Jeudi 28 février, cela fera trois ans que le gendarme Jacques Montouillout, attaché à la brigade mobile de Bergerac, est décédé lors d'un contrôle routier, à Saint-Julien d'Eymet.Hasard du calendrier, l'instruction concernant le motard périgordin de 53 ans responsable présumé de ce décès vient de s'achever.
Jean-Jacques Pee-Nouque comparaîtra donc d'ici la fin de l'année devant le tribunal correctionnel de Bergerac pour homicide involontaire avec circonstances aggravantes.
Après trois années d'instruction, il apparaît que ce pilote de moto, passionné de deux-roues, expérimenté et habitué à faire monter son compteur, roulait ce 28 février 2010 au-delà de la vitesse autorisée sur cette portion de la D 933 reliant Bergerac à Marmande.
Selon les éléments du dossier, avant le choc avec le gendarme Montouillout, le motard dépassait deux automobilistes et avait franchi une ligne continue. Sur la question de la vitesse à ce moment-là, les avis divergent.
La reconstitution sur le terrain et les conclusions d'un expert soulignent que si le quinquagénaire « n'avait matériellement pas le temps de stopper son véhicule », il avait « toute latitude pour décélérer et s'arrêter plus loin », sans chercher à échapper au contrôle, comme il l'aurait fait en allant de gauche et de droite avec son engin, avant de percuter le militaire, qui est décédé des suites de ses blessures.
Délit de fuite
Le mis en cause, pour sa part, avait expliqué dès le début qu'il avait essayé de ralentir mais sans bloquer les freins, de peur de ne plus maîtriser le deux-roues et de chuter, d'autant qu'il était accompagné de son fils de 13 ans.
Par ailleurs, l'avocat de la défense, Me Philippe De Caunes, devrait relever, même si cela n'excuse en rien la suite dramatique de l'accident, que les gendarmes ne portaient pas la chasuble fluorescente réglementaire à ce moment-là.
Autre point qui devrait être discuté devant le tribunal correctionnel de Bergerac, c'est celui du délit de fuite. Après le choc, Jean-Jacques Pee-Nouque ne s'est pas arrêté et ne s'est rendu à la gendarmerie de Bergerac que deux heures après l'accident, après avoir raccompagné son fils chez son ex-femme.
Avant cet accident, le pilote de moto, ancien maître de chai, n'avait fait l'objet d'aucune condamnation. Bien que cet accident ait marqué les esprits en Dordogne, toutes les parties souhaitent que ce procès se déroule dans la plus grande sérénité.
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