Gendarmes Et Citoyens Créé le 1er avril 2007 |
| | Dans le cerveau d'un flic... il fait froid | |
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+19Karadoc GENDSTAS Komugi chan Christi@n jmelmout electron84 Pancho villa chris227 sebnantes rafale91 moukraine Begood Shéridan hans87 Breizh Gobelin jean luc alexandre Bricard033 drapeaublanc MARSOUIN 26 23 participants | |
Auteur | Message |
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MARSOUIN 26 5 étoiles
Nombre de messages : 12531 Localisation : DROME Emploi : Retraité Gie Date d'inscription : 24/11/2007
| Sujet: Dans le cerveau d'un flic... il fait froid Lun 15 Fév 2010 - 17:05 | |
| Par Philippe Bilger -
La police est en crise : détestée par une partie de la population, fustigée par les médias, ignorée par le gouvernement... Philippe Bilger - un juriste pourtant - prend leur parti et leur défense.
Si j’étais policier...
J’en aurais assez. Je serais fatigué. Lassé d’entendre sans cesse les mêmes accusations, les mêmes récriminations, les mêmes injustices.
Je n’en pourrais plus d’être écartelé chaque jour entre le besoin qu’on a de moi, de l’ordre et de l’autorité que je représente et l’hostilité qu’on éprouve à l’égard de la police et de la contrainte nécessaire qu’elle doit exercer. On me veut ou on me déteste ?
J’aurais envie de dire, à ceux qui m’obligent à frôler les murs dans le quartier où j’habite, aux professionnels de l’indignation et de la société théorique, à toutes les bonnes consciences heureuses d’avoir avec mes collègues et moi des boucs émissaires idéaux, qu’ils n’ont qu’à prendre ma place, mon service et mes responsabilités. Qu’ils fassent « mon boulot » et on verra si leur angélisme ne s’imprégnera pas alors d’un peu de réalisme !
Je ne supporterais plus d’être toujours et à tout coup traité de coupable. On dirait que la police patrouille, interpelle, se bat, est frappée et outragée par plaisir. Il n’y aurait que des pacifiques partout et nous aurions tort de nous mêler de ce que notre mission implique. Moi aussi, je voudrais pouvoir bénéficier de la présomption d’innocence et sentir, en ma faveur, la grande houle systématique des droits de l’homme, des syndicats, des avocats et des humanistes patentés. Mais coupable d’entrée de jeu, je devrais encore m’estimer chanceux si on ne me renvoie pas devant le tribunal correctionnel.
Je serais dégoûté d’être abandonné en rase République par ceux qui auraient dû être nos alliés naturels, les politiques, les juges, les citoyens honnêtes, les partisans d’une société à peu près vivable où l’ordre ne serait que le moyen de la justice. Les magistrats, toutes tendances confondues, qui se croient d’une essence supérieure à la nôtre. Nous aurions les mains sales et noires et eux auraient l’esprit et la morale propres. Forcément, puisque le réel passe à travers nous et ne les atteint qu’épuré et filtré. Les politiques fluctuent à notre égard au gré de l’imprévisibilité sociale. Poussant les feux quand l’opinion publique est scandalisée par un crime. Prétendant réguler et désarmer quand des avocats protestent, quand des journalistes sont placés en garde à vue et que la démagogie ordonne de suivre, alors qu’un Etat responsable choisit ses actions et ses abstentions et n’est pas mû par un réflexe de Pavlov.
Je me révolterais devant ces incidents, parfois ces tragédies qui naissent souvent parce qu’un jeune homme, dans des cités où l’on a à peine le droit d’entrer, a commis un délit ou un crime et que, poursuivi légitimement par la police, il va chuter, être blessé ou malheureusement parfois mourir. Immédiatement, on va oublier la cause pour ne s’attacher qu’à la conséquence dont la charge sera exclusivement imputée à la police. Les médias montreront la famille éplorée de la victime qui nous traînera dans la boue en direct. Il faudrait accepter cela sans réagir ? Comme si le drame occultait l’équité et même le bon sens ?
Je m’éloignerais de nos meilleurs ennemis : les journalistes. Qu’on leur parle ou non, peu importe. Il y a pour eux quelque chose de plus fondamental que la bonne foi policière : le fait que la police ne peut pas être de bonne foi. Ce n’est pas vrai seulement pour les publications de gauche, voire gauchistes qui ont besoin de « se faire » la police par une sorte d’hygiène à parfum anarchiste ou vaguement révolutionnaire. Ce l’est aussi pour les journaux conservateurs ou « apolitiques », tant avec une complaisance masochiste le petit monde médiatique éprouve le besoin de crier d’une seule voix, d’écrire d’une seule plume. Ces contempteurs au quotidien ne seront pas les derniers à nous fustiger lorsque nous interviendrons avec dix secondes de retard à la fin de manifestations où eux aussi auront été pris à partie par des voyous.
Je dénoncerais ces projets de réforme qui parlent du travail des policiers sans les solliciter le moins du monde, comme si ceux-ci n’étaient pas là disponibles, légitimes pour traiter de ce qu’ils connaissent au quotidien. C’est D’ABORD eux qu’il aurait fallu écouter, comprendre et consulter sur la garde à vue.
Je tournerais en dérision, si j’avais le courage d’en rire, ce débat qui a été imposé à l’Etat, qu’il n’a pas du tout initié et qui sous le feu conjugué de l’humanisme européen et de la formidable pression du barreau va sans doute aboutir à une côte mal taillée tant le fait d’ouvrir une porte, sans véritable nécessité, vous condamne à des acrobaties intellectuelles (Le Monde, Le Parisien, Le Figaro, nouvelobs.com). On aboutit à ce paradoxe que, par crainte de nos réactions, on nous rend hommage tout en affirmant - comme la garde des Sceaux - qu’on ne va toucher que « le cadre légal » qui en l’occurrence est tout. Jean-Marie Bockel, lui, sent bien la difficulté ! Autrement dit, on n’a rien à nous reprocher, on exige de nous des résultats, la garde à vue offre des garanties et est adaptée à la majorité des personnes interpellées mais il convient pourtant de la modifier. Des dysfonctionnements singuliers vont être le prétexte pour une agitation législative plurielle. Que l’avocat, puisque la garde à vue est souvent efficace, souhaite y imposer sa présence, rien de plus normal, mais que le pouvoir politique lui emboîte le pas sans s’interroger... Il y aura sans doute des manifestations de policiers, banderoles et slogans à l’appui mais le processus est enclenché. A tel point que notre défenseur Brice Hortefeux, vaillant et déterminé, a été obligé d’admettre qu’il n’était pas « hostile à une réforme » mais à certaines conditions (JDD.fr). Il y a tout de même aussi des magistrats, contrairement à ce qu’on veut faire croire, qui n’applaudissent pas cette évolution prétendue inéluctable. Celle-ci semble faire perdre le sens commun à certains juges qui dispensent de peine parce que la garde à vue aurait été « indigne ».
Où va-t-on ? En réalité, mais il y faudrait du courage politique et de la constance professionnelle, plutôt que de modifier les règles il faudrait un contrôle vigilant et impitoyable des gardes à vue et l’exclusion des fonctionnaires de police qui les déshonorent soit par paresse - combien d’actes négligés !- soit à cause d’une violence inadmissible. Mais une telle démarche serait infiniment plus ardue et éprouvante que de faire voter une nouvelle loi ! Nous serions nombreux à approuver une telle rigueur. Elle nous dispenserait du procès global qui nous est intenté à cause de quelques-uns. Ce qui est sûr pour les policiers, c’est que les moyens de la lutte contre l’insécurité vont subtilement être infléchis, atténués mais que l’on continuera pourtant à réclamer une police réactive partout et favorisant l’émergence d’un degré zéro de délinquance, ce qui est à la fois impossible et absurde. Travailler plus et mieux avec moins, comment faire ?
Je m’opposerais à tous les donneurs de leçons. Aux vertus qu’on exige de nous, connaîtrait-on beaucoup de politiques, de magistrats, d’avocats et de journalistes dignes d’être policiers ? Je sais que parmi nous il n’y a pas que des « aigles » et qu’il est dangereux de donner du pouvoir à des médiocres. Mais là aussi qu’attend-on ? Comme dans la magistrature qui a aussi ses incompréhensibles protections, nous avons nos « brebis galeuses ». Il faut s’en débarrasser. Rien cependant n’autorise qui que ce soit à se poser en face de nous comme modèle éthique. La fonction de policier est une charge, un honneur, parfois une souffrance. Auxiliaire de tranquillité publique et de démocratie, comme les magistrats et les avocats sont auxiliaires de justice. Rien de plus, rien de moins.
Si j’étais policier… http://www.marianne2.fr/Dans-le-cerveau-d-un-flic-il-fait-froid_a185131.html http://www.google.fr/url?sa=t&source=web&ct=res&cd=1&ved=0CAcQFjAA&url=http%3A%2F%2Ffr.wikipedia.org%2Fwiki%2FPhilippe_Bilger&rct=j&q=philippe+bilger+wikipedia&ei=-VJ5S7aZCZLe4gas34W_Bg&usg=AFQjCNGM1kPz0xtTi7zhac3t4280fIZJ4Q | |
| | | drapeaublanc 3 étoiles
Nombre de messages : 1804 Localisation : blue planet Emploi : gendarme pousse cailloux Date d'inscription : 17/03/2009
| Sujet: Re: Dans le cerveau d'un flic... il fait froid Lun 15 Fév 2010 - 19:36 | |
| Superbe !!
Dernière édition par drapeaublanc le Mar 5 Oct 2010 - 9:10, édité 2 fois | |
| | | Bricard033 2 étoiles
Nombre de messages : 276 Age : 51 Localisation : O.M. Emploi : GD Date d'inscription : 05/04/2007
| | | | jean luc alexandre 3 étoiles
Nombre de messages : 742 Age : 68 Localisation : DURTAL 49 Emploi : retraité Date d'inscription : 13/11/2007
| | | | Breizh Gobelin 2 étoiles
Nombre de messages : 382 Localisation : PAYS DE L ANKOU Emploi : CBP Date d'inscription : 09/11/2008
| Sujet: Re: Dans le cerveau d'un flic... il fait froid Lun 15 Fév 2010 - 20:58 | |
| Respect | |
| | | hans87 3 étoiles
Nombre de messages : 1587 Date d'inscription : 18/01/2010
| Sujet: Re: Dans le cerveau d'un flic... il fait froid Lun 15 Fév 2010 - 21:05 | |
| Là, il y a quelqu'un http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Bilger | |
| | | Shéridan 1 étoile
Nombre de messages : 43 Date d'inscription : 17/11/2007
| Sujet: Re: Dans le cerveau d'un flic... il fait froid Lun 15 Fév 2010 - 22:01 | |
| J'en reviens pas.... J'ai tout lu. | |
| | | Begood 3 étoiles
Nombre de messages : 526 Date d'inscription : 24/11/2007
| Sujet: Re: Dans le cerveau d'un flic... il fait froid Lun 15 Fév 2010 - 23:14 | |
| Bel article. Respect pour l'auteur. | |
| | | moukraine 2 étoiles
Nombre de messages : 111 Localisation : au pays de la Fricadelle Emploi : assistante sociale, statisticien, ramasseur de viande saoule... en bref GD Date d'inscription : 21/11/2007
| Sujet: Re: Dans le cerveau d'un flic... il fait froid Mar 16 Fév 2010 - 1:00 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Dans le cerveau d'un flic... il fait froid Ven 19 Fév 2010 - 11:33 | |
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| | | rafale91 1er flocon
Nombre de messages : 28 Age : 38 Emploi : faire du bruit Date d'inscription : 03/02/2010
| Sujet: Re: Dans le cerveau d'un flic... il fait froid Ven 19 Fév 2010 - 18:21 | |
| j'ai egalement mis ce texte sur facebook avec le lien de ce monsieur et je fais tourner | |
| | | sebnantes 3 étoiles
Nombre de messages : 744 Localisation : ouest Emploi : GD Date d'inscription : 15/11/2007
| Sujet: Re: Dans le cerveau d'un flic... il fait froid Ven 19 Fév 2010 - 21:11 | |
| Quelle belle plume ! Tout est dit ! BRAVO | |
| | | sebnantes 3 étoiles
Nombre de messages : 744 Localisation : ouest Emploi : GD Date d'inscription : 15/11/2007
| Sujet: Re: Dans le cerveau d'un flic... il fait froid Ven 19 Fév 2010 - 21:14 | |
| Le texte est intéressant sur l'aspect social : d'un côté on a une société soucieuse de sa sécurité mais d'un autre côté hostile à toute forme de répression, même légitime. Le mauvais rôle est dès lors destiné aux forces de l'ordre. | |
| | | chris227 2 étoiles
Nombre de messages : 463 Localisation : Penn Ar Bed Emploi : Je cherche encore... Date d'inscription : 14/11/2008
| Sujet: Re: Dans le cerveau d'un flic... il fait froid Ven 19 Fév 2010 - 22:10 | |
| Purement politique... Bonne démagogie... | |
| | | Pancho villa 2 étoiles
Nombre de messages : 395 Localisation : IDF Emploi : homme à tout faire et surtout n'importe quoi Date d'inscription : 10/11/2007
| | | | electron84 4 étoiles
Nombre de messages : 3445 Age : 54 Localisation : là où il fait bon vivre Date d'inscription : 18/12/2007
| Sujet: Re: Dans le cerveau d'un flic... il fait froid Sam 2 Oct 2010 - 4:25 | |
| - Citation :
- Par Philippe Bilger -
La police est en crise : détestée par une partie de la population, fustigée par les médias, ignorée par le gouvernement... Philippe Bilger - un juriste pourtant - prend leur parti et leur défense.
Si j’étais policier...
J’en aurais assez. Je serais fatigué. Lassé d’entendre sans cesse les mêmes accusations, les mêmes récriminations, les mêmes injustices.
Je n’en pourrais plus d’être écartelé chaque jour entre le besoin qu’on a de moi, de l’ordre et de l’autorité que je représente et l’hostilité qu’on éprouve à l’égard de la police et de la contrainte nécessaire qu’elle doit exercer. On me veut ou on me déteste ?
J’aurais envie de dire, à ceux qui m’obligent à frôler les murs dans le quartier où j’habite, aux professionnels de l’indignation et de la société théorique, à toutes les bonnes consciences heureuses d’avoir avec mes collègues et moi des boucs émissaires idéaux, qu’ils n’ont qu’à prendre ma place, mon service et mes responsabilités. Qu’ils fassent « mon boulot » et on verra si leur angélisme ne s’imprégnera pas alors d’un peu de réalisme !
Je ne supporterais plus d’être toujours et à tout coup traité de coupable. On dirait que la police patrouille, interpelle, se bat, est frappée et outragée par plaisir. Il n’y aurait que des pacifiques partout et nous aurions tort de nous mêler de ce que notre mission implique. Moi aussi, je voudrais pouvoir bénéficier de la présomption d’innocence et sentir, en ma faveur, la grande houle systématique des droits de l’homme, des syndicats, des avocats et des humanistes patentés. Mais coupable d’entrée de jeu, je devrais encore m’estimer chanceux si on ne me renvoie pas devant le tribunal correctionnel.
Je serais dégoûté d’être abandonné en rase République par ceux qui auraient dû être nos alliés naturels, les politiques, les juges, les citoyens honnêtes, les partisans d’une société à peu près vivable où l’ordre ne serait que le moyen de la justice. Les magistrats, toutes tendances confondues, qui se croient d’une essence supérieure à la nôtre. Nous aurions les mains sales et noires et eux auraient l’esprit et la morale propres. Forcément, puisque le réel passe à travers nous et ne les atteint qu’épuré et filtré. Les politiques fluctuent à notre égard au gré de l’imprévisibilité sociale. Poussant les feux quand l’opinion publique est scandalisée par un crime. Prétendant réguler et désarmer quand des avocats protestent, quand des journalistes sont placés en garde à vue et que la démagogie ordonne de suivre, alors qu’un Etat responsable choisit ses actions et ses abstentions et n’est pas mû par un réflexe de Pavlov.
Je me révolterais devant ces incidents, parfois ces tragédies qui naissent souvent parce qu’un jeune homme, dans des cités où l’on a à peine le droit d’entrer, a commis un délit ou un crime et que, poursuivi légitimement par la police, il va chuter, être blessé ou malheureusement parfois mourir. Immédiatement, on va oublier la cause pour ne s’attacher qu’à la conséquence dont la charge sera exclusivement imputée à la police. Les médias montreront la famille éplorée de la victime qui nous traînera dans la boue en direct. Il faudrait accepter cela sans réagir ? Comme si le drame occultait l’équité et même le bon sens ?
Je m’éloignerais de nos meilleurs ennemis : les journalistes. Qu’on leur parle ou non, peu importe. Il y a pour eux quelque chose de plus fondamental que la bonne foi policière : le fait que la police ne peut pas être de bonne foi. Ce n’est pas vrai seulement pour les publications de gauche, voire gauchistes qui ont besoin de « se faire » la police par une sorte d’hygiène à parfum anarchiste ou vaguement révolutionnaire. Ce l’est aussi pour les journaux conservateurs ou « apolitiques », tant avec une complaisance masochiste le petit monde médiatique éprouve le besoin de crier d’une seule voix, d’écrire d’une seule plume. Ces contempteurs au quotidien ne seront pas les derniers à nous fustiger lorsque nous interviendrons avec dix secondes de retard à la fin de manifestations où eux aussi auront été pris à partie par des voyous.
Je dénoncerais ces projets de réforme qui parlent du travail des policiers sans les solliciter le moins du monde, comme si ceux-ci n’étaient pas là disponibles, légitimes pour traiter de ce qu’ils connaissent au quotidien. C’est D’ABORD eux qu’il aurait fallu écouter, comprendre et consulter sur la garde à vue.
Je tournerais en dérision, si j’avais le courage d’en rire, ce débat qui a été imposé à l’Etat, qu’il n’a pas du tout initié et qui sous le feu conjugué de l’humanisme européen et de la formidable pression du barreau va sans doute aboutir à une côte mal taillée tant le fait d’ouvrir une porte, sans véritable nécessité, vous condamne à des acrobaties intellectuelles (Le Monde, Le Parisien, Le Figaro, nouvelobs.com). On aboutit à ce paradoxe que, par crainte de nos réactions, on nous rend hommage tout en affirmant - comme la garde des Sceaux - qu’on ne va toucher que « le cadre légal » qui en l’occurrence est tout. Jean-Marie Bockel, lui, sent bien la difficulté ! Autrement dit, on n’a rien à nous reprocher, on exige de nous des résultats, la garde à vue offre des garanties et est adaptée à la majorité des personnes interpellées mais il convient pourtant de la modifier. Des dysfonctionnements singuliers vont être le prétexte pour une agitation législative plurielle. Que l’avocat, puisque la garde à vue est souvent efficace, souhaite y imposer sa présence, rien de plus normal, mais que le pouvoir politique lui emboîte le pas sans s’interroger... Il y aura sans doute des manifestations de policiers, banderoles et slogans à l’appui mais le processus est enclenché. A tel point que notre défenseur Brice Hortefeux, vaillant et déterminé, a été obligé d’admettre qu’il n’était pas « hostile à une réforme » mais à certaines conditions (JDD.fr). Il y a tout de même aussi des magistrats, contrairement à ce qu’on veut faire croire, qui n’applaudissent pas cette évolution prétendue inéluctable. Celle-ci semble faire perdre le sens commun à certains juges qui dispensent de peine parce que la garde à vue aurait été « indigne ».
Où va-t-on ? En réalité, mais il y faudrait du courage politique et de la constance professionnelle, plutôt que de modifier les règles il faudrait un contrôle vigilant et impitoyable des gardes à vue et l’exclusion des fonctionnaires de police qui les déshonorent soit par paresse - combien d’actes négligés !- soit à cause d’une violence inadmissible. Mais une telle démarche serait infiniment plus ardue et éprouvante que de faire voter une nouvelle loi ! Nous serions nombreux à approuver une telle rigueur. Elle nous dispenserait du procès global qui nous est intenté à cause de quelques-uns. Ce qui est sûr pour les policiers, c’est que les moyens de la lutte contre l’insécurité vont subtilement être infléchis, atténués mais que l’on continuera pourtant à réclamer une police réactive partout et favorisant l’émergence d’un degré zéro de délinquance, ce qui est à la fois impossible et absurde. Travailler plus et mieux avec moins, comment faire ?
Je m’opposerais à tous les donneurs de leçons. Aux vertus qu’on exige de nous, connaîtrait-on beaucoup de politiques, de magistrats, d’avocats et de journalistes dignes d’être policiers ? Je sais que parmi nous il n’y a pas que des « aigles » et qu’il est dangereux de donner du pouvoir à des médiocres. Mais là aussi qu’attend-on ? Comme dans la magistrature qui a aussi ses incompréhensibles protections, nous avons nos « brebis galeuses ». Il faut s’en débarrasser. Rien cependant n’autorise qui que ce soit à se poser en face de nous comme modèle éthique. La fonction de policier est une charge, un honneur, parfois une souffrance. Auxiliaire de tranquillité publique et de démocratie, comme les magistrats et les avocats sont auxiliaires de justice. Rien de plus, rien de moins.
Si j’étais policier… Là , je m'incline !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Un super topic empreint d'un humanisme rassurant sur la réalité que vivent les hommes de loi version 2010 .Vraiment à saluer!!!! .Presque la larme à l'oeil .....si,si,si . | |
| | | jmelmout 2 étoiles
Nombre de messages : 426 Age : 53 Localisation : A la mer Emploi : CBR Date d'inscription : 14/11/2007
| Sujet: Re: Dans le cerveau d'un flic... il fait froid Sam 2 Oct 2010 - 10:27 | |
| Merci à ce "grand" monsieur. Il fait partit de ceux qui peuvent se narguer d'être intègre et exemplaire. MERCI A diffuser largement. | |
| | | Christi@n 3 étoiles
Nombre de messages : 1018 Age : 55 Localisation : Midi-Pyrénées Date d'inscription : 15/11/2009
| Sujet: Re: Dans le cerveau d'un flic... il fait froid Sam 2 Oct 2010 - 13:04 | |
| M...., j'étais passé à côté de ce topic Très joli coup de plume Excellent !!!!! | |
| | | Komugi chan Membre de l'équipe G&C
Nombre de messages : 6162 Age : 72 Localisation : Deux Sevres Emploi : Infirmière psy Date d'inscription : 09/11/2007
| Sujet: Re: Dans le cerveau d'un flic... il fait froid Sam 2 Oct 2010 - 20:40 | |
| | |
| | | GENDSTAS 4 étoiles
Nombre de messages : 2257 Age : 73 Emploi : retraité Date d'inscription : 25/04/2010
| Sujet: Re: Dans le cerveau d'un flic... il fait froid Sam 2 Oct 2010 - 22:49 | |
| - chris227 a écrit:
- Purement politique... Bonne démagogie...
Bonsoir, La justice et la police participant à la vie de la cité, leur action est forcément politique. En revanche, je ne vois pas l'aspect "purement politique" de ce texte. Quant à la démagogie, j'aimerais connaître votre interprétation de ce texte, pour ma part, je n'y vois qu'un constat réaliste mais très modéré. S'il vous faut des exemples précis et très cruels pour habiller ce texte, j'ai de quoi faire hérisser le poil aux citoyens les plus laxistes, tant en ce qui concerne la justice, les avocats ou les journalistes - et pour être honnête - les forces de l'ordre. | |
| | | Karadoc 3 étoiles
Nombre de messages : 1602 Localisation : BzH Emploi : O.P.J en C.O.B. Date d'inscription : 11/04/2007
| Sujet: Re: Dans le cerveau d'un flic... il fait froid Dim 3 Oct 2010 - 11:36 | |
| J'ai eu l'occasion de croiser et de parler à M. BILGER, il y a quelques années, alors qu'il représentait le ministère public lors d'une session d' Assises au palais de Justice de Paris.
Tous les matins, lorsqu'il arrivait, il s'arrêtait systématiquement nous dire bonjour et discuter avec nous, et tous les soirs, même tard dans la nuit, il ne quittait pas le palais sans avoir été saluer les Gm qui assuraient la police d'audience.
Je me suis délecté de ses réquisitoires. Il manie la langue française comme personne et n'hésite pas à dire ce qu'il pense, sans y aller par 4 chemins.
Pour moi; c'est ce que j'appelle un Monsieur., que l'on soit d'accord ou non avec ses prises de positions | |
| | | interceptor 4 étoiles
Nombre de messages : 2306 Emploi : CBTA Date d'inscription : 16/02/2009
| Sujet: Re: Dans le cerveau d'un flic... il fait froid Dim 3 Oct 2010 - 13:51 | |
| comme chriss227
discours démago et politique qui ne démontre absolument rien.
PS / JE NE PORTE AUCUN JUGEMENT DE VALEUR SUR LE REDACTEUR QUE JE NE CONNAIS PAS | |
| | | electron84 4 étoiles
Nombre de messages : 3445 Age : 54 Localisation : là où il fait bon vivre Date d'inscription : 18/12/2007
| Sujet: Re: Dans le cerveau d'un flic... il fait froid Dim 3 Oct 2010 - 15:31 | |
| | |
| | | katatonia57 PPM, Référent, Conseiller
Nombre de messages : 1070 Age : 50 Localisation : Chateau-Salins (57) - Pas de commerces, pas de loisirs, pas d'emmerdes Emploi : CB à l'insu de son plein gré Date d'inscription : 29/09/2007
| Sujet: Re: Dans le cerveau d'un flic... il fait froid Dim 3 Oct 2010 - 15:57 | |
| La démagogie ou l'appel du pied politique consisterait en se positionner du côté d'un courant, qu'il soit d'opposition ou majoritaire, confirmer ses intentions ou doctrines et le soutenir intrinsèquement et ce n'est pas vraiment le cas.
Dans son intervention lumineuse, il ne donne pas de solutions pré-mâchées qu'il aurait pu piocher dans les programmes de gauche, de droite ou d'ailleurs. Il ne l'a pas fait et c'est cela qui fait la force de ses dires.
Donc avant de parler de démagogie ou de récupération politique, regardez la définition de ces termes, étudiez le texte proposé avec attention et vous éviterez de vous ridiculiser. | |
| | | Karadoc 3 étoiles
Nombre de messages : 1602 Localisation : BzH Emploi : O.P.J en C.O.B. Date d'inscription : 11/04/2007
| Sujet: Re: Dans le cerveau d'un flic... il fait froid Dim 3 Oct 2010 - 20:52 | |
| Surtout qu'il est de droite.... | |
| | | interceptor 4 étoiles
Nombre de messages : 2306 Emploi : CBTA Date d'inscription : 16/02/2009
| Sujet: Re: Dans le cerveau d'un flic... il fait froid Dim 3 Oct 2010 - 21:35 | |
| bon ... ben j'ai fais l'effort de relire ... je confirme, démago et racro. Il réclame une police qui aurait tous les droits et des magistrats aux ordres .... et surtout qu'on ne touche pas à cette ...bip... de garde à vue ...
Heu Karadoc, je confirme aussi, il est de droite voir très à droit(e) | |
| | | moulinier 3 étoiles
Nombre de messages : 1276 Age : 76 Localisation : guilherand granges 07 Emploi : retraité et grand père trois fois Date d'inscription : 26/05/2008
| Sujet: Dans le cerveau d'un flic..... il fait froid. Lun 4 Oct 2010 - 10:44 | |
| Il écrit bien le blogueur Juriste. Il intervient souvent à la suite des articles de Marianne. Chacun peut donner libre interprétaton des propos qu'il tient. On peut dire qu'il est de droite ? je ne sais pas !!!! Il faut interprêter avec bonne mesure..... | |
| | | interceptor 4 étoiles
Nombre de messages : 2306 Emploi : CBTA Date d'inscription : 16/02/2009
| Sujet: Re: Dans le cerveau d'un flic... il fait froid Lun 4 Oct 2010 - 13:33 | |
| bjr tu as raison moulinier ... surtout quand ce blogueur dénonce même la presse qui devrait en fait ne s'occuper que de ce "qui est intéressant" ... on rejoint là la liberté d'expression ... sur ce forum .... avec ses citations clignotantes ... même si j'accepte, j'ai du mal comprendre ce soutien aussi ... massif et spontané ... surprenant.
en tout cas, toujours pareil ... démago et racro, ... populiste ? | |
| | | Karadoc 3 étoiles
Nombre de messages : 1602 Localisation : BzH Emploi : O.P.J en C.O.B. Date d'inscription : 11/04/2007
| Sujet: Re: Dans le cerveau d'un flic... il fait froid Lun 4 Oct 2010 - 14:12 | |
| je ne vois pas ce qu'il y a de démago, de racro ou de populiste dans ce qu'il écrit. Sincèrement.
il dresse un état des lieux de ce que ressentent aujourd'hui les forces de l'ordre, et dénonce ce qui pour lui représente des abbérations. Beaucoup d'entre nous semblent partager ses idées sur ce coup là.
Après c'est sûr, il n'y va pas avec le dos de la cuillère et je peux comprendre que ça puisse ulcérer certaines personnes, surtout venant de la part d'un des plus haut magistrat de France. | |
| | | chris227 2 étoiles
Nombre de messages : 463 Localisation : Penn Ar Bed Emploi : Je cherche encore... Date d'inscription : 14/11/2008
| Sujet: Re: Dans le cerveau d'un flic... il fait froid Lun 4 Oct 2010 - 14:24 | |
| - Citation :
- Le discours du démagogue sort du champ du rationnel pour s'adresser aux passions, aux frustrations du peuple. Il recourt en outre à la satisfaction immédiate des souhaits ou des attentes du public ciblé, sans recherche de l'intérêt général mais dans le but de s'attirer la sympathie et de gagner le soutien. L'argumentation démagogique peut être simple afin de pouvoir être comprise et reprise par le public auquel elle est adressée. Elle fait fréquemment appel à la facilité voire la paresse intellectuelle en proposant des analyses et des solutions qui semblent évidentes.
Repris sur wikipédia... Est-ce suffisant, ou dois-je développer ? - Citation :
- Les magistrats, toutes tendances confondues, qui se croient d’une essence supérieure à la nôtre
Je n'aurai pas su faire une meilleure description de ce magistrat... | |
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