article paru ce jour sur le Télégramme de Brest et de l'Ouest....
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Finistère
Gendarmeries. Un ticket d’entrée à 21 millions
Pendant 35 ans, le groupe Vinci va devenir, en quelque sorte, propriétaire des 40 gendarmeries du Finistère. Il devra en assurer la gestion et l’entretien et percevra un loyer annuel versé par l’État. Mais pour cela, le groupe privé doit payer un ticket d’entrée à 21 millions d’euros et rénover, dans les trois ans, toutes les casernes du département.
À ce curieux jeu du Monopoly, il y a trois joueurs. D’abord l’État, employeur des gendarmes mais également leur logeur puisque ces militaires ont la contrainte d’habiter sur leur lieu de travail. Les casernes qu’ils occupent sont propriété du Département qui, jusqu’à présent, percevait un loyer de l’État. Désormais, la gestion et l’entretien de ces gendarmeries sont concédés au groupe Vinci qui, en contrepartie, percevra directement le loyer annuel de l’État (actuellement 1,6 million d’euros). Trois ans de rénovation
La vocation d’un conseil général n’est pas de gérer ou rénover des bâtiments de gendarmerie. C’est en partant de ce postulat que le conseil général du Finistère a opté pour cette formule de concession à une société spécialisée, bien plus apte a gérer et assurer des travaux d’entretien et de réparations. Le département du Morbihan va bientôt en faire autant, preuve que la couleur politique ne joue pas dans ces transferts. Au terme de négociations serrées, c’est donc le groupe Vinci qui a été choisi avec pour double obligation, ce ticket d’entrée à 21 millions d’euros mais également la rénovation complète des gendarmeries du Finistère dans les trois ans à venir, le tout en contrepartie de ce loyer de 1,6 M€ par an pendant 35 ans. Le casse-tête des appels d’offres
Dans cet accord, la clause la plus spectaculaire n’est finalement pas le chèque de 21 millions d’euros. C’est plutôt cet engagement de faire rénover, sur trois ans, toutes les gendarmeries du Finistère alors qu’actuellement, nombre d’appels d’offres publics restent désespérément infructueux faute de réponses d’entreprises, trop accaparées ailleurs par le boom de l’immobilier. Certains maires en sont à s’arracher les cheveux ! Si le groupe Vinci a accepté cet objectif ambitieux c’est parce qu’il a l’envergure pour réaliser ces travaux : 1.800 salariés dans l’Ouest (Bretagne, Pays-de-la-Loire, Poitou-Charentes) au travers d’une dizaine de filiales, comme la Sogea de Brest. Le groupe peut donc mobiliser ses équipes sur ce projet à mener à une échéance brève alors que le conseil général, par jeu d’appels d’offres distincts, n’avait pas la moindre chance d’y arriver. La preuve, avec les projets de construction de nouvelles casernes de Taulé, Plouigneau et Huelgoat dont les appels d’offres sont restés infructueux, provoquant la grogne récente des gendarmes concernés. Ces trois casernes n’entreront dans cet accord Vinci que lorsqu’elles auront été construites par le Département.
A quoi vont servir ces 21 millions ?
La somme sera intégrée au budget du département et servira, en partie, à financer la nouvelle Maison des personnes handicapées, construite à Quimper, et l’achat des anciens bâtiments Verlingue, au centre-ville, où seront logés des services sociaux de la Ddass.