A lire sur ce lien :
http://www.armees.com/Le-gendarme-Matelly-doit-il-etre.html
Cet officier de gendarmerie est taxé, par sa hiérarchie, de manquement grave à l’obligation de réserve. Il a dit la vérité ? Espérons tout de même qu’il ne sera pas exécuté.
On lui reproche notamment la rédaction, il y a quelques mois, d’un article publié sur Rue89, intitulé « La gendarmerie enterrée, à tort, dans l’indifférence générale » et là, patatras, sa chefferie lui est tombé sur la tête à bras raccourcis. Le gendarme persiste et signe, ce qui lui vaut, outre les honneurs de la presse, d’être traduit devant le conseil disciplinaire. Le reproche serait fondé : un militaire ne peut désapprouver une décision gouvernementale et encore moins user de sa plume sous la visière de son képi et en faire écho dans la presse. Le droit d’expression n’est pas menacé dans le cas Matelly et la notion de devoir de réserve s’applique à taux plein, ce que les autorités tentent de faire entendre à ce gendarme récalcitrant.
Ce devoir de réserve fait partie de la panoplie du soldat et, sans être qualifié de bovin, il doit être respecté. Si le gendarme Matelly s’est trompé de boutique, il peut toujours démissionner et intégrer la police nationale, qui, elle, est syndiquée. Fermer sa gueule, n’est peut être la meilleure façon de faire avancer les choses mais c’est sûrement le meilleur moyen d’entrer en délicatesse avec sa hiérarchie.
Le devoir de réserve, il faut bien lire son contrat ; comme le port salut, c’est écrit dessus.
Que se passerait-il si 100.000 gendarmes passeraient outre ce devoir ? Mais, jusqu’à preuve du contraire - garde à vous gendarme Matelly ! - c’est encore le pouvoir qui décide ; si votre cerveau n’accepte plus les règles que vous avez approuvées, c’est qu’il s’est démilitarisé. Maîtrisez votre frustration, soufflez un grand coup, allez prendre l’air sur l’autoroute et si ça ne passe pas, démontez le gyrophare.
(Les opinions exprimées dans cet article sont laissées à la stricte responsabilité de l’auteur.)
Mais aussi :
Un officier de la gendarmerie - trop critique - radié de l’institution
Le commandant Matelly a été radié des cadres de la gendarmerie par décret du président de la République. L’ex gendarme n’en restera pas là puisqu’il envisage de saisir le Conseil d’Etat qui ne pourra s’exprimer que sur la légalité de la décision.
Que reproche-t-on à cet officier ? Principalement son emportement à dénoncer le rapprochement police-gendarmerie, enfreignant le fameux devoir de réserve auquel son statut l’oblige. Dénonciation réputée avoir été publiée dans le cadre de ses travaux au CNRS. Seulement voilà, il semblerait - du point de vue de ses supérieurs et pouvoir politique- que le commandant Matelly ait profité de l’ambiguïté de son statut de chercheur et ainsi outrepassé le devoir de réserve attaché à son statut militaire en exprimant publiquement son désaccord par deux interventions, l’une dans la presse écrite, courant 2008, et l’autre, radiophonique en 2009. Sa hiérarchie n’avait pas vraiment apprécié, le pouvoir politique encore moins, le faire part de la mort de la gendarmerie dans cette fusion. De ce bras de fer, il ne pouvait y avoir qu’un seul vaincu : le gendarme.
Cette décision n’embrasera pas la gendarmerie, corps discipliné et dévoué à la nation mais ne l’empêchera pas de grogner en silence. Les gendarmes, désormais rattachés au ministère de l’intérieur se sentent floués par un marché dont ils font déjà les frais : à eux de se taire et de ne pas compter les heures, aux autres l’horodateur et la liberté de se syndicaliser.