Concours. Première en France: une policière est soupçonnée d'avoir livré des informations à des candidats qui passaient, ce vendredi à Oissel, un examen pour devenir officier de police judiciaire.
Une fonctionnaire chargée de la surveillance d’un examen à l’école de police de Oissel a-t-elle livré des informations aux candidats qui passaient vendredi dernier une épreuve d’officier de police judiciaire (OPJ) ? C’est la question à laquelle l’inspection générale de la police nationale (IGPN) va devoir répondre très bientôt. La police des polices est chargée en effet d’enquêter sur cette affaire de suspicion de fraude qui a conduit la direction de la formation de la police nationale a annulé les épreuves de droit pénal général et droit pénal spécial pour les sept-cents candidats qui l’ont passé en France.
« A Oissel, les quatre-vingts candidats, gardiens de la paix et brigadiers, étaient répartis dans quatre salles pour cet examen d’habitation d’officier de police judiciaire. Dans l’une des salles, nous sont parvenues des informations selon lesquelles un des surveillants, fonctionnaire de police, pourrait avoir transmis des informations à des candidats », explique Martine Nauté, sous-directrice de la formation de la police nationale. « A partir du moment où nous avons des doutes, il convient d’appliquer le principe de précaution ».
Epreuve annulée pour 700 candidats
Le président de la commission OPJ qui est un haut magistrat a été immédiatement informé, « et la décision a été prise d’annuler l’épreuve pour l’ensemble des candidats de la session OPJ pour la France », souligne Martine Nauté. Selon elle, il importe de respecter « le principe d’égalité entre les candidats, donc on annule pour tout le monde », insiste-t-elle. Un nouvel examen sera ainsi organisé le 10 février prochain. Jusque-là, l’enquête aura peut-être permis d’y voir plus clair dans cette affaire de fraude, « la première de ce type en France dans une école de police ».
« Elle nous permettra alors de savoir si les faits sont avérés ou non. Mais nous souhaitons agir dans la plus totale transparence pour garantir la parfaite compétence et qualification de nos officiers de police judiciaire », martèle la sous-directrice de la formation. Pour autant, Martine Nauté se veut très prudente : « Si la mesure d’urgence était d’annuler les épreuves, maintenant il faut qu’on soit bien sûr de ce qui est avancé. On ne peut pas jeter l’opprobre sur cette surveillante qui nie totalement avoir donné des informations ».
Reste que des candidats eux-mêmes, entendu par les enquêteurs de l’IGPN, « affirment l’avoir entendu donner des informations ». « Peut-être qu’on applique trop le principe de précaution, observe Martine Nauté, mais dès lors que nous avons des doutes… Nous verrons au terme de l’enquête. Nous n’avons rien à cacher ».
http://www.paris-normandie.fr/article/faits-divers/exclusif-soupcons-de-tricherie-a-lecole-de-police-de-oissel