Un habitant du Folgoët avait mis en joue des gendarmes et tiré avec un revolver d'alarme. Il a été condamné hier à 18 mois de prison.
« L'arme était à 50, 60 cm de ma tête. Il n'y avait que la vitre de la voiture qui nous séparait... » On est passé pas loin d'un drame le 31 octobre dernier, au Folgoët (Finistère). De nuit, trois gendarmes de Lesneven poursuivent une voiture qu'ils avaient fait immobiliser peu avant pour une infraction. Ils ont vu le verbalisé de nouveau au volant. La patrouille arrive au domicile du fuyard. Le moteur de la voiture est encore chaud.
Le fils de la maison ouvre la porte, suivi de sa mère qui est ivre et titube. Les gendarmes notent qu'elle a le visage tuméfié. Le père de famille surgit, en colère. Il demande des explications aux gendarmes, accuse son fils d'avoir frappé sa mère. Puis, il rentre chez lui et revient, une main dans le dos. Les gendarmes s'apprêtent à repartir. Deux sont déjà remontés dans leur véhicule.
Trois coups de feu !
« Soudain, il a tendu le bras et pointé un revolver vers ma tête, raconte le lieutenant assis à l'avant de la voiture. Il m'a dit : « Je vais te faire la peau !» J'ai mis ma main sur mon arme, j'ai déverrouillé l'étui, mais je ne l'ai pas sortie. Je lui ai demandé de se calmer. » Les deux autres gendarmes font aussi preuve de sang-froid. Le fils, qui assiste à la scène, crie : « C'est une fausse ! »
L'homme va quand même tirer en l'air, une fois. Puis, se positionnant devant le véhicule, il fait feu deux autres fois, toujours en l'air.Au bruit, les gendarmes ont la confirmation que l'arme est factice. Ils quittent les lieux.
« Vous êtes un miraculé », a lancé le procureur au prévenu, en louant « le calme et le sens de la mesure » des gendarmes.
Un temps laissé en liberté sous contrôle judiciaire, le tireur a, depuis, été incarcéré.
« Sidérant »
Hier, il a noyé le tribunal sous un flot de propos virulents et contradictoires. Il n'a cessé d'accuser son fils d'avoir frappé sa mère. Mais il avait obligé cette dernière à porter plainte contre les gendarmes en les accusant de l'avoir frappée. « Il a sali l'honneur des gendarmes », a déploré Me Labat, avocat des trois gendarmes qui, fait rare dans ce corps, étaient présents comme partie civile au procès.
« Ce qui est sidérant, c'est que tout est parti d'un banal contrôle routier », s'est exclamé le procureur Leclerc. Contre cet homme qu'il a décrit comme « virulent, démesuré, violent, rigide et réfractaire », il a requis deux ans de prison, dont un avec sursis et une mise à l'épreuve.
Jean-Michel C. a été condamné à dix-huit mois de prison ferme.
Poursuivie pour dénonciation calomnieuse pour sa plainte sans fondement contre les gendarmes, l'épouse a été condamnée à quatre mois avec sursis.
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