RAPPORT SUR LE MORAL - Groupement de la Sarthe (GGD72)
Le présent rapport a été élaboré à partir des contributions des commandants de compagnie et des présidents de catégorie, tout d'abord à titre individuel, puis dans le cadre de la commission de participation groupement qui s'est tenue le 12 septembre 2008.
I – APPRECIATION RELATIVE A LA CAPACITE OPERATIONNELLE ET AU MORAL DES PERSONNELSI.1. BILAN RELATIF AU MORAL
- I.1.1. Depuis le précédent rapport, le moral de l'unité est resté stable.
- I.1.2. Actuellement, le moral de l'unité est moyen.
A l'image de la morosité ambiante qui persiste dans la société civile, les militaires apparaissent résignés, voire pour une minorité, démotivés, notamment les « quadras » APJ qui, ne s’étant pas engagés dans la préparation à l’OPJ, ont vu leurs prérogatives s’amoindrir. A l'évidence, l'ensemble des personnels est actuellement dans l'attente des décisions à venir (statut, grille indiciaire spécifique, avancement) qui auront immanquablement des répercussions sur l'état d'esprit.
- I.1.3. Dans les douze prochains mois, le moral devrait rester stable mais il sera fortement lié aux modalités de mise en oeuvre du rattachement de la gendarmerie au ministère de l'intérieur.
Depuis le discours du président de la République du 29 novembre 2007, les militaires de la gendarmerie sont dans une phase d'attente. Ils semblent toutefois avoir fait preuve de pudeur et de dignité en patientant au delà des échéances initiales annoncées.
Par ailleurs, les récentes annonces relatives à une diminution des effectifs et à des restrictions budgétaires ajoutent à l'expectative dans laquelle sont plongés les personnels, à quelque niveau qu'ils se situent, alors que les charges, notamment administratives, ne cessent d'augmenter.
I.2 – BILAN RELATIF A LA CAPACITE OPERATIONNELLE
- I.2.1. Depuis le précédent rapport, la capacité opérationnelle de l'unité est restée stable.
Néanmoins, la diminution des crédits réserves ne permet plus l'emploi d'ESR, variable d'ajustement dans les contraintes d'effectifs des commandants d'unités. Cette situation est paradoxale alors que les directives prescrivent d'intensifier le recrutement des candidats à la PMG, remplacée par la PMIDN. La crédibilité du dispositif est donc mise en cause par les réservistes. Les résiliations, notamment de gradés, commencent à poindre en raison du non emploi, ce qui grèvera à terme la formation des plus jeunes.
- I.2.2. Actuellement, la capacité opérationnelle de l'unité est assez bonne
Toutefois, le personnel déplore le retard pris dans le déploiement de Puls@r alors qu'il a suivi une formation en 2007 qui se révélera obsolète lors de la mise en oeuvre. Par ailleurs, les difficultés rencontrées dans l'emploi d'Agor@ et le retard conséquent dans la remontée des renseignements judiciaires (MIJ) sont des préoccupations susceptibles de diminuer cette capacité opérationnelle.
- I.2.3. Dans les douze prochains mois, la capacité opérationnelle de l'unité devrait rester stable. La majorité des personnels estime toutefois que cette capacité est susceptible de se dégrader si le moral des personnels se détériore.
II – THEMES MERITANT ATTENTION
- II.1. MOTIFS DE SATISFACTION
Dans le domaine des télécommunications et de l'informatique, les derniers outils mis en place donnent entière satisfaction, tant sur le plan matériel (TIE en dépitde leur fragilité), que logiciel (dernière version d'Ic@re) comme des différentes applications (accès à Internet, messagerie organique et interpersonnelle).
Il en va de même pour la nouvelle tenue de service courant.
La qualité du parc automobile est également un sujet de satisfaction.
- II.1.2. Ressources humaines :
L'avancement systématique des OPJ, la poursuite du PAGRE et les conditions de gestion des personnels au sein de la RGPL (prise en compte des souhaits individuels) constituent des sujets de satisfaction.
Les personnels estiment que la réponse pénale s'est améliorée, notamment avec la mise en place des peines planchers et la prise en compte de la récidive.
- II.2. SUJETS DE PREOCCUPATION
- Il est estimé que la mobilité imposée aux gradés au moment de l'avancement grève des potentiels par les défections qu'elle génère. Ce ne sont pas forcément les meilleurs et les plus méritants qui « graderont » mais plutôt les plus mobiles.
- Les nouvelles dispositions relatives au remboursement des frais de déménagement (décret du 30/4/07 applicable depuis le 1/10/07) sont considérées comme injustes, de nombreux militaires conservant à leur charge une partie du coût alors qu'il s'agit de mutations dans l'intérêt du service nécessitant un changement de résidence dans des délais contraints et de surcroît en période chargée.
- II.2.2. Affaires immobilières
- Les rappels de charges qui remontent à 3 voire 4 ans ne sont ni compris ni acceptés.
- Le projet de mise en place de forfaits pour les charges incombant aux parties prenantes individuelles pour les logements attire la défiance.
- L'entretien immobilier est de plus en plus difficile à assurer faute de budget et la remise en état des logements concédés ne peut plus être pleinement assurée, comme des parties communes et des locaux de service et techniques.
- II.2.3. Ressources humaines
- La mise en place de militaires du corps de soutien et de civils jusqu'au niveau des GC compagnie, qui obèrera la possibilité d'y affecter des militaires blessés en service, est mal perçue.
- Il est souligné, dans le domaine des effets pervers du PAGRE, les difficultés d’adaptation des nouveaux gradés, notamment Mdl/chefs, à assurer des fonctions d’exécutants (planton, premier à marcher, patrouille de nuit).
- Les personnels de l'EDSR manifestent leur vive inquiétude concernant la mise en oeuvre du schéma directeur des unités de lutte contre l'insécurité routière et les réductions d'effectifs liées à la suppression de la veille du R.A.U.
- Le recrutement des personnels des BRI est insuffisant car les normes physiques sont considérées comme trop restrictives, obligeant à fermer épisodiquement l'unité et à immobiliser un véhicule performant, faute de personnel formé.
- Les rumeurs relatives au nouveau schéma directeur de la police judiciaire et l'annonce aux stagiaires du CNFPJ d'une liste de dissolution de brigades de recherches sont sources d'inquiétudes et d'incompréhension.
- A l'instar de la société civile, le pouvoir d'achat est en baisse et l'attente est forte en matière de grille indiciaire spécifique malgré un pessimisme certain face aux déclarations de syndicats de police jugeant la situation actuelle des gendarmes meilleure que celle des fonctionnaires de police.
- Même s'ils ne contestent pas l'attribution d'une NBI aux commandants de communautés de brigades, les commandants de brigades de proximité regrettent amèrement la perte de 5 points de leur NBI, d'autant plus qu'ils continuent toujours à assurer des tâches de gestion au profit de la communauté.
- Si une grande majorité apprécie « l’abondance » de l’information transmise aux personnels, certains regrettent que cette communication interne ne s’applique pas dans la même transparence à des dossiers majeurs relatifs notamment aux schémas directeurs des unités de sécurité routière et de la chaîne police judiciaire ainsi qu’au contrôle de la condition physique des personnels.
Les militaires de la gendarmerie sont dans l'expectative de la mise en oeuvre du rattachement organique de l'institution au ministère de l'intérieur qui constituera un nouveau défi à compter du 1er janvier prochain et imposera, à n'en pas douter, une certaine compétitivité entre les services.
Les réductions d'effectifs annoncées dans le cadre de la révision générale des politiques publiques sont sources d'inquiétude ainsi que les mesures de réorganisation préparées, sans transparence, tant en ce qui concerne le schéma directeur des unités de sécurité routière que celui de la chaîne police judiciaire.
Les restrictions budgétaires (seuls 90% de la DFC allouée au groupement ont été mis en place) sont de nature à obérer la capacité opérationnelle des unités.
Les personnels ont un besoin vital de considération et de reconnaissance de leur action quotidienne qui ne saurait se réduire à des annonces sans concrétisation.
En conséquence, les décisions à venir, tant en interne qu'en externe, seront capitales pour l'état d'esprit qui anime l'institution.