Les deux membres de la police des frontières mis en cause par des vendeurs de roses bangladais, qui les accusent de racket, ont été déférés ce vendredi au palais de justice de Lille. Après avoir été entendus, ils ont été placés en détention provisoire dans des prisons de la région parisienne, à Fresnes (94) et à la Santé (Paris).
Le gardien de la paix et l'adjoint à la sécurité sont poursuivis pour extorsion, vol, violences aggravées, et atteinte arbitraire à la liberté. Le gardien de la paix a avoué partiellement, tandis que l'adjoint à la sécurité nie complètement les faits.
«Extrême gravité»
En conférence de presse cette après-midi, le procureur a souligné «l'extrême gravité» des faits, «commis par des personnes censées protéger les plus faibles et non les racketer». Selon les propos du procureur, ces deux policiers «ont fait preuve d'un manque d'humanisme consternant en s'attaquant à des personnes en grande précarité».
D'autres cas similaires
Les trois vendeurs de roses ayant porté plainte contre les agents de la PAF voici une quinzaine de jours ont été auditionnés mardi. Ils ont reconnu des fonctionnaires sur photo. Deux autres vendeurs de roses disant avoir subi les mêmes agissements auraient été entendus.
Pour l'instant, six vendeurs de rose Bangladais victimes de racket ont été identifiés. Déjà 15 faits similaires ont été recensés depuis le printemps 2012. Les vendeurs de roses étaient rackettés pour des butins allant de 7 à 250 €. Des fleurs leur ont aussi été volées.
Des faits passibles de 7 ans de prison
Les deux policiers visés, un titulaire et un ADS (adjoint de sécurité), forment un binôme en tenue de la PAF. Ils circulent dans une voiture sérigraphiée, une immatriculation a été relevée par les Bangladais. Les incriminations pesant sur eux sont graves. Ils risquent 7 ans de prison et 5 000 € d'amende.
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