A en perdre la tête !
le Vendredi, 28 Janvier 2011. dans la catégorie Actualité
Pour éviter que l’on me qualifie à nouveau de coléreux, fougueux et autres sobriquets que finalement je prends parfois pour des compliments, je ne vais pas m’énerver de suite. Ce n’est pas l’envie qui m’en manque. Mais, laissant pour l’heure la légitime colère, la déception et l’abattement à d’autres, je vais plutôt relater, interroger, chercher à comprendre. Ensuite, en fonction de la réponse, j’adapterai le comportement responsable de l’élu qui prône la plus parfaite justice, celle des dictionnaires évidemment ; au moins là, elle est la même pour tous.
Bref, dans la nuit du dimanche 16 au lundi 17 janvier, la Police Municipale de Courcouronnes est saisie par le déclenchement de l’alarme anti-agression de l’hôtel Formule 1.
Un équipage composé de trois arrive sur place et découvre un groupe d’une quinzaine de jeunes qui s’en prennent au gérant de l’hôtel pour accéder aux chambres.
Vidéo de l’établissement à l’appui, les tentatives de médiation pour ramener le calme s’avèreront inopérantes et la tension montera à tel point qu’un policier municipal recevra une bouteille vide en verre sur son visage, projeté par un individu formellement identifié. En toute logique, et je serai solidaire de mes agents, les deux collègues de l’agent ripostent pour protéger le blessé et interpellent l’un des individus assénant coups de pieds et poings. Le quotidien en quelque sorte.
Après examen de l’agent blessé, une ITT de 4 jours lui est délivré par l’UCMJ, témoignant ainsi de la violence de cette agression. Les agents de la Police Municipale ont évidemment déposé plainte pour violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique.
Et bien vous savez quoi, j’apprends aujourd’hui que l’interpellé a été relâché et qu’une enquête a été diligentée à l’IGPN à l’encontre des agents de la Police Municipale présents ce soir-là.
Pour tenter de rester objectif et de ne pas verser de suite dans l’excès, et en s’appuyant sur la foi de l’enregistrement vidéo du réseau interne de l’hôtel, on peut s’interroger :
- qui est la victime dans cette affaire ?
- l’un des individus présents sur place a-t-il déposé plainte pour violence policière à l’encontre de la Police Municipale ? Pas à ma connaissance en tout cas !
Forcément, difficile de rester sans réaction ! Surtout lorsque l’on connaît en plus les intentions punitives de la quinzaine de jeunes rassemblée dans cet hôtel pour en découdre avec une bande des Epinettes qui avait loué une chambre dans ce même hôtel, intentions stoppées par l’intervention de la PM qui a par ailleurs trouvé sur place des gaz lacrymogènes et un poing américain, ce que la Loi classe en armes de 6ème catégorie !
Il y a quelques mois, je me félicitais de l’arrivée d’une nouvelle procureur de la République dont le discours laissait entrevoir un retour à la fermeté. Prudent, j’avais indiqué que j’attendais de voir. Je vois.
Je lui ai donc écrit pour être tenu informé, ce qui n’a pas été le cas jusque là (vous savez, le maire président d’un CILSPD, le maire au cœur des problématiques de sécurité, j’en passe et des meilleures…) de cette affaire dont je vous laisse imaginer qu’elle est de nature à marquer un tournant dans la gestion de nos partenariats locaux. Et que son impact sur nos agents de terrain, tant à la municipale qu’à la nationale, est considérable !
Je souhaite vraiment que, rapidement, face à ces multi-récidivistes dangereux, la démonstration soit faite que l’on n’est pas en train d’inverser fortement des valeurs fondamentales.
Vous avez vu, j’ai mis beaucoup de rondeurs dans ce post. Mais j’arrête là et j’attends car je voudrais dire tellement de choses qui me passent par la tête…
Sinon que je pense à mon agent qui a été blessé et dont, semble-t-il, on se fout éperdument…