Aujourd'hui, les gendarmes rendront hommage à leurs camarades tués en service au cours de l'année passée. « Un devoir de mémoire pour un métier dangereux », commente le général Giorgis, commandant la région de gendarmerie de Bretagne.
Huit gendarmes sont morts en mission en 2012. Une année plutôt clémente, par rapport aux périodes précédentes où le chiffre se situait autour de onze décès. « Pourtant, les violences contre les gendarmes ne semblent pas diminuer, bien au contraire », constate Alain Giorgis. Les violences routières bien sûr, dont les conséquences sont souvent tragiques pour les services chargés de la sécurité. « Mais ce sont surtout les violences liées à la rébellion ou aux tentatives de fuite qui ont tendance se multiplier. Elles sont souvent le fait de déséquilibrés ou de personnes alcoolisées qui ne se contrôlent plus ».
Vermine et maladie
L'uniforme en imposerait-il moins qu'autrefois ? Peut-être. Toujours est-il que les violences verbales, les bousculades ou les coups de poing font aujourd'hui partie du quotidien des gendarmes quand il ne s'agit pas de réactions hostiles pouvant causer la mort, au volant d'une voiture par exemple. Les militaires assistent aussi à l'émergence de risques auxquels ils n'avaient pas été confrontés depuis bien longtemps, comme la contamination par la vermine ou la maladie. « Cette année, on a pu craindre que la gale se communique à nos hommes, au cours d'une interpellation », témoigne l'officier. « Plus grave, les gendarmes de Saint-Brieuc ont arrêté un groupe de malfaiteurs des pays de l'Est, tous atteints de tuberculose ». Les militaires bretons auront aujourd'hui une pensée particulière pour l'adjudant Éric Thetio, de la brigade motorisée de Ploërmel (56), tué sur la route, le 21 novembre dernier, à l'âge de 39 ans. Ceux qui se retrouveront dans la cour d'honneur de la caserne Margueritte de Rennes auront aussi un mouvement d'amitié à l'égard de leur collègue qui vient de reprendre son service voici quelques jours après avoir été grièvement brûlé par un cocktail Molotov, au mois d'octobre, alors qu'il intervenait auprès d'une mère famille dont le fils était pris d'un accès de fureur. Autre forcené : ce jeune suicidaire d'Auray (56) qui a réussi à se tuer d'une balle après qu'elle a frôlé la tête d'un gendarme qui tentait de le maîtriser.
Tenues salvatrices
« Deux motocyclistes, volontairement percutés par des fuyards, s'en sont sortis avec des blessures légères », note aussi Alain Giorgis. « Ils étaient équipés des nouvelles tenues de sécurité que nous venions de recevoir ». Sans ces combinaisons avec airbag, sans doute auraient-ils succombé à la violence des chocs qu'ils ont subis. « Nous attendons maintenant les nouvelles tenues de maintien de l'ordre pour nos gendarmes mobiles », poursuit le général. « Il s'agit de vêtements ignifugés, une protection dont nous avons particulièrement besoin en ce moment avec nos effectifs mobilisés à Notre-Dame-des-Landes où les activistes n'hésitent pas à lancer des bombes incendiaires sur les forces de l'ordre ».
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Discours du Général valable pour l'ensemble des Forces de l'Ordre ! En ce jour une pensée pour ces disparus ou blessés ainsi qu'à leurs proches !