J Lafleur et P Frogier à 20 ans d’intervalle), chercher à « civiliser les antagonismes », ce qui a été l’objet de la célèbre poignée de mains et, aujourd’hui, de la cohabitation des deux drapeaux, symbole des deux légitimités mutuellement reconnues.

Il apparait ainsi, finalement, qu’il ne peut y avoir une indépendance qui réunisse tout le monde et que le problème de fond ne se trouve pas dans la relation entre la Nouvelle-Calédonie et la Métropole, comme le laissent penser les hommes politiques, les journalistes et les juristes, mais dans les rapports des communautés entre elles et que la priorité doit donc être de régler la répartition des pouvoirs politiques (donc institutionnels mais aussi financiers, économiques, sociaux et culturels) entre les représentants des populations océaniennes (au 1er rang desquelles les Kanaks) et les autres.

C’est vers ce juste partage des pouvoirs entre les communautés que nos efforts devraient donc maintenant porter, sous l’arbitrage et avec la garantie indispensables de la République Française.

Pierre Bretegnier