Un texte de Police/Victimes :
Suicides = Colère
Le suicide quand toutes les cartouches ont été tirées sauf une ! La dernière ! Quand aucune solution n’a été trouvée, sans qu’aucune réponse ne soit donnée, sans qu’aucune petite once d’attention n’apparaisse ! Le suicide comme l’acte final de celui qui est vaincu ! Dormez tranquilles tous, la mort passe sans crier gare, parfois même sans accuser, elle n’a pas que ça à faire, elle connaît sa puissance.
23 suicides policiers à ce jour de Novembre 2011, bien sale année qui pourtant ne révolte pas tant que ça, n’indigne pas vraiment ! Chacun se rangeant avec conviction dans les RIP et autres commentaires de condoléances ! Les familles elles n’ont que faire des mots, elles s’occupent de leurs morts ! La plupart botte donc en touches, les syndicats en tête, éternels leaders incontestés de la parole muette, ne sachant que choisir entre pseudo désolation et éternelles raisons personnelles, comme une litanie pour masquer ce qui n’est plus qu’un écran de fumée mais permet à ces mêmes de continuer leur train train quotidien. 23 suicides et tous viendront grossir les rangs des anonymes, de ceux qu’on oublie vite au fil des jours, perdus au milieu d’actualités toutes plus brûlantes les unes que les autres. Certains seront plus touchés que d’autres, certains se sentiront impuissants, dépassés, en colère bien sûr, pris dans cette grande tourmente dans laquelle on ne sort pas sans se mouiller un peu, sans crier un peu ! Chacun mettra sur son mur un logo barré de noir, portera un crêpe noir, se donnera en réalité bonne conscience, sachez-le cela n’en fera revenir aucun mais pire cela n’évitera à aucun le passage à l’acte fatal, car il faudrait bien davantage pour que la chose s’enraye, il faudra sans doute une vraie saine colère, un vrai sain mouvement, une vraie bonne solidarité, de celle qui soulève les foules ! De celle qui fait dire que l’humain l’est encore un peu … sans doute est-ce de ma part un vœu bien pieu ! Mais quand même, mourir dans l’indifférence générale est finalement toujours disparaître une seconde fois !