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 "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎

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talep
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MessageSujet: "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎   "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎ Diapo0b0fdf5d9e0fe11dea4d4eabc282a2c1Jeu 21 Oct 2010 - 10:21

Par Europe1.fr avec Aude Leroy

EXCLU - Les premiers soldats français blessés au front témoignent de leur sentiment d'abandon.

2010 est l’année la plus douloureuse pour l’armée française déployée en Afghanistan. La nette recrudescence a fait bondir le nombre de soldats blessés, 200 soldats depuis 2007.


La Grande Muette porte bien son nom lorsqu’il s’agit d’évoquer le sort des militaires français blessés au combat en Afghanistan. Or, le début d’un malaise se fait ressentir parmi ces militaires, qui ont l’impression d’avoir été oubliés alors même qu’ils sont revenus du front mutilés. Aude Leroy, journaliste à Europe 1, a pu recueillir les témoignages de deux d'entre eux.

"L’armée m’a carrément abandonné"

Cette omerta, Chad (son prénom a été modifié) a décidé de la briser en racontant son parcours. Ce militaire âgé de 28 ans a sauté sur une bombe artisanale près de Kaboul il y a quelques années.

Sa blessure a été très mal soignée et depuis, il passe ses journées chez lui, oublié de sa hiérarchie et de ses frères d'armes. Un isolement et une absence de reconnaissance que ce militaire vit mal.

Quel suivi psychologique ?

D’autres, même s’ils ne sont pas blessés physiquement, reviennent traumatisés d’Afghanistan. Des séquelles psychologiquement comme Norman continue de subir des années après, malgré son expérience : il a servi 17 ans dans l’armée.

En 2005, son véhicule saute sur un engin explosif improvisé. Dix jours d'infirmerie et une oreille droite abîmée plus tard, il retourne en France mais n’efface pas ses séquelles psychologiques.

"Je ne pense pas avoir été bien suivi", accuse-t-il :

L’armée française a depuis pris conscience des lacunes de son accompagnement pour les soldats blessés sur le champ de bataille. Elle a ainsi mis en place à Chypre un sas de décompression pour tous les soldats qui reviennent du front. Inspiré de son homologue américain, cette étape permet au soldat de mieux tourner la page.

En marche pour une reconnaissance

Mais, ce qui fait le plus de mal aux proches de ces tués et de ces blessés, c'est que cette guerre paraît oubliée en France, que personne ne mesure ce que ces hommes donnent. La mère d’un soldat qui a perdu la jambe gauche en mai dernier en Afghanistan l'explique sans détour.

"Les trois quart des Français ne se rendent pas compte", témoigne-t-elle :

A l'initiative de femmes de militaires, une marche silencieuse sera organisée le 30 octobre à Paris. Une marche à l'américaine pour faire reconnaître le travail, l'engagement, les souffrances de ceux qui se battent là-bas pour la France.

http://www.europe1.fr/France/L-armee-n-aime-pas-les-gens-blesses-293607

http://lemamouth.blogspot.com/2010/10/pour-les-blesses.html
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MessageSujet: Re: "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎   "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎ Diapo0b0fdf5d9e0fe11dea4d4eabc282a2c1Jeu 21 Oct 2010 - 10:27

Simplement honteux. Des responsables de l'armée au comportement indigne, il suffit de voir comment on essaie de remplacer Usbeen où 10 des nôtres ont trouvé la mort dabns une embuscade en 2008 par le nom d'un village que personne ne connaîté (ou presque).
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MessageSujet: Re: "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎   "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎ Diapo0b0fdf5d9e0fe11dea4d4eabc282a2c1Jeu 21 Oct 2010 - 14:29

La faute à qui ?
A la collectivité, aux camarades individualistes ou à cette façon de vivre où seuls les plus forts, les plus productifs, les meilleurs sont encensés.
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MessageSujet: Re: "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎   "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎ Diapo0b0fdf5d9e0fe11dea4d4eabc282a2c1Jeu 21 Oct 2010 - 20:09

attention, un jour se peut être chacun d'entre nous qui se retrouve blessé, qui plus est avec l'engagement de plus en plus important des gendarmes en OPEX et de la radicalisation de la délinquence en France.
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MessageSujet: Liberté d'expression.   "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎ Diapo0b0fdf5d9e0fe11dea4d4eabc282a2c1Sam 23 Oct 2010 - 16:16

Malgré des signes avant-coureurs peu encourageants, l'un des militaires interviewés jeudi matin au micro d'Europe 1 n'a finalement -et apparemment- pas été sanctionné.

C'est peu dire que le dossier que la radio a consacré aux blessés a soulevé un gros émoi, et l'armée de terre a réagi d'un bloc, comme elle sait parfois le faire, en stigmatisant l'interviewé, qui risquait donc quelques soucis. Ce sujet a frappé d'autant plus certains qu'ils sont au coeur du processus d'assistance aux blessés, qui globalement, fonctionne : le nouveau patron de la CABAT, un chef de corps concerné par plusieurs cas de blessures, etc...

Ces réactions peuvent se concevoir, tout comme celle du blessé. Il faut rappeler qui est cet homme -peu importe son régiment. Il a été blessé en sautant sur un IED, en octobre 2005, dans la région de Kaboul. C'est donc un des premiers blessés de l'armée de terre sur ce théâtre. A la même époque, les forces spéciales se font tuer, se font blesser, à l'autre bout du pays. Dans le plus grand silence médiatique.

Ce soldat, en 2005, n'a peut-être pas bénéficié des efforts que l'armée de terre mène actuellement pour aider ses blessés. Il faut le reconnaître. En tout cas, ne pas le nier, juste parce que ce militaire a osé se plaindre de son ressenti à une journaliste.

Rien, d'ailleurs, ne l'y interdit. Le statut général des militaires l'y autorise, pour autant qu'il reste à son niveau et ne se prenne pas pour le général Petraeus. Il a parlé, sans haine, de ce qu'il connaît le mieux : sa blessure.
Le CEMA a d'ailleurs encouragé, en juin, les militaires à faire rayonner dans la population ce qu'ils vivent et il faut accepter que cela ne corresponde pas toujours à un paysage idéal.
Ce militaire n'a rien fait d'autre.

Peut-on punir un militaire qui parle de sa blessure, et ne pas sanctionner un officier du CID qui écrit sur une réalité afghane qu'il n'a peut être même pas connue ?
Ou sanctionner légèrement un militaire qui met à bas des années d'effort de changement d'images de la politique de la France en Afrique ? Je peux continuer la liste, cela n'aurait pas beaucoup d'intérêt.
Non, ce blessé a servi la cause des blessés. Qui ont donc, jeudi, été évoqués deux fois dans la même journée, à des heures de grande écoute, sur Europe 1.

A une époque où les médias, la population et nos représentants politiques se désintéressent fortement de leur défense, on ne peut aller chercher des poux dans la tête de ceux qui traitent le sujet.

(1) La CABAT, cellule d'aide aux blessés, recense tous les blessés de l'armée de terre, qu'ils aient ou non quitté le service, afin de ne laisser personne sur le bord de la route. Son numéro : le 01/44/42/39/58.

http://lemamouth.blogspot.com/2010/10/liberte-dexpression.html

http://lemamouth.blogspot.com/2010/10/les-blesses-dafghanistan.html

http://lemamouth.blogspot.com/2010/10/pour-les-blesses.html
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MessageSujet: L'armée   "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎ Diapo0b0fdf5d9e0fe11dea4d4eabc282a2c1Sam 23 Oct 2010 - 16:41

C'est classique, les engagés volontaires de l'armée de Terre (EVAT) sont pour beaucoup sous contrat (exemple : un an renouvelé 4 fois). Après, ils passent par le bureau de la reconversion qui ne peut les reconvertir qu'en fonction de leur niveau intellectuel. Une fois le contrat terminé, c'est pas forcément brillant, le citron a été pressé, on peut le recycler.

Les Américains donnent 500000 dollars à la famille pour tout militaire tué au combat. Ca permet de calmer les familles.
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MessageSujet: Re: "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎   "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎ Diapo0b0fdf5d9e0fe11dea4d4eabc282a2c1Sam 23 Oct 2010 - 17:12

[quote="talep"]C'est classique, les engagés volontaires de l'armée de Terre (EVAT) sont pour beaucoup sous contrat (exemple : un an renouvelé 4 fois). Après, ils passent par le bureau de la reconversion qui ne peut les reconvertir qu'en fonction de leur niveau intellectuel. Une fois le contrat terminé, c'est pas forcément brillant, le citron a été pressé, on peut le recycler.

ça me rappelle un peu (et même beaucoup) l'histoire de ces gendarmes adjoints volontaires (la chasse aux contrats est ouverte) à qui l'ont fait miroiter une carrière de sous-officier et qu'on rejette après les avoir bien pressés. Vous avez dit citrons.............
Je ferme la parenthèse
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MessageSujet: Hautes décorations - Pourquoi faut-il être mort ?   "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎ Diapo0b0fdf5d9e0fe11dea4d4eabc282a2c1Dim 24 Oct 2010 - 12:44

24/10/10 - 04h15 - Capitaine (e) Willi Raunegger (Saint-Gilles-les-Bains)

Inspiré par le Jour des défunts et les manifestations patriotiques organisées en France le 11 novembre en souvenir des morts victimes de la Première Guerre mondiale, je pose respectueusement la question : « Aujourd’hui, faut-il qu’un militaire meure pour être hautement décoré » ?. Le 7 juin 2010, le sergent Konrad Rygel, de la Légion étrangère, est mort pour la France en Afghanistan. A titre posthume, il a été fait chevalier de la Légion d’honneur, a reçu la Médaille militaire et la Croix de la Valeur militaire avec palme, ainsi qu’une promotion au grade supérieur.

Je ne peux pas m’empêcher de penser, si par bonheur le sergent Rygel avait survécu à ses blessures comme, Dieu merci, ses camarades blessés dans la même embuscade, quelle aurait été la distinction décernée ? La CVM avec une étoile peut-être ?

A la même époque, cinq adjudants-chefs ont fait valoir leurs droits à la retraite après 26 à 31 années de service. Quatre de ces « maréchaux de la Légion » sont partis sans la Médaille militaire sur leur barrette de décorations, malgré la participation à de nombreuses opérations extérieures.

Et si l’Adjudant-chef R., titulaire de la Croix de guerre TOE et de la Médaille militaire, veut postuler à la retraite pour l’Ordre national du mérite ou la Légion d’honneur, il doit attendre sans doute dix ans ou plus, compte tenu de l’échelonnement des travaux de décorations par le Bureau central des archives administratives militaires (BCAAM).

Il faut savoir, qu’une fois à la retraite, personne ne propose plus un militaire pour une décoration méritée. Il faut faire sa demande personnellement, suivre son dossier et renouveler sa candidature tous les ans. Je m’abstiens d’un commentaire sur les critères de « distribution » de la Légion d’honneur à des non-militaires.
La disproportion entre morts et vivants dans ces cas me semble évidente. Fait-on trop pour les uns ou pas assez pour les autres ?

J’ai l’honneur de solliciter la bienveillance des lecteurs pour les réflexions d’un ancien qui a servi à une époque où l’on décorait les légionnaires pour les pertes infligées à l’adversaire et non pour les dommages subis. Je reconnais avoir du mal à comprendre les nouvelles missions et stratégies imposées à l’armée française d’aujourd’hui.

http://www.lequotidien.re/opinion/le-courrier-des-lecteurs/141367-pourquoi-faut-il-etre-mort.html

http://legion-etrangere-photo.blogspot.com/2009/08/lettre-ouverte-au-general-commandant-la.html
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MessageSujet: Marche silencieuse à Paris en hommage aux soldats français morts au combat   "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎ Diapo0b0fdf5d9e0fe11dea4d4eabc282a2c1Sam 30 Oct 2010 - 20:05

PARIS - Plus d'une centaine de personnes ont participé samedi après-midi à Paris à une marche silencieuse en hommage aux soldats français tués au combat, notamment en Afghanistan, à l'appel du "Comité de soutien aux familles militaires de France".



Le cortège, duquel émergeaient des portraits de soldats, est parti de la place Denfert-Rochereau vers 15H00 en direction du Mur pour la paix, sur le Champ de Mars, où une gerbe de fleurs et des bougies ont été déposées.
"Nous voulions rendre hommage à nos soldats disparus, mais aussi aux blessés ainsi qu'à tous les militaires français qui sont sur le terrain", a souligné auprès de l'AFP Cathy, une responsable du Comité.


"L'opinion publique doit apprendre à mieux connaître son armée, réaliser pleinement que derrière ses soldats il y a des familles", a ajouté cette épouse d'un soldat blessé en Afghanistan en 2005, qui a refusé de donner son nom.


Cinquante militaires français sont morts dans ce pays depuis 2001, selon le ministère de la Défense. Quelque 3.750 soldats y sont actuellement stationnés.


Le Comité de soutien aux familles militaires de France est une "association à but non lucratif et apolitique" créée en juillet dernier.



http://www.lexpress.fr/actualites/1/marche-silencieuse-a-paris-en-hommage-aux-soldats-francais-morts-au-combat_932631.html
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MessageSujet: Afghanistan : blessés pour la France (Par Nathalie Guibert – Le Monde)   "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎ Diapo0b0fdf5d9e0fe11dea4d4eabc282a2c1Dim 12 Déc 2010 - 10:50

"""""""

Une étrange loi de la guerre vaut dans toutes les armées. Pour un mort, il faut compter cinq soldats atteints de blessures physiques graves. En Afghanistan, depuis 2001, la France déplore cinquante morts, et dénombre deux cent cinquante mutilés. D’eux, pourtant, on ne parle pas.

« Jusqu’il y a peu, les structures de l’Etat avaient oublié ce qu’étaient les pertes militaires, explique l’amiral Jacques Lanxade, président de Solidarité défense, une des principales associations d’entraide. Et depuis la professionnalisation des armées, les militaires se sentent coupés de la société, confrontés à l’indifférence. » « Un soldat blessé passe inaperçu car la société pense : « Il sait ce qu’il a choisi »", ajoute l’amiral.

Pour l’état-major, c’est une préoccupation très récente. Trois événements l’y ont poussé. Le conflit en ex-Yougoslavie, d’abord, où une centaine de soldats ont péri et près de 1 000 ont été touchés. Le bombardement de Bouaké en Côte d’Ivoire, en 2004, qui a fait une centaine de blessés et dix morts d’un coup. Enfin, l’embuscade d’Uzbin en Afghanistan, en août 2008 : dix morts, vingt blessés graves et quarante soldats atteints de troubles psychiatriques. Mais ce sont au total trois cents hommes qui ont été impliqués de près ou de loin dans l’événement, des soignants au gendarme qui a fait les photos médico-légales, notent les médecins.

Une étude du service de santé des armées, menée sur trois unités qui se sont succédé en Afghanistan, a estimé que 26 % des soldats avaient au moins un trouble psychique au sens large, et que 15 % nécessiteraient un suivi psychiatrique. Ceux atteints de blessures physiques graves sont généralement concernés, relève cette étude. Les régiments ont reçu l’ordre de mieux suivre leurs blessés. Près de 80 % restent dans l’armée après l’accident. Parce qu’ils le souhaitent. Mais aussi parce que leur nombre demeure restreint : « On gère », disent les gradés.

Cet automne, les effectifs de la Cellule d’aide aux blessés de l’armée de terre (Cabat) auront doublé. La Cabat, créée en 1993 à Paris, accompagne les familles, facilite les démarches administratives, fait le lien avec les associations, qui, elles, disposent des moyens financiers adéquats. Elle suit 162 blessés lourds, dont 90 l’ont été en opération extérieure.

En 2010, en Afghanistan, les blessures diffèrent des autres conflits. Elles touchent les membres, à reconstruire entièrement. Les amputations sont nombreuses. La cause : les engins explosifs improvisés déposés sur les routes par les talibans. « On amène beaucoup plus de blessés vivants au bloc. Mais leurs blessures sont beaucoup plus graves », explique Emmanuel Rigal, chef du service de chirurgie orthopédique de l’hôpital Percy (Clamart, Hauts-de-Seine). A l’avant, les techniques médicales et la logistique ont progressé. On va plus vite. Un soldat qui avait sauté sur une mine en fin de matinée en Afghanistan a été opéré par les Américains sur place dans les premières heures. Le scanner, qui révélait une lésion de l’aorte, est parvenu à 21 h 30 à Percy. Le blessé est arrivé, lui, à 23 h 30. Sa jambe fut sauvée, après une intervention de vingt et une heures au bloc. A l’arrière, aussi, les soins ont été réorganisés. « Nous avons recentré toutes nos pratiques sur la traumatologie et la prise en charge globale des handicapés », résume le médecin général Christian Plotton, directeur de Percy.

C’est quand leur frère ou leur fils se réveille, au service de réanimation, que jaillit la révolte des familles : pourquoi sont-ils partis là-bas ? Et pourquoi lui ? Les soignants savent que ce moment est celui du sentiment d’injustice, des pleurs et de l’agressivité. Les soldats, ensuite, veulent se convaincre : « J’ai de la chance, je suis en vie. » L’un relativise : « J’ai vu un gars de 20 ans qui avait la tête arrachée. » L’autre raconte : « J’ai croisé un chef qui n’avait plus l’air d’un chef, il ne parlera plus. » Le statut du militaire exige qu’il soit « apte à servir en tout lieu et en tout temps ». Beaucoup disent « c’est le métier » et pensent « j’ai failli à ma mission ». Ils s’inquiètent : « Vais-je pouvoir rester dans mon régiment ? » Tels sont les blessés ordinaires de l’armée de terre en Afghanistan. Nous en avons rencontré quatre, par l’entremise de la Cabat. Des types en pleine forme, de grands sportifs, des hyperactifs, soudain cloués au sol. Pressés de bouger à nouveau, pour continuer d’exister.""""""""""""

http://adefdromil.org/9335
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MessageSujet: Ne traitez pas vos soldats comme des mercenaires !   "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎ Diapo0b0fdf5d9e0fe11dea4d4eabc282a2c1Ven 17 Déc 2010 - 12:37

"""""""""""
Un récent débat sur Europe 1 a soulevé la problématique du traitement et du suivi des blessés de guerre. Certains d'entre eux, de retour du théâtre afghan, ont manifesté une déception forte, faute d'avoir reçu la considération qui leur semblait due. Ce manque de reconnaissance illustre la méconnaissance des blessés de guerre par notre société. Pour ne pas creuser davantage le fossé avec son armée, la nation doit parvenir à porter un regard solidaire.""""""""""""

""""""""""""Aujourd'hui demeure donc l'impression que les militaires sont payés pour faire la guerre et en assumer toutes les conséquences. Or nos soldats ne sont pas des mercenaires, ils se battent au nom de leurs concitoyens. Si le soldat a la caractéristique de donner la mort et s'il est blessé au combat, c'est bien au nom de la République. Il est donc du devoir de la nation de l'accompagner dans cette épreuve. Redonner tout son rang au blessé de guerre devrait ainsi être une priorité nationale."""""""""""""

Eric Vidaud, colonel, auditeur au Centre des hautes études militaires
http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/12/17/ne-traitez-pas-vos-soldats-comme-des-mercenaires_1454478_3232.html
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MessageSujet: La neige qui passionne plus que la mort de deux soldats ?    "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎ Diapo0b0fdf5d9e0fe11dea4d4eabc282a2c1Jeu 23 Déc 2010 - 23:36

Plusieurs d'entre vous m'ont transmis leur ire vis-à-vis du faible écho qu'a constitué, dans les médias nationaux, la mort de deux soldats, en fin de semaine.

Cela a profondément ému, d'autant plus que l'on remarque que cette sous-évocation concerne les mass media les plus écoutés.

Cette situation peut sembler d'autant plus incompréhensible que désormais, les services de communication de l'armée transmettent les biographies et photos des morts assez rapidement, une fois les familles informées de la perte de leur proche.

Dans le cas du capitaine Dupin (2e REG), cette information a été transmise à 20h56, c'est donc trop tard pour le 20 heures de ce vendredi soir. Et traditionnellement, les médias ne reviennent pas le lendemain dans l'actualité de la veille (1).

Dans le cas du SM Lefort, la nouvelle était connue dès 16 heures, et à 17h37, la marine mettait en ligne biographie et photo du commando marine en ligne sur son site. Donc suffisamment pour les journaux du samedi soir. L'ECPAD avait même proposé à la presse des images infrarouges d'archives : prises par un drone, elles montraient une opération de forces spéciales, comme celle dans laquelle a péri le commando de Trépel. Une "pépite", donc, mais pas employée.

Les morts des forces spéciales en Afghanistan, entre 2004 et 2006, sont intervenues dans le silence médiatique quasi-total : à l'époque, c'est le ministère qui avait fait ce choix. Des familles en ont souffert, et en souffrent encore aujourd'hui.

On le sait, en ce mois de décembre 2010, le choix rédactionnel s'est finalement plutôt concentré, sur la neige. L'Afghanistan est sans doute jugé trop anxiogène pour le téléspectateur qui se prépare à fêter Noël.
Malgré la réouverture de la Kapisa à la presse (début décembre), peu de journalistes s'y sont pressé. Alors que depuis janvier, pourtant, on entendait des plaintes de confrères expliquant que c'était une entrave, etc.


Les visites de fin d'année draîneront des journalistes, c'est certain : c'est un de leurs mérites, tout en permettant aux autorités de rencontrer, souvent sans filtre, les combattants de première ligne.

D'autres journalistes, déjà, ont prévu de faire du fond, de passer du temps : saluons leur investissement (2). Les balles qui tuent les soldats peuvent aussi tuer des journalistes, c'est pareil pour les IED.
La neige qui passionne plus que la mort de deux soldats ? Tirez-vos conclusions.

(1) dans le métier on dit : "une actu chasse l'autre".
(2) et évitons donc, ainsi, les généralisations faciles sur les journalistes.

NB : vraisemblablement par souci de précision, le Sirpa Terre me fait remarquer ce soir que M6 et France 2 -qui n'étaient pas évoqués dans ce post- ont dès le vendredi soir diffusé la "photo et quelques mots" sur le capitaine Dupin, respectivement à 19h53 (soit... 8 minutes après le début du "6 minutes") et 20h09 (donc neuf minutes après le début). Ces quelques mots ne constituent, cependant, qu'un insert, et pas un "sujet", au sens où nous l'entendons, dans notre métier.

TF1 a choisi d'attendre le... lendemain pour évoquer ensemble les deux soldats morts dans les 24 heures, diffusant son sujet à 20h18 si l'on en croit la chronologie que m'a fournie l'armée de terre. C'est donc... 18 minutes après le début du "20 heures". Dans le journalisme, et particulièrement les journaux télévisés existent une hiérarchie de l'information. Là encore, je vous laisse tirer vos conclusions.

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MessageSujet: Re: "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎   "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎ Diapo0b0fdf5d9e0fe11dea4d4eabc282a2c1Ven 24 Déc 2010 - 0:28

traditionnellement, les médias ne reviennent pas le lendemain dans l'actualité de la veille . Quand je lis ça je suis un peu "énervé" depuis des semaines et des semaines à chaque journal télévisé sur toutes les chaînes publiques nous avons le rappel des deux journalistes otages (en oubliant les autres otages) et quand des soldats se font tuer dans le même pays ça fait une petite minute, après la neige, les championats de natation ou la côte d'Ivoire.
Pour moi c'est de la négligence dans le traitement de l'information, de la banalisation et, à la limite, du mépris. J'en arrive à la conclusion que le traitement de l'information sur les journalistes otages peu se traduire par "charité bien ordonnée commence par soi-même".
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MessageSujet: Re: "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎   "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎ Diapo0b0fdf5d9e0fe11dea4d4eabc282a2c1Ven 24 Déc 2010 - 22:02

Chers camarades,
pour aller dans le sens de Christian, je viens de chronométrer le "sujet" du JT de 20h sur Fr2. Il parlait des militaires particpants à une messe en Afghanistan en ce 24 Décembre : résultat : SEPT SECONDES !!!!
A part "honteux" que peut-on employer comme qualificatif ?
Joyeuses fêtes à tous
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MessageSujet: Re: "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎   "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎ Diapo0b0fdf5d9e0fe11dea4d4eabc282a2c1Ven 24 Déc 2010 - 22:16

Au temps pour moi mon info concernait Fr3 journal de 19h30. Pardon pour ce décalage horaire !!
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cti 41
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MessageSujet: Re: "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎   "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎ Diapo0b0fdf5d9e0fe11dea4d4eabc282a2c1Sam 25 Déc 2010 - 1:45

FR3 ou antenne2 quelle différence ? en tout cas c'est la télévision publique.
Si ça se trouve Fr 3 a fait 7 secondes et antenne 2 rien.
Si un des "grands" politiques, ou un des grands patrons de l'info perdait un enfant, un proche en Afgha ou ailleurs dans le cadre des opex on en entendrait parler.
J'ai mes petites idées pour faire bouger un peu ce système figé, on en reparlera vers le 20 janvier.
Ce soir je pense à ceux qui ont perdu un frère, un enfant, un proche, un frère d'arme, le réveillon de Noël doit être bien difficile en raison du grand vide qu'ils doivent ressentir.
Je n'oublie pas ceux qui sont à l'origine de ce sujet, les blessés ceux qui ont payé très cher également leur engagement (dans tous les sens du terme) il faut arrêter de leur offrir des décorations, presque en catimini, ils méritent mieux: des remises de décorations fortement médiatisées. Il est vrai que ce n'est pas bon "politiquement" parlant de montrer ces soldats, très jeunes souvent, très gravement handicapés.
C'est triste à dire mais la vue de ces blessés amèneraient plus de réactions d'opposition à notre présence en Afghanistan que les cercueils drapés de tricolore.
Je souhaite quand même un très joyeux Noël à ceux qui sont en mesure de profiter de cette fête familiale avant tout.


Dernière édition par cti 41 le Sam 25 Déc 2010 - 18:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎   "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎ Diapo0b0fdf5d9e0fe11dea4d4eabc282a2c1Sam 25 Déc 2010 - 8:54

flower bien dit , encore une fois CTI41 , je suis comme beaucoup de nos compatriotes , le cul entre deux chaises , comme on dit , sur ce sujet , soit je me revolte qaund j entend le nombre de blésses et de morts , soit j essaye d oublier car c est trop triste de penser a cela , mais dans quelques mois je serai peut etre en plein coeur du debat , puisque quelqu un de "proche" risque de partir la bas , certes c est son taf , il l a choisie , mais je me met a la place de sa mère de ses proches et de ma fille , et la je deviendrai presque anti militariste pour eviter cette tuerie !!!!! mais je suis comme les autres je n y peut helas rien !!!! a part raler dans mon coin en esperant que tout se passe pour le mieux et pour tous !!!!!
alors comme toi je tiens a souhaiter le meilleur noel possible a tous ses militaires engagés la bas et ailleurs , a leur famille et que dieu si il existe , les protègent !!!!!!
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MessageSujet: Re: "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎   "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎ Diapo0b0fdf5d9e0fe11dea4d4eabc282a2c1Dim 26 Déc 2010 - 20:36

Bonjour à tous,

Eh oui l'armée n'aime pas les blessés... Cependant il n'y a pas que nos camarades qui sont en Afgha, qui en sont revenus, ou ailleurs qui vivent cette mise à l'écart.
Un collègue a été victime en septembre d'un accident, abordage de pirogue. Ils étaient plusieurs sur la pirogue, ils ont tous fini à l'eau, mais lui a été blessé physiquement et psychologiquement. A ce jour il est toujours en arrêt...
Nous ne sommes que deux à être allés le voir et prendre de ses nouvelles, il habite en caserne... Certains pensent qu'il joue de son arrêt... Il boîte, se déplace avec une béquille et approche de 90 jours de CM. Aucun des chefs n'est allé le voir... Il s'est vu attribuer la médaille pour acte de courage et dévouement mais l'a appris fortuitement, la hiérarchie ne l'a pas prévenu.

Se soucier de l'Homme avant tout n'est pas la qualité 1ère de certains de nos chefs...

J'ai souvent l'impression d'être le W454 de Michel Sardou...
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MessageSujet: Re: "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎   "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎ Diapo0b0fdf5d9e0fe11dea4d4eabc282a2c1Dim 26 Déc 2010 - 20:47

Effectivement, il ne faut s'attendre à un geste de reconnaissance ou de compassion envers nos hommes blessés, meurtris, invalides , mais dévoilons la vérité pour nos jeunes "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎ 137952




https://gendarmes-en-colere.1fr1.net/t21930p60-question-sur-sous-officier-de-gendarmerie#457054
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MessageSujet: L'armée renforce son soutien aux soldats victimes des combats et à leurs famille   "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎ Diapo0b0fdf5d9e0fe11dea4d4eabc282a2c1Mer 16 Fév 2011 - 23:21

En 2010, 49 soldats de l'armée de terre sont morts en service, dont 21 durant des opérations de combat, et 282 ont été blessés.

Par Jean Guisnel

Les militaires français payent un lourd tribut aux conflits "asymétriques" dans lesquels ils combattent dans plusieurs pays, surtout en Afghanistan et aussi au Liban. Mais pas seulement. Le général Bruno Dary, gouverneur militaire de Paris et à ce titre hiérarchiquement responsable de la Cabat (cellule d'aide aux blessés de l'armée de terre), a rappelé la semaine dernière, en présence de quelques journalistes, des chiffres éloquents : en 2010, 49 soldats de l'armée de terre sont morts en service, dont 21 durant des opérations de combat. Durant cette même année, 282 "terriens" ont été blessés, dont 123 en opérations. Les décès ou blessures "en service" incluent notamment les accidents sur le trajet du domicile au casernement.

Un effort considérable est réalisé pour que les soldats gravement touchés lors de combats soient rapatriés vers les hôpitaux des armées de la région parisienne, dans les 24 heures suivant la stabilisation de leurs blessures. Pour le médecin en chef du 43e régiment d'infanterie de Lille, Jean-Marie Poulain, qui participait à la réunion, la grande nouveauté des dernières années est la "médicalisation de l'avant", c'est-à-dire la présence de secouristes, d'infirmiers (tous ceux portant ce titre dans les armées sont diplômés d'État) et de médecins au plus près des troupes combattantes, voire "imbriquées" avec elles. Cette proximité est indispensable : si un blessé reçoit des soins médicaux juste après avoir été touché, ses chances de survie montent à 95 %. Durant la guerre du Vietnam, on relevait trois blessés pour un mort. Aujourd'hui, ce chiffre est monté à neuf blessés pour un mort. Pas par hasard... À l'homme tombé, le médecin va prodiguer les premiers soins d'urgence, avant qu'un hélicoptère ne vienne l'évacuer et ne le transporte vers une "structure médico-chirurgicale de théâtre", où il sera traité avant de repartir vers la France par avion. Pour le docteur Éric Lapeyre, médecin à l'hôpital Percy, de Clamart, qui accueille la plupart des blessés à leur arrivée, tout doit être mis en oeuvre pour que les choses se passent le mieux possible : "Ces hommes ont droit à la reconnaissance de l'armée et de la nation." Ils en ont besoin...

Emploi civil "réservé"


Les progrès de la médecine font que des blessés très gravement atteints, qui n'auraient pas survécu voici quelques années, ont aujourd'hui de vraies chances de survie. Mais dans quelles conditions ? C'est toute la question... La Cabat, dont les effectifs viennent d'être doublés pour être portés à 16 personnes, est justement chargée de faire en sorte que les conséquences de blessures parfois gravissimes soient les moins dommageables possible. Aussi bien sur le court que sur le long terme. Le lieutenant-colonel Thierry Maloux, qui commande la Cabat, relève que les régiments ont un rôle crucial dans le suivi des blessés, ou des familles de soldats tués. "Mais pour prendre l'exemple de l'attaque de Bouaké, souligne-t-il, le RICM de Limoges auquel appartiennent les blessés et les tués ne compte plus dans ses rangs beaucoup de personnels de cette époque. C'est à nous que revient de porter la mémoire de ces événements." Les blessés physiques et psychiques sont réaffectés dans leur unité d'origine, après leur convalescence, si leur état le permet et s'ils le souhaitent. L'armée de terre peut aussi les faire bénéficier, comme leurs veuves, d'un emploi civil "réservé", dont le nombre s'élève à 1 % des 5,2 millions d'emplois de la fonction publique.
À ce jour, la Cabat traite 388 dossiers, dont 20 concernent des blessés "lourds" suivis médicalement, 30 autres personnes justifiant un suivi juridique ou social important. Dans ces circonstances, les associations partenaires jouent un rôle essentiel. Il s'agit principalement de Terre Fraternité, que préside le général d'armée Bernard Thorette, l'Association pour le développement des oeuvres d'entraide dans l'armée, présidée par le général de corps d'armée Michel Barro, et Solidarité Défense, que préside l'amiral Jacques Lanxade.

http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/jean-guisnel/l-armee-renforce-son-soutien-aux-soldats-victimes-des-combats-et-a-leurs-familles-16-02-2011-1296219_53.php
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MessageSujet: Qu'est-ce que l'héroïsme militaire ?   "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎ Diapo0b0fdf5d9e0fe11dea4d4eabc282a2c1Jeu 17 Fév 2011 - 22:54

Dans les médias ou au sein de l'armée, une vraie réflexion est engagée sur "l'héroïsme" des soldats français.

Par Jean Guisnel

Ces temps-ci, la question de l'héroïsme semble agiter la communauté militaire. La Cellule d'aide aux blessés de l'armée de terre (CABAT) présente son action au grand jour et l'état-major change son fusil d'épaule. Alors même que les journalistes qui partent sur le terrain en Afghanistan doivent s'engager à ne point présenter de photographies de blessés ou de morts français au combat, la dernière livraison de Paris Match expose cette semaine dans un reportage terrible les corps suppliciés de soldats victimes de la guerre en Afghanistan... Serait-ce que le profil bas, qui était jusqu'alors la politique en vigueur, n'est plus au goût du jour ? Peut-être bien. À tout le moins une vraie réflexion est engagée sur "l'héroïsme" des soldats français, y compris dans la dernière livraison de la revue "théorique" de l'armée de terre, Inflexions.

Dans un copieux numéro consacré à la question Que sont les héros devenus ?, la revue estime en substance que les combattants vivants ou survivants ont droit à leur part de gloire et qu'ils ont le sentiment de ne pas bénéficier d'une reconnaissance suffisante. Le colonel Michel Goya, chercheur à l'Irsem, parle en réalité de la France quand il note que les héros de l'armée britannique en Afghanistan sont les secouristes, pas les combattants, inconnus du grand public. Comme en Irak, estime-t-il, tout se passe "comme si combattre était devenu honteux." D'ailleurs, regrette le préfacier de ce numéro, le sociologue André Thiéblemont, "le combattant n'a de reconnaissance publique que s'il est martyr". Le psychiatre Patrick Clervoy va jusqu'à évoquer "le malheur du héros" et enfonce le clou : "Mort, le héros reçoit les honneurs qui lui sont dus. Les hagiographes rédigent son histoire officielle, qui servira pour sa légende. Avec ce récit arrangé, tout rentre dans l'ordre. Le monde continue de tourner rond. S'il n'est pas mort, quelque chose se grippe. Celui qui reçoit le statut de héros devient, quoi qu'il fasse, un exclu."

L'héroïsme guerrier

De manière concomitante, le numéro de janvier de la revue Esprit abordait ce même thème. Dans un article assez ardu, le philosophe Christophe Bouton s'interroge sous le titre Pouvoir mourir et pouvoir tuer. Questions sur l'héroïsme guerrier et fait appel à Georg Wilhelm Friedrich Hegel : "La guerre n'est ni une contingence extérieure ni le mal absolu ; elle a sa nécessité propre, qui est de forcer les individus à sacrifier leurs intérêts privés, leur propriété, éventuellement leur vie, au profit de l'État, en protégeant celui-ci de la sclérose dans le particulier qui le menace lors d'une paix durable."
Revisitant Clauzewitz, Sigmund Freud et Wolfgang Sofsky, Christophe Bouton poursuit : "La thèse de Clausewitz est que la violence n'est jamais, dans la guerre, une fin en soi ; elle est un moyen au service d'une volonté politique qui lui sert de garde-fou. Sofsky considère que cette définition est illusoire : du point de vue supérieur de la politique, la guerre est en tout et pour tout un moyen d'imposer sa volonté à l'ennemi. Mais une fois qu'elle est entreprise, la guerre s'émancipe bien vite des buts politiques ou idéologiques. Elle crée ses propres conditions de perpétuation. La violence devient un but en soi, elle crée elle-même la volonté de tuer." Un point de vue qui n'est pas celui de Sigmund Freud, souligne l'auteur : "La guerre ne manifeste nullement l'esprit de sacrifice au service de l'État en danger : [elle] nous dépouille des couches récentes déposées par la civilisation et fait réapparaître en nous l'homme des origines. Elle nous contraint de nouveau à être des héros qui ne peuvent croire à leur propre mort ; elle nous désigne les étrangers comme des ennemis dont on doit provoquer ou souhaiter la mort."

Résister au stress des combats

Jusqu'où peut aller cette pulsion ? Goya nous le rappelle : très loin . "En 1946, deux psychologues américains ont découvert que quelques rares soldats, 2 % à 3 %, qualifiés d'agressive psychopaths, étaient capables de résister presque indéfiniment au stress des combats, car ils s'y trouvaient à l'aise et restaient relativement indifférents au spectacle de la violence." Étaient-ce pour autant des héros ?
C'est encore une philosophe, Monique Castillon, qui reprend la balle au bond dans son article d'Inflexions : "Un mercenaire peut se battre pour des mobiles matériels ; un soldat combattra pour préserver l'intégrité de son pays ; mais pour qu'il y ait des héros, il faut pouvoir mourir pour quelque chose qui ne meurt pas, c'est-à-dire ce qu'il y a d'éternel dans l'esprit vivant d'un peuple."

http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/jean-guisnel/qu-est-ce-que-l-heroisme-militaire-17-02-2011-1296558_53.php
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MessageSujet: Afghanistan : les oubliés de la guerre   "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎ Diapo0b0fdf5d9e0fe11dea4d4eabc282a2c1Jeu 17 Fév 2011 - 23:01

Déjà 53 morts mais aussi des centaines de grands blessés. Match a rencontré ces hommes brisés
que leurs ­camarades n’abandonnent pas. Et qui ont des droits sur la France.

http://www.parismatch.com/Actu-Match/Societe/Actu/Afghanistan-les-oublies-de-la-guerre-252597
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MessageSujet: Re: "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎   "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎ Diapo0b0fdf5d9e0fe11dea4d4eabc282a2c1Ven 18 Fév 2011 - 16:13

s'il y a bien des sujets ou j'évite d'être un peu provoc, nous y sommes ...
je me suis engagé en 1979 dans les paras au 1er, j'ai des camarades qui sont restés sous les cendres du Drakkar ...
JE VAIS VOUS DIRE, LA SOCIETE FRANCAISE IGNORE SES SOLDATS DEPUIS BIEN PLUS LONGTEMPS ... il existe un nombre important d'associations et autres, qui, justement essayent de remédier à ce sentiment d'abandon ... qui parmi vous êtes adhérents de l'association en charge du souvenir, par exemple, de nos camarades en Nlle Calédonie ...
qui a renouvelé son abonnement à la Maison de la gendarmerie ...

Un grand merci pour ce post... qui ne sert à rien tant la société est devenue consommatrice .... d'infos ... il faut que ça zappe et que ça zappe vite ....
ainsi va le monde
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MessageSujet: Où va l'armée française ?    "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎ Diapo0b0fdf5d9e0fe11dea4d4eabc282a2c1Sam 19 Fév 2011 - 10:41

Refonte de la carte militaire, réorganisation des états-majors, budgets de plus en plus « serrés », réduction constante des effectifs, vieillissement du matériel… Près de quinze ans après l’entrée en vigueur de la professionnalisation des armées, près de deux ans après la réintégration de la France dans l’Otan, la « grande muette » est inquiète. Elle s’interroge non seulement sur ses moyens, mais aussi sur la finalité, devenue floue, de ses missions. A quelle logique politique et stratégique obéit-elle ? Et au-delà, quelle peut être, aujourd’hui, la place de la fonction militaire dans une société régie par les seules « valeurs » marchandes, piétinant chaque jour les vraies valeurs, celles du service, du devoir et du sacrifice, que le soldat incarne dans toute leur quintessence ?


http://www.lespectacledumonde.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=416:dossier575&catid=29:dossier&Itemid=55
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MessageSujet: Re: "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎   "L'armée n'aime pas les gens blessés"‎ Diapo0b0fdf5d9e0fe11dea4d4eabc282a2c1

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