Oucques. Vendredi après-midi, un patron de bar a pointé ses fusils en direction des gendarmes. Il a été interpellé sans qu’un seul coup de feu soit échangé.
On a évité un bain de sang ! Des gendarmes auraient pu être blessés, voire tués. Le forcené aussi.
En repassant la scène qui s'est déroulée vendredi après-midi, dans un café à Oucques, le colonel Jean-François Valynseele ne peut que saluer la maîtrise et le courage dont ont fait preuve les gendarmes de la brigade de première intervention : deux militaires de Marchenoir (dont un adjudant) et un autre de Selommes.
« Il était 17 h 20 quand ils ont été appelés pour un problème dans cet établissement. Le tenancier, connu de nos services pour des faits de violence, aurait menacé de mort sa fille. Quand les gendarmes sont arrivés, ils ont tenté de discuter tout en prenant position. L'homme de 45 ans a alors sorti deux fusils de chasse de derrière son comptoir et les a pointés – un dans chaque main – vers les forces de l'ordre. " Je vais vous flinguer " aurait-il crié, en les visant au jugé. »
Le commandant du groupement départemental poursuit : « L'adjudant connaissait cet homme et a tenté de le raisonner et de calmer la situation. " Je range mon arme et tu baisses tes fusils ". L'homme a obtempéré et il a pu être maîtrisé dans la foulée. »
« Les gendarmes ont fait preuve de beaucoup de sang-froid. Ils étaient clairement en état de légitime défense car l'individu avait le doigt sur la détente. »
Le reste de l'arsenal
Après l'interpellation du bistrotier, les militaires ont procédé à des perquisitions dans l'établissement, ainsi qu'à son domicile et dans son véhicule. Ils ont ainsi pu découvrir le reste de son arsenal, notamment dans le coffre de sa voiture et derrière le bar. Le dépistage d'alcoolémie s'est en outre révélé positif.
« Tout aurait pu basculer en trois secondes et ça aurait été un carnage, estime le colonel Valynseele. Les armes étaient chargées pour le gros gibier. Il faut vraiment saluer le professionnalisme de ces hommes expérimentés, qui ont eu les bons réflexes et la bonne attitude… Même dans le Loir-et-Cher, sur le territoire d'une brigade où la délinquance est pourtant la mieux maîtrisée, on n'est pas à l'abri de ce genre de situation. C'est bien la preuve qu'il n'y a pas de petite intervention. On a tous en mémoire les deux gendarmes abattues à Collobrières dans le Var, le 18 juin 2012, alors qu'elles venaient au départ pour un simple différend. »
Placé en garde à vue dès vendredi, le quadragénaire a été présenté au parquet samedi, puis placé sous mandat de dépôt à la maison d'arrêt de Blois suite à son entrevue avec le juge. Il devrait être présenté en comparution immédiate ce lundi, devant le tribunal correctionnel de Blois.
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