RAPPORT SUR LE MORAL - Région de Gendarmerie de Haute-Normandie (RGHN) - Page 1 sur 2I -APPRÉCIATION RELATIVE À LA CAPACITÉ OPÉRATIONNELLE ET AU MORAL DES PERSONNELS
11 - Bilan relatif au moral
111 - Depuis le précédent rapport
Depuis le précédent rapport établi en 2007, le moral des unités est resté
globalement stable, mais marqué par des interrogations et des incertitudes, voire des inquiétudes.
Le passage de la gendarmerie au ministère de l'intérieur est autant un sujet de questionnement sur les conséquences directes que cet événement
aura sur le quotidien de chacun (positionnement, missions, reconnaissance des spécificités,...), qu'un sujet d'inquiétude quant à l'avenir même de la
gendarmerie et à sa capacité à long terme de préserver sa culture spécifique.
Les différents rapports récents traitant de la condition militaire, tels que celui du haut comité d'évaluation de la condition militaire en 2007 ou celui
relatif à la parité globale police-gendarmerie, ont été accueillis plutôt favorablement. Le personnel attend cependant avec circonspection et impatience la prise d'effets des mesures annoncées qui restent par ailleurs encore floues tant du point de vue de leur calendrier de mise en oeuvre que de leur résultat direct sur sa rémunération immédiate.
Le moral des gendarmes adjoints paraît quant à lui plus dégradé au regard des difficultés qu'ils rencontrent pour intégrer le corps des sous-officiers d'une part, et aux difficultés pécuniaires qu'ils éprouvent notamment au regard d'une prime d'alimentation jugée sous-dimensionnée, d'autre part.
112 -Actuellement
Le moral des officiers est moyen à bon.
Très impliqués dans la réussite de la nouvelle organisation du service de la
gendarmerie, les officiers sont globalement satisfaits des responsabilités qui leur sont confiées.
Cependant :
– les commandants de communautés de brigades s'estiment soumis à une pression particulièrement prononcée en termes de résultats et d'activité
alors même que leurs moyens restent contraints ;
– les officiers issus du PAGRE sont préoccupés par la mobilité au grade de capitaine et souhaiteraient pouvoir bénéficier d'une mobilité régionale ;
– les officiers de recrutement rang, recrutés avant le PAGRE, nourrissent quelques rancoeurs vis-à vis d'un système dans lequel ils estiment être les
perdants tant en terme de mobilité que d'avancement de carrière.
A ce titre, les capitaines concernés considèrent que leur passage au grade de chef d'escadron serait logique au regard de leur engagement passé et de la chance manquée que constitue pour eux le fait d'avoir précédé de quelques années les dispositions plus souples du PAGRE ;
– les officiers issus de l'EOGN – et particulièrement les OG3 -estiment quant à eux que leur parcours de carrière n'est pas suffisamment différencié.
Les sous-officiers ont un moral globalement moyen voire morose.
Au premier chef des motifs de morosité, viennent la charge de travail et la culture du résultat, sources de tension et de fatigue. Cette situation est renforcée par le fait que les mesures catégorielles se font attendre et qu'elles sont globalement mal connues, ce qui se prête à la diffusion de nombreux « bruits de couloirs », la plupart du temps totalement infondés. Beaucoup commencent parfois à douter de la mise en oeuvre de mesures annoncées depuis des mois, qui interviendrait selon un calendrier et un cadencement indéfinis. Tous réclament des informations fiables sur le sujet.
Parallèlement, les sous-officiers restent attentifs à leurs conditions de travail et s'inquiètent des premiers indices du retour d'une rigueur budgétaire. Si les premières mesures de bonne gestion mises en oeuvre sont acceptées avec une certaine difficulté (contrôle strict des indemnités de repas notamment), celles qui ont des répercussions immédiates sur le service sont critiquées (consommation carburant, réparations automobiles). Les premières inquiétudes commencent à poindre quant aux baisses d'effectifs qui pourraient intervenir dans les années à venir.
Les gendarmes adjoints volontaires évoquent deux préoccupations :
– L'attribution de l'indemnité journalière d'alimentation est vécue par certains comme une régression en termes de pouvoir d'achat, pour d'autres
elles constituent une plus grande liberté. Pour la plupart, elle conduit surtout à une remise en cause de l'organisation de leur vie personnelle, que l'on peut juger au demeurant plutôt saine, mais également très souvent à l'adoption d'un régime alimentaire peu équilibré néfaste pour leur santé.
– Les tests d'accès dans le corps des sous-officiers de gendarmerie sont jugés trop difficiles tant par les GAV eux-mêmes qui y voient un manque de
reconnaissance, que par un grand nombre de sous-officiers qui partagent cet avis. Ces derniers restent cependant conscients des graves lacunes de certains candidats, notamment en orthographe, et de leur manque de maturité pour se préparer efficacement aux tests.
Le moral du personnel CSTAG peut être qualifié de moyen à bon. Cette catégorie de personnel apprécie les progrès notables réalisés en leur faveur et attend avec calme les prochaines évolutions.
Le personnel civil est particulièrement attentif au passage de la gendarmerie au ministère de l'intérieur et aux incidences qui en découleront en terme de gestion et de statut. Il reste préoccupé par les déroulements de carrière (statuts, rémunération, primes et en particulier celles accordées pour résultat exceptionnel, possibilités d'avancement,...) et par son positionnement par rapport au personnel militaire.
113 - Dans les 12 prochains mois
L'évolution du moral des unités dépendra très largement :
– de la clarté des informations qui seront diffusées sur la réalité des mesures catégorielles à venir ;
– de la mise en oeuvre effective de ces mesures ;
– de l'état du budget de fonctionnement pour l'année 2009.
12 - Bilan relatif à la capacité opérationnelle
121 - Depuis le précédent rapport
La capacité opérationnelle est restée bonne, notamment en raison d'une meilleure réalisation des effectifs. Il est cependant souhaité que ceux-ci ne soient pas revus à la baisse.
L'organisation des communautés de brigades, qui est pourtant entrée dans les habitudes, fait encore l'objet de quelques critiques. Les difficultés pratiques de fonctionnement accentuées par la distance et par des problèmes immobiliers, sont régulièrement soulevées.
La capacité opérationnelle des unités de recherches est obérée par des restrictions budgétaires qui pèsent sur la durée des investigations et sur la mise en oeuvre de techniques souvent coûteuses. Ainsi, les objectifs ambitieux de la politique de la gendarmerie en matière de police judiciaire, auxquels le personnel des unités de recherche adhère pleinement, peuvent parfois se heurter aux réalités d'un budget contraint, ce qui peut être source de frustration et de démotivation dans l'avenir.
122 -Actuellement
La capacité opérationnelle de la gendarmerie en Haute-Normandie reste bonne.
Elle repose essentiellement sur la capacité des commandants de compagnie et d'unités, au sein desquels le commandant de COB prend de plus en plus de place, à mettre à profit avec pertinence le dialogue opérationnel.
Elle dépend largement de la qualité des commandants d'unité et de la bonne compréhension de l'usage qui doit être fait des indicateurs.
Or les commandants de COB ne sont pas forcément toujours préparés à l'exercice des difficiles responsabilités qu'ils doivent exercer et la culture du chiffre reste très présente dans l'institution. De plus la capacité des commandants d'unité continue d'être obérée par des tâches administratives jugées toujours trop importantes et trop complexes au regard de règles en perpétuel changement (la gestion de la DFUE est fréquemment dénoncée à ce titre).
La présence sur le terrain est toujours très forte et reste le meilleur garant des résultats enregistrés en matière de délinquance et de sécurité routière. Cependant la durée des services nocturnes est pointée comme trop fatigante. Enfin les unités expriment le sentiment d'être en permanence
écartelées entre les différentes priorités.
Sur le plan matériel, outre les restrictions de carburant et l'incapacité financière à assurer toutes les réparations des véhicules accidentés, et malgré des efforts constants de modernisation, il reste des insuffisances soit en terme de qualité (solidité des T.I.E par exemple) ou de quantité (Ethylomètres et Ethylotests) qui peuvent influer sur la capacité opérationnelle des unités.
123 - Dans les 12 prochains mois
Les réorganisations tant nationales (schéma directeur des unités de sécurité routière) que locales sont génératrices de craintes liées à une mobilité forcée ayant des impacts familiaux.
Une baisse de la capacité opérationnelle des unités est à prévoir pour 2009 par l'effet d'une diminution attendue du budget qui pourra difficilement être absorbée sans conséquences directes sur les modes d'action, déjà largement aménagés, et qui ne peuvent être adaptés à l'infini. Cette situation pourrait être confortée par la diminution des effectifs qui pourrait être programmée dès 2009.
Le personnel attend la mise en application de « PULS@R » qui devrait améliorer le fonctionnement de l'informatique de service. L'instruction dispensée avant même la mise en place de cette application est appréciée.
Le contenu de l'outil suscite ponctuellement des avis contrastés.
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