VICTIME D HARCELEMENT : Regroupons nous pour dénoncer cette méthode criminelle

Rappel du premier message :

Vous êtes victime harcèlement au sein de notre institution dîtes loyale et juste.
Notre institution a pour méthode de nous faire culpabiliser et de nous pousser à la faute suite à des abus de pouvoir, des pressions morales incessantes, absence d'équité dans les services, et sur du chantage sur les perspectives de carrières.

Méthode pour nous isoler, nous pousser à commettre une faute, à retourner notre arme de service contre nous. Toutes leur méthodes sont faites pour nous déstabiliser.

Nous luttons contre les crimes et délits en dehors de la gendarmerie mais dans la gendarmerie.
Il est temps d'en parler et de médiatiser cette pratique qualifiée de CRIME.

Nos "chefs" ne préfèrent pas entamer le sujet, peurs de salir l'image de notre belle institution. Ce sont eux qui souillent l'image de la gendarmerie. Nous avons l'amour de l'uniforme et nous devons tous nous unir pour nous en protéger et punir ces criminels.

J'attends vos messages afin de former une association. J'appartiens à un groupe d'incorruptible. Parmi nous quelques rédacteurs en chefs ...

Courage et à très bientôt.

Bonjour le Crotale, tout à fait ça, l'incompétence de certains chefs vexés, jaloux qui transforme le résultat d'un équipe en sa propre gloire personnelle. Le succès ce ne sont que nos chefs qu'ils l'ont. Ils ne connaissent pas l'esprit d'équipe. A l'école on leur enseigne à être les meilleurs, des Dieux. J'ai connu l'école d'officier dans l'armée de l'air et pour entrer dans le moule il faut en absorber des conneries. pour te dire qu'on se retrouve vite isolé, même tes CB CBA t'abandonnent. Les carriéristes. Tu as l'honneur d'être franc et de faire honneur à notre institution. Eux, ils souillent notre uniforme. Ils ne savent règles des affaires internes et masquer leur crime inconnu aux yeux de la nation.Le silence est la punition. Un jour ou l'autre ils devront rendre des comptes et seront balayés de chez nous. Il faut que nous soyons unis et c'est notre force contre ces gens là et redoubler de patience.
Tu es un exemple et ne doute jamais de toi.

ErnestoElChe a écrit:

Bonjour le Crotale, tout à fait ça, l'incompétence de certains chefs vexés, jaloux qui transforme le résultat d'un équipe en sa propre gloire personnelle. Le succès ce ne sont que nos chefs qu'ils l'ont. Ils ne connaissent pas l'esprit d'équipe. A l'école on leur enseigne à être les meilleurs, des Dieux. J'ai connu l'école d'officier dans l'armée de l'air et pour entrer dans le moule il faut en absorber des conneries. pour te dire qu'on se retrouve vite isolé, même tes CB CBA t'abandonnent. Les carriéristes. Tu as l'honneur d'être franc et de faire honneur à notre institution. Eux, ils souillent notre uniforme. Ils ne savent règles des affaires internes et masquer leur crime inconnu aux yeux de la nation.Le silence est la punition. Un jour ou l'autre ils devront rendre des comptes et seront balayés de chez nous. Il faut que nous soyons unis et c'est notre force contre ces gens là et redoubler de patience.
Tu es un exemple et ne doute jamais de toi.

C'est sympa Le Che et çà me touche vraiment...
Malheureusement, je suis sur le départ car je n'ai aucune confiance en l'Avenir de l'Arme et après avoir longtemps "avalé des couleuvres", j'ai décidé de "tourner la page"...
J'ai été recruté par un autre organisme (je n'en dirai pas plus pour ne pas nuire à cet organisme).
Merci encore et plein de courage à toi

Le Crotale a écrit:

En lisant ces posts, je peux dire qu'il y a un peu de vérité partout mais que le sujet initial a été aussitôt dénigré, stigmatisé et le post qui aurait pu être très intéressant, a été inhibé totalement...

Bien d'accord.
Ceci dit, la présentation était brute de décoffrage et la suite peu diplomatique, ce qui a joué dans le style des réactions.
Quelques points pour faire avancer le schmilblic, en tentant d'analyser ce qui se passe à travers une démarche médicale, qui se révèle efficace dans le domaine des maladies.

1. L'origine (l'agent étiologique):

Le harcèlement fait partie des méthodes de gestion du personnel issues du management d'entreprise "moderne"; il est institutionnalisé dans les services publics et dans le privé, au même titre que d'autres méthodes utilisées dans ce cadre (fiches de poste, réduction du personnel, flux tendus, statistiques, culture du résultat, audits, etc...).

Ces méthodes de gestion du personnel sont enseignées aux DRH et aux cadres par le biais de formations diverses, payantes (et généralement onéreuses) diffusées par des centres de formation privés, et, dans le cadre des services publics, payées avec l'argent public.

Qu'est-ce qui ne va pas là-dedans ?
a) sur le plan légal, le harcèlement est un délit, puni de peines d'emprisonnement et d'amendes : http://b105.chez.com/lois/hm/Harcelement%20moral.htm
=> la "loi de modernisation sociale", dans le cadre de laquelle le harcèlement et les pratiques qui vont avec ne sont pas compatibles avec l'Etat de droit, elle rend possible dans les faits, des comportements illégaux au niveau des mots, des textes.

b) au niveau européen, la modélisation officielle, rédigée par des ministres européens dans le cadre de leurs fonctions, est le CAF : le cadre d'auto-évaluation des fonctions publiques - Common assesment framework", apparu en 2002, consultable par tous à http://www.cocof.irisnet.be/site/common/filesmanager/sante/resauxsante/caf_version_complete/
et réactualisé en 2006 : http://www.publicquality.be/pubqual/joomla/images/CAFdoc/caf2006_2eme_f.pdf

Que lit-on à la page 16 ? "Le CAF fait partie du domaine public et peut être utilisé gratuitement par les organisations publiques."

Parmi les bonnes pratiques de ce CAF, il n'est pas du tout question de harcèlement ni des méthodes de gestion "modernes" de management.

Donc là, je voudrais comprendre comment il se fait que nous payons d'une part des ministres européens pour faire des modélisations valables pour les services publics européens mais qui sont peu ou pas appliquées, et d'autre part des sociétés privées pour leur acheter hors de prix des modélisations dont le contenu est antinomique avec les premières, et qui sont appliquées alors qu'elles ne sont pas reconnues au niveau européen.

Là, il y a comme une incompatibilité. Et sur le plan comptable, on aura beau me répéter sur tous les tons que ces modélisations privées ont pour but de faire des économies, tout ce que je vois quand je me penche sur la facture, c'est que ce système coûte beaucoup plus cher, que c'est de l'argent jeté par les fenêtres, et une aberration sur le plan comptable.

2. L'objectif du harcèlement :

Il vise à se débarrasser de gens donnés que l'employeur, ou le gestionnaire de celui-ci, ne peut licencier sur des bases légales dans la mesure où ces gens n'ont pas commis de faute professionnelle. Le harcèlement va alors consister à créer de toute pièce des motifs de renvoi (dénonciations calomnieuses, fautes fabriquées, etc.) ou à leur empoisonner l'existence jusqu'à ce qu'ils décident de partir d'eux-mêmes.

Autrement dit, le harcèlement sert à dégraisser le mamouth en mettant dehors les gens qui coûtent le plus cher (ceux qui ont de l'ancienneté) , ou qui privilégient dans leur travail leur fonction réelle dans le cadre du service public dans lequel ils travaillent à la gestion imposée, qui s'exerce au détriment des salariés et des usagers des services publics. Donc, le but ici est de virer les grains dans la machine.

3. Manifestations:
http://pagesperso-orange.fr/christian.crouzet/smpmp/images-SMT/Harcelement.pdf

4. Tous les échelons y participent (Invasion):

Pour que le harcèlement soit possible sur le terrain, il faut que tous les échelons y participent, y compris la base : les méthodes d'isolement des individus, le discrédit systématique, la placardisations, impliquent la participation des collègues. Si les collègues refusent de s'y conformer, refusent d'écrire des lettres de dénonciation calomnieuses, refusent de démolir son travail par derrière, le harcèlement reste au niveau théorique.

Et là, je ne suis pas d'accord avec toi, Ernesto, parce que tu désignes comme seuls responsables du harcèlement les gens des niveaux supérieurs de la hiérarchie, et que tu dédouanes de leur responsabilité les gens qui décident d'appliquer les décisions des supérieurs, alors qu'ils ont le pouvoir de refuser de le faire. Et là, tu fais abstraction du fait qu'en dépit des apparences, c'est la base qui a le pouvoir d'appliquer les décisions, de faire qu'elles prennent corps dans la vie quotidienne du travail. Et ce pouvoir là, ce n'est pas un pouvoir hiérarchique symbolique qui dépend de la valeur qu'on lui attribue, c'est le pouvoir réel.

5. Traitement :

a) Donc je crois que si on veut comprendre ce qui se passe là, et si vraiment le but de ce sujet est d'avancer sur le problème du harcèlement, c'est important de ne pas nier la responsabilité personnelle à tous les niveaux, et de savoir ce qu'on veut : si on applique soi-même des techniques de harcèlement envers des collègues, le jour où on est soi-même harcelé, on est malvenu de crier à l'injustice.
En outre, le harcèlement n'est pas uniquement appliqué à l'égard de la base, il l'est à tous les niveaux, du haut jusqu'en bas, et les supérieurs hiérarchiques qui l'imposent à la base sont logés à même enseigne.

b) Ensuite je crois que c'est important également de voir qui fait quoi dans cette histoire : si on ne tiens pas compte de l'origine du harcèlement, du fait qu'il est le résultat de l'application de contrats signés par des gens réels, dont les conséquences se répercutent au niveau des conditions de travail de la vie quotidienne des citoyens et s'appliquent à l'échelle du pays tout entier, ce n'est pas en posant le problème dans le cadre d'une lutte de classe interne aux services publics eux-mêmes, en opposant les gens les uns aux autres, qu'on le résoudra, on ne fera qu'exacerber les conflits au sein de ces services.

Il me paraitrait plus cohérent et plus efficace
- de remettre en question le bien fondé des contrats signés avec les sociétés privées de gestion,
- d'interdire purement et simplement les modélisations qui institutionnalisent le harcèlement, qui ont transformé le milieu du travail dans son ensemble en zone de non-droit,
- et d'appliquer DANS LES FAITS le CAF que nous avons déjà payé, et dont il est dans l'ordre des choses qu'il soit, à ce titre, appliqué.

Belle plaidoirie, Komugi Chan avec de bons développement...
Seul (léger) bémol, si le harcèlement existe à tous les échelons hiérarchiques, voir en "horizontalité", le plus nuisible reste tout-de-même celui qui émane de l'échelon décisionnaire qui peut anéantir le plus dur d'entre nous... Ce n'est pas le cas, dans l'autre sens...

Le Crotale a écrit:

Belle plaidoirie, Komugi Chan avec de bons développement...
Seul (léger) bémol, si le harcèlement existe à tous les échelons hiérarchiques, voir en "horizontalité", le plus nuisible reste tout-de-même celui qui émane de l'échelon décisionnaire qui peut anéantir le plus dur d'entre nous... Ce n'est pas le cas, dans l'autre sens...

Oui, c'est vrai.
Maintenant, ça dépend de ce qu'on entend par anéantir , parce que c'est sur le plan moral que ça se passe le harcèlement : l'échelon décisionnaire ne va pas te descendre en te tirant dessus comme un lapin, il utilise les procédés de sa modélisation pour te miner moralement.

Et là, tu as quand même une certaine marge de manoeuvre : si tu ne te laisses pas manipuler, que tu réagis différemment de la façon dont tu es cencé réagir selon la modélisation (peur, angoisse, etc.), là, ça coince.

Exemple vécu: au lieu de te conformer à jouer le scénario qu'on attend de toi, qui commence par à arriver au boulot avec une tête d'enterrement, tu peux introduire ton propre scénario:
Imagine que cette histoire se déroule dans un film d'Eddy Murphy, et que tu y joues son rôle. A tête reposée, tu imagines un certain nombre de scénarios comiques, où tu vas introduire des événements inattendus, des dialogues marrants, qui vont à leur tour déstabiliser les gens qui t'agressent, parce qu'ils ne maîtrisent alors plus ce qui se passe. Ainsi tu peux retourner la situation à ton avantage, et ensuite remettre les pendules à l'heure avec eux, vers des relations de non agression mutuelle.
C'est un très bon entraînement pour garder le contrôle de soi, de son espace intérieur, parce que c'est à ce niveau que ça se joue : les harceleurs t'envahissent intérieurement, te parasitent littéralement mentalement. Si tu arrives à empêcher cette invasion, c'est toi le vainqueur.

Quand tu arrives à imaginer des scénarios qui te font rire, la situation perd de son aspect dramatique, ce qui sappe à la base le principe du harcèlement. Il ne reste plus ensuite qu'à appliquer ces scénarios, ce qui est généralement assez drôle.

La relation harceleur / harcelé est du type persécuteur / victime. L'issue dépend de la réaction de la supposée victime: si le harcelé ne se conçoit pas comme une victime, qu'il ne réagit pas comme telle, il rend le jeu du harcèlement impossible, et le harceleur n'a plus qu'à aller se chercher une autre victime ailleurs.

Komugi chan a écrit:

Le Crotale a écrit:

Belle plaidoirie, Komugi Chan avec de bons développement...
Seul (léger) bémol, si le harcèlement existe à tous les échelons hiérarchiques, voir en "horizontalité", le plus nuisible reste tout-de-même celui qui émane de l'échelon décisionnaire qui peut anéantir le plus dur d'entre nous... Ce n'est pas le cas, dans l'autre sens...

Oui, c'est vrai.
Maintenant, ça dépend de ce qu'on entend par anéantir , parce que c'est sur le plan moral que ça se passe le harcèlement : l'échelon décisionnaire ne va pas te descendre en te tirant dessus comme un lapin, il utilise les procédés de sa modélisation pour te miner moralement.

Et là, tu as quand même une certaine marge de manoeuvre : si tu ne te laisses pas manipuler, que tu réagis différemment de la façon dont tu es cencé réagir selon la modélisation (peur, angoisse, etc.), là, ça coince.

Exemple vécu: au lieu de te conformer à jouer le scénario qu'on attend de toi, qui commence par à arriver au boulot avec une tête d'enterrement, tu peux introduire ton propre scénario:
Imagine que cette histoire se déroule dans un film d'Eddy Murphy, et que tu y joues son rôle. A tête reposée, tu imagines un certain nombre de scénarios comiques, où tu vas introduire des événements inattendus, des dialogues marrants, qui vont à leur tour déstabiliser les gens qui t'agressent, parce qu'ils ne maîtrisent alors plus ce qui se passe. Ainsi tu peux retourner la situation à ton avantage, et ensuite remettre les pendules à l'heure avec eux, vers des relations de non agression mutuelle.
C'est un très bon entraînement pour garder le contrôle de soi, de son espace intérieur, parce que c'est à ce niveau que ça se joue : les harceleurs t'envahissent intérieurement, te parasitent littéralement mentalement. Si tu arrives à empêcher cette invasion, c'est toi le vainqueur.

Quand tu arrives à imaginer des scénarios qui te font rire, la situation perd de son aspect dramatique, ce qui sappe à la base le principe du harcèlement. Il ne reste plus ensuite qu'à appliquer ces scénarios, ce qui est généralement assez drôle.

La relation harceleur / harcelé est du type persécuteur / victime. L'issue dépend de la réaction de la supposée victime: si le harcelé ne se conçoit pas comme une victime, qu'il ne réagit pas comme telle, il rend le jeu du harcèlement impossible, et le harceleur n'a plus qu'à aller se chercher une autre victime ailleurs.

Tu as très vraisemblablement raison, encore faut-il que le harcelé soit lucide et en pleine possession de ses moyens... Bien souvent le harceleur "attaque" lors d'un moment de vulnérabilité (fatigue, évènements familial malheureux, etc...) et porte des "attaques" récurrentes à des moments de mieux être de la "victime"... Il faut vraiment une force mentale extraordinaire pour suivre ton schéma... mais, tu as raison !

Le Crotale a écrit:

Tu as très vraisemblablement raison, encore faut-il que le harcelé soit lucide et en pleine possession de ses moyens... Bien souvent le harceleur "attaque" lors d'un moment de vulnérabilité (fatigue, évènements familial malheureux, etc...) et porte des "attaques" récurrentes à des moments de mieux être de la "victime"...

Oui, c'est vrai. Le rapport de force est inégal entre un individu confronté au harcèlement, qui ne s'y attend pas et n'y est pas préparé, et l'usine à gaz de destruction mentale que constitue le management actuel. Ce qui est frappant, c'est que sont reproduites, dans le milieu du travail, des techniques de manipulation mentale et de déstructuration de l'individu utilisées par des sectes comme la scientologie.

Ces méthodes sont stigmatisées officiellement quand elles sont utilisées par des pseudo-thérapeutes, et je trouve cela très bien. En revanche, elles sont légalisées et officialisées de fait dans la gestion des ressources humaines des services publics, et ça, c'est inadmissible. Quant aux centres de formation qui les enseignent, ils sont agréés par la direction du travail, de la solidarité et de la fonction publique, dont dépend leur agrément, et qui les cautionne de ce fait. Et que les syndicats de tous poils se taisent à ce sujet, en limitant les choses au terrain politique avec comme seule alternative possible un rapport de force basé sur le soulèvement populaire, me parait également inadmissible. Le harcèlement s'exerce dans ce pays avec l'aval du ministre de la direction du travail et de l'ensemble des "partenaires sociaux", sans quoi il n'aurait pas droit de cité.

Le Crotale a écrit:

Il faut vraiment une force mentale extraordinaire pour suivre ton schéma... mais, tu as raison !

Je crois qu'il faut relativiser les choses : toi en tant que gendarme, et moi en tant qu'infirmière psy, nous sommes amenés à être agressés physiquement, mis en danger, et devons affronter des situations où, si nous ne maîtrisons pas les choses, tout peut partir en live et nous pouvons parfois y rester.
Nous sommes confrontés à des dangers réels, souvent imprévisibles, qui demandent une force mentale réelle et une maîtrise réelle. Ca fait partie du boulot, on le sait et on gère du mieux qu'on peut.

En situation de harcèlement, il n'y a pas de menace physique réelle immédiate et l'issue dépend également de toi. Tu peux considérer ça comme une malédiction contre laquelle tu ne peux rien faire, comme une situation désespérée dans laquelle tu n'aurais d'autre possibilité que de la subir, comme on essaie de te le faire croire.

Mais tu peux également décider d'utiliser la situation comme une opportunité de t'entrainer sur le plan stratégique, en te servant des harceleurs comme de cobbayes, ce qui change radicalement la situation.

D'autant plus que ça, ça n'est pas du tout inclu au programme des modélisations enseignées aux professionnels du harcèlement dans la santé ou la gendarmerie, auxquels on enseigne que nous sommes des "bases 2", autrement dit des moutons incapables de réfléchir et de se défendre, auxquels on peut infliger des conditions de travail intolérables devant lesquelles d'autres professions se mettraient en grêve immédiatement.
Je dirais que le plus important consiste à comprendre ce qui se passe exactement. Le harcèlement est un jeu pervers, et tant que tu ne sais pas comment il fonctionne, que tu ne connais pas la règle du jeu, c'est quasiment impossible d'y faire face. Mais quand tu les connais, tu peux alors refuser de jouer ou décider de jouer un autre jeu, avec les règles que tu introduis.

Quand tu ne connais pas le contenu des formations enseignées aux DRH, tu te fais enfumer. Mais quand tu les connais, tu t'aperçois qu'elles reposent sur un fatras de boniments, et que la manipulation commence au niveau des gens auxquelles elles sont enseignées, qui en sont les premiers pigeons. Et là tu vois mieux à qui tu as affaire, tu peux voir les failles énormités de ces formations, et ça remet les pendules à l'heure.

En conclusion, si des gens ont la force mentale pour résister au harcèlement, ce sont bien les gendarmes, je n'ai pas de doute là dessus. Ce qui leur manque, c'est la règle du jeu, et la prise de conscience qu'en fait, c'est une question d'attitude mentale face au danger et aux agressions, et que c'est dans la tête que ça se joue. Si tu arrives à comprendre ça et à l'appliquer, bingo !

L'experte de la souffrance au travail « discriminée » puis virée
http://www.rue89.com/confidentiels/2010/07/22/lexperte-de-la-souffrance-au-travail-discriminee-puis-viree-159499

Par Augustin Scalbert | Rue89 | 22/07/2010 | 13H41

Créatrice de la première consultation sur la souffrance au travail, Marie Pezé est victime de tensions liées à son handicap.



Avec son livre « Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés », la psychologue Marie Pezé a contribué à rendre public le problème de la souffrance au travail.
C'est du passé : sa consultation est condamnée depuis qu'elle a reçu, mardi, une lettre de licenciement après des années de bras de fer avec la direction de l'hôpital qui l'employait.
Son histoire est d'une ironie confondante : alors qu'elle reçoit des salariés en souffrance au Centre d'accueil et de soins hospitaliers (Cash) de Nanterre (Hauts-de-Seine), Marie Pezé est licenciée après avoir tenté, en vain, d'obtenir des aménagements de son poste de travail, qui la faisait souffrir.
Psychanalyste et docteur en psychologie, Marie Pezé a créé sa consultation, la première de France, en 1997. Elle est handicapée à 80%, un handicap physique qu'elle nous demande de ne pas évoquer. « La première fiche de la médecine du travail date de 1999 », raconte-t-elle. « Il y en a eu trois au total. A chaque fois, mon cas s'était aggravé. »

L'hôpital ne réalise pas les aménagements demandés




Voici par exemple ce que préconise en 2003 un médecin du travail qui la déclare « apte sur poste aménagé » :

• « pas de port de charges,
  
• aide à la gestion des dossiers, courriers et photocopies,
  
• déplacements limités : aide, vestiaire à proximité,
  
• pas de gestes fins et répétés : dictaphone pour courrier, utilisation d'oreillette téléphonique,
  
• secrétariat aidant. »
  

Mais la direction du Cash n'effectue pas les aménagements demandés par la médecine du travail pour ce poste à mi-temps. Marie Pezé est souvent en arrêt maladie. Quand elle exerce -sa consultation accueille 900 patients par an, dont un tiers travaillent dans le même hôpital qu'elle-, ses patients la voient répondre au téléphone, faire des photocopies, porter des dossiers…
Outre ses patients, des magistrats, des médecins du travail ou des psychologues constatent aussi ses conditions d'exercice : pour obtenir le certificat de spécialisation en psychopathologie du travail, dont Marie Pezé est responsable pédagogique, ils assistent à ses consultations.



Des journalistes et des parlementaires la sollicitent
Des élus, des documentaristes ou des personnalités diverses, intéressés par les pathologies que la psychologue a contribué à mettre en lumière, viennent aussi, avec l'accord des patients.





L'automne dernier, le journaliste Jean-Robert Vialet l'interroge dans sa très belle série documentaire sur France 2, « La Mise à mort du travail », qui obtient le prix Albert-Londres 2010. Les députés UMP auditionnent Marie Pezé dans une commission parlementaire et l'interrogent pour leur site Lasouffranceautravail.fr. (Voir la vidéo)







Mais au Cash, seuls les médecins ont droit à un secrétariat et à une imprimante dans leur bureau. Marie Pezé, malgré son handicap, doit aller au bout du couloir, et porter ses dossiers elle-même : quoique docteur, elle n'est pas médecin.
Début 2009, une psychologue du travail qui recevait les employés de l'hôpital (1 500 fonctionnaires, médecins et contractuels) s'en va. Elle n'est pas remplacée avant 18 mois.

« Depuis son départ, j'ai récupéré les salariés qu'elle prenait en charge », raconte Marie Pezé.

Le Cash doit faire des économies



Le 7 avril 2010, elle écrit au directeur de l'hôpital pour, une fois de plus, lui « faire mesurer la nécessité de recruter rapidement un psychologue du travail en remplacement » de la précédente. Deux pages de rappel à la loi et de détails, dont ceux-ci :

« Les agents du Cash sont, du fait même de la population prise en charge par l'institution, confrontés à des situations de violence qu'il ne faut pas banaliser : incendies avec morts, crimes, tentatives de meurtre, viols, coups et blessures, injures, insultes, provocations, incivilités… »

Le directeur, nommé un an plus tôt avec mission de faire des économies, répond le jour-même :

« Madame,
Vous avez oublié parmi les destinataires le premier président de la Cour des comptes. Cette noble institution pense qu'il y a aussi des efforts à faire dans les hôpitaux en matière de gestion. »

Marie Pezé n'est donc pas la seule à souffrir des restrictions budgétaires.
Le 16 juin 2010, un médecin du travail la déclare « inapte définitive ». « Inapte à mon poste, pas à mon travail », dit la psychologue.
« Je faisais le même tableau clinique que mes patients »



La direction du Cash ne communique pas sur le licenciement de Marie Pezé. C'est l'avocate de l'hôpital, Me Anne-Françoise Abecassis, qui s'en charge :

« Mme Pezé a été licenciée en raison d'une inaptitude physique constatée par le médecin du travail. Elle ne souhaitait pas être reclassée. Au contraire, elle a clairement exprimé qu'elle attendait ce licenciement. Les écrits en témoignent. »

Pour des raisons juridiques, Marie Pezé refuse de commenter les propos de l'avocate. Simple réponse :

« Je faisais le même tableau clinique que mes patients. »

A propos des demandes d'aménagement du poste de travail de Marie Pezé, que l'hôpital était légalement dans l'obligation d'effectuer, l'avocate botte en touche :

« Je ne connais pas l'historique de ce dossier, j'en ai été saisie très récemment. Mais elle a refusé un autre bureau, car elle voulait un environnement très immédiatement médicalisé. »

Marie Pezé répond qu'elle reçoit des patients « qui font des poussées d'hypertension et des malaises ».
La direction : « C'est une perte pour l'établissement »



Ils iront désormais les faire ailleurs, puisque Me Abecassis confirme que la consultation de Marie Pezé, qui a la particularité d'être psychologue clinicienne, sera supprimée :

« Mais tout le monde s'accorde à dire que c'est une perte pour l'établissement. »

L'avocate rappelle que la psychologue « a exprimé qu'elle est très fatiguée physiquement, psychiquement » et ajoute, énigmatique, qu'elle n'a pas envie d'en dire plus que ce que Marie Pezé dit elle-même sur son état.
La psychologue, renvoyée à un an et demi de la retraite, perd du même coup tous les emplois afférents : ses fonctions de responsable pédagogique, d'experte devant les tribunaux, et d'enseignante à l'université.
Elle s'apprête à déposer plainte contre l'hôpital. Ses avocats réfléchissent au motif : « Harcèlement » ? « Discrimination au handicap » ?
Photo : capture d'écran de l'interview de Marie Pezé réalisée par Eco89 le 28 septembre 2008.A lire aussi sur Rue89 et sur Eco89


► Les idées fortes du livre « Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés »

► Entretien avec Marie Pezé : « Si le travail peut rendre malade, c'est parce qu'il nous construit »

► « Travailler à en mourir », enquête sur l'entreprise d'aujourd'huiAilleurs sur le Web


► Mal-être au travail: une mission sénatoriale rend un rapport préoccupant (AFP)



Livres:

► "Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés", de Marie Pezé

► "Travailler à en mourir", de Paul Moreira et Hubert Prolongeau