Samedi matin, le quartier de la Butte, à Villerupt, a été le théâtre d’un véritable guet-apens opposant une patrouille de police à trois individus. Parmi eux, l’un des braqueurs d’un hôtel de Mexy, en 2006, condamné mais en cavale.
Samedi, les habitants du quartier habituellement calme de la Butte, à Villerupt, à la limite d’Audun-le-Tiche, ont connu une matinée agitée (lire RL d’hier).
Il était environ 7 h quand les riverains ont assisté à un caillassage en règle des forces de l’ordre. Sur la chaussée, au carrefour des rues des Châtaigniers et Erckmann-Chatrian, de gros cailloux et des débris de verre témoignent de l’altercation.
Braqueur en cavale
Pourquoi ce caillassage ? L’un des assaillants présumés serait Alexandre Pollastro, 24 ans, recherché par la police. Celui-ci n’aurait pas supporté le placement en garde à vue de sa mère. Ou peut-être ne voulait-il pas se rendre : condamné en son absence, le 7 février dernier, à 6 ans de prison ferme par la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle pour le braquage de l’Hôtel Mercure de Mexy, en mars 2006, le jeune homme est également sous le coup d’une peine de 4 ans de prison prononcée auparavant par le tribunal correctionnel de Briey pour trois vols de voitures et deux vols d’essence commis au Luxembourg (lire RL des 5 et 8 février).
Selon sa mère, croisée hier à Thil, « il n’a connu que la prison depuis ses 19 ans. Il a obtenu une autorisation de sortie de 30 jours de la maison d’arrêt de Montmédy, mais il a refusé de réintégrer sa cellule. »
Vendredi matin, saisis d’un mandat d’arrêt pour interpeller Pollastro, des policiers se présentent au domicile de sa mère. Absente, celle-ci est placée en garde à vue un peu plus tard. Sur place auraient été trouvés un pistolet et un carnet mentionnant des sommes. La mère du fugitif assure que son fils « a téléphoné au commissariat. Il voulait se rendre vendredi soir, pour que je sois libérée ». Mais l’évadé ne tiendra pas parole.
La police est avisée, samedi à 7 h, qu’un véhicule effectue un rodéo et percute des voitures à Villerupt, notamment au centre-ville. L’automobile termine sa course dans un état catastrophique, dans le quartier de la Butte.
Blessé par une pierre
Des policiers s’y rendent ; ils sont accueillis par trois hommes. L’un tente de voler la voiture des forces de l’ordre et de casser la radio de transmission et l’éthylomètre. Un fonctionnaire de police fait alors usage de son arme, en tirant en l’air.
Alexandre Pollastro connaît bien les lieux, car il fréquente la barre d’immeuble voisine des Acacias. Selon un témoin de l’attaque, « les trois hommes ramassaient des cailloux dans le chemin qui mène à Audun-le-Tiche et les lançaient sur les policiers. Ça a duré une quinzaine de minutes au moins ». Un projectile fait voler en éclats la vitre du véhicule d’un capitaine des sapeurs-pompiers, venu porter secours à l’un des fonctionnaires de police, blessé par une pierre. Ce dernier a été transporté à l’hôpital et s’est vu prescrire cinq jours d’incapacité totale de travail.
Il téléphone à sa sœur
Un autre gardien de la paix a été aspergé de gaz lacrymogène.
D’autres fonctionnaires des commissariats de Longwy et Briey, ainsi qu’une brigade cynophile, sont dépêchés en renfort. Le caillassage s’achève par l’arrestation de l’un des assaillants, un homme d’une trentaine d’années, domicilié à Villerupt. Placé en garde à vue, celui-ci a été remis en liberté dans l’attente d’une convocation ultérieure devant la justice.
Alexandre Pollastro et le troisième larron ont, en revanche, réussi à s’enfuir à travers le bois de la Butte. « Il connaissait bien l’endroit, il y allait souvent quand il était petit », se souvient un habitué du secteur. Selon la mère de l’évadé, le condamné en cavale a appelé sa sœur : « Il ne veut plus retourner en prison. Il lui a dit être très loin. »
Des investigations sont évidemment en cours, mais le parquet de Briey n’a pas souhaité s’exprimer sur cette affaire. Un avis de recherche pourrait être lancé ces prochains jours.
http://www.republicain-lorrain.fr/fr/metz-orne/article/4723520/Caillassage-de-policiers-un-condamne-en-cavale.html