Le stress en gendarmerie ? existe pas !

Rappel du premier message :

A grand coup de médias, le gouvernement a dévoilé aujourd'hui sa liste des entreprises qui luttent ou non contre le stress. C'est carton rouge, jaune ou vert pour les entreprises citées. Et quid de la gendarmerie dans tout cela ? Meme pas vu dans la liste. Certes ce n'est pas une entreprise, mais elle aurait droit de citer vu le nombre de personnels. Au moins, en citant des entreprises qui ne sont pas sous sa tutelle, l'Etat évite de parler des problèmes dans ses institutions.
A croire encore une fois que personne n'est stressé dans la gendarmerie...

Bonjour à tous.

Quatre mois d'absence sur le forum, quatre mois de léger "vide" dans ma vie.

Je reprends peu à peu le goût des choses après un burnout foudroyant en fin d'année 2011....
Alors dire que l'article me parle, c'est peu dire...

Il nous suffit pour ce faire d'un rythme soutenu, de quelques interventions "dures à encaisser" additionnées à une fatigue que l'on s'efforce de ne pas voir et sans même qu'on n'ait le temps de s'en rendre compte, les crises de panique, visions morbides et insomnies s'enchainent... Ca a été mon cas et le cocktail a été suffisamment détonnant pour me plonger dans un état que je qualifierai d'alarmant. La faute aussi je suppose à un épisode professionnel difficile qui a indéniablement laissé des traces.

Se réveiller en pleine nuit avec des idées noires et le cœur qui bat à 180, ce n'est pas moi, ça ne l'a jamais été. Et pourtant je l'ai vécu. Ma femme et les médecins peuvent malheureusement en témoigner .

Mais je suis certain que ceux qui m'ont connu "avant" ne le croiraient pas. Et bien si, j'en suis là... Mais je compte bien me servir de cette expérience que je ne souhaite à personne, pour la livrer aux autres et leur dire d'en parler à un médecin sans tarder .

Mes collègues actuels sont pourtant charmants et ma hiérarchie compréhensive, alors je n'ose même pas imaginer dans le cas contraire.

C'est précisément elle (la hiérarchie) qui s'est inquiétée de mon état de santé en fin d'année et qui a contacté l'infirmerie. Pour ça, je l'en remercie.

Je ne rentrerai pas dans les détails ici, mais la lecture de cet article m'a fait prendre conscience de 3 choses :

1 - L'opérationnel est effectivement "usant" de par le stress et les visions d'horreur dont il nous assaille au quotidien, mais lorsqu'on s'en rend compte, c'est bien souvent trop tard. Une fois que le moteur s'est emballé, difficile de le faire ralentir ...

2 - On ne s'aguerrit pas du contact avec la mort et des situations de stress, celles-ci s'accumulent jusqu'au jour où il y a "celle" qui fait déborder le vase en raison de facteurs X ou Y ... Souvent dans notre cas : la fatigue.

3 - Nos modes de fonctionnement ne nous offrent pas d'autre alternative que d'encaisser en tentant de désamplifier les situations par des plaisanteries au goût parfois douteux : jusqu'au jour où certains tombent tel un fruit trop mûr ...

Mes pensées vont donc tout droit aux familles de "ceux" qui n'ont pas eu l'éclair pour être arrêté à temps et pour qui le facteur X ou Y a été trop lourd à porter . Ils figurent sur la longue liste que nous connaissons malheureusement ...

Bonne soirée à tous

A bientôt

Je suis entièrement d'accord avec toi. Nous avons un boulot qui nous bouffe la santé comme on dit. J'ai personnellement connu ce genre de malaise à plusieurs reprises. On encaisse, on encaise car on veut toujours être au top et un jour ...

Qu'elle recette adopter pour un mieux être au travail ?

Qu'il en faille beaucoup ou peu pour se sentir mal, le résultat est le même c'est une question de sensibilité et les conséquences peuvent être catastrophiques.
Je pense assez bien connaître le cas de Tramber et s'il a aujourd'hui une hiérarchie compréhensive ça n'a pas toujours été le cas malheureusement.
Le principal c'est que son problème soit pris en compte ce qui lui évitera d'être ajouté à la longue liste de ceux qui choisissent de nous quitter.

Bonsoir Tramber,
Ton témoignage est précieux. Tu es bien placé pour parler des facteurs déclenchant et surtout des premiers symptômes.
C'est de ce type de signaux d’alarme dont ont besoin ceux qui se trouvent dans la panade et aussi leurs entourages.
Bon courage à toi,

Bilboquet : ce que tu dis ne vaut même pas d'être relevé. Dors bien sur tes certitudes et qui vivra verra...

gillroyce a écrit:

Bonsoir Tramber,
Ton témoignage est précieux. Tu es bien placé pour parler des facteurs déclenchant et surtout des premiers symptômes.
C'est de ce type de signaux d’alarme dont ont besoin ceux qui se trouvent dans la panade et aussi leurs entourages.
Bon courage à toi,

Bilboquet : ce que tu dis ne vaut même pas d'être relevé. Dors bien sur tes certitudes et qui vivra verra...

Entièrement en accord avec toi.

J'ai pour ma part trouvé un camarade dans mon unité avec qui j'ai pu parler et avancer. Merci à lui!
Il n'est pas toujours évident de s'apercevoir qu'il faut vite attraper la main qui passe avant de continuer à sombrer.

Voici un message (dont je conserve la confidentialité de l’émetteur), que j'ai reçu en MP à peine 5 minutes après avoir posté le mien :

Salut,
Je me suis reconnu dans ton témoignage. Pour ma part c'est mon toubib perso que je suis allé voir après m'être mis à pleurer devant mon ordinateur un dimanche matin.
Depuis avec l'aide de mon toubib et d'un antidépresseur, ça va beaucoup mieux.
J'ai pu prendre le recul nécessaire.
Bon courage camarade et prend soin de toi.

.

Effectivement, il faut que chacun de nous soit vigilant et attentif à l'autre. Les causes de tout ce stress résulte en grande partie des sous effectifs qui n'iront pas en s'arrangeant, et du rythme qui en découle... Si on rajoute à cela des nuits constamment entrecoupées, des situations glauques, des difficultés procédurales avec nos parquets, notre hiérarchie qui met toujours le doigt sur la moindre virgule de travers, le matos qui déconne ou qui plante, une majorité de gens qui nous déteste et des branleurs qui nous veulent la peau, je pense qu'on est pas loin du compte pour flancher niveau moral et ce meme avec la meilleur des convictions...

""""Tous les acteurs de la chaîne de soutien psychologiques des armées et même du privé étaient réunis cet après-midi au Val-de-Grace pour éclairer des journalistes, mais aussi une conseillère maître à la cour des Comptes et des responsables du domaine RH du ministère (pensions, action sociale, etc). Des responsables des états-majors étaient également présents, comme le major général de la marine, l'amiral Stéphane Verwaerde.""""

""Ce tour de table interarmées permet aussi de confirmer que toutes les composantes du ministère ne sont pas allées à la même vitesse dans leur réponse. La gendarmerie a ainsi pu montrer que sa prise en compte est déjà ancienne, et le réseau géographique, très maillé, ce qui permet de prendre en compte toutes les conséquences d'un évènement traumatique, comme la responsable de la filière l'a illustré avec le cas de Collobrières. Le réseau de la gendarmerie ne sera cependant totalement maillé qu'à la fin 2013, avec 16 psychologues référents en région, s'ajoutant aux 5 psychologues de l'échelon central."""""

http://lemamouth.blogspot.fr/2012/12/le-soutien-psy-en-seminaire-au-val-de.html

tant sur le stress, que les suicides !

je le sais, le professeur, intervenant auprès de la DG, est sur ma circo !!!

Oui ! oui !
et c'est un homme bien !