« Ils se sont servis de nous et nous ont oubliés ».

CLÉMENT DERVEAUX ancien chasseur alpin, attend ses indemnités chômage depuis sept mois.....

EMELINE CAZI | 12.04.2010, 07h00
Quand il quitte le bataillon de chasseurs alpins de Chambéry en 2006, Clément Derveaux sait qu’il va devoir s’accommoder de petits boulots : « Tireur de précision, ça se recase mal dans le civil. » Il trouve une place de paysagiste, puis devient chauffeur-livreur. Cela suffit pour retaper la vieille ferme acquise avec sa femme. Mais les missions d’intérim se font rares et, en septembre dernier, il se résigne à demander ses indemnités chômage.

C’était il y a sept mois. Depuis, il n’a rien reçu. « J’ai travaillé pendant plus de cinq ans pour l’armée et voilà comment on nous remercie. Ils se sont servis de nous et nous ont oubliés. »

Au centre payeur de Bordeaux, chargé du règlement des indemnités chômage des anciens de l’armée de terre et de la gendarmerie, personne n’a jamais répondu à ses appels téléphoniques ni à ses mails. « Un jour, on a reçu une lettre, disant qu’il manquait des pièces au dossier, mais ces papiers, on les leur avait déjà adressés. » A cinq reprises déjà, les Derveaux ont renvoyé l’intégralité du dossier. Sans réponse. De colère, la semaine dernière, Mélanie, l’épouse, s’est juré de leur faxer les 52 pages trois fois par jour…

Parents de deux jeunes enfants, ils vivent avec le salaire de Mélanie, soit moins de 1 000 € par mois. Leur compte est à découvert de 5 000 € et d’un jour à l’autre ils s’attendent à ce que l’eau et l’électricité soient coupées.

A l’automne déjà, voyant que rien n’arrivait, ils ont trié les jouets des enfants et revendu la poussette du petit dernier.

« J’en avais encore besoin, mais j’en ai tiré 80 €, ce qui m’a permis d’acheter à manger et de faire un plein d’essence », explique la mère. « Sans le chômage de Clément, on s’est retrouvés tout de suite au fond du trou. » Aujourd’hui, les voitures ne sont plus assurées et il arrive que le père se rende à pied à l’école de sa fille de 4 ans, à 8 km de là, pour lui apporter un sandwich. La cantine, il ne faut plus y compter. En janvier, les livrets A des enfants ont servi à payer la nourrice dont ils n’ont pu se séparer faute de pouvoir lui verser ses indemnités de licenciement… Face à cette « situation désespérée », leur avocat, M ^e Billet, vient d’engager « un recours de plein contentieux ». Si l’Etat ne paie pas d’ici le 19 mai, il attaquera devant le tribunal administratif en exigeant au moins 27 500 € de dommages et intérêts. Comme Clément Derveaux, des centaines d’anciens militaires connaîtraient les mêmes difficultés pour percevoir leurs indemnités chômage.

Christophe Clebar, 33 ans, dont neuf dans l’armée de terre, est retourné vivre chez sa mère et a déposé un dossier de surendettement à la Banque de France. Depuis quatre mois, Lyne Nguyen, ex-parachutiste, paye son loyer avec son héritage. Olivier, ex-officier de communication, n’a même pas encore pu déposer de dossier. Il attend depuis cinq mois que l’armée lui fournisse un ultime document pour le compléter.

Isabelle, contrainte de quitter la gendarmerie après une fracture de la cheville, a pour sa part fini par obtenir gain de cause lorsqu’elle a menacé le ministère de la Défense d’organiser une manifestation devant le centre de Bordeaux. « Une fois, se souvient-elle, je les ai traités d’incapables, une femme m’a appelée, m’insultant à son tour et en expliquant qu’ils n’étaient pas assez nombreux pour traiter les dossiers. »

http://www.leparisien.fr/societe/ils-se-sont-servis-de-nous-et-nous-ont-oublies-12-04-2010-882959.php

http://www.leparisien.fr/societe/une-indemnisation-specifique-12-04-2010-882961.php

http://www.leparisien.fr/societe/des-militaires-au-chomage-veulent-poursuivre-l-etat-12-04-2010-882960.php

J'ai quitté la gendarmerie en aout 2008 ... J'ai demandé le chômage le temps de me retrouver un autre boulot ...

Apres avoir rempli le dossier en temps et en heure, je l'ai renvoyé, je suis resté sans réponse jusqu'à mi octobre où j'ai décidé d'appeler ... La on me dit que mon dossier suit son cours et que c'est normal un délai tel que celui ci ...

Je patiente encore, puis mi novembre, je recois une lettre me demandant de renvoyer des pièces que j'avais déjà envoyé ( une photocopie de la CNI, comme si on n'avait pas déjà mon identité dans les bureaux ... ) .. Bref je la renvoie ...

Début janvier, je rappelle, on me dit que ca suit son cours encore une fois, et début février je reçois à nouveau un dossier complet ... Et la je percute, en regardant les 3 lettres que j'avais reçues jusque la, une simple faute de frappe dans le nom sur les 2 premières lettres, ce qui fait que les documents que j'avais envoyé étaient tous dans des dossiers différents et poireautaient parce que personne ne voyait la faute ...

Bilan: j'ai touché mes indemnités au mois de Mars 2009 apres avoir renvoyé tout le bazar encore une fois ...

Citation :

.................... Isabelle, contrainte de quitter la gendarmerie après une fracture de la cheville, a pour sa part fini par obtenir gain de cause lorsqu’elle a menacé le ministère de la Défense d’organiser une manifestation devant le centre de Bordeaux. « Une fois, se souvient-elle, je les ai traités d’incapables, une femme m’a appelée, m’insultant à son tour et en expliquant qu’ils n’étaient pas assez nombreux pour traiter les dossiers. »

Contrainte de quitter la Boutique
et
Pas assez nombreux pour les dossiers.

No comment, tout est dit ! !

Amen !

RIEN n'est fait pour qu'on y reste....;et RIEN n'est fait pour qu'on en parte...

c'est LAMENTABLE........

rien à dire ça montre ce que valent les militaires aujourd'hui. amen la messe est dite.
mange du grain

Il existe une médiateur de la République que vous avez tous le loisir de saisir par l'intermédiaire d'un parlementaire ou par le délégué du médiateur qui siège dans chaque préfecture.
Même dans le civil, ils rencontrent des problèmes, pour le chômage, mais aussi pour toucher leur retraîte. On joue au ping pong avec eux en retournant les dossiers pour une virgule.
Ca devient grave....!

Pas étonnant cette histoire avec l'ensemble des restructurations au sein du ministère de la défense. Il ya quelques semaines j'ai entendu parler de centaines de personnels de la defense qui ont été mutés de Lille à Brest, quelques semaines après ont leur demande de redemenager !!!!
Y a pas dire, le monde du travail se déshumanise de plus en plus.

Ce dossier a été sorti grâce à l'Adefdromil.

http://adefdromil.org/?p=4418

Michel Bavoil a parlé sur France Info, qui a aussi interviewé le DRH MD, le gros contrôleur général Roudière.

Un seul mot : LAMENTABLE !!!
L'Armée est dans un état de délabrement jamais atteint.

Affaires lamentables.

Les organismes payeurs de l'armée ne sont pas trés "francs" pour ne pas dire autre chose.

En Gendarmerie c'est pareil. Lorsque j'ai pris ma retraite en novembre 2009, j'ai envoyé mon dossier pour le remboursement du déménagement.

Quelques jours plus tard j'ai reçu un courrier me disant que mon dossier était incomplet. J'ai appelé le service payeur et devant mon insistance mon interlocutrice a fini par reconnaître que mon dossier était bien complet mais qu'ils n'avaient pas reçu le budget 2010.

Voyez la franchise !!!

Ils n'hésitent pas à vous adresser des courriers mensongers (que j'ai conservé bien entendu).

moulinier a écrit:

Il existe une médiateur de la République que vous avez tous le loisir de saisir par l'intermédiaire d'un parlementaire ou par le délégué du médiateur qui siège dans chaque préfecture.
Même dans le civil, ils rencontrent des problèmes, pour le chômage, mais aussi pour toucher leur retraîte. On joue au ping pong avec eux en retournant les dossiers pour une virgule.
Ca devient grave....!

Je l'avais saisi, mais il ne m'avait été d'aucun secours étant donné que c'était juste un problème de délai (du aux fautes d orthographe), mais dans la mesure ou a priori rien ne bloquait vraiment le dossier ...

Ce ne doit pas être hors sujet, que de montrer clairement les disparités de traitement entre,
d'une part les "petits serviteurs" de la France d'en bas comme ceux-ci, avec lesquels l'Etat
se montre avare et tatillon :

GMG a écrit:

CLÉMENT DERVEAUX ancien chasseur alpin, attend ses indemnités chômage
depuis sept mois.....
Quand il quitte le bataillon de chasseurs alpins de Chambéry en 2006, Clément Derveaux sait qu’il va devoir s’accommoder de petits boulots [......] Il trouve une place de paysagiste, puis devient chauffeur-livreur...
Mais les missions d’intérim se font rares et, en septembre dernier, il se résigne à demander ses indemnités chômage.
C’était il y a sept mois. Depuis, il n’a rien reçu. « J’ai travaillé pendant plus de cinq ans pour l’armée et voilà comment on nous remercie. Ils se sont servis de nous et nous ont oubliés. »
...........» A cinq reprises déjà, les Derveaux ont renvoyé l’intégralité du dossier. Sans réponse..............
Face à cette « situation désespérée », leur avocat, M e Billet, vient d’engager « un recours de plein contentieux ».
Si l’Etat ne paie pas d’ici le 19 mai, il attaquera devant le tribunal administratif en exigeant au moins 27 500 € de dommages et intérêts.

Comme Clément Derveaux, des centaines d’anciens militaires connaîtraient les mêmes difficultés pour percevoir leurs indemnités chômage.

Christophe Clebar, 33 ans, dont neuf dans l’armée de terre, est retourné vivre chez sa mère et a déposé un dossier de surendettement à la Banque de France.

Depuis quatre mois, Lyne Nguyen, ex-parachutiste, paye son loyer avec son héritage.

Olivier, ex-officier de communication, n’a même pas encore pu déposer de dossier. Il attend depuis cinq mois que l’armée lui fournisse un ultime document pour le compléter.

Isabelle, contrainte de quitter la gendarmerie après une fracture de la cheville, a pour sa part fini par obtenir gain de cause lorsqu’elle a menacé le ministère de la Défense d’organiser une manifestation devant le centre de Bordeaux.
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Et d'autre part, des personnalités de la France d'en haut, avec lesquelles l'Etat fait montre
d'une générosité inadmissible, même si certains abus trop criants commencent enfin
à être supprimés :

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/03/31/01016-20100331ARTFIG00632-la-protection-de-plusieurs-personnalites-supprimee-.php
" Selon des informations du Figaro, le ministre de l'Intérieur vient de procéder à une vaste opération de «clarification» dans les attributions de protections rapprochées et de voitures avec chauffeur pour un certains nombres de personnalités.
Au-delà du cas de Rachida Dati, qui vient de perdre les trois fonctionnaires de police
attachés à sa personne et sa Peugeot 607 du ministère de l'Intérieur,
Brice Hortefeux a décidé de retirer leurs gardes du corps à plusieurs personnages politiques.
[...............] "


Voici d'ailleurs ce que Mme Guigou a pu dire là-dessus :

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20100412.OBS2319/rachida-dati-essaie-de-faire-passer-ses-avantages-personnels-pour-un-usage.html
" Elisabeth Guigou, ancienne ministre de la Justice, a souhaité lundi 12 avril apporter des précisions quant aux avantages liés au statut d'ex-ministre, ce, après que Rachida Dati se soit vu retirer sa voiture de fonction par le ministère de l'Interieur.
[...............]
"Certains articles de presse affirment qu'il est d'usage pour les ministres dits régaliens (Intérieur, Justice, Défense) de garder pendant six mois une voiture de fonction et des officiers de sécurité comme l'a fait Madame Dati,"relève l'ancienne garde des Sceaux qui affirme que cette information est partiellement fausse.

"Cette dernière essaie de faire passer ses avantages personnels pour un usage.
Alors que c'est un droit pour les anciens Premiers ministres et une coutume très ancienne pour
les anciens ministres de l'Intérieur, jamais cette tolérance n'a été accordée aux autres ministres.
Les anciens ministres de la Justice ne conservent ni voiture de fonction, ni chauffeur,
ni officiers de sécurité. Lorsque j'ai quitté le gouvernement Jospin en 2002, je suis partie à pied
avec les membres de mon cabinet, et je n'ai bénéficié en aucun cas de tels privilèges,"poursuit-elle.
[..............] "