il suffit qu'un obscur carton s'ouvre dans un bureau feutré pour que l'histoire s'accélère...
comme la majorité des invités, j'ai suivi les affaires courantes, me contentant de suivre le vent puis je suis retourné dans mon coin en veillant à bien fermer ma porte
si, aujourd'hui, je regarde par la fenêtre les nuages venir c'est qu'il est plus facile de ne pas se mouiller quand on a un abri
lâcheté ordinaire, sans doute
les phrases stéréotypées, je les connais par cœur et il y aura toujours un donneur de leçon pour les frileux comme moi
je n'ai pas oublié d'où je viens mais je n'ai pas à me justifier
il y a bien cette minorité identitaire, remplie d'aigritude, qui rêve de révolution, enferrée dans ses clivages, qui pourrait me faire réagir
mais pourquoi prendre le risque quand j'ai tout pour être tranquille maintenant ?
comme le propage la rumeur, ce n'est pas celui qui crie le plus fort qui est forcément le plus blessé
la véhémence de certains parlant au nom de tous à le don de m'agacer mais je reste là, à ma place, comme une évidence
si seulement j'avais une raison valable de rentrer dans l'arène pour apporter ne serait ce qu'une idée...
aujourd'hui, j'ai l'impression de voir s'accumuler critiques stériles, luttes d'égo et règlements de compte
apporter des solutions réelles pour améliorer le confort de ceux et celles qui en ont le plus besoin semble loin d'être devenu le but premier de certains d'entre nous et il ne suffira pas que d'un clic ou d'un chèque pour ramener un semblant de soleil
Alors, dans l'ombre, derrière mes rideaux, comme des milliers d'anonymes que l'on raille pour "refus d'obstacle" je continue à observer tout en contribuant à rendre mon environnement moins sombre
pas d'excuses dans mes propos, ni de compassion, juste un combat personnel en attendant que l'horizon s'éclaircisse pour, enfin, revenir à l'essentiel