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 L'enquête sur une cellule néonazie met en cause les renseignements allemands

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GMG
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GMG


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L'enquête sur une cellule néonazie met en cause les renseignements allemands Empty
MessageSujet: L'enquête sur une cellule néonazie met en cause les renseignements allemands   L'enquête sur une cellule néonazie met en cause les renseignements allemands Diapo0b0fdf5d9e0fe11dea4d4eabc282a2c1Jeu 17 Nov 2011 - 21:30

L'enquête sur une cellule néonazie met en cause les renseignements allemands 11111804_ALLEMAGNE+X1P1_ori.jpg.567
La maison de Zwickau, en Saxe, dans laquelle le trio se cachait. Seule survivante, Beate Zschäpe l'a fait exploser, le 4 novembre, avant de se rendre à la police. Depuis, elle garde le silence.

JOERN HAUFE/AP

Berlin Correspondant
De nombreux policiers apparaissent dans la mouvance des groupes d'extrême droite



La scène se passe le 6 avril 2006, à Kassel, au nord de la Hesse. A 17 heures, Halit Yozgat, le gérant turc du Tele-Internet-Café, s'écroule derrière le comptoir de son établissement, atteint de deux balles en pleine tête. Quand la police arrive, cinq clients se portent témoins.

Problème : six ordinateurs étaient alors utilisés. Il faudra plusieurs jours aux enquêteurs pour retrouver le sixième client. Celui-ci déclare avoir quitté les lieux peu avant le drame, n'avoir rien entendu et ne pas avoir écouté entre-temps les informations et les appels à témoin lancés par la police. Une version pour le moins curieuse : Andreas T. travaille en effet pour les renseignements généraux du Land de la Hesse, chargé particulièrement de l'extrémisme d'origine étrangère.

Interrogé par la police, ce géant au crâne rasé est rapidement relâché. Pourtant, à son domicile, les enquêteurs trouvent quelques armes, un livre destiné à la police sur les meurtres en série et un exemplaire de Mein Kampf. Il fait tellement peu mystère de ses convictions d'extrême droite que son entourage le surnomme " Petit Adolf ". L'enquête à son encontre prend fin en janvier 2007. Andreas est simplement muté dans une autre administration. Pour la police, l'assassinat de Kassel est sans doute à mettre sur le compte d'une mafia qui rançonnerait les ressortissants turcs. Comme huit autres assassinats commis depuis septembre 2000 contre des commerçants turcs. Un phénomène baptisé " Döner-Morde " (" meurtre döner ", du nom du sandwich turc döner kebab) par la presse.

Comment se fait-il que " Petit Adolf " se soit trouvé, à six reprises, selon le quotidien Bild, à proximité des lieux où les attentats furent commis ? Mystère. De même, nul ne comprend pourquoi son interpellation coïncide avec la fin des " Döner-Morde ". Mercredi 16 novembre, la police n'établissait toujours pas de lien direct entre Andreas T. et le groupe Clandestinité nationale-socialiste (NSU) dont l'existence, révélée le 11 novembre, suscite une profonde émotion dans le pays.

Lundi, devant le congrès de la CDU, à Leipzig, Angela Merkel a évoqué " la honte " que provoque cette affaire. Mais à quoi pensait-elle exactement ? Au fait qu'il y a des néonazis en Allemagne ? A l'échec de la police qui a laissé depuis onze ans les trois membres de la NSU tuer en toute impunité au moins dix personnes, braquer quatorze banques et sans doute commettre un attentat à Cologne qui a blessé 22 personnes ? Devant une telle incompétence, on en vient aujourd'hui à se demander si ce sont les renseignements généraux qui infiltrent l'extrême droite ou l'inverse.

A priori, ce ne sont pas les moyens qui manquent. Au début des années 2000, lorsque l'Etat a voulu interdire le parti néonazi NPD, les juges de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe ont été stupéfaits d'apprendre que, sur les 300 responsables de ce parti, plus de 40 travaillaient pour les renseignements généraux. C'est notamment pour cette raison que les juges ont refusé l'interdiction.

Rien qu'en Thuringe, un des dirigeants du NPD, Tino Brandt, lui aussi indicateur des renseignements généraux de cet Etat-région, a reçu dans les années 1990 environ 200 000 deutschemarks (100 000 euros) de l'Etat pour développer - et noyauter, pensait-on - un groupuscule d'extrême droite baptisé Thüringer Heimatschutz, d'environ 170 adhérents. Ce groupuscule serait resté inconnu du public si Uwe Mundlos, Uwe Böhnhardt et Beate Zschäpe, les trois membres de Clandestinité nationale-socialiste, n'en avaient fait partie. Nul n'explique comment la police a pu perdre leur trace entre 1998 et le 4 novembre 2011, lorsque Uwe Böhnardt (34 ans) et Uwe Mundlos (38 ans), repérés par une patrouille après un ultime braquage de banque, se sont suicidés dans leur camping-car à Eisenach.

Uwe Böhnardt, notamment, était déjà bien connu des services de police. En 1997, il avait été condamné à trois ans et demi de détention pour avoir suspendu à un pont d'autoroute un mannequin sur lequel il avait dessiné une étoile de David et auquel étaient accrochées deux bombes factices. Mais il fait appel du jugement et échappe à la prison. Moins d'un an plus tard, en 1998, la police perquisitionne son garage et y trouve quantité d'explosifs. Malgré son passé, Uwe Böhnardt est laissé libre et entre dans la clandestinité.

De quels soutiens lui et ses deux complices ont-ils bénéficié durant ces douze ans ? Le trio fou de la " Fraction armée brune ", comme les surnomme la presse, n'aurait sans doute pas pu commettre ses crimes et se cacher durant tant d'années sans un réseau de sympathisants.

Une personne a aujourd'hui la réponse à ces questions : Beate Zschäpe (36 ans). Celle-ci s'est rendue à la police plusieurs jours après avoir fait exploser, le 4 novembre, la maison dans laquelle le trio se cachait mais, depuis, elle garde le silence. Malgré tout, la police dispose de plusieurs indices. Notamment un montage- vidéo de quinze minutes réalisé par le groupuscule, qui revendique ses crimes en recourant, pour une raison mystérieuse, à la panthère rose. Alors que le trio a tué une policière en 2007, la presse a révélé mercredi que la police avait retrouvé une liste établie en 2005 par ce groupuscule comportant 88 personnes, comme autant de victimes potentielles. Parmi celles-ci, des représentants des communautés étrangères et deux députés.

Pour tenter de rassurer la communauté turque, forte de plus de 2 millions de personnes, le ministre des affaires étrangères, Guido Westerwelle, est allé mardi à la rencontre de ses dirigeants. La veille, Ankara s'était ému des révélations du week-end sur les activités du trio. Mercredi, l'entourage du président de la République faisait savoir que celui-ci envisageait d'organiser une rencontre avec les familles des victimes.

Mais les responsables politiques sont divisés sur les conséquences à tirer de cet échec des renseignements généraux. Le SPD et la CDU ont relancé l'idée d'interdire le NPD néonazi, surtout présent dans l'est de l'Allemagne. Le ministre de l'intérieur, Hans-Peter Friedrich (CSU), préconise l'établissement d'un fichier central des néonazis, sur le modèle qui existe déjà pour les islamistes. Mais cette idée ne fait pas l'unanimité au sein du gouvernement. Les Verts ne sont pas contre un tel fichier mais ils estiment que la priorité est de faire aboutir l'enquête sur la NSU.

Frédéric Lemaître

http://www.lemonde.fr/journalelectronique/


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