Tribunal correctionnel de Châteauroux
L'homme qui est dans le box des accusés, ce jeudi, dit « ne pas comprendre ». Ne pas comprendre ce « déchaînement de violence des policiers à son encontre ». Il lâche même quelques larmes et tente d'expliquer… l'inexplicable. Les faits qui lui sont reprochés se sont déroulés samedi 29 août, à Déols. Ce jour-là, les championnats du monde de voltige occupent tout le ciel déolois et la circulation au sol n'est pas des plus aisées. Au guidon de son scooter, ce trentenaire veut forcer un barrage policier. « Les fonctionnaires vous ont demandé de ne pas passer et vous avez fait en sorte de contourner cette interdiction », s'étonne le président, Rémy Figerou. « Je voulais seulement passer à pied en poussant mon scooter. » La suite allait être d'une rare violence et l'homme qui est sujet à des crises d'épilepsie n'envisageait nullement de faire demi-tour. « Les policiers ont eu le plus grand mal à tenter de vous calmer et cinq d'entre eux ont été blessés sérieusement. Ils ont réussi à vous passer les menottes et vous conduire au poste où là, vous avez blessé deux officiers de police judiciaire. » La garde à vue était interrompue de force et a repris, ce mercredi. « Et là, dans votre cellule, vous avez sérieusement blessé deux nouveaux fonctionnaires. »
Pour Stéphanie Aouine, procureur de la République, « ces faits sont inadmissibles. Celui qui est devant nous a blessé neuf policiers dans l'exercice d'une fonction qui consiste à sécuriser des lieux, protéger des citoyens et en réponse de cela, ils se font parfois violemment agresser ». Défendant les neuf policiers, Me Pascale Léal a évoqué « des griffures, des morsures profondes, tout en affirmant aux policiers qu'il avait le sida. Aux violences physiques s'ajoutent bien là, des violences morales pour les policiers qui ont dû subir des tests de dépistage HIV ».
Du côté de la défense, Me Stéphanie Dias a rappelé l'aspect fragile de son client « et son épilepsie qui entraîne des troubles très graves. En crise, il devient impulsif et complètement incontrôlable ».
A l'issue des débats, ce Castelroussin de 30 ans a été condamné à 18 mois de prison, dont 12 mois avec sursis, une obligation de soins et de travail. Un mandat de dépôt a été prononcé à son encontre et le prévenu a été conduit directement au Craquelin.
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