un gendarme brûlé au 3ème degré

riton62 a écrit:

Il est réveillé ce soir et n'est plus sous respiration artificielle - Il commence à reparler - Peut pas en dire plus pour le moment

riton62 a écrit:

A quoi aurait servir le PIE dans ce cas précis!! à rien du tout!!!!

Entre guillemets

Le 15 octobre 2012, nous sommes appelés par les parents d’un jeune homme qui se montre menaçant, à La Chapelle-Bouëxic (Ille-et-Vilaine). Je prends la décision d’envoyer deux patrouilles de deux gendarmes. En arrivant au domicile, tout se passe très vite. Je me souviens du jet de cocktail Molotov. De voir les flammes sortir de ma veste en polaire. Je suis persuadé d’être touché au visage.

Je ne perds pas connaissance, mais les médecins arrivés sur place m’endorment. Je me réveille au service des grands brûlés à Nantes, brûlé au 2e et 3e degré sur près de 20 % de mon corps : le bras droit, jusqu’à l’épaule ; la cuisse et le mollet. Mon visage est épargné.

« Si j’ai pensé à arrêter ? Non »

Dans les jours qui suivent l’événement, je reçois de nombreuses marques de sympathie, de toute la chaîne hiérarchique de la gendarmerie, jusqu’au ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, qui m’envoie un courrier. Des attentions auxquelles je ne m’attendais pas et qui m’ont beaucoup touché.

Je suis opéré le 2 novembre, on me prélève de la peau de la cuisse gauche que l’on me greffe sur le bras et la jambe droite. La rééducation commence très rapidement. Je sors de l’hôpital le 9 novembre. Si j’ai pensé à arrêter mon métier ? Non. Je suis devenu gendarme à l’âge de 23 ans, après le service militaire. J’aime cette vie, l’adrénaline, l’absence de routine, le contact avec les gens.

Notre quotidien, dans une brigade comme Pipriac (Ille-et-Vilaine), est fait de cambriolages, violences intrafamiliales, d’accidents de la route, de litiges. Mais elle est aussi faite de rencontres avec la population. Quand on exerce ce métier, on connaît les risques : on ne peut jamais prévoir les gestes des personnes. Et nous sommes conscients du contexte actuel, avec une hausse générale de la violence, des tensions quotidiennes.

En intervention, nous avons parfois l’impression que les gens n’ont plus rien à perdre, qu’ils ne voient pas que, derrière nos uniformes, nous sommes avant tout des hommes, avec des familles. Je suis marié et père de trois enfants, de 15, 13 et 8 ans. Psychologiquement, je pense que cet événement a été plus dur pour eux que pour moi. Peut-être parce qu’en tant que gendarme, nous développons une carapace. Nous savons, au fond de nous, qu’une agression est toujours possible. Nous l’intégrons très rapidement.

« Aujourd’hui, j’arrive à marcher »

Avec mon entourage, la question du retour au travail a bien sûr été évoquée. J’ai repris début février, autour d’un repas avec toute l’équipe et leurs familles. Aujourd’hui, j’arrive à marcher, mais je n’ai pas récupéré l’usage de mon bras droit.

Je ne peux donc aller sur le terrain. Je travaille sur des enquêtes à la brigade. Il est encore trop tôt pour dire si je retrouverai un jour une vie normale. Il faut que j’apprenne à vivre avec mon nouveau corps. Physiquement et esthétiquement. »

http://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-Le-dur-combat-du-gendarme-grievement-blesse-en-service_6346-2169268-fils-tous_filDMA.Htm