Pris de panique parce qu'il n'avait pas de permis, un jeune avait accéléré et traîné un gendarme sur plusieurs mètres dans le Médoc en 2011.
13 octobre 2011. Suite à une série de cambriolages dans le Médoc, les gendarmes en uniforme et chasuble fluorescent mènent une opération anti délinquance avec contrôle systématique des véhicules.
Une voiture blanche avec deux jeunes à son bord est prise dans la nasse. Le conducteur, Constant Demestre, conduit sans permis et n'est pas en mesure de présenter ses documents d identité.
Son passager, le propriétaire de la voiture, est ivre et sous l'emprise de produits stupéfiants."pris de panique", il redémarre. Un des gendarmes passe le bras par la vitre ouverte pour tenter de prendre les clés ou couper le contact.
Mais le conducteur avance. Le gendarme s'accroche au volant, à la portière, et est ainsi traîné sur plusieurs mètres jusqu'à ce qu'il ne lâche enfin prise après avoir été heurté par un 4x4 et projeté à terre contre une jardinière.
Bilan pour le gendarme: une fracture de la hanche, une plaie au cuir chevelu, des abrasions cutanées, une belle frayeur et plus de deux mois d'arrêt de travail. "cela a été très rapide", confie le militaire. "la panique a fait les choses, il voulait sans doute juste me décrocher du véhicule".
Digne et mesuré, il ne demande pas de dommages et intérêts. Constant Demestre et son passager avaient pris la fuite à pied. Ce dernier s'était cloitré dans sa caravane à Parempuyre, avait été interpellé et placé en détention provisoire, le temps que le premier, parti en cavale sorte du bois un mois plus tard.
Au final la tentative d'échapper au contrôle leur coûtera plus cher que les infractions qu'ils voulaient cacher.
À l'audience, Constant Demestre assure ne pas avoir voulu faire de mal au gendarme. "j'étais paniqué, je n'ai pas pu lâcher l'accélérateur alors que François me disait de m'arrêter", gémit il en se retournant vers le gendarme pour lui présenter ses excuses.
"Un banal contrôle et en quelques secondes une vie peut basculer", soupire le vice procureur Frédéric Clot en soulignant la "sérénité et la dignité du gendarme". Il requiert deux mois de prison ferme pour le passager qui détenait de la résine de cannabis et trois ans ferme contre le conducteur qui a "grièvement blessé une serviteur de la loi que lui même ne respecte pas".
Pour la défense, Mes Arnaud Coustenoble et Jacques Vincens demandent une peine aussi sobre que l'attitude de la partie civile. Après en avoir délibéré le tribunal a condamné le passager à trois mois de prison avec sursis et le conducteur à quatre ans de prison dont un avec sursis. Il a été maintenu en détention.
http://www.sudouest.fr/2012/10/12/trois-ans-de-prison-ferme-apres-avoir-grievement-blesse-un-gendarme-848200-2780.php