« Cela fait quinze ans que j’exerce. Je suis au dépôt avec des détenus très stressés. Je n’avais jamais vu ça », a expliqué une policière à la barre du tribunal correctionnel de Meaux, ce mardi.
A quelques pas d’elle, se trouvait la prévenue qui lui a donné un violent coup-de-poing au visage, au sein même du commissariat de Meaux, le 3 mars.
Cette grand-mère de 72 ans était jugée pour des violences -en récidive- sur deux policières ainsi que sur son petit-fils âgé de huit ans.
Le tribunal l’a condamnée à six mois de prison avec sursis mise à l’épreuve, comme l’a requis le substitut du procureur Elsa Valentini, qui a rappelé « la différence entre l’éducation, même à l’ancienne, et la maltraitance, qui conduit à l’humiliation et la brutalité ».
« Ce sont les policiers qui m’ont tapée. Ils m’ont donné des coups de poing et des coups de coude », a martelé la prévenue. Une scène difficile à imaginer. « Pendant le transport, nous ne l’avons pas menottée, vu son âge », a précisé la policière.
Une main sur la hanche, l’autre tripotant ses cheveux, la prévenue était virulente. A tel point que le président Olivier Protard, tout en courtoisie, devait sans cesse la recadrer. Même son avocate Me Moroni lui a sèchement lancé à plusieurs reprises : « Taisez-vous ! »
Le 3 mars, deux témoins avaient vu la dame « taper comme un bonhomme » son petit-fils, devant le local de la Croix-Rouge à Meaux, rue Courteline. Ils ont décrit un enfant tétanisé, recevant des coups de poing et des claques au visage. « Si ce soir tu n’es pas mort, tu as de la chance. Je vais te tuer, petit bâtard », lui aurait lancé sa grand-mère.
Après cette scène, les policiers avaient récupéré le garçon, en pleurs, devant chez sa grand-mère, qui avait alors été interpellée. « Je lui ai mis juste une claque », a-t-elle assuré, en retirant ses lunettes et… en se portant deux claques à elle-même.
Me Lefevre-Krummenacker, l’avocate du petit-fils, par le biais d’une association d’aide aux victimes, a décrit un enfant manipulé par son père qui lui dicte ses déclarations. Me Beaufils, qui défendait les policières, a qualifié la prévenue de « Tatie Danielle ». Un portrait à nuancer pour Me Moroni, qui a décrit sa cliente comme une femme « perturbée, à la vie difficile ».
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