Un jeune homme a été condamné pour avoir insulté les militaires venus lui apporter une convocation en justice. Il a également provoqué les magistrats.
Tribunal correctionnel de Blois
A peine 20 ans et toute la colère du monde dans les yeux. Encadré par deux gendarmes qui finiront par lui mettre les menottes par précaution, Jérôme fusille de son insolence tous ceux qui représentent la loi. Tout au long de l'instruction du procès, la présidente du tribunal, Karolina Pommaret, aura bien du mal à tirer un mot de ce jeune sans emploi entré en résistance avec les institutions. « J'ai pas envie de parler, j'ai l'air débile ou vous comprenez pas ? », s'énerve-t-il très vite lorsque la juge récite le chapelet de salutations non distinguées que Jérôme a proférées aux gendarmes venus lui remettre une convocation en août dernier à Châtres-sur-Cher. Le ton est donné, l'audience s'annonce rock'n roll.
La juge lit alors la déposition des gendarmesqui essuient ses injures depuis plusieurs mois : « Vous les avez insultés puis vous avez déchiré la convocation devant eux, c'est humiliant… » Les mains dans les poches, Jérôme se mure dans son silence, ponctué de petits sourires et regards noirs. Déjà condamné pour des faits de violences, il n'a effectué aucun suivi réclamé par la justice et s'est mis à dos le juge d'application des peines, désormais favorable à une révocation de son sursis. « Otez vos mains de vos poches, s'il vous plaît ! », lui intime la présente agacée par son attitude dilettante. Il s'exécute de mauvaise grâce, puis s'agite passablement dans son box. Lorsque l'une des victimes s'approche pour témoigner, on le sent bouillonner. Lui renvoyant un visage impassible, la femme gendarme explique qu'elle ne réclame rien d'autre que la reconnaissance de son travail. « On le convoque et ça dérape à chaque fois. Je n'ai pas porté plainte avant, on a l'habitude d'être mal reçu dans ces situations, mais, là, c'est monté en puissance. »
Le parquet, par la voix d'Alexandra Pethieu, la vice-procureure, se montre d'une fermeté sans appel : « Force restera toujours à la loi, Monsieur, vous ne sortirez pas gagnant de ce bras de fer. Vous êtes hautain, désagréable, celui qui perd tout à ce jeu-là, c'est vous ! » Elle réclame huit mois de prison ferme et la révocation du sursis. A la présidente qui lui propose une dernière fois de s'exprimer, Jérôme oppose un élégant : « Je m'en bats les c… Tu fais ce que tu as à faire ! » à en faire trembler les murs du palais.
Sentant le détenu au bord de la crise de nerfs, la présidente rend rapidement son délibéré qui prolonge la détention de Jérôme de cinq mois ferme ajoutés aux trois mois de sursis révoqués.
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