SAINT-JULIEN-D'EYMET. Une remise en situation de l'accident du 28 février, qui avait coûté la vie à un gendarme, a eu lieu hier, sur les lieux du drame. Un travail long et minutieux.
Le motard s'élance sur la Départementale 933 en direction de Bergerac, au lieu dit Champvier, sur la commune de Saint-Julien-d'Eymet. La moto accélère, passe devant le point de l'accident, puis fait demi-tour et s'immobilise à cet endroit. Pendant de longues minutes, gendarmes et experts font un débriefing, puis la moto s'éloigne et recommence la même course. Inlassablement.
Sur place, l'accidentologue vient de la cour d'appel de Montpellier tandis que le légiste est rattaché à celle de Bordeaux.
Travail d'experts
« Cette remise en situation est plus utile pour les experts que pour moi », explique Jean-Luc Gadaud, procureur de la République à Bergerac.
Me Philippe de Caunes défend Jean-Jacques Pee Nouque, le conducteur de la moto qui a renversé le gendarme Jacques Montouillout et provoqué sa mort. Circonspect, il trouve le travail des experts « très hypothétique », même s'il leur concède la précision et la méticulosité. « Mon client dépassait la vitesse autorisée, il ne l'a jamais nié, mais pas dans les proportions avancées par certains témoins », défend-il. Selon lui, cette reconstitution vise à « rendre crédible les charges que le parquet veut retenir contre mon client.
Pour eux, il pouvait voir le gendarme, il pouvait freiner mais il a préféré forcer le passage. Or, un coup de guidon de sa part aurait été trop violent, d'autant qu'il transportait son fils derrière lui. »
Jean-Luc Gadaud reste prudent. Il n'est pas question d'anticiper sur les conclusions des experts. « Il va leur falloir du temps pour étudier leurs relevés. Je suis incapable de dire quand ils vont remettre leur rapport. »
Un contrôle qui tourne mal
À l'origine de ce drame, un banal contrôle de vitesse dimanche 28 février. Jacques Montouillout, un gendarme de la brigade mobile de Bergerac, avait vu une moto arriver à vive allure et s'était avancé sur la chaussée pour lui ordonner de stopper sa course. En vain. L'homme avait continué, incapable de freiner sa machine. Dans la violence du choc, le militaire avait été propulsé sur l'asphalte à une dizaine de mètres. Transporté à l'hôpital de Bergerac, il y était décédé dans la soirée. Le motard avait continué sa route et était rentré chez lui mais, une heure plus tard, il s'était rendu aux forces de l'ordre.
Lors de l'hommage qu'il avait rendu au gendarme, le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux avait préconisé la saisie immédiate des véhicules des chauffards.
http://www.sudouest.com/dordogne/actualite/article/908378/mil/5865865.html