http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2007/10/le-suicide-chez.html
"Entre 2001 et 2005, les armées ont subi 332 suicides et environ trois fois plus de tentatives". Ce chiffre, a priori inconnu jusqu'à présent, est extrait d'un document du Service de santé des armées intitulé "Conduites auto-agressives dans les armées: tentatives de suicides et suicides.
Résultats de la surveillance épidémiologique 2001-2005" réalisé par l'Ecoledu Val-de-Grâce. Il s'agit des derniers chiffres disponibles.
Ce document est cité dans un article de Haïm Korsia, rabbin et aumoniergénéral de l'armée de l'air, dans la revue de reflexion publiéechaque trimestre par l'Armée de terre. Outre une reflexion spirituelle et socio-psychologique sur le phénomène, cet article ('"Se perdre pour savoir") regorge d'informations.
Sur ce chiffre de 332 suicides - soit 66 par an, plus d'un par semaine - "les hommes en représentent 94,9% et ils se suicident, rapporté au nombred'hommes dans les armées, deux fois plus que les femmes". "44,9% utilisent une arme à feu, en particulier dans la gendarmerie (...) La pendaison vient juste après avec 39,7%". "Contrairement à ce qu'on pourrait penser, les suicides ont lieu en métropole et très peu en opération extérieure".
D'une armée à l'autre, les chiffres sont très variables. "Pour 100.000 personnes, Gendarmerie 27,1. Terre : 19,7. Air: 14,1. Mer 13,2. A rapprocher du ratio de la population civile d'environ 19 pour 100.000" On se suicide donc deux fois plus dans la Gendarmerie que dans la Marine.
Pourquoi ? "Les gendarmes sont toujours en opération et le stress lié à cette situation est évident", analyse Haïm Korsia.
L'étude remarque que durant cette période, 59 suicides "ont eu lieu sur le site militaire même, soit 17,8%, ce qui est une façon évidente d'adresser un message d'alerte à l'entité militaire". Ce chiffre correspond à celui des motifs du suicide: 15,5% sont la cause de "difficultés d'adaptation au milieu militaire".
Haïm Korsia insiste sur le rôle de la notation qui prend parfois la forme d'une"note de gueule": "Dans aucun autre milieu, la notation est aussidéterminante". Quant à aller voir un psy en cas de problème, ce n'est pas si simple: "Consulter un psy dans les armées reste l'antichambre de l'inaptitude, le fameux P4. Il importe de rendre le recours à un psy comme un acte aussi banal que consulter pour une grippe ou presque".
Rédigé le 09/10/2007 à 09:40
PS : Merci à GD54 pour le lien.