Réponse de CITOYENS à B. HORTEFEUX sur décisions,réformes...

Rappel du premier message :

Après que j'aie lu l'article que vous trouverez ci-après, j'avais d'abord pensé ouvrir un sujet dans la "Revue de presse",
mais je sais d'expérience que ces sujets ne sont pas forcément vus et donc lus, ni enrichis de posts de lecteurs.
Ce sont des sujets très éphémères, l'un chassant les précédents, au fil de l'actualité quotidienne...

Alors, si nos administrateurs et modérateurs n'y voient pas d'objection, on pourrait tenter d'ouvrir un nouveau sujet
sur le forum principal, quitte à renvoyer ultérieurement ledit sujet sur un forum secondaire, s'il ne trouvait guère d'écho
auprès de nos amis forumeurs.

Mais en fait et surtout, il m'a semblé intéressant d'ouvrir un sujet qui pourrait devenir le pendant naturel de cet autre sujet intitulé : " Brice HORTEFEUX - Parcours politique, paroles, décisions..."







Chers amis, voici donc un article qui vaut la peine d'être lu.
Il retranscrit une lettre pleine de bon-sens, envoyée à Brice Hortefeux par un élu, maire d'un petit village
des Hautes-Alpes.

Cet article fourmille d'idées, suggestions, recommandations (conseils?), émises par quelqu'un de "la France d'en bas",
à destination de quelqu'un de "la France d'en haut".

http://www.libemarseille.fr/henry/2009/11/la-r%C3%A9plique-dun-maire-de-petite-commune-%C3%A0-brice-hortefeux.html
"La réplique d'un "petit" maire à Brice Hortefeux"


Bonne lecture.
Quelques extraits choisis :

"" Réforme des collectivités locales.
"La méthode consistant à nous présenter des projets de loi conçus par des élus et des technocrates urbains
ne me semble pas satisfaisante", écrit Jean-Claude Gast, maire de Saint-Julien-en-Beauchène
(120 habitants, dans les Hautes-Alpes).

Il interroge: "Pour des aérodromes ou des autoroutes, il est possible d'organiser un débat public et même un débat national,
quand il s'agit d'identité française.
Pourquoi cela n'a pas été fait pour les réformes des collectivités locales ?"

Homme de gauche, non encarté, maire depuis 1995, cet agriculteur à la retraite fait des propositions au nom
des petites communes, dans une lettre ouverte au ministre de l'Intérieur.

"Monsieur le Ministre,

je me permets de vous faire part de quelques unes de mes réflexions :

... j'ai l'impression de plus en plus que nous, les "fantassins" de la République, en bas de la pyramide,
nous sommes là pour courber l'échine, obéir à des règles venues d'en haut et surtout ne pas penser, d'où notre lassitude.

En effet, la méthode consistant à nous présenter des projets de loi conçus par des élus et des technocrates urbains
ne me semble pas satisfaisante.

Vu l'importance de l'enjeu, il aurait été plus démocratique et efficace d'organiser une consultation nationale des élus [...]
afin de bien appréhender le désir de réforme de tous les élus ruraux et urbains ...
..............
comment s'effectuera le nouveau découpage des cantons ? Suite à ce découpage, les limites départementales
seront-elles modifiées ?
......................
Vous n'avez pas osé vous attaquer aux communes de moins de 500 habitants.
Ces communes sont une aberration en Europe en 2010.
.......................
Toutes ces petites communes sont la base de notre monde rural et il faut avoir le courage de les regrouper
pour leur insuffler une nouvelle énergie ou, a minima, changer le mode de scrutin et réduire le nombre de conseillers municipaux
à 5 ou 6, pour avoir une équipe plus soudée, donc plus efficace.

Je ne vous parlerai pas de la suppression "asséchante" de la taxe professionnelle sans contreparties identifiables,
d'autres s'en chargent mieux que moi.

Mais que d'approximations dans ce projet de loi... Nous pensions nous attendre à un peu plus d'exigences...

Voilà, Monsieur le Ministre, quelques réflexions qui risquent, je le crains, d'aller bien vite dans les oubliettes de votre ministère,
mais je voulais participer au débat public que vous n'avez pas initié. ""

http://www.lalsace.fr/fr/article/3549260/La-loi-du-crime.html
" La loi du crime. Par Patrick Fluckiger.
La mutation de trois policiers de la brigade anti-criminalité de Grenoble
et la mise à l’abri de plusieurs de leurs collègues, après les menaces de mort
émanant de la cité de la Villeneuve, [........], révèlent à quel point la criminalité
a réussi à faire régner sa loi dans les banlieues.

Quand même les policiers ont besoin de protection, on comprend mieux que de simples témoins
aient refusé de se présenter au procès des émeutiers de Villiers-le-Bel, voici un mois.
[.............]
Contre le crime, la police de proximité ne sert à rien, et les moralistes ont toujours été impuissants.
Seule la sanction est efficace.
Mais l’État a-t-il les moyens de reconquérir le terrain perdu ?
Rien n’est moins sûr.
[.............]
... depuis trente ans, la France s’est enfoncée dans un débat stérile entre ceux qui prônent
la prévention et ceux qui appellent à la répression. Faux débat en réalité :
les premiers ont installé un climat de défiance contre toute émanation de l’ordre, .......
Les seconds ne se montrent fermes et résolus qu’en paroles.

Les autorités politiques et judiciaires sont paralysées par la peur de passer pour racistes
ou anti-jeunes,
et la hantise de « stigmatiser » les banlieues (comme si les délinquants ne s’en chargeaient
pas).

Malgré les discours martiaux, ce sont bel et bien la naïveté et l’angélisme
qui l’emportent la plupart du temps.

Avec la pauvreté qui ne recule pas d’un pouce, et, à l’inverse, la baisse continue des effectifs
dans les commissariats, tout est réuni pour que le crime prospère dans les cités. "



http://www.ledauphine.com/isere-sud/2010/07/27/trois-policiers-grenoblois-ont-demande-leur-mutation
" Trois fonctionnaires de la Brigade anticriminalité de Grenoble qui se trouvaient dans la voiture
de police qui a pris en chasse des malfaiteurs venant de braquer le casino d’Uriage, le 16 juillet
[..........] ont demandé leur mutation.
Ces demandes ont été acceptées par leur direction et prendront effet au 1 ^er août.
[.........................]
Depuis les faits, des réunions ont été organisées entre les hommes de la Bac et leur direction,
où il a évidemment été question des menaces de mort dont ces policiers font l’objet.
Des menaces prises très au sérieux...
[...............]
Pourtant, cette médiatisation et les annonces faites par le ministère de l’Intérieur
ne manquent pas d’agacer certains policiers qui, bien que solidaires de leurs collègues
de la Bac, considèrent que prendre ces menaces au sérieux, c’est “céder à la psychose
et donner une importance démesurée à des petits caïds de quartier qui vont vraiment
finir par croire qu’ils peuvent nous faire peur !”
[................] "


Observations (sans chercher à critiquer) :

Il est tout à fait normal de prendre des mesures pour protéger des policiers valeureux
et leurs familles.

Néanmoins, ne risque-t-on pas :
1) de brouiller la perception de la situation par le citoyen-lambda, qui serait tenté de croire
que la police a peur et cède du terrain (!),
2) alors, qu'au contraire, les petits ou grands caïds vont pouvoir se rengorger,
avec un prestige et une influence renforcés au sein de leurs troupes (de délinquants) ?...

Quand je lis l'article du Point dans le sujet je sai pas quoi mettre comme titre ....... , je trouve la situation atterrante, et je me dis que les questions que tu poses méritent d'être posées.

Exceptionnel !
En réponse (notamment) aux questions que je posais hier soir, voici le témoignage poignant
d'un courageux policier de la BAC, envoyé en renfort d'urgence à Grenoble.

Témoignage particulièrement édifiant, paru dans "Le Point", montrant que la situation réelle
ne correspond pas toujours à ce qui se dit officiellement !...

http://www.lepoint.fr/societe/denis-policier-a-la-bac-le-flic-est-un-sous-citoyen-28-07-2010-1219604_23.php

"" Denis est policier à la Brigade anticriminalité (BAC).
Il fait partie des hommes envoyés en renfort à Grenoble où des policiers sont menacés
de mort par des caïds de cité.
Il a accepté de témoigner pour Le Point.fr sous couvert d'anonymat. Édifiant.

"Nos collègues de Grenoble ont leur nom et prénom tagués sur les murs du quartier de la Villeneuve.
Et la seule réponse du ministère, c'est de les mettre au repos ou de les muter.
Je suis dans la BAC depuis 10 ans. Aujourd'hui, je suis écoeuré.
Une fois encore, on se couche devant les caïds.
On nous a donné l'ordre de ne plus patrouiller en civil, de remettre nos uniformes
pour ne pas être identifiés comme un flic de la BAC.
C'est désastreux pour l'image.
Les petits caïds se disent dans leur tête que les flics ont peur, qu'ils reculent.
Parmi les policiers exfiltrés, il y a un major à deux mois de la retraite avec 15 ans de BAC derrière lui.
C'est la honte."

"On se fout de la gueule des flics, on nous prend pour de la chair à canon.
Quand on pense que Sarko avait promis de karcheriser les cités !
La hiérarchie fait tout pour minimiser la gravité de la situation.
Personne ne sait ce qu'est devenu l'agent de sécurité qui a failli prendre une balle.
C'est l'omerta. Heureusement, l'info circule entre nous, via les portables."

"Le 22 juillet, je me suis pointé au travail à midi.
J'ai appris qu'à 16 heures je devais être à Grenoble pour une mission de neuf jours.
Si tu refuses, t'es muté dans un service de merde.
Alors, tu pars risquer ta peau pour 1.800 euros par mois.
Mon métier, c'est de protéger les biens et les personnes. Pas de me faire tirer
comme un lapin par un crevard de cité.

Notre véhicule affiche plus de 100.000 kilomètres au compteur, à l'intérieur,
le chauffage est bloqué.
Voilà l'état de la police aujourd'hui, en tout cas de la sécurité publique,
dont je fais partie.
Rien ne fonctionne normalement, ni les voitures, ni les ordinateurs.
Certains ont des gilets pare-balles périmés.
Même nos brassards de police sont usés jusqu'à la corde, j'ai un collègue
qui a été obligé de repasser au marqueur la lettre P du mot police."

"J'entends certains dire il faut envoyer l'armée.
Qu'on nous laisse agir, et ça ira très vite. Ce n'est pas une vingtaine de petits caïds
qui vont faire la loi.
Ces derniers jours, avec les renforts qui ont débarqué, les types se tiennent à carreau.
Hormis quelques marioles qu'il faut savoir calmer. Hier, on est tombé sur un crevard de ce genre.
Le type était au téléphone quand on s'est approché pour le contrôler. Je m'adresse à lui
en le vouvoyant pour lui demander de mettre fin à sa conversation téléphonique,
il me répond en me tutoyant : "Tu es qui toi pour me demander de m'arrêter
de téléphoner. Personne ne me contrôle ici."
Il a pris direct deux pièces de cinq francs (des gifles). Après, il nous disait : "Bonjour, merci
et au revoir."
Bien sûr que je me mets hors clous en agissant ainsi.
Mais pourquoi devrait-on baisser la tête ? Si tous les flics agissaient ainsi,
les problèmes seraient vite réglés. Pour moi, ça, ce n'est pas une bavure,
c'est une démarche citoyenne.

Il faut arrêter de verbaliser le citoyen lambda et s'attaquer aux caïds, aux dealers,
aux braqueurs.
Quand un jeune de 20 ans roule dans une X6 qui coûte 120.000 euros et qu'il ne travaille pas,
c'est à lui qu'il faut confisquer la voiture sur le bord de la route."

"Il faut que la population sache que les policiers n'ont pas peur d'entrer dans les cités.
Si nous n'y allons pas, c'est que nous avons ordre de ne pas y aller.
Aujourd'hui, la hantise des autorités, c'est la bavure, l'émeute, l'embrasement.
Mais à force de reculer, de renoncer, on arrive à des situations comme aujourd'hui.
Un jour, on se réveille, c'est trop tard, c'est l'effet boomerang.

Je ne crois pas que les conseillers de Sarko lui disent la vérité sur ce qui se passe.
Il faudrait que tous ces délégués à la sécurité, préfets ou autres viennent tourner une nuit
avec la BAC pour voir l'étendue des dégâts.

On dit ici qu'un flic du Raid a eu dans la jumelle de son fusil un voyou perché sur un toit
avec un lance-roquettes.
Et qu'il n'aurait pas reçu l'ordre de tirer.
Si j'avais été à sa place, j'aurais appuyé sur la détente.
Et cela ne m'aurait pas empêché d'aller manger une pizza après.
Est-ce qu'on attend qu'il pulvérise un fourgon de flic ?"

"Les flics vont se mettre à tirer. S'ils ne l'ont pas encore fait, c'est parce que la peur
de perdre leur boulot est plus forte.
Mais les flics en ont ras le bol.

Après 15 ans de police, sans le moindre problème, je me suis retrouvé
du jour au lendemain mis en garde à vue, perquisitionné à mon domicile
parce qu'un crevard de cité, multirécidiviste, m'avait accusé de l'avoir agressé.
Ce qui était faux.
Mon service de nuit à peine terminé, je me suis retrouvé en garde à vue, puis mis en examen
par le doyen des juges d'instruction.
Pourtant, je suis un des flics les plus décorés de ma génération.
Le doyen en question qui n'avait jamais mis les pieds dans un commissariat, ni même dans
une voiture de flic m'expliquait comment il fallait que j'intervienne sur la voie publique.
J'ai été suspendu durant neuf mois, privé de salaire. Je vivais avec 300 euros par mois.
Si je ne suis pas mis une bastos dans la tête, c'est parce que mes proches m'ont soutenu.
Au bout du compte, j'ai été relaxé par le tribunal.

La parole d'un flic aujourd'hui ne vaut rien. Ni devant un jeune de cité,
ni devant un juge, ni devant un élu.
Le flic est un sous-citoyen." ""


Bon courage à toi, Denis, et à tous tes camarades policiers de la région grenobloise !

Le nouveau préfet, qui vient d'arriver ce jour, aura des nouvelles fraîches à transmettre
en haut-lieu !...

Témoignage poignant mais ô combien réel, nos dirigeants préfèrent avoir un "flic" mort plutôt qu'un tocard de banlieue
dont le décès provoquera des émeutes. Dans le premier cas, une petite médaille, une promotion à titre posthume, une larmichette et tout le monde est content ...... UNE HONTE