MORT DU GIGN

Je viens de recevoir le message suivant : qu'en pensez-vous ?

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Sujet : Mise à mort du GIGN...

Notre hiérarchie vient donc officiellement de décréter qu’au 1er septembre 2007, le GIGN allait passer d’une poignée d’hommes (dont une soixantaine d’opérationnels), à presque 400 personnes, voire d’avantage dans un avenir pas si lointain…

A titre personnel, je voulais remercier toute une chaîne hiérarchique allant du Directeur de la Gendarmerie au GSIGN, et désolé si j’en oublie au sein de notre propre unité (sûrement par intérêt personnel, mais heureusement, ils sont très peu nombreux voire marginaux) :

Merci d’avoir pris en compte la dimension humaine d’une « restructuration » du GIGN. Le GIGN était pour une évolution mais personne n’a été entendu.

Merci de nous faire comprendre que nous ne sommes que des hommes faits pour nous faire trouer la peau, ne pas réfléchir, aller au carton et c’est tout.

Merci d’oublier l’ « âme » du GIGN, son histoire, son vécu, sa famille et de jeter tout cela aux WC.

Merci de nous dire que le GIGN « ne nous appartient pas ». Il ne vous appartient pas plus, mais vous avez les barrettes et les étoiles, donc vous décidez pour nous. C’est, ma foi, bien normal puisque nous ne sommes pas très intelligents (Cf.- le 2ème remerciement). Je croyais pourtant que c’était ma passion, mon but dans la vie, ma conception de l’épanouissement professionnel.

Merci de nous faire croire que cette restructuration est faîte pour contrer la police et certaines autres unités dans le cadre des prises d’otages massives. Il est évident que ça n’est pas du tout pour « mettre la main » sur le GIGN, contrôler cette unité d’ « incommandables aux cheveux longs », prendre pied dans les locaux de cette unité, les mettre au pas à moyen terme, casser ce cocon ou l’on se sent si bien, en faire un régiment en quelque sorte. Il est vrai qu’avant, vous n’aviez pas le commandement, vous n’aviez que l’unité d’élite. Maintenant que vous avez les deux, ça ne vous plaît guère,

Merci de nous dire que nous avons de grandes opportunités de carrière : passer adjudant ou plus. Il est vrai qu’en rester gendarme et sauver des vies, et passer de grade en restant à votre botte, notre choix est vite fait.

Merci de nous démontrer que nos valeurs comptent pour vous en donnant notre insigne à tout le monde. Là encore, du sang n’a pas coulé pour notre macaron, il n’a a priori aucune valeur à vos yeux.

Et enfin, un très très grand merci à nos grands « décideurs à notre place » pour avoir oublié bien vite que des gars du Groupe sont morts pour le GIGN, en portant ce bout de tissu que vous voulez donner à plus de 400 personnes. Une pensée pour toi, Frédo, qui doit suivre cette histoire avec ton joli sourire en coin. Ils t’ont déjà oublié, nos grands « décideurs à notre place » : c’est vrai que tu es parti il y a tellement longtemps, un peu moins de trois mois, le 19 février dernier. On a beau leur dire, ils n’écoutent pas.

J’oublie sûrement de nombreux remerciements et je tiens à m’en excuser : il y aurait encore tellement de choses à dire sur ce que vous êtes en train de faire et d’officialiser avec tellement d’engouement, de ferveur et de joie, à savoir :

LA MORT DU GIGN

Ce message me touche profondément.

Le GIGN dérange depuis pas mal de temps. Voilà, le résultat est là et notre camarade a tout dit.
Pas d'élite chez nous, ça fait de l'ombre. surtout s'ils sont de basse naissance.

Nivellement par le bas, mais ça fait un bout de temps que cela a commencé.

Sans Objet.

Un CBTA

En même temps, si cela passe à 400 et plus, la question que se pose est de savoir pourquoi ?
Car si je comprends bien, c’est une augmentation en masse ?
Est-il possible que Gendarmerie aurait dans les prochains décrets le contrôle du RAID pour qu’une seule administration s’occupe des missions des deux ?

Parce que si c’est pour faire un GIGN géant mais avec des gars qui ne serviront pas véritablement du fait du nombre, c’est un peu stupide, donc il y a certainement une bonne raison, faudrait voir du côté police si les services comme le RAID ont eu vent d’une réforme !

Sinon, c’est encore un post, qui va faire comme pour la protection du président, ça va encore partir dans tous les sens !

Francky a écrit:

Est-il possible que Gendarmerie aurait dans les prochains décrets le contrôle du RAID pour qu’une seule administration s’occupe des missions des deux ? [...] faudrait voir du côté police si les services comme le RAID ont eu vent d’une réforme !

C'est aussi mon avis.

Entre les politiques qui ne voient que par le GIGN et les autres qui ne jurent que par le RAID, a qui profite la situation ?

INFO ou INTOX ?

La transformation du GSIGN est dans les tuyaux depuis plusieurs mois. Le colonel FAVIER (actuellement au BPO) mais qui a été commandant du GIGN, en particulier, tout le monde s'en souvient lors du détournement d'avion et de l'assaut de Marignanne, a présenté un rapport détaillé au DGGN au mois de mai.
Il pourrait (conditionnel) prendre le commandement de la nouvelle entité, dans le cadre plus général d'une remise à plat du dispositif d'intervention.

L'ancien GSIGN deviendrait donc le GIGN (GROUPEMENT et non plus GROUPE d'intervention de la Gendarmerie Nationale), composé
- d'un escadron d'intervention (ex GIGN)
- d'un escadron d'appui (ex EPIGN)
- d'un escadron de protection (redéploiement des gendarmes GSPR, en fonction de la nouvelle configuration de la sécurité présidentielle)
- d'un escadron d'instruction.

Par contre je n'ai aucun élément sur les modifications côté Police, en particulier pour le RAID. Mais je doute très fortement qu'il intègre un commandement GN. Revoyez les événements "Human Bomb" et les acteurs principaux de l'époque... revoyez leur positionnement aujourd'hui dans l'organigramme de l'Etat
Allez, un petit lien

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Cela sent le gaz effectivement.

Entre la mise sur la touche du GSPR/Gendarmerie et cette communication, on comprend mieux les objectifs des dirigeants lorsqu'ils parlent d'un rapprochement POLICE/GENDARMERIE.

Bonjour.

En tant qu'ancien patron du GSIGN de 1987 à 1989, je ne peux qu'approuver la transformation du GSIGN en GIGN qui engloberait toutes les composantes des forces spéciales de la gendarmerie.

Il faut savoir partager pour le plus grand bien de l'institution, de sa renommée à l'étranger et de son efficacité.

Les succès obtenus, l'histoire parfois douloureuse font qu'on ne connaît que le nom "GIGN" dans la haute administration et hors de France.

Pourquoi dès lors, limiter cette appelation à l'unité de choc et historique des forces spéciales ? A moins qu'il n'y ait d'autres intérêts !

J'ai connu l'époque où les gendarmes du GSPR ou de l'EPIGN se présentaient en mission comme étant du GIGN pour faire "bonna figura" comme disent les italiens.

Le nom GIGN n'appartient ni à ceux qui ont dirigé l'unité à son origine, ni à ceux qui y servent. Ce n'est pas une marque commerciale.

Il faut savoir que derrière le sigle, il y a un petit business florissant de produits dérivés y compris hors métropole, une association dirigée depuis l'origine par certains, dont les tribunaux ont été amenés à qualifier pénalement la conduite, un placement d'hommes dans des emplois de sécurité,etc..Bref, quelque chose qui n'est pas forcément sain et sans arrière-pensées. Le changement d'appelation va perturber les habitudes.

Lors de sa nomination, ce lobby a tenté de faire renoncer le commandant Denis Favier à son commandement au motif, notamment, qu'il n'avait pas servi auparavant à l'unité. On connaît la suite lors de l'assaut sur l'AirBus à Marseille.

On peut noter enfin que l'idée n'est pas nouvelle. Dans les années 80, il y avait une première tentative pour élargir le GIGN, mais elle avait échoué par suite de l'action du lobby précité.

Pourrait on pour une fois ne pas manoeuvrer au ras des paquerettes et éviter une guerre des boutons bien stérile ?

Ce n'est outrager les morts du GIGN, ce n'est pas oublier ce que l'unité a apporté à la gendarmerie toute entière.

Là encore, il faut savoir évoluer et ne pas rester figer sur des situations résultant de l'histoire.

Jacques BESSY

Tout à fait Jacques,
ta conclusion est partagée par beaucoup.

Il est regrettable que de la publicité ait été faite à un texte qui ne le méritait pas, d'autant plus qu'il n'était pas signé. Sa provenance est douteuse.

Christian

Je partage vos points de vue, étant en plus de la même promo que Favier (88-2 Cne Ettori) que j'avais connu quand il commandait l'Escadron de Baccarat en Lorraine.

Rectification:
GIGN devient l'intervention
Le GSPR reste au président jusqu'aux dernières nouvelles
l'EPIGN est coupé en deux avec: le GOR et le SSP (protection rapprochée de hautes personnalités en france et à l'étranger)
Enfin une cinquième composante opérationnelle composée de spécialistes en techniques diverses et variées...
Le tout formera le GIGN opérationnel, c'est à dire 250 à 300 personnels!
Le reste 150 à 100 personnels pour l'état major logistique, les services de soutien etc...
Voilà, une réforme qui passe mal au GIGN mais en gros ils ne perdent rien par contre l'EPIGN va devoir se battre pour garder ses spécificités dans ce "new" GIGN entièrement dévolu au saint graal qu'est la prise d'otage de masse....!
Favier a eu de la chance en 1994 mais des Marignane il n'y en a pas tous les quatre matins....!
A bon entendeur.....