Après une dépression, le quadragénaire, soutenu par les organisations sociales et syndicales de la Police nationale, est en conflit avec sa direction sur la nature du poste qu'il doit occuper à son retour de congé maladie.
Un policier de 43 ans, affecté au commissariat de Saint- Jean-de-Luz est en grève de la faim depuis le jeudi 28 février, à son domicile. L'homme soutenu par le syndicat unité Police SGP/FO et l'ANAS (Association nationale d'action sociale des policiers) est en conflit avec sa direction.
" Suite à une dépression nerveuse, malgré tous les avis médicaux, notre collègue est confronté à un mur d'incompréhension de la part de la direction départementale", écrivent dans un communiqué le président de l'ANAS 64 Claude Gracy et le secrétaire départemental du syndicat policier, Joseph Ciluffo. "Contrairement à ce que prévoient tous les textes, elle veut le réintégrer soit dans le service judiciaire luzien où il ne veut pas être, soit le muter", décrit Claude Gracy, joint par téléphone. "Il voulait revenir sur la voie publique, on le lui propose, mais en le mutant au commissariat de Bayonne.Il faudra qu'il fasse 40 kilomètres pour y aller : ça ressemble à une sanction."
Le quadragénaire avait été autorisé à reprendre son travail à temps partiel, sans arme, en octobre. " Il a été affecté à la morgue, et au lavage des voitures. Il a craqué au bout d'une journée", raconte encore le président de l'ANAS 64. Après un nouveau congé maladie, "le comité médical interdépartemental a jugé qu'il allait mieux et qu'il était apte aux fonctions avec port d'arme. .
" On n'entend pas ma souffrance. Je suis devenu phobique d'un certain type de travail. Je ne supporte pas de rester dans un bureau huit heures par jour, j'ai besoin d'être un minimum sur le terrain. Aller au bureau c'était devenu l'angoisse. Je pleurais dans la voiture en y allant, j'avais envie de dégueuler, c'était insupportable", raconte le grèviste de la faim, qui a choisi de rester anonyme. Il estime que sa démarche "est devenue nécessaire". Il ne veut pas mourir, mais dit prendre le risque pour être entendu. "Mourir pour la police ne m'intéresse plus. Je ne veux pas mourir pour eux mais c'est la seule façon que j'ai trouvée pour briser l'omerta."
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